Sujet: Le Creative Broom ☾ Ophelia & Zero Sam 4 Mai - 0:31
Le Creative Broomft. I. Zero Hiroaki
Ah, la vie d’artiste! Depuis la nuit des temps, elle faisait rêver les esprits les plus créatifs. Ce n’est certes pas le chemin le plus facile à emprunter, celui-ci parsemé d’embuches diverses. Certains savaient slalomer entre les obstacles avec brio, aspiraient à une vie confortable où l’argent n’avait aucun mal à venir garnir les comptes bancaires, alors que d’autres se contentaient de vivre d’amour et d’eau fraîche, trouvant leur bonheur dans les choses simples en se laissant simplement porter par leur imagination. Cependant, aucun artiste n’était à l’abri d’un terrible fléau qui pouvait frapper à tout moment sans le moindre préavis : le syndrome de la page blanche.
En effet, quelle que soit l’épaisseur de son porte-monnaie, il arrivait des jours où le poète ne trouve plus aucune rime inspirante, où le musicien n’est plus séduit par les mélodies qu’il compose, où le chanteur a l’impression que sa voix reste coincée dans sa gorge et où le peintre ne sait plus quoi coucher sur sa toile. Comme un détraqueur avalait l’âme d’un condamné, la panne d’inspiration siphonnait celle de l’artiste, le privant ainsi de toute joie de vivre. L’insomnie et la frustration accompagnaient souvent cet état parasitaire, qui pouvait devenir bien vite handicapant si on le laissait s’installer pour de bon.
Lorsqu’elle avait appris que ce mal universel avait fait de Zero, camarade Serdaigle avec qui elle avait sympathisé à Poudlard malgré qu’il soit de deux ans son aîné, sa toute dernière victime, Ophelia lui avait offert immédiatement son aide. Si d’ordinaire elle était plutôt calme et passive, face à la menace, elle ne pouvait pas rester les bras croisés. Il fallait agir, et vite! C’est pourquoi elle l’avait donc convié au Drunk Broom pour un après-midi sous le thème de la créativité sans limite. Sa fidèle contrebasse était posée dans un coin derrière le bar, jamais bien loin, prête à être dégainée s’il choisissait pour l’option musique. Sinon, elle a également rassemblé diverses autres fournitures pour pouvoir créer en toute impunité : canevas vierges, feutres, pinceaux et peintures, une pile de feuilles de papier coloré, des cure-pipes, des fioles remplies de paillettes en tout genre, ciseaux et morceaux de feutrine, sans oublier un sceau d’argile.
Le bar reconnu pour être plein à craquer une fois le soleil couché, alors que celui-ci était perché bien haut dans le ciel et que les créatures de la nuit dormaient, donnait l’impression qu’il allait être bientôt accueillir toute une marmaille, et pas qu’un homme adulte qui peinait à s’exprimer à travers l’art. On ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas mis les bouchées doubles sur ce coup-là. Avec un peu de chance, il ne trouverait pas le tout exagéré et aurait tout de suite envie de se lancer. Après avoir pris une longue gorgée du verre d’eau glacée qu’elle venait de se servir, elle observa une dernière fois les sacs, les boîtes et autres étuis qu’elle avait disposé sur le grand comptoir, son regard s’illuminant lorsqu’elle vit la porte s’ouvrir, reconnaissant la silhouette de son ami se découper à contrejour.
« Salut, Zee », lança-t-elle de son emblématique voix monotone, sourire aux lèvres. Elle le laissa s’approcher, puis, lorsqu’il se tint en face d’elle, elle tendit les bras devant elle pour désigner sa station artistique. « Bienvenue au Creative Broom. »