Always look at the bright side of life - Grace & Rodo

Tu as commencé à suivre ton frère il y a une semaine de ça et après t'être assuré qu'il n'y avait pas de danger pour lui ni pour toi, tu as fini par l'approcher pour lui coller une belle frayeur, à ton grand plaisir d'ailleurs. Tu as toujours aimé le taquiner, entre ton frère et toi c'est une relation d'amour sincère et de protection, tu aurais voulu qu'il ne rejoigne pas les mangemorts et qu'il ne se fasse pas marquer mais l'allégeance de ton frère et son envie de te suivre était plus forte que la peur ou toutes tes suppliques pour qu'il s'éloigne au maximum de cette guilde meurtrière et terrible. Et puis au moins tu as gardé un œil sur lui, tu t'es assuré qu'il ne fasse pas trop de crimes et qu'il ne prenne pas tant de risque que ça. Tu n'aurais pas voulu qu'il lui arrive quoi que ce soit, Rabastan t'est bien trop précieux pour que tu tolères la moindre blessure sur son visage d'ange. Mais à présent qu'il est en cavale comme toi, tu as découvert qu'il vivait quand le quartier pauvre et abandonné du Londres magique, en compagnie d'une charmante personne. Comment le sais-tu ? Tu es tombé sur quelque chose lui appartenant, un foulard d'un rouge profond et assez léger pour ne convenir qu'à une femme. Ou alors Rabastan est transexuel et tu ne t'en douterais pas un seul instant.

Tu n'as posé aucune question concernant ce foulard, tu as préféré observer d'autres signes que tu as fini par trouver et une fois que tu seras certain qu'il ne sera pas chez lui, tu reviendras. Tu es d'une nature curieuse, c'est ton pire défaut et plus d'une fois ça t'a mené sur des sentiers dangereux. A présent tu veux savoir qui est celle qui vit avec lui, si elle est une colocataire ou davantage. Ou alors si ton frère revend des objets en plus de son travail de médicomage pour les plus démunis. Tu admires cela, cette capacité à soigner les plus pauvres, encore une preuve si il en fallait que Rabastan est assurément altruiste et qu'il n'avait aucune raison de rejoindre les mangemorts, si ce n'était pour te suivre et par allégeance envers votre lien de frère. Il n'avait pas sa place au milieu de ces mages noirs violents et cruels, lui moins que les autres. Pas alors qu'il vit avec les miséreux maintenant et qu'il soigne leurs maux sans rien demander en échange ou alors si peu.

Une fois que le soleil est couché et après t'être assuré que Rabastan n'était plus chez lui, ce dont tu es sûr car tu as observé son appartement de fortune pendant un bon moment, tu finis par te faufiler dans le hall en ruine et par monter les étages sans faire de bruit. Aussi discret qu'un chat, tu finis par arriver jusqu'à l'étage où loge Rabastan puis, après avoir murmuré un sortilège complexe pour ouvrir la porte d'entrée, tu finis par pénétrer dans l'appartement. Ce n'était pas simple d'entrer, connaissant ton frère il ne fallait pas qu'un simple alohomora pour ouvrir et heureusement, il est resté prudent. Alors tu fais quelques pas dans l'appartement mais soudainement tu te figes, quand tu sens la pointe d'une baguette toucher ta nuque, comme la recommandation silencieuse de ne pas faire de vague au risque de perdre la vie instantanément.
 

Grace a réussi à s'arranger avec une de ses collègues, pour avoir un long weekend. Au moins, elle pourra passer un peu de temps avec son époux, sans être pressée par le fait de devoir se coucher car elle travaille le lendemain, surtout qu'elle est grandement fatiguée avec la grossesse. Mais comme un programme peut-être facilement changer, Rabastan a dû s'absenter pour quelques heures. Alors bien sûr que cela l’attriste légèrement, mais elle sait parfaitement qu'il reviendra au plus vite. Alors même s'ils ne roulent pas sur l'or, bien au contraire, Grace décide de profiter de l'absence de son époux pour faire un peu de rangement et de cuisine. Elle tente d'enlever autant qu'elle le peut les moisissures qui logent sur les murs et le plafond, étant obligée de monter sur une chaise pour atteindre ce dernier. Mais même comme ça, elle a du mal.

Regardant ce qu'ils ont pour pouvoir essayer de tenter de faire un repas, Grace voit qu'il lui manque quelques ingrédients. Et comme il lui reste quelques pièces, elle se dit qu'elle peut très bien aller acheter ce qu'il manque alors qu'elle recevra bientôt son salaire d'étudiante. Attrapant donc sa cape, Grace sort rapidement pour aller récupérer les ingrédients. Mais en chemin, elle se rend compte qu'elle a oublié de prendre les fameuses pièces. Soupirant, la brune fait donc demi-tour afin d'aller les récupérer. Mais lorsqu'elle monte les escaliers, elle voit qu'une silhouette est devant elle. Chose bien étrange, surtout quand cette dernière se met à rentrer dans leur appartement. Est-ce un Auror ? Ou alors un Mangemort qui a décidé de se venger de son époux ? Ne sachant pas ce qu'il en est, Grace attrape sa baguette avant d'avancer sans bruit. Elle voit que c'est un homme, mais n'en sait pas plus. Alors sans attendre, voulant profiter de l'effet de surprise, elle vient à poser la pointe de sa baguette contre sa nuque. Au moindre mouvement suspect, elle n'hésitera pas à lui lancer un sort. « Qui êtes-vous ? et que faites-vous ici ? » Elle sous-entend bien évidemment dans leur appartement, alors qu'il n'a nullement le droit d'être là. Gardant toujours sa baguette contre sa nuque, elle tente de le fouiller afin de récupérer la sienne. Il est hors de question qu'il puisse l'attaquer, surtout que Rabastan est loin d'ici et ne pourra pas intervenir rapidement. « J'ai envoyé un hibou avant de rentrer, je vous conseille donc de ne rien faire qui pourrait vous coûter la vie lorsque mes amis seront arrivés. » Elle parle d'une voix ferme, même si dans le fond, elle ment. Elle n'aurait jamais envoyé d’hibou à quiconque, ne voulant mettre personne en danger. Pas même son époux, alors que si ça se trouve cette personne est là pour lui. Elle sait que si Rabastan l'apprend, il lui en voudra, mais Grace s'est promis de le protéger et c'est bien ce qu'elle compte faire.

 

Tu as une baguette sur la nuque et quelque chose te dit que ce n'est pas un auror ni un agent du ministère, mais bien un habitant de ce lieu. Ton frère ? Non impossible, Rabastan reconnaîtrait ta carrure sans même que tu sois obligé d'ôter ta cape alors, ça ne peut-être que sa colocataire ? Compagne ?... Luttant contre l'envie de simplement te tourner pour faire connaissance avec celle qui vit avec ton frère adoré, tu lèves les mains en signe d'apaisement avant de sourire. « Je ne vous veux aucun mal. » Tu préfères dès à présent calmer les choses mais alors qu'elle t'annonce qu'elle a envoyée un hibou, une angoisse sourde monte en toi à l'idée de voir débarquer des sorciers. Elle ment ? Pas sûr, tu préfères être prudent alors tu te retournes doucement, les mains toujours en l'air avant d'enlever ta capuche pour dévoiler ton visage. « Je suis Rodolphus, le frère de Rabastan. » Même si les frères sont connus dans le monde magique, notamment parce qu'on ne vous voyait jamais l'un sans l'autre à l'époque, il n'empêche qu'on sait toujours de qui on parle quand on nomme les frères Lestrange. « Je suis venu voir mon frère il y a quelques jours et j'ai remarqué des vêtements de femme, posés sur une chaise là. » Tu désignes l'endroit où une chaise était installée, maintenant le lieu a été parfaitement rangé et tu dois reconnaître que ça a l'air plus soigné comme ça.

« Je voulais simplement voir de mes propres yeux la personne qui vit avec mon frère. Colocataire ou... Compagne ? Je ne saurais dire. » Et tu penches la tête sur le côté tout en l'observant avant de sourire en coin, parce que malgré la cavale et tout ce qui pèse sur tes épaules, tu n'as pas perdu ton envie de taquiner ceux que tu croises. Allant jusqu'à les mettre mal à l'aise pour ton plaisir ou parce que ça te fait rire. Tu étais déjà une tête à claque à Poudlard, ça n'a pas changé ça. « Non, vous êtes trop charmante pour être une simple colocataire. » Et si elle est la compagne de ton frère, tu dois reconnaître qu'il a bon goût mais ça ne te surprend pas, les Lestrange ont un goût certain pour les belles femmes. Tout en pensant cela, le visage de Lux s'impose dans ton esprit alors tu le chasses tout aussi vite, parce qu'il y a des choses que tu préfères fuir. Dont tes sentiments, d'ailleurs. « Je peux partir sans faire de vague, vraiment je ne cherche pas le conflit. » Et tu peux repartir sans te faire remarquer, tu veux juste éviter l'arrivée des aurors.
 

Grace ne perd pas de temps et vient à poser sa baguette sur la nuque de l’homme. La brune ne sait pas ce qu’il fait ici, mais elle ne veut pas le savoir. S’il est venu pour arrêter son époux, elle ne le laissera pas faire sans se battre. Il est hors de question que Rabastan soit envoyé à Azkaban, après tout ce qu’il a déjà dû sacrifier ! Et Grace a beau être enceinte, elle n’en reste pas moins une excellente sorcière et elle le défendra bec et ongles. Un rire sans joie lui échappe, alors que le sorcier lui annonce qu’il ne lui fera pas de mal. C’est facile de dire ça, alors qu’elle ne le connaît pas. Alors Grace reprend, mentant, en annonçant qu’elle a envoyé un hibou avant de rentrer. Ce qui est faux, mais ça, le sorcier n’a pas besoin de le savoir. L’homme enlève sa capuche et son nom lui fait un choc, bien qu’elle tente de le cacher. Bien sûr que son époux lui a déjà parlé de son frère. Mais jamais Grace n’a eu le plaisir de le rencontrer ! Après tout, ils sont mariés dans le secret. Et pourtant, même s’il s’agit sûrement de lui, Grace ne baisse pas sa baguette. Il est si facile de prendre l’apparence de quelqu’un. « Prouvez-le. Nommez le nom des parents de Rodolphus et Rabastan Lestrange. » Pour sa part, la jeune-femme les connaît. Elle saura donc ainsi s’il ment ou non.

Le frère de Rabastan reprend et Grace grimace, nullement au courant de cette visite. Pourquoi ne lui a-t-il rien dit ? Ils n’ont jamais eu de mensonge pourtant entre eux ! Son époux a-t-il honte d’elle car elle n’est pas une sang-pur ? Et surtout, pourquoi n’a-t-il pas dit à son frère qu’il était marié ? Qu’il allait être père ? De nombreuses questions se bousculent à son esprit. Grace ne répond rien quand il se met à faire des suppositions. Mais dans un sens, elle est quand même vexée qu’il la prenne pour sa colocataire. Et finalement, l’instinct de Grace souffle qu’elle peut lui faire confiance. Elle défait donc sa baguette, la gardant à la main malgré tout. « N’osez jamais redire que je suis une colocataire ou vous entendrez parler de moi, Rodolphus Lestrange. » La brune lance ça d’un ton quelque peu vexé. Elle tourne les talons, remettant sa baguette à sa place, avant d’aller fermer la porte d’entrée. Puis elle retire sa cape et se dit qu’elle peut le rassurer. « Personne ne viendra, rassurez-vous. Je ne veux pas attirer d’ennui à Rabastan. » Elle va vers la petite cuisine et remplit la bouilloire d’eau avant de la mettre sur le feu. Puis elle met quelques feuilles de menthe dans deux tasses, avant de le regarder. « Il n’y a rien d’autre. » Il n’a donc pas le choix de la boisson. Une fois l’eau chaude, Grace revient vers lui, déposant les tasses sur la petite table. Puis elle tend sa main vers lui. « Je suis Grace Mansfield. » Après tout, elle ne ment pas. C’est ainsi qu’elle est connue à Ste Mangouste.

 

Elle te fait passer un test et ça ne devrait pas te surprendre car après tout vous n'avez pas été présenté mais en même temps, ça te fait naître une pointe d'agacement car il est évident que personne n'aurait l'idée de prendre ta place par polynectar, étant donné qu'un tel geste pourrait mener directement à Azkaban. Pourtant tu affiches une mine confiante avant de cligner des yeux tout en réfléchissant. « Rickardus et Elena Lestrange. Notre mère est morte en mettant au monde notre sœur, Raven. » Un éclair de tristesse passe dans tes yeux, tu ne parles jamais de ta mère même avec tes proches car que pourrais-tu dire ? Il y a des sujets à ne pas aborder, notamment ceux qui datent d'aussi longtemps car ils ne faut que causer plus de douleur. Tu es certain que si ta mère avait encore été là alors jamais votre père n'aurait été un homme si froid et distant avec vous. Il n'aurait jamais été un papa gâteau mais plus chaleureux que ça, sans doute. « Mon frère Rabastan ne sucre jamais son thé, il dort toujours du côté droit du lit et sur le ventre avec les deux mains sous le coussin, il chante sous la douche et possède une tache de naissance en forme de boursouflet sous l'aisselle gauche. » Dis-tu avec un sourire soudainement avant de croiser les bras. Voilà des détails surprenant que personne ne peut savoir en dehors de quelqu'un de très poche, comme vous l'êtes l'un avec l'autre.

Enfin sa baguette se baisse et tu soupires, au moins tu ne risques plus de te manger un sortilège bien placé surtout que tu étais désarmé. Tu sens qu'elle est vexée notamment au ton qu'elle utilise avec toi et tu es quelque peu gêné soudainement. Ce qui te fait glisser tes mains dans les poches de ta cape de voyage tout en baissant les yeux pendant une seconde. « Je ne voulais pas vous vexer. Désolé... J'ai supposé étant donné que Rabastan ne m'a pas parlé de vous. Nous nous sommes revus il y a peu... Ca faisait un moment que je n'avais pas de nouvelle de mon frère. » Pas que tu le lui reproches, il devait se protéger lui aussi. « Je pense qu'il voulait vous préserver du danger. » Et parce que Rabastan pense toujours aux autres avant de penser à lui, tu ne peux tolérer l'idée qu'il s'abstienne de te parler d'elle pour autre chose que pour la préserver de tout danger. Tu la laisses faire le thé avant de hocher la tête, après tout tu te contenteras très bien de ce qu'elle te propose. Puis quand elle te tend une main, tu finis par venir la serrer avec un sourire en coin, légèrement plus rassuré. « Enchanté, Grace. Je suis donc votre... Beau frère. Et j'aurais aimé qu'on se rencontre dans des circonstances différentes. » A savoir sans que les aurors cherchent à vous attraper tous les deux. « Il y a quelque chose que je pourrais faire, pour vous deux ? Les conditions ici ne sont pas idéales... Malheureusement. » Pas que tu critiques cet appartement mais tu te demandes comment l'endroit tient encore debout.

Grace a besoin de s’assurer qu’il s’agit bien du frère de son mari. Après tout, il pourrait prétendre l’être. Mais ne l’ayant jamais vu, ayant épousée Rabastan dans le secret, Grace ne peut pas savoir à quoi il ressemble. Surtout qu’il est de dos, et qu’elle ne voit pas son visage. Aussi, elle vient à lui demander qu’il nomme ses parents, s’il est bien Rodolphus Lestrange. Ecoutant avec attention, elle sait que c’est les bons prénoms. Mais pour autant, Grace n’arrive pas à baisser sa baguette. Ce sont des informations que tous les sang-purs doivent connaître. Alors qu’est-ce qu’elle pourrait bien demander pour s’assurer qu’il a la bonne identité ? Mais l’homme reprend la parole et la brune l’écoute avec attention. Il est vrai que son mari ne met pas de sucre dans son thé, qu’il dort bien souvent sur le ventre et qu’il a une tâche de naissance. Il n’y a qu’une personne proche qui peut le savoir. Aussi, tout en baissant sa baguette pour la ranger, un sourire étire les lèvres de Grace. « Vous avez simplement oublié qu’il lui arrive de parler et baver en dormant. » Elle rit doucement, même si elle reste méfiante.

Mais quand Rodolphus vient à faire des suppositions, elle ne peut s’empêcher de se sentir vexée. Bien sûr qu’elle comprend que personne ne soit au courant de leur mariage. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle accepte l’idée qu’on la compare à une simple colocataire. Aussi, elle le met en garde, car elle n’acceptera pas un second affront chez elle. « Peut-être. Mais sachez donc que je ne suis pas qu’une simple colocataire. » Qu’il pense qu’elle est sa petite amie, une nana de passage … Peu importe. Mais au moins, il sait maintenant qu’elle fait partie de la vie de Rabastan. Rangeant sa baguette, Grace va fermer la porte d’entrée avant d’enlever sa cape. Puis elle se dirige vers la petite cuisine. Elle met de l’eau à bouillir, ainsi que quelques feuilles de menthe dans deux tasses. Déposant ces dernières sur la table, elle tend sa main afin de se présenter. La brune se rend compte qu’elle ne l’a pas fait avant et qu’il ne doit pas savoir exactement qui elle est, vu que Rabastan ne lui a pas parlé d’elle. S’installant en face de lui, quelque peu fatiguée, elle hoche la tête positivement. « Je l’aurai aimé aussi. Mais on ne peut pas changer les choses, c’est comme ça. » Entourant ses doigts autour de la tasse fumante, la brune relève le regard vers lui. L’idée pourrait être tentante pour bien des choses mais ce n’est pas le style de Grace. « Rien, si ce n’est de rester libre et de ne pas vous faire attraper. Rabastan vous suivrait jusqu’à Azkaban si vous étiez attrapé. » Elle n’en doute pas. Elle sait que son époux est loyal envers son frère aîné. Inspirant doucement, elle prend une gorgée avant de détailler l’homme. Elle devrait se taire, mais elle a besoin de comprendre certaine chose. « Pourquoi avoir rejoint la cause du Lord Noir ? »

 

Tu la vois baisser sa baguette et tu souris doucement, sentant qu'une barrière vient de s'ouvrir entre vous. Peut-être pas de la confiance il ne faut pas exagérer mais quelque chose qui va vous permettre de parler sans forcément pointer votre baguette sur l'un ou l'autre. Tu respires mieux aussi, alors tu te tournes vers elle et tu te détends, sentant que tes muscles sont moins dans la crainte de devoir bouger soudainement pour éviter un sortilège qui te ferait du mal. A force avec la cavale, on apprend à être toujours sur ses gardes et on oublie ce que ça fait de se détendre. Malgré tous tes efforts, tu ne peux t'empêcher d'être là dans l'attente de voir un sortilège t'arriver sur le museau. Elle parle d'une manière qui t'arrache un petit rire, là aussi elle se détend et tu as l'impression d'avoir brisé la glace ou quelque chose qui s'en rapproche. "Merlin, ne me rappelez pas ce détail dégoûtant !" Dis-tu avec un petit rire, parce que ton frère avait le don pour dormir avec toi et surtout baver sur ton propre coussin à toi, comme si ça ne te faisait rien. Mais il avait peur du noir, du manoir immense et silencieux dû au fait que votre père ne parlait pas beaucoup et que votre mère n'était plus de ce monde, comment lui refuser le privilège de dormir avec toi ? Tu ne le pouvais pas, encore aujourd'hui tu ne pourrais pas l'envoyer dans ses quartiers si il venait te voir en pleine nuit.

"Oui je commence à m'en douter... Et à comprendre pourquoi il vous a choisi vous. Vous avez du caractère... Rabastan aime les femmes qui lui tiennent tête." Dis-tu avec un petit rire tout bas, car ton frère a assurément besoin d'une femme qui lui dit quand il ne fait pas les choses biens, il déteste l'idée d'une femme soumise et discrète. "Je sais... Sa loyauté de frère le rend aveugle. J'ai essayé vous savez, de l'inciter à ne pas se faire marquer. Mais... Il est tétû." Et parce que c'était ton combat à toi, que tu devais assumer seul pour l'Ordre de Merlin sauf que Rabastan refusait même l'idée de te laisser combattre sans lui. Tu aurais aimé pouvoir l'en empêcher mais on ne pouvait pas dire non au maitre, c'était ainsi. Sa question te fait tousser alors que tu viens à peine d'avaler une gorgée de thé à la menthe. "C'est... Direct." Que tu dis aussitôt tout en reposant la tasse sans un bruit. Tu finis par t'adosser à ta chaise pour la regarder avec un visage fermé et neutre, pendant un bon moment. La détaillant, cherchant à savoir pourquoi elle veut savoir une telle chose mais c'est lié à ton frère non ? "Vous pensez que je suis un puriste de la pire espèce, un danger pour l'équilibre de la magie n'est-ce pas ? Et que j'ai incité mon frère à me rejoindre, alors qu'il ne partage évidemment pas mes idées." La question n'attend pas de réponse, tu sais que tout le monde pense cela de toi. "C'est... La première fois qu'on me demande. La plupart des gens se contentent de dire que les Lestrange sont dingues et qu'il est dans notre nature d'aimer la magie noire. Pour être franc... J'ai rejoint le Lord Noir pour des raisons qui me sont propres, pas pour torturer et tuer. Il y a des choses, des causes plus grandes qui méritent qu'on sacrifie sa liberté pour ça."
 

Après tout ce que l’homme vient de dire, Grace sait qu’il est bien celui qu’il prétend être. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne va pas rester prudente, ne le connaissant pas. Un sourire étire ses lèvres. Cela ne la dérange pas de savoir que son mari bave dans son sommeil. Elle l’aime pour ce qu’il est. Pour ses qualités et ses défauts. Venant à ranger sa baguette, la brune l’écoute faire des suppositions. Mais elle ne peut s’empêcher de se sentir vexer, lorsqu’il vient à lui parler de colocataire. Grace ne sait pas pourquoi Rabastan n’a pas parlé d’elle à son frère. Mais elle ne se laissera pas insulter de colocataire sous son toit. Pas après s’être mariée avec lui, l’avoir aidé au quotidien avec cette marque qui l’a fait souffrir car son époux n’était pas fidèle à la cause. Même si elle n’a pas frôlé les rangs du Lord Noir, ce qui lui permet encore de pouvoir sortir librement, Grace a pourtant soutenu la cause de Rabastan. Elle sait pourquoi son mari a fait tout ça, ce qui le rend encore plus courageux que tout ce que les autres peuvent peser.

Un sourire en coin étire ses lèvres. « Et encore, vous ne m’avez pas vu lorsqu’il laisse traîner ses chaussettes dans l’appartement. » Mais derrière sa douceur, il est vrai que Grace a du caractère. Elle ne peut le nier. Une fois le thé déposé sur la table, Grace vient à lui avouer ce qu’elle sait parfaitement. Rabastan suivrait son frère s’il venait à se faire arrêter. Et elle ne veut pas que leur enfant grandisse sans son père. Il faut donc que l’un et l’autre reste en sécurité. « Je le sais. » Elle était déjà là à l’époque. Mais ça, Rodolphus doit l’ignorer. Il ne doit même pas savoir qu’ils se sont mariés dans le secret. Grace n’ira pourtant pas lui dire, alors que cela appartient à son époux de prévenir sa famille. Surtout qu’elle n’est pas une sang-pur et cela risque de ne pas plaire aux Lestranges. Prenant une gorgée de sa boisson, Grace ne passe pas par quatre chemins. Elle lui demande de but en blanc pourquoi il a rejoint la cause. S’il est tel que Rabastan le lui a décrit, il doit y avoir une raison derrière son choix. Et ça, la brune veut le savoir. Savoir qui leur enfant aura à ses côtés. L’écoutant, elle se doit de rectifier les choses une nouvelle fois. Un sourire se dessine sur ses lèvres. « Il y a une chose qui va falloir retenir, Rodolphus, c’est que je ne suis pas comme la plus part des gens. Alors non, je ne pense pas ça de vous. Si je le pensais, je ne vous aurai pas posé une telle question. » Grace ne se laisse pas marcher sur les pieds. Encore moins lorsqu’on affirme des choses qu’elle ne pense pas. « Mais je comprends votre démarche. C’est tout à votre honneur. » Et elle le pense sincèrement. Reprenant une nouvelle gorgée de son thé, elle ne peut s’empêcher de rire doucement. « Par contre, vous avez raison sur un point. Les Lestrange sont fous. Et je sais de quoi je parle, pour en côtoyer un au quotidien. » Pour l’avoir épousé même. Mais elle s’abstient de le dire. « Mais je dois l’être encore plus, pour accepter de rester aux côtés de Rabastan. » Grace ne compte pas l’abandonner. Jamais. Elle le soutiendra jusqu’à ce que la mort les sépare. Regardant rapidement l’appartement, elle finit par regarder une nouvelle fois Rodolphus. « Nous n’avons pas grand-chose mais, avez-vous besoin de quelque chose ? Je peux vous cuisiner un plat ou deux rapidement, si vous voulez. » C’est le frère de son époux. Sa famille à elle aussi, même si lui l’ignore. Alors si Grace peut l’aider, elle le fera. Et ensuite … elle aura une conversation avec Rabastan.

 

Tu laisses un petit rire t'échapper, sentant aussi toute la mélancolie monter en toi alors que tu découvres la femme qui se présente à toi simplement. Parce que dans un autre contexte, à une autre époque ou même il y a deux ans en arrière cette femme aurait été une amie pour toi, une belle sœur des plus charmantes mais maintenant ? Que reste-il ? Tu ne la reverras sans doute jamais pour sa propre sécurité et celle de ton frère, qui plus est tu ne veux pas, tu ne peux pas squatter trop longtemps dans ce quartier car tu refuses que quelqu'un reconnaisse Rabastan ainsi que sa planque. Si seulement les choses avaient été autrement et en même temps le but était que cela se termine comme ça, avec la mort de Voldemort et la chute de ceux qui le suivaient. Parfois tu te dis que tu as été idiot car tu n'as jamais pensé aux lendemains, à ce qu'il adviendrait de toi une fois Voldemort disparu. Elle n'est pas comme les autres personnes et s'empresse de te l'assurer, te faisant hocher la tête d'un air entendu alors que tu réalises cela toi aussi. Que devant toi se tient quelqu'un qui veut réellement savoir pourquoi ton bras est marqué d'un symbole effrayant qui a terrifié le monde magique pendant des mois. Pourquoi toi ? Tu ne peux pas trop en dire et en même temps tu brûles de relâcher un peu de ce secret trop lourd pour toi, qui te pèse sur les épaules et te fait courber l'échine trop souvent. Tu voudrais hurler mais personne ne t'entendrait comme si tu te trouvais au milieu d'une foule trop dense.

Alors tu prends le thé, tu bois une gorgée et tu reposes ta tasse avec un reste de classe puriste que tu as en toi, c'est à dire sans un bruit, sans une hésitation. « Notre loyauté est définitivement la raison de notre folie. » Dis-tu avec un brin de sourire sur le coin de ta lèvre, qui soulève ta bouche d'un rictus amusé mais qui donne aussi le sentiment que tu dis cela pour une raison précise. « Pour supporter cette vie oui... Vous devez l'aimer, c'est certain. » Rares sont les femmes à pouvoir tenir une telle vie et même si tu te doutes qu'elle se plaint alors elle semble pourtant assez heureuse, du moins tu ne lis aucun abattement dans ses yeux mais plutôt la volonté de se battre et d'aller plus loin, plus haut, plus fort. Une femme avec un caractère de feu, le genre à ne jamais tomber. « Comment vous êtes vous rencontré ? » Tu es curieux soudainement, parce qu'il ne te semble pas l'avoir vu quelque part. Et si tu te doutes qu'elle n'est pas sang-pure, tu t'abstiens du moindre commentaire sur cela. On te voit déjà assez comme un puriste. « Ho non non ! Ne vous dérangez pas pour moi... Je ne compte pas rester bien longtemps. J'ai tardé ici et je ne veux pas vous mettre en danger. » Que tu dis aussitôt avant de l'observer et d'attraper ta tasse pour la finir d'une traite. C'est chaud mais c'est assez pour réchauffer ton corps qui va affronter le froid de l'hiver dans quelques minutes.

Une fois la tasse sur la table, tu viens chercher dans la poche de ta cape de voyage une bourse en cuir contenant des gallions, assez pour se payer de quoi manger pendant au moins une semaine. Une fortune en pleine cavale, si peu quand on sait ce que vous avez à Gringott's. « Tenez, ce n'est pas grand chose mais ça devrait vous aider tous les deux. Et ne discutez pas ! Je suis plus doué que mon frère pour faire les poches des riches puristes. » Tout en disant cela, tu lui glisses la bourse dans la main. « Et c'est mon petit frère... Je lui dois bien ça. »
 

Un sourire étire les lèvres de Grace. En effet, la folie des Lestrange est ce qui fait leur loyauté. Et pour cause, Grace sait aussi que si son époux a fait un tel choix, c’est par loyauté pour Rodolphus. Homme qu’elle rencontre enfin, même si elle se doit de se montrer prudente. La trahison est si vite arrivée et elle ne le connaît pas. C’est bien pour ça que la brune ne vient pas à parler de leur mariage, même si ça lui coûte de le voir penser qu’elle n’est qu’une amie de Rabastan. Il faudra d’ailleurs qu’elle en parle à son époux. A-t-il honte parce qu’elle n’est pas une sang-pur ? Pourtant, jamais il n’a eu l’air dérangé par ce point. Elle hoche la tête, affirmant par ce simple geste qu’elle aime Rabastan. Bien plus que Rodolphus ne peut le croire. Elle donnerait sa vie pour lui, sans hésiter. Réfléchissant, Grace se demande si c’est une question piège. Mais finalement, elle décide de laisser un peu de doute, tout en montrant une certaine sincérité. « A Ste-Mangoute. » Ce n’est pas réellement un mensonge. C’est là que leur histoire a commencé. Même si en réalité, elle était à Poudlard aussi. Sauf qu’elle ne lui parlait pas tellement là-bas. Mais Grace ne va pas aller dire plus, alors qu’elle ne sait toujours pas si elle peut lui accorder sa confiance ou non. Après tout, c’est quelque chose qui se mérite.

Grace vient pourtant à lui demander s’il a besoin de quelque chose. Elle n’en oublie pas qu’il est le frère aîné de son époux et en tant que tel, elle doit l’aider si elle le peut. « Je comprends et je m’en voudrai s’il vous arrivait quelque chose par ma faute. » Et parce qu’elle l’a retenu ici. Même si normalement, l’appartement est sécurisé. C’est bien pour ça que Rabastan et elle ont décidé de s’y installer, même si le logement est loin d’être sain. Il est rongé par les moisissures, mais ça ne fait rien. Au moins, ils ont un toit sur la tête pour affronter l’hiver. Et avant qu’elle ne puisse répondre, Grace se retrouve avec une bourse dans les mains. Elle est prête à refuser, mais elle se ravise, connaissant le côté têtu des Lestrange. Malheureusement pour lui, elle en est une aussi par alliance maintenant. « Vous n’étiez pas obligé, vous en avez-vous également besoin. » Mais sans attendre, Grace se lève et va fouiller dans le petit meuble de l’entrée. Elle attrape deux ou trois petites choses, avant d’attraper le plaid qui se trouvait sur le vieux canapé. Et sans attendre, Grace va lui glisser tout ça dans les bras. « Une couverture pour vous tenir chaud. Quelques herbes médicinales si vous veniez à être blessé. Et des sachets de soupe et de pâtes instantannées. Vous n’aurez qu’à rajouter de l’eau chaude. » Et c’est non négociable non plus. Grace préviendra Rabastan qu’elle a donné tout ça à son frère aîné. Mais elle a compris aussi qu’il était innocent dans cette histoire. Et il est le frère de son époux. A ce stade, il est également de sa famille. Et elle se doit d’aider sa famille.