Sorrow and Forgiveness (PV Euphémia/Fleamont)

Sorrow and Forgiveness

Le bal, cet événement qui aurait dû ne lui apporter que du bonheur c’était tourner en un cauchemar pour lui. Pourtant, il avait la recette pour une soirée de succès, il avait même réussi a y inviter la femme pour laquelle il avait toujours eu une grande affection. Il n’était pas un élève, il ne serait pas jugé lors de ce bal, il n’avait pas de pression de bien paraître pour renforcer ses liens dans le monde magique. Son seul devoir était de s’amuser en cette soirée et bon dieu que son père s'était assuré qu’il se rappelle de cette soirée pour le restant de sa vie et pas de la bonne manière.

Pourtant, l’instant d’un bref instant, il avait eu l’impression que les relations avec son père devenaient moins lourdes et venimeuses. Il avait eu l’impression, l’instant d’un souper de Noel, que son père avait choisi de le laisser un peu plus tranquille, Hayden avait presque même senti que celui-ci agissait plus comme un père à son sujet depuis qu’il avait rencontré Louis. Il avait baissé sa garde et son père avait frappé avec toute la puissance de l’aristocratie et de l’hypocrisie directement ou il savait que son fils abordait une plaie béante qu’il n’arriverait jamais à refermer complètement.

Alors qu’il aurait normalement pris le reste de la soirée pour se recentrer et contenir les émotions à l’intérieur de lui, Hayden en avait été incapable et cela ne lui ressemblait pas. Le visage sans émotion qu’il abordait nuit et jour n’était pas seulement une façade, au cours de sa vie, il avait appris à minimiser l’impact que ses sentiments avaient sur lui, mais depuis son départ de chez les Aurors, le professeur se sentait de plus en plus proie à des vagues d’émotions qu’il ne savait plus comment gérer.

Alors qu’il aurait dû courir chez Cassie et demander une consultation ou un support émotionnel, ce qu’il aurait dû faire il y a au moins 15 ans, il se retrouvait avec un seul endroit où il voulait se rendre. Il n’y avait que 2 seules personnes en ce moment qu’il voulait voir et pourtant … un fossé immense s’était creusé entre eux et il en était le seul responsable. C’est lui qui avait quitté son travail sans plus d’explication. Une démission formelle sans plus de détail au retour d’une mission de longue haleine au États-Unis et le voilà qui claquait la porte sans plus donner signe de vie.

S’il n’arrivait pas à parler de ses émotions, il devait au moins aller les voir pour s’expliquer … et espérer pouvoir réparer les pots cassés qu’il avait semé derrière lui. Si Cassandre avait trouvé la force de lui pardonner après l’avoir ignoré pendant 10 ans, il espérait que les Potter en ferait autant. Sauf qu’il ne fut pas aussi facile que prévu de les retrouver. Quelques observations suffirent à l’homme pour comprendre que le couple avait déménagé, à son plus grand désarroi. Par chance, communiquer avec James ne fut pas chose difficile pour obtenir leur nouvelle adresse. Ses années à travailler avec ses parents ne le présentait pas comme une menace pour eux, plutôt comme un visiteur surprise, qui cogna à leur porte au matin du 2 Janvier.

Nerveux de finalement rassembler son courage pour venir leur parler, l’ancien Auror se tenait à leur porte légèrement en retrait après avoir cogné quelques forts coup. Reniflant l’air de la mer qui lui titillait les narines, son agitation ne lui permettait pas de profiter de la nouvelle localisation de leur demeure. Son esprit embrumé ne pensait qu’aux prochaines secondes, de toutes les tournures de situation. Il avait à peine dormit depuis la soirée du bal et cela pouvait se lire dans son regard. Lui qui abordait autre fois un regard déterminé et intense avait aujourd’hui l’air d’un chien piteux laisser sur le pas de la porte une journée de pluie. En 10 ans de carrière chez les Aurors, jamais une seule seconde Hayden avait démontré un seul moment de faiblesse, que cette douleur vient d’un impact physique ou une d’attaque psychologique. Rien n’avait jamais semblé affecter le géant qui vivait une vie plongé dans le travail et la solitude.

Il faut croire qu’un jour, tout vous rattrape.

Relevant les yeux lorsque la porte s’ouvrit, son coeur manqua un bond en apercevant la silhouette.

- Bonjour …

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Sorrow and Forgiveness

Ce doux visage n’avait pas changé, l’image qu’il s’était gravée dans son esprit était restée fidèle et ne s’était pas déformée avec le temps, mais après tout, le temps ne s’était pas tant écoulé depuis. Pourtant, le visage de Steve avait bien changé. Sa surcharge de travail qu’il s’était imposé lui-même lui avait creusé le visage plus que nécessaire et il avait souvent eu l’air plus vieux qu’il ne l’était réellement lors de son travail d’Auror. Semblerait-il que de couvrir un travail d’Auror, d’espion, de membre de la guilde et d’esclave de son paternel pouvait être stressant pour un individu. Pourtant, le Steve qui cognait à leur porte semblait avoir rajeuni, prit un peu de poids dont il avait besoin, mais comme toujours, sans grand changement, il abordait un visage si épuisé.

Elle aurait eu tous les droits du monde de refermer la porte sans plus d’explications. Euphémia ne lui devait rien, c’est Hayden qui lui devait tout. Pourtant, elle abordait un air si doux à son égard qu’un creux se forma dans son estomac. Il ne méritait pas son hospitalité, il devrait s’excuser de l’avoir dérangé et rebrousser chemin. S’il venait ici, c’était par faiblesse, par son sentiment de culpabilité. Pourtant, un psychomage essayait depuis des mois de lui faire comprendre qu’il avait le droit d’avoir des sentiments. Peut-être que cela finissait lentement par faire un chemin dans sa tête, puisqu’il accepta de rentrer après qu’elle eut tourné les talons. Entre et installe toi ? Misère de misère.

Hayden regarda autour de lui rapidement. Lui qui n’a jamais posséder une maison, seulement des appartements à peine meublés simplement pour avoir une adresse de résidence. Lui qui n’a jamais été invité chez des amis lors de son adolescence et qui a passé sa vie au travail, il ne sait pas comment ‘’s’installer’’ chez son ancien employeur. Il reste planté comme un piquet en regardant autour de lui ses options rapidement. Des muffins ? Du thé ? Cette rencontre était beaucoup trop chaleureuse pour ce qu’il avait imaginé. Son texte déjà prêt, sur le bout de sa langue, il avait préparé ses explications. Des explications qu’elle aurait dû exiger dès le départ, mais à la place, elle lui offrait à boire et à manger et Hayden se recluait dans ce qu’il faisait de mieux : Observer sans battre des cils et laisser planer un silence malaisant.

Elle le sortit de sa transe en lui demandant de refermer la porte derrière lui, ce qu’il fit rapidement une fois l’ordre donné. Steve avait toujours mieux fonctionner lorsqu’on lui donnait des choses à faire que lorsqu’on lui demandait d’être lui-même en général. Il prit le temps de retirer ses chaussures dans le portique avant de s’aventurer dans la demeure. Il n’osait pas tout regarder autour de lui, pénétrant dans l’espace intime d’Euphémia et Fleamont, il se sentait comme une tâche, comme un intru.

Prouvant son esprit troublé du moment, il ne suivit pas sa demande de s’installer. Il ne prit ni place dans le salon ou la salle à manger, il commença son chemin pour se rendre lui aussi dans la cuisine. Bien qu’il avait retiré ses bottes avant de marcher sur le parquet, il avait gardé sur ses épaules son manteau, comme s’il s’attendait à devoir partir rapidement. C’était du Steve tout craché de rendre une interaction sociale la plus courte possible. Alors qu’il rassemblait son courage pour lui parler immédiatement, sa voix se coupa dans sa gorge en l’entendant prendre la parole en premier.

Mettre un pantalon ? Hayden se retourna vivement pour regarder derrière lui tant cette phrase le surprenait. Il envahissait vraiment leur espace, le sentiment d’intrusion se creusa au fond de lui.

- Eup

Les mots se tordent une fois de plus dans sa gorge alors qu’il voit débarquer Fleamont dans la cuisine. Lui non plus n’a pas changé, ils ont l’air de respirer le bonheur ensemble et c’est l’image qu’il a toujours eu d’eux. Cette famille qu’il n’a jamais eu. Le symbole maternel et paternel le plus près de la réalité qu’il est eut droit de goûter dans sa vie. Tous ses sentiments et ses représentations enfermés dans son cœur, il ne leur avait jamais communiquer ses sentiments, affichant toujours le même visage neutre à leur rencontre. D’autres signes de son affection étaient présents tout au long des années, mais il fallait le connaître pour en comprendre leur étendue. Comme de venir ici leur parler, aussi abruptement et sans rencontre.

‘’Comment vas-tu depuis le temps ?’’ Mal. Non en fait, bien, il a vécu de merveilleux mois au côté de ses élèves et de son frère et sa soeur … sans parler des liens d’amitié qu’il est arrivé à forger au fils des mois, probablement que le couple en tomberait en bas de leur chaise d’apprendre que Steve, l’auror solitaire et de peu de mots, apprécie passer du temps à boire le thé et parler de mondanités après le travail. Lui-même en était tout autant étonné, mais il n’y avait pas que ça. Son esprit bourdonnait, son coeur se déchirait en morceaux et son image dans le miroir l’effrayait de plus en plus, mais ce n’était pas le genre de choses qu’on voulait entendre autour d’un café matinal. Abordant son visage au ton sans émotion, il lui répondit.

- Je vais bien … Il mit ses mains derrière son dos et prit une position plus automate pour lui, une position plus militaire en se tenant devant eux. Il espérait que son mensonge passerait comme dans du beurre en gardant son visage aussi dur. Il ne pouvait pas se permettre de démontrer la moindre faiblesse, jamais, devant personne. Il ne pouvait pas les décevoir. Il n’avait jamais su exactement comme réagir devant des preuves d’affection également, qu’elle soit dirigée vers lui ou bien entre d’autres gens. Il détourna les yeux pour continuer la conversation jusqu’à ce que le couple soit plus éloigné entre eux. La prochaine question est légitime et il ne prête presque pas attention à ce qui vient d’être apporté devant lui. Il ne peut rien avaler, Hayden a l’impression que son estomac habite maintenant son oesophage.

- Je suis allé à Godric Hollow’s, mais vous n’y étiez plus. J’ai contacté James et c’est lui qui m’a donné votre adresse.

Il prend un moment pour respirer et regarder le plateau que Fleamont avait déposé sur la table pour lui. Il tire l’une des chaises pour y prendre place et alors qu’il commence à s'asseoir dessus, il se relève nerveusement pour retirer son manteau et le mettre sur le dossier de la chaise avant de prendre place à nouveau. Il ne peut s’empêcher d’être nerveux. Lui, capable de regarder un dragon droit dans les yeux sans même broncher, est nerveux de venir leur parler. Parce que Steve n’a jamais été doué pour communiquer, encore moins lorsque des sentiments font partie de la conversation. Il remonte ses manches, avant de cacher ses mains sous la table.

- C’est Hayden maintenant … Je n'utilise plus le nom de Steve … J’ai décidé de changer de nom en Août dernier … Ce n’est pas officiel, c’est juste une demande que je fais au … personnes autour de moi, mais vous … N'êtes pas obligé.

Il cherche ses mots et chaque bégaiement fait monter en lui une frustration visible sur son regard. Le manque de sommeil commence à faire son effet et lui laisser de bien mauvais plis, à parler sans son assurance habituelle.

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Sorrow and Forgiveness

Les deux sont là, à lui tendre nourritures et boissons, à surveiller ses mouvements pour s’assurer qu’il prenne quelque chose. Si peu d’adultes avaient pris soin de lui de cette manière, de s’assurer qu’il avait ce dont il avait besoin a porter. Son père ne s’était jamais soucié que son assiette soit pleine ou bien vide. Sa mère avait eu bien trop peu de temps pour le faire. Il les observait les deux à la suite de l’autre de son regard. Faisait-il si peur à voir ? Il n’était pas dans la meilleure de sa forme, mais il ne voulait pas non plus les inquiéter de son état. Il avait déjà eu des mines bien pires durant sa carrière, plus de fois qu’autrement dans sa jeune époque, il s’était présenté devant eux avec un visage écorché et des yeux gonflés parce qu’il avait passé la nuit à prouver qu’il pouvait pourchasser le mal en solitaire.

Comme aujourd’hui, il avait toujours eu peu de mots pour décrire son état : Je vais bien. Autant il était plus facile de cacher des douleurs psychologiques, autant Hayden avait l’air encore plus en piteux état maintenant qu’il ne l’avait jamais été et pourtant, il n’avait aucune blessure apparente. C’était si trompeur.

- Non, je n’ai pas rencontré Lily, je me suis tenu loin de la maison. J’ai tendance à effrayer les gens lorsque je débarques et que je pose des questions.

Même si cela n’avait été que d’un instant, l’ancien Auror avait esquissé un sourire en regardant la table devant lui. Un des rares sourires qu’il s'autorise de plus en plus à avoir. Le grand jeune homme n’avait jamais eu beaucoup de tact et abordait toujours la même intensité avec son interlocuteur que se soit pour lui demander l’heure ou bien de commencer un interrogatoire pour meurtre. Il avait encore moins de talent avec le sexe opposé, malgré son beau visage, ses yeux assassins finissaient toujours par les mettre mal à l’aise.

Que les deux acceptent aussi facilement le changement d’identité est un soulagement immédiat dans son estomac, mais celui-ci se resserre aussi rapidement qu’il s’était détendu en entendant la question d’Euphémia. Elle n’était pas dupe et son petit numéro n’avait pas fonctionné sur elle. Elle le disait avec si d’aisance qu’il se martella l’esprit d’avoir pensé une seule seconde pouvoir la déjouer en serrant la mâchoire et en regardant ailleurs. Un seul regard vers Fleamont lui confirme qu’il ne semble même pas juger le commentaire de sa femme, il pense la même chose. Il se redressa sur sa chaise pour mieux paraître et passa une main dans ses cheveux pour les ramener vers l’arrière, comme s’il essayait de soigner son apparence pour faire disparaître les preuves. Ses vaines tentatives ne lui servaient à rien puisque tout pouvait se lire dans ses yeux.

Il écoute ce qu’elle a à lui dire, mais pas un seul mot ne sort de sa bouche et ses yeux n’osent même pas se relever pour la regarder, comme un gamin qu’on gronderait pour de mauvais résultats scolaires. Il y a tant qu’il aimerait dire, mais les mots restent coincés dans sa gorge alors que son esprit est un train qui ne s’arrête plus. Comment les gens font-ils pour mettre leur estomac sur la table et parler ainsi ouvertement de tout ce qui les tracasse ? Ça n'a pas de sens. Il agrippe sa tasse nerveusement, il la masse et fait passer ses doigts entre la poignée, mais sans jamais la faire quitter la table. C’est dans ce genre de moment qu’il aurait aimé avoir Cassandre avec lui. Elle aurait pu parler à sa place et expliquer, elle, elle l’aurait compris et aurait pu traduire, mais il n’était plus un écolier de Poudlard désormais et cela depuis longtemps. S’il voulait commencer à fonder de réels relations, il devait apprendre à laisser les gens entrer un peu dans sa tête.

Il posa son regard sur le muffin qu’on approchait de sa tasse et il leva le visage vers celui de Fleamont, qui semblait essayer de faire redescendre la pression en lui, pour rendre leur échange moins lourde et formel, qu’il était possible de se parler autour d’un petit déjeuner sans que tout cela devient dramatique.

- Je suis venu parce que …

Il s'avança sur sa chaise, en la rapprochant légèrement de la table avant de laisser son dos retomber sur le siège, plus violemment que nécessaire. Bien qu’il soit aussi calme qu’à son habitude, l’énergie qu’il dégage n’est que tempête de mauvaise augure. Pourtant, il ne lèverait jamais la main sur eux, alors cette énergie ne peut qu’être dirigée vers lui-même. Lui, la source de tous ses problèmes. Sa naissance, sa naïveté, ses choix, ce qu’il est devenu.

- Je suis venu m’excuser … De la façon dont je suis parti. J’aurais dû vous expliquer, mais j’ai été trop lâche pour le faire.

Se dénigrer n’avait jamais fait partie de son vocabulaire. Il se tenait même habituellement en haute estime. Cet aveu, ce n’était pas ce qui le rendait aussi perturber. Oui, cela l’affectait de savoir comment le couple allait réagir à ses excuses, mais de par leur accueil si chaleureux, il se sentait déjà pardonner, comme s’ils avaient déjà tourné la page à la seconde qu’il avait mis les pieds dans la maison. Sauf que la raison de toute cette tempête, elle ne partait pas d’eux ou bien de lui. C’était à cause de LUI. De cette satanée soirée au bal. À la seule pensée de son paternel, il se leva brutalement de la table en lâchant sa tasse. Il avait tout de même porté attention pour ne pas renverser quoi que ce soit ou bien accrocher la table. Débutant un court schéma de cent pas, il se repassa nerveusement la main dans les cheveux. Il essayait de le faire comme elle l’avait fait, pour le calmer. Ce qu’il s’en voulait de ne pas pouvoir garder son calme, de ne pas pouvoir parler avec la froideur qui lui était si naturelle. Il allait avoir l’air d’un sorcier si dérangé, peut-être même d’un camé. Il devait mieux respirer, pour ne pas s'affoler, c’était plus facile de leur parler sans les regarder et de marcher en même temps.

- Je suis venu, parce que je ne savais plus quoi faire.

Sa voix était si prête de craquer qu’on aurait juré que celle-ci était devenue plus aiguë vers la fin. Pas question de pleurer devant eux, il était plus fort que cela et il devait impérativement se reprendre. Il tourna furieusement la tête dans le sens opposé, pour s’assurer qu’aucun des deux ne pouvaient voir son regard se remplir de larmes. Se reprendre, il devait se reprendre. Aucun d’eux n’avait envie de gérer un homme adulte, qui n’était même pas leur famille, venir pleurnicher sur leur genou parce qu’il a mal à son cœur. Il était si dur envers lui-même qu’il réalisait à peine qu’il continuait à enfouir le moindre sentiment qui essayait de faire surface.

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