Pourquoi nous ne nous connaissons pas ?

feat Kaiser A. Malefoy

Décembre était arrivé et avec lui, une froidure humide qui ne cessait pas à s’immiscer partout. Le froid ne m’a jamais dérangé pour ma part. Je le préférais à la chaleur, car il vivifiait me donnant cette énergie trop souvent manquante. L’aube me voyait plonger dans le lac de Poudlard avec Stella m’accompagnant avec sa jovialité habituelle et là seulement, grelotant de mes membres, j’étais prêt à affronter une foule armée que dis-je, la faune au complet habitant cette école. Alors, j’en souriais de toute mes dents caressant la tête de ma bonne amie décuplant plus encore ce courage. Même si les cours manquaient aujourd’hui, car c’était samedi je ne supprimais pas ma routine pour autant en étant incapable. Alors, la matinée fut un entraînement au Quidditch, car même si je n’étais plus sur l’équipe principale j’en restais quand même un membre. Une courte réunion des préfets suivit, mais peu amène aujourd’hui à gérer nos taquineries entre Maxine et moi, je fus aller m’enfouir à la bibliothèque. J’étais irascible, colérique peu à peu que la lune retrouvait sa plénitude autant magnifique comme mortelle.
Et les examens approchaient eux aussi.

J’avais rempli des parchemins pour les cours d’alchimie, de divination et de potions de mon écriture élégante et lente de la main gauche. Je ne me pressais jamais appréciant le son du grattement de la plume contre le parchemin à l’odeur de l’encre noire même montant à mes narines sensibles. J’en étais à la métamorphose alors que je remplissais un parchemin sur la créature du loup-garou, vile et sanguinaire. Moi. Et je soupirais agacé de ne pas avoir le grimoire de G.M. Groulx, un sorcier ayant vécu au 19e siècle et encore le spécialiste de cette créature de nos jours. Grimoire en langue latine, nous le possédions au manoir et c’était ce qui causait mon désarroi actuellement : je ne l’avais pas avec moi ici.

Me laissant choir durement contre le dossier de la chaise, je me vis alors las à poser machinalement les yeux au travers la fenêtre. Il pleuvait abondamment depuis le début de l’après-midi et ça ne sembla pas prêt de s’arrêter.

Ressentant mon ventre gargouiller, je me rendis compte de ne pas avoir mangé ce midi. Couchée à mes pieds, Stella se relevait si soudainement que je la pensais justement affamée.

- On va aller manger, désolé je me suis laissé emporter aujourd’hui …

D’une main affectueuse, je lui caressais l’arrière de la tête alors qu’elle la releva signifiant son contentement. Mais ce n’était pas cela parce que Stella se mit alors debout pour avancer de quelques pas comme si elle était prête à me protéger. Intrigué par aucun danger apparent dans la bibliothèque de l’école, je compris pourtant bien assez rapidement son comportement lorsque je vis Kaiser Malefoy arriver jusqu’à moi. Mon estomac vide se retourna, un stress étrange telle la peur d’une situation inconnue et trouvant trop rapidement sa place en moi. Je me redressais faisant face à ce cousin dont je ne connaissais même pas l’existence avant le premier septembre dernier. Pourquoi se présentait-il ici juste cette année songeais-je à une entourloupe ou manipulation ? Connaissait-il l’embarras de ma famille à la suite de la déchéance mangemort avec la mort du Lord ?

- Bonjour. Veux-tu que je te fasse un peu de place ?

Commençais-je sur un sujet aussi neutre que pouvait l’être d’étudier pour les cours. Pendant ce temps, Stella revenait d’elle-même vers moi. Elle était aussi intriguée par Kaiser que moi.

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feat Kaiser A. Malefoy

Je ne pouvais pas m’empêcher lancer un court regard au travers la bibliothèque. Outre Kaiser Malefoy et moi-même seuls deux autres élèves avaient choisi d’étudier en ce samedi après-midi. En fait, le mot étudier était bien mal choisi parce que les deux adolescents discutaient plus à faire leurs devoirs. En autant qu’ils n’élèvent pas trop la voix, ça continuera à m’aller songeais-je grimaçant, car plus ou moins satisfait par mes observations. En réalité, ma question avait été vaine parce que si Kaiser voulut simplement venir étudier à la bibliothèque, il n’avait nullement besoin de s’asseoir avec moi. Je savais donc qu’il souhaitait enfin me parler avant même sa confirmation bravant très certainement d’être intimider face à moi, son cousin jamais connu avant aujourd’hui. Moi, j’étais confus en tout cas face à lui, un peu sur la défensive peut-être aussi parce que je ne savais pas s’il me voulait du bien ou, plutôt voler le pouvoir séant à mon frère. Je n’étais pas bête, car pourquoi venir en Angleterre juste maintenant lorsque l’assassinat du Lord mit à mal notre famille ?

Alors que je lui serrais fermement la main cachant par devers-moi toute faiblesse et peur, je me trouvais encore confus à ses mots. Je ne connaissais pas Ambrosius Malefoy celui qui devait être mon oncle et aucun tableau au manoir montrait la présence d’un autre homme de la même génération de père. J’aurais pu penser que Kaiser faisait partie d’une branche lointaine de la famille, mais il réussit à me rendre plus confus encore en nommant cet oncle dont je ne connaissais rien. Puis, ses cheveux blonds et son attitude arrogante prouvait bien son appartenance à notre famille et non à celle de mère.

À ce moment, Stella venait renifler Kaiser Malefoy grognant même un peu.

- Stella. Je ne pense pas que Kaiser soit ici pour faire un mauvais coup. Après tout, je ne me rappelle plus qu’un des préfets ou moi-même ait dû lui enlever des points depuis le mois de septembre.

Peut-être j’avais fait une menace cachée derrière une belle dérision ourlant même un coin de mes lèvres. Stella, elle, n’avançait rien de plus préférant rester en retrait et observer ce qui se dirait par la suite. Je la sentais même un peu curieuse et tout autant que moi. Je ne sentais ainsi, pas l’odeur de l’animal sur lui. Il n’était pas un loup-garou, mais qu’était mon oncle ? Est-ce que c’était la raison pour laquelle je ne savais rien de lui ? L’avait-on effacé complètement de la généalogie de la famille pour cause de traîtrise ? J’avais posé un coude sur le dossier de la chaise puis, l’autre sur la table plus à même de me sentir en force ici, toute chose étant évidemment égale par ailleurs.
Non, en fait, je n’en menais pas large et l’envie était grande à baisser les yeux.

- Comment se fait-il que je n’ais jamais entendu parler de toi et d’oncle Ambrosius ? Vous êtes Français, j’en conviens, mais je ne pense pas que la courte distance, surtout pour un sorcier, est un problème.

Naïf ? Oui, je faisais particulièrement naïf tel un enfant à qui on cacherait quelque chose de gros. Après tout, pourquoi voudrait-on me mettre au courant de secrets ? Je n’étais que le second fils Malefoy maudit, je ne valais rien. Un léger agacement monta alors en moi, même s’il n’apparut que par cette insistance de mon regard sur Kaiser. Enfin, je fis un signe de main vers la table tout en me bougeant un peu pour déplacer les trois livres éparpillés de ce côté.

- Tu peux t’asseoir. Est-ce que mon frère te connaît au moins ?

Encore une fois, une légère tension passa au travers moi résultant en un soupir. Si Lucius et Kaiser se connaissaient et moi non, en serais-je agacé et même jaloux d’être toujours mis de côté ? Si, mais encore une fois je n’avais pas droit au chapitre. Je craignais amener le sujet maudit, mais je craignais encore plus en parler. Je n’aimais pas parler de ma malédiction, cette haine de moi-même préférant trop souvent faire comme si elle n’existait pas, ces jours loin de la pleine lune.

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feat Kaiser A. Malefoy

Peut-être que je craignais une certaine manipulation de la part de mon cousin. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’un Malefoy manipulait tout un chacun. Mon frère le fit bien passant outre les mailles d’un filet brandit par le ministère de la magie. Il avait ainsi, échappé à toute accusation et personne ne fut venu vers moi jeune homme protégé par son âge. Si cela arrivait, cela sonnerait irrémédiablement le glas à toute possibilité de carrière au sein du ministère de la magie et pas seulement parce que je fus un partisan de Lord Voldemort. Mais alors soit. J’en porterais l’opprobre avec fierté refusant de courber la tête devant tous, mes pas m’amèneraient alors vers le chaos de cette île.

Puis, je me rendis compte de ne pas du tout connaître mon oncle.

Est-ce que c’était une trahison ou une fuite ? Alors que Stella revenait vers moi plus calme à s’asseoir même, je ne pus pas m’empêcher de ressentir un serrement au sein de ma poitrine quand j’appris ce qui mena à m’interdire de connaître oncle Ambrosius. De la colère ? De la peine et de la pitié pour cet oncle ? Il y avait aussi, oui … De la jalousie. Oui, c’était cette jalousie envers Kaiser faisant son œuvre au travers moi parce que son père l’appréciait assez pour lui empêcher la malédiction du second-né. Je savais donc avoir un deuxième cousin et la curiosité de savoir s’il était aussi ambitieux que mon frère se mêlait à la colère ressentie au fond de moi. Je serais soudainement les poings, un peu triste même. Kaiser valait donc mieux que moi que je songeais une boule de colère et désespoir se formant au fond de la gorge. Toujours, je ne valais rien aux yeux d’autrui. Sûrement, je serais banni des terres Malefoy après Poudlard. Était-ce qui fut arrivé à mon oncle ?

Je n’en savais rien. J’avais envie d’hurler à tous ces secrets m’étant caché. Stella le sachant, elle posa sa tête contre mes cuisses m’offrant un petit couinement bienveillant. Moi, je la caressais retrouvant ainsi, un peu d’une attitude décente. J’aurais très bien pu empêcher Kaiser Malefoy à s’asseoir pour franchement l’éloigner d’un geste.

Mais j’avais des questions, beaucoup trop qui se mirent à hanter mon esprit.

Tant de secrets ne m’ayant jamais été dévoilés. Est-ce que Lucius savait, lui pour nos cousins observais-je le plus jeune prendre place sur mes devants avec la stature d’un conquérant ? Il m’effraya, mais en même temps, j’avais ressenti sa peur d’être au contact de Stella. J’eus un petit sourire en coin à cette observation. Ça me rassurait, ça et le fait qu’il cachait peut-être certaines choses. Je nageais entre méfiance et curiosité maladive. Je savais ainsi, que je ne devais pas faire montre de naïveté les minutes allant suivre.

- Moi qui pensais que mon frère savait déjà tout que je renchérissais à mon tour sur un ton voulut léger voire moqueur. Et pourquoi vous n’aurez rien à vous dire ? Après tout, tu  veux apprendre à me connaître, moi. Pourquoi pas mon frère ?

Que je clamasse comme si cela allait de droit. Touché ! Cette fois, je n’étais pas peu fier de moi allant à croiser les jambes alimentant la force qui se dégageait de mon corps.

- En fait, ce n’est pas parce que je ne veux pas te parler de moi. C’est juste étrange que tu arrives seul en Angleterre sans oncle Ambrosius ni ton frère aîné à ce que j’en ai compris. Pourquoi ne pas nous avoir proposé une rencontre officielle ? À moins bien sûr que vous craignez d’être lié à cet homme s’étant fait appelé le Seigneur des Ténèbres ces dernières années murmurais-je ces derniers mots tel si je lui lançais un défi de courage. Parce que ce n’est pas commun de passer de Beauxbâtons à Poudlard.

Je grugeais autour de l’os à tenter de le faire capituler quant à ses réelles intentions d’être à Poudlard cette année. Rare, mais j’aimais cette impression d’être en contrôle d’une situation. Je ne le lâchais donc plus du regard.

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feat Kaiser A. Malefoy

J’avais haussé les épaules. Mon cousin doutait que mon frère tolérerait sa présence. Je ne savais pas, car on me cacha tout depuis cette première bouffée d’air que je pris 17 ans plus tôt. La confusion créait à nouveau une injustice qui ne cessait à s’agrandir en mon cœur. Mais je n’étais que le second-né de père. Je n’avais pas droit au chapitre me remémorant ces pensées maintes fois psalmodiées. Je ne savais pas que mon oncle fut banni ni de sa vie en France depuis lors. Avait-il tenté quelque chose sur père ? La bête en lui avait-elle été trop forte pour lui une fois, mais cette fois de trop ? Colère et injustice oui, mais je me peinais en même temps pour eux. C’était sûrement puéril, mais parfois je rêvais d’une vie de famille plus normale où l’affection et les sourires prônaient sur une tenue irréprochable.

- Je ne sais pas …

Ce murmure avait sorti finalement même si je ne le voulus pas. Malgré moi, j’avais relevé la tête vers Kaiser Malefoy et c’était un peu de pitié qui traversait mon regard alors. Pourquoi ne pouvais-je avoir une vie de famille normale songeais-je à la possibilité de jeux d’enfants entre mon cousin et moi alors ?
Sûrement que nous aurions été proches.

C’était entre crainte et curiosité que j’avais alors amené mon cousin à s’ouvrir plus. C’était la curiosité d’apprendre à le connaître, mais la peur d’en savoir aussi sur ma famille. Comme si je voulais rester loyal envers elle et qu’un élément de plus m’en donnerait honte. Que ferais-je alors avec une information comme cela ? Je ne savais pas. Je ne savais rien. Mon cousin me complimentait sur ma franchise et j’en eus un mince sourire fier, mais sûrement bien hypocrite. Kaiser ne me connaissait pas. Il ne savait pas que je passais mon temps à mentir pour cacher ce secret familial, cette tare m’étant due. Il jouait sur la carte de l’innocence quant aux Mangemorts et j’eus un semblant de cette honte de l’avoir accusé pour rien. Il n’était qu’un jeune homme désirant commencer une carrière de choix en étudiant dans l’une des meilleures écoles.

J’inspirais profondément. Je remarquais à peine que Stella se fut couchée près de la table comme une gardienne ou plutôt un chaperon. Ses oreilles restaient à l’affût tout particulièrement quand, pour une rare fois cet après-midi, un autre élève entra dans la bibliothèque. J’avais faim. Cette vision me rappela la réalité de ma situation.

- Non. On t’a bien renseigné. Poudlard a une excellente réputation renchéris-je finalement sur un ton un peu plus léger et sûrement dû à celui de mon cousin. Il y a des promotions plus turbulentes, mais depuis 1970 Poudlard reste toujours à un sommet de l’éducation.

Un rire amusé éclaira mon visage quant à ces « promotions turbulentes ». Il me fit un grand bien et c’était sûrement lié au fait de parler de responsabilités du quotidien, d’arrêter un moment de discuter famille et secret. Les mains soudainement moites, je les passais d’avant en arrière sur mon pantalon, geste machinal qui réussit à me détendre.

- En fait, j’avoue que je t’envie commençais-je dans une grimace. Votre vie de famille doit être plus normale.

Non que la mienne était bien différente. Elle l’était pour moi et ainsi, je fus bien égoïste. Je soupirais à par moi. Parfois, j’espérais à des changements surtout pour l’avenir de mon neveu ou d’un second-né.  

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J’avais ourlé une pointe d’un sourire. Je ne savais pas s’il était sincère dans ses paroles ou si la blague fut toute proche. Il avait semblé amusé, mais est-ce que je me fis moqué ? Je ne savais pas. J’aimais appliquer le règlement à la lettre et, surtout, depuis cette année avec l’avenue du conseil des purs. Je n’avais pas eu à me plaindre de lui en septembre ni en octobre à moins bien sûr qu’un autre de mes pairs l’aie attrapé dans l’interdit. Eurydice Gaunt, ma meilleure amie peut-être. Je peinais à empêcher le trémoussement de la commissure de mes lèvres. J’imaginais parfaitement Dice le remettre à sa place Malefoy ou pas. Je n’en ai, cependant, pas entendu parlé et compte tenu que je ne lui ai jamais révélé avoir un cousin, elle serait venue aussitôt me poser des questions quant à Kaiser.

Outré ? Peut-être que je le fus, mais après tout, tous me prenaient pour une statue de marbre autoritaire et disciplinaire et c’était même tant mieux.
Une personne de plus ou de moins qui m’en penserait ainsi, n’était pas plus mal.

- Nous sommes dans une école …

Avais-je ainsi, commencé à déblatérer le naturel revenait vite, mais je ne me sentais pas l’âme de tergiverser sur ce sujet avec mon cousin. Je ne voulais pas qu’il me voit d’un mauvais œil peut-être. On ne se connaissait pas, mais en même temps il était le seul à savoir tout. Au plus profond de moi, c’était comme si je désirais qu’il ne me voie pas comme les autres, mais comme un cousin, un ami. C’était un aveu de faiblesse que de rechercher de l’affection, j’en étais conscient et absolument pas digne d’un Malefoy à l’évidence.

Cet aveu qui justement l’avait fait tiquer, sa réaction d’une limpidité presque loufoque. Je ne l’avais pas encore vu perdre ses moyens, ou en tout cas, une partie. Moi, je ne descendais pas trop le regard faisant mine de m’intéresser au parchemin à moitié remplie et le grimoire de l’auteur G.M. Groulx pour le devoir de métamorphose. Je devais écrire sur la vie quotidienne d’un loup-garou et ainsi, je m’inspirais des écrits de ce spécialiste du 19e siècle, encore probants aujourd’hui.
J’étais un hypocrite, un menteur et un pleutre.

En même temps, je ne pouvais pas faire autrement parce que m’inspirer de ma vie aurait été passible de mort ou, à tout le moins, d’emprisonnement. Alors, je m’excusais parce que je crus sa vie plus facile que la mienne. Je fis une deuxième grimace, embarrassé.

- Désolé … C’est vrai que dit comme ça, tu n’as pas eu une vie normale non plus continuais-je à me frotter les mains sur le pantalon dans un geste de plus en plus machinal. Je n’ais jamais vu la famille du côté de la France.

Je m’arrêtais là ne sachant pas si je pouvais continuer sur mes propres désirs égoïstes en l’inverse de cette paix que la branche française de notre famille avait donné à oncle Ambrosius et sa famille proche et cela malgré sa tare. Je me demandais si on ferait de même pour moi si, un jour, je dépassais les bornes ou je causais une catastrophe ou que savais-je encore ? L’ironie dans tout cela, c’étaient les origines françaises de la famille Malefoy, la force de notre aïeul d’avoir traversé La Manche auprès de Guillaume le Conquérant. Ironique comme les temps ont changé. J’étais fier de cet aïeul, moi.

Il ne comprenait pas pourquoi je pensais sa vie meilleure par rapport à la mienne, mais sûrement n’était-il pas né quand oncle Ambrosius se trouva encore au manoir Malefoy dans le Wiltshire ?

- C’est un peu relatif la liberté, tu ne trouves pas lâchais-je dans un sourire se voulant sarcastique ? Il y a des odeurs différentes, certaines même très anciennes tendant à disparaître et d’autres moins dans la forêt entourant le manoir. Maintenant que j’y pense, la plus récente avant moi devait être celle d’oncle Ambrosius.

Au même titre que moi, Stella targua aussi son regard sur Kaiser. Elle aussi les avait sentis maintes fois ces odeurs. On ne parlait pas de bêtes écureuils ou de quelques lapins, mais bien de loups-garous rôdant à chaque pleine lune depuis siècle sinon plus. Je finis donc par lui offrir un soupir triste tout comme un minuscule sourire.

- La liberté dépens donc de qui nous sommes dans la famille. Toi, tu as eu la meilleure des chances.

Un murmure, car même si je ne prononçais pas les vrais termes je craignais qu’ils soient tout de même entendus. Je fus peut-être cassant, mais encore c’était la jalousie, l’envie d’avoir eu une vie sans cette tare, cette bête tapie au creux de mon être et manquant à tout moment de s’en prendre à ceux que j’aime.

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feat Kaiser A. Malefoy

À l’évidence, la discussion entre mon cousin et moi ne pouvait pas continuer indéfiniment sur les règles de bienséance dans une école comme Poudlard. Ris ? Je ne pourrais pas dire l’avoir fait, mais peut-être eussé-je ourlé une énième fois la commissure de mes lèvres. Je ne savais pas trop. Il m’avait amusé pour sûr alors que je laissais la tension retomber tout doucement. Je sentais, au plus profond de moi, que nous étions semblables. Après tout, nous étions cousins. Il devait y avoir un lien à quelque part. Non ? Je m’étais même imaginé à le voir patrouiller les couloirs du château en ma compagnie …

En la place de parler de Poudlard, nous étions partis plutôt sur nos familles respectives. En fait, cela allait de soi. Ça faisait depuis son arrivée subite dans la grande salle le 1er septembre dernier que je voulus le connaître, trop effrayé malheureusement pour le faire. Je ne savais pas trop ce que je craignais de découvrir, peut-être des secrets de famille qui au grand jour me montrerait déloyal. Kaiser avait ainsi, renchéri sur ce point stipulant que je n’avais pas à lui vouer d’excuses. J’hochais diligemment la tête pour accepter respectueusement ses dires. Moi, j’avais eu à nouveau un sourire amusé sur la manière dont il caractérisait notre secret. J’aimerais traiter ma tare comme un « petit problème de fourrure » justement, mais je n’y arrivais pas … Ce n’était pas petit pour moi. À chaque pleine lune, j’avais cette possibilité de tuer des gens.

- Je crois que j’aimerais bien aller en France commençais-je quand même plus ou moins certain de mes mots. Je n’ai jamais rien trouvé sur vous au manoir. Je crois bien que vous aviez été supprimé.

Un sourire triste et je me mis à regarder par la fenêtre, admiratif de la neige ayant jeté son dévolu sur le sol, le lac et même des cris de joie de plus jeunes réussirent à parvenir à mes oreilles bien aiguisées. L’herbe plus verte chez les voisins murmurais-je pensivement. Pour le moment et ironiquement celle-ci avait presqu’entièrement disparue sur les terrains de Poudlard. Je ne m’étais jamais, non plus, arrêté à détailler les odeurs d’autres loups-garous passés avant moi dans la forêt près du manoir. J’haussais ainsi, des épaules à cette question. En réalité, je n’avais jamais vraiment discuté de mon loup à quiconque hormis peut-être en compagnie de père, enfant quand il avait fallu que j’apprenne le B.A. d’en être un. C’était étrange d’en parler donc maintenant et si ouvertement avec mon cousin Kaiser. Alors, j’en avais baissé la voix. J’étais craintif des autres, de leur vision de moi si à un moment de ma vie je dépasserais les bornes. Si je parlais tout haut une seule fois, ce serait la fin.

- Changer les choses … articulais-je à la suite de mon cousin, celui-ci détaillant le fond de sa pensée. Oui. Vivre.

Surprenant ? Pas tellement, en fait. Je me sentais plutôt aimé comme personne à part entière et non plus ce second-fils obligé à vivre caché. C’était étrange comme sensation alors que je triturais machinalement les pages du manuel sur les métamorphoses complexes devant moi. Je savais donc vouloir rencontrer oncle Ambrosius, discuter avec lui peut-être de notre loup … Je rêvais, mais c’était bon. Kaiser détestait aussi cette malédiction avec raison parce que son père en fut victime. Je caressais Stella entre les yeux endroit qu’elle aimait tant celle-ci s’étant relevée pour moi, ressentant toutes ces émotions tourbillonnantes.

- J’avoue que je veux devenir langue-de-plomb pour ça. Peut-être que je serais capable de trouver un moyen.

J’avais laissé tomber la phrase platement entre nous, le regard fortement déterminé. C’était pour ça que je fis mon stage au département des mystères toute l’année précédente. J’eus de la chance de tomber sur Emrys Gaut, père de ma meilleure amie Eurydice pour cela. Autoritaire, mais semblant peu perspicace jamais il ne s’était douté de rien sur moi. Jamais.

Il faudrait que je garde ainsi, le secret.
Lorsque je trouverais, je deviendrais sûrement célèbre …Mais je m’en fichais. C’était cette liberté de vivre plutôt que je bavais à ressentir.

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feat Kaiser A. Malefoy

Kaiser avait dit que je serais à mon aise en France, avec sa famille. Je connaissais le français de surcroît et j’y suis même plutôt doué. J’aime cette langue et toujours, mon cœur valdinguait entre celle-ci et l’italien tout aussi élégant. L’Italie n’était pas loin non plus et une grosse communauté de sorciers y vivait. Cela serait un bon moment pour aller explorer … Non ? Je n’avais jamais trouvé la force ou l’ambition de voyager à me rendre curieux de tout et de rien. J’aimais les livres et m’instruire, mais ça s’arrêtait là. Jamais, je ne songeai à aller plus loin que le domaine du manoir, le Chemin de traverse, Poudlard, le ministère de la magie. À bien y penser, je ne connaissais rien du monde dans lequel je vivais. Mon cousin en connaissait maintenant bien plus que moi grâce à ce voyage entre la France et l’Angleterre. Jalousie ? Peut-être un peu. Mais encore, est-ce que j’avais envie d’en découvrir plus ? Est-ce que j’avais envie de comprendre que je ne serais sûrement pas le bienvenu dans la plupart des communautés ? Non. Le plus sage serait de rester auprès de la famille de mon cousin. De ne pas forcer le destin un peu trop loin.

J’étais ainsi, resté silencieux même si je sentais Stella trépigner d’impatience à tant de possibles aventures. Je savais qu’elle comprenait les émotions tourbillonnant en moi, mais je ne pouvais pas non plus lui faire de fausse joie.

Peut-être pour cette raison que voyager m’effrayait un peu trop, j’avais plutôt embarqué sur quelque chose amenant le contraire en moi. Ma carrière d’avenir, celle-là même qui irait peut-être à me délivrer de cette tare, de mon loup. Je me sentais plus fort et à mon aise d’en parler. Puis, c’était normal après tout. Dans moins d’un an, je passerais mes ASPICS tout comme Kaiser et j’entrerais dans le monde des adultes. C’était normal de parler de nos futures carrières venant à peine de se rencontrer. J’avais donc hoché la tête dans l’affirmative quand il assuma que c’était pour soigner la lycanthropie.

- Oui. Et pour répondre à ta question, je prône la salle des cerveaux articulais-je lentement ayant recouvré toute autorité. Emerys Gaunt m’avait fait visité tout le département lors de mon stage l’année dernière.

Sûrement ennuyée parce qu’elle ne pouvait pas pénétrer dans le département des mystères, Stella me fit rapidement comprendre que la conversation ne l’intéressait plus du tout. Elle se coucha, la tête contre les pattes de devant et mima un énorme bâillement que je pensai peu authentique. J’en eus un petit rire.

Je reprenais ma plume et je me trouvais étrangement prêt à reprendre le devoir. J’avais l’ambition de terminer en bon et due forme et avant le début du dîner du soir … Qui ne tarderait pas parce que mon ventre criait famine. Je me rappelais ne pas avoir mangé à l’heure du lunch et un gargouillement me le rappela trop rapidement. Kaiser, lui, argumenta sur le fait d’éliminer complètement cette tradition familiale du second-né. Je relevais alors la tête d’un coup croyant l’entendre blaguer. Est-il à ce point sérieux là-dessus pensais-je pris de court par cette déclaration ?

- Ne parle pas de ça tout haut. C’est dangereux.

L’intimais-je à baisser d’un cran même s’il ne parlait même pas fort et chuchotant. Je me mordis la lèvre inférieure parce que ce n’était pas si simple. Comment pourrait-il changer une tradition vieille de plusieurs siècles, bien trop ancrée dans la famille ? C’était trahison rien qu’en l’énonçant et pour nous et pour le clan Greyback. Penché sur la table, je chuchotais bien bas mes quelques arguments du danger à affirmer une telle chose.

- Greyback n’en voudrait rien. Notre famille fournie depuis longtemps sa meute et celle de son père avant lui … Il nous tuerait tous.

Ce n’était pas Fenrir Greyback qui m’avait transformé, mais ce fut tout comme en sa fille ou … Je ne savais plus réellement. Je la craignais comme je le haïssais. Je savais qu’un jour elle ou Fenrir Greyback lui-même reviendrait me chercher. Je tenais fermement la plume d’une colère sourde à cela. Sûrement qu’il se tenait à distance grâce à l’intention qu’avait Lord Voldemort d’en faire l’une de ses armes et mon frère faisant partie prenant des Mangemorts. Mais dorénavant, ce serait pour combien de temps encore ?
Mais si Narcissa était à nouveau enceinte et si un garçon naîtrait, un petit frère à Drago.

Je déglutis avec âpreté à ce qu’il se produirait ensuite à l’enfant. Cela recommencerait. Cela le faisait toujours pour éviter des rivalités et une chute de la famille. Et nous, on fuyait toujours ou on mourrait. On ne combattait pas cette injustice.

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