Le calme et la tempête. [Emrys/Leonora]

Eteignant son réveil, Leonora se doit de ne pas être en retard. Depuis qu’elle travaille au Ministère, elle n’est jamais arrivée en retard. Ce n’est donc pas aujourd’hui qui fera exception. Repoussant la couette, la brune se dirige rapidement sous la douche. Elle ne tarde pas, avant d’attraper sa tenue du jour. Ses cheveux laissés lâchés, Leo fait attention à avoir de quoi les accrocher si elle le souhaite au cours de la journée. Une fois habillée, elle va immédiatement se faire couler un café, qu’elle prend en regardant vers l’extérieur. Comme à son habitude, Leonora ne prend pas le temps de manger. Ce qui la fait parfois tourner de l’œil vers dix heures, mais elle est incapable d’avaler autre chose que du café le matin, en se levant. Terminant sa tasse, la brune vient à la laver rapidement dans l’évier, avant d’essuyer ses mains sur un torchon. Il va être temps pour elle de se mettre en route.

En arrivant devant le Ministère, elle affiche un sourire sur ses lèvres avant d’entrer rapidement. Tout en marchant vers son service, Leonora vient à saluer certains de ses collègues qu’elle connaît. Quelques banalités sont échangées, avant qu’elle n’arrive à son service. Croisant un autre Langue-de-Plomb qui est rentré la même année qu’elle, Leonora vient à froncer les sourcils lorsqu’il la prévient qu’il ne faut pas rentrer à l’intérieur. « Il est furieux depuis ce matin, tu ferais mieux de l’éviter une bonne partie de la journée. » Pourquoi Emrys serait-il dans un tel état ? C’est bien étrange pour un homme qui est toujours d’un calme olympien. Il doit y avoir quelque chose. Inspirant doucement, la Slughorn remercie son collègue avant de lui souhaiter une bonne journée. Puis elle se dirige vers la lourde porte, avant d’entrer à l’intérieur.

Emrys est installé à son bureau, et semble en effet, furieux. S’approchant, ses talons claquant sur le sol, Leonora vient s’appuyer contre le meuble, à quelques centimètres du bras de son collègue. Elle sourit doucement, alors que sa tenue met ses courbes en valeur comme à son habitude. « Il paraît que tu es aussi furieux qu’un dragon ce matin. Je te manquais trop c’est ça ? Tu vas me faire brûler ? » Leonora vient à lui lancer un sourire remplit de sous-entendus. Entre eux, il y a toujours eu un jeu de flirt dangereux, sans que ça n’aille plus loin. Elle le sait marier de toute manière et elle n’oublie pas qu’elle est fiancée. Même s’ils vont chacun voir ailleurs. Se penchant doucement vers lui, Leo vient à poser le bout de ses doigts sur sa main. Elle les fait courir dessus, avant de croiser les jambes, reprenant un air sérieux. « Alors, qu’est-ce qui t’arrive ? Je peux t’aider à te détendre ou à faire quelque chose ? »

J'ai bien peur que tous mes subalternes se trouvent être des incapables notoires, au vu des ces quelques tâches qui leur sont pourtant attribuées et qu'ils sont dans l'incapacité de mener au mieux. Évidemment, je parle pour ceux et celles qui ne portent aucunement dans leurs veines, un sang qui est royal. Un héritage des dieux, eux-mêmes. Je parle pour ceux, dont la vision du Ministère de la Magie est erronnée, bien qu'on leur a accordé une chance, -je ne l'aurais pas fait ; bien évidemment-, d'être sur le même pied d'égalité que nous. Ceux et celles qui se voient pourvus d'une supériorité inégalée.

... alors, cet oubli, ou plutôt ce manque de professionnalisme, je l'incombe majoritairement à l'un de ces stagiaires fraîchement débarqués de l'école de sorcellerie Poudlard, bien trop laxiste à mon goût. Bien que j'ai officiellement un siège au Conseil des Purs, je ne suis en rien le Directeur ... mais que tous mes ancêtres en soient témoins, je ne laisserais jamais une telle aberration se produire.
Comme celle d'égarer un formulaire important. Voire même un dossier, où mes recherches sur la psyché humaine y sont annotées.

Ce qui entraîne alors, depuis mon arrivée au sein de l'institution séculaire, une humeur qui ne se prête pas réellement aux conversations, ni aux trivialités. Et ce, afin de parfaire cette journée qui s'entame sous de bien mauvais auspices, il ne manquerait plus que ma très chère fille brille encore par son impertinence en faisant des siennes.
Ce qui ma foi, serait une bien belle apothéose.

Assis à mon bureau, mes mains aux doigts joints sous mon nez, j'inspire, courroucé. Mon regard argenté, fixant le néant et l'organisation exemplaire et parfaite de mon bureau. Jusqu'à ce que j'en vienne à tapoter de mes doigts, où se trouve la chevalière émérite des Gaunt, le bois sombre et verni. Cependant, je n'y accorde que quelques instants, car se dessine la silhouette de mon assistante. Une Puriste, pour sûr. Jamais, je n'aurais souhaité d'une impure à un tel poste ! Ses réflexions, ou plutôt ses interrogations, me font avoir un ricanement pour le moins sarcastique.

Elle est donc si naïve au point de sincèrement se brûler, si j'entends embrasser ma fureur pleine et entière ?

- Il va sans dire que tes compétences me manquaient certainement. Au vu de ces incapables qui peuplent les couloirs du Ministère. Parle-je de mon aîné ? Nul n'est en mesure de le savoir. ... et te faire brûler est un risque que tu encoures depuis que tu es devenue mon assistante. Je lui octroie un sourire fugace, avant qu'elle ne vienne à se faire plus sensuelle. Plus séductrice. Ce qui me fait soupirer, ostensiblement.

À ses autres questionnements, j'émets un souffle qui ressemble pour le moins à un rire. Tandis que je perçois ses doigts qui effleurent le dos de ma main, et les incitations intangibles dans ses propositions.
Je reconnais bien là, les qualités d'une Maison commune.

- Si tu sais retrouver un dossier, j'apprécierais. Mon ton est pétri d'un ordre silencieux mais dont elle me connait assez pour en saisir toutes les nuances. N'est-il pas ?

Lorsqu’elle arrive et apprend qu’Emrys est furieux, Leonora est légèrement étonnée. Ce n’est pas dans ses habitudes de montrer autant ses sentiments. C’est donc bien que quelque chose a dû l’agacer plus que de raison. Mais si son collègue pense qu’elle va l’éviter, il se plante royalement. Ce n’est pas dans les habitudes de la brune de laisser les choses en plan, et ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer. C’est donc d’un pas décidé qu’elle entre dans le bureau d’Emrys, ne tremblant pas un seul instant. Même lorsqu’elle voit en effet, qu’il est furieux.

S’avançant jusqu’au bureau, elle s’appuie sur ce dernier, sachant pertinemment que ses courbes sont mises en avant. Et sans attendre, elle vient à le charrier doucement, pour voir ce qu’il va répondre. Mais également tester le degré de son énervement. Haussant un sourcil, elle ne comprend pas ce qui se passe. Elle sait qu’Emrys pense qu’il y a des incapables au sein du Ministère. Mais c’est la première fois qu’il semble autant affecter par ce détail. Un sourire étire les lèvres maquillées de la brune, alors qu’elle sait parfaitement qu’elle joue à un jeu dangereux à ses côtés. « Heureusement que j’aime le feu alors. » Ses doigts viennent vagabonder sur le dos de la main de l’homme, alors qu’elle a toujours aimé flirté avec lui. Et vice versa, alors qu’il n’a jamais réellement repoussé ses avances. L’âge importe peu pour la puriste, tant que la personne en face est de sang-pur. Et que bien évidemment, il y a une certaine intelligence.
Se redressant, Leonora vient à passer une main dans ses mèches brunes. Puis elle lui indique d’un signe de tête qu’elle va le retrouver son dossier. « Lequel ? » Une fois qu’elle a les informations nécessaires, elle se dirige vers la sortie, ses talons claquant sur le sol, ondulant ses hanches exprès. Qu’Emrys puisse se rincer l’œil tout de même, ça le détendra !

Marchant dans les couloirs, elle va rapidement trouver ses collègues. Tous semblent au courant du dossier disparu, mais personne ne sait rien. Et ça l’agace. Il y a bien quelqu’un qui doit savoir quelque chose ! Inspirant, pour ne pas s’énerver, Leo continue sa recherche. Et au bout d’une heure, elle trouve le saint graal. Rangé au mauvais endroit dans des documents qui vont partir aux archives. Remontant rapidement, elle entre de nouveau dans le bureau. De ses doigts manucurés, elle pose la pochette sur le bureau en bois, un sourire malicieux aux lèvres, son regard planté dans celui de l’homme en face d’elle. Se penchant vers lui, sachant que son décolleté est mis en avant, elle susurre. « Je gagne quoi d’avoir réussi à retrouver ton dossier ? » Cela l’amuse de jouer avec lui de la sorte. Se redressant, elle vient à s’installer sur un des fauteuils. Sa robe remonte le long de sa cuisse, alors qu’elle vient à croiser ses jambes élancées dans un mouvement gracieux. Ses doigts passent dans ses mèches brunes, avant qu’elle ne fixe Emrys. « Il était rangé dans une mauvaise caisse. Une qui allait partir aux archives. Tu as donc de la chance que je sois arrivée à temps. »

Idéalement, je demeure imperturbable face à mes détracteurs et fais montre d'un calme olympien propre à mon ascendance quand il s'agit de maintenir un courroux enfoui, au plus profond de mon être. Cependant, force est de constater qu'en des matinées comme celle-ci, mes propres résolutions ne sont plus que mirages. Parce qu'au vu des imbéciles qui peuplent ardemment ce fichu Ministère de la Magie, je ne peux que me laisser submerger par une Ire vivace qui en termine de me consumer dans son entièreté.

Cela est tel que même la venue de ma très chère assistante ne parvient pas à endiguer ce qu'il me reste de fureur. Néanmoins, son jeu sensuel comme elle se plait à l'orchestrer me fait pousser un léger souffle, qui démontre que je ne suis pas d'humeur. Mon esprit est quant à lui, alpagué par ce dossier perdu et si ce dernier se trouve être entre de mauvaises mains ou pire encore, je ne répondrais plus de rien. Un feu terrassant, à l'égal d'un Feudeymon.
Un Dragon faisant bien pâle figure à côté, ce faisant.

Alors, quand il est question que mon assistante en vienne à se brûler sous mon emportement manifeste, j'émets un rire fugace. La Sang-Pur n'a visiblement peur de personne, ce qui a joué en sa faveur lors de son engagement. Pétrie d'une charmante silhouette, -je ne suis pas aveugle comme mon aîné et fort heureusement-, il y a tout de même dans cette enveloppe, une forme d'intelligence qui lui est propre. Là encore, je n'y fus pas insensible.

- Hum. Commence-je, lentement. M'armant de mon rictus avant d'être plus âpre dans le déroulé de mes propos. ... j'y vois plutôt là, une tentative à la Gryffondor. À vouloir se jeter dans le feu, sans penser aux conséquences. N'est-ce pas l'une des qualités premières de cette Maison rivale ? À faire preuve d'une impétuosité telle que les Rouge et Or, ne sont en aucun cas réputés pour leur capacité réflexive.

Bien au contraire.
N'en attendant pas moins d'elle, après tout elle est sensiblement payée pour cet état de fait, je lui signale encore l'importance de ce dossier. Le dernier en ma possession qu'elle a dû sûrement entrapercevoir à de nombreuses reprises, étalé sur mon propre bureau. Lui jetant une œillade quand elle disparait, je conserve mes mains fermement ancrées sur les accoudoirs, rejetant ma tête en arrière, dans un interminable soupir.

Ce cas, fait appel à des mois, voire des années de recherche. En y apposant à chaque fois, des nouvelles idées. Des nouvelles innovations en matière de cette complexité, qu'est la psyché. Si l'idée de le perdre m'est inenvisageable, je ne sais comment y remédier si cela se produit. Là, j'ai somme toute besoin d'un Whisky. Le plus corsé qui soit.

Faisant tourner le verre avec le liquide ambré entre mes doigts, -liquide dans lequel je n'ai pas encore trempé mes lèvres-, j'inspire toutefois son odeur tourbée, si caractéristique. Jusqu'à entendre, cette démarche que je peux reconnaitre un peu trop aisément. Celle de Leonora, juchée sur ses hauts talons qui fait alors irruption dans mon sanctuaire, armée de son assurance d'avoir retrouvé ce qui m'avait été ... dérobé ?
Buvant cette fois-ci, une gorgée de mon verre, tout en lui octroyant un sourire, je vois bien qu'elle daigne encore me divertir en utilisant l'opulence de son décolleté.

Et pour le reste ? Est-ce une manière subtile de demander à revoir à la hausse son salaire ? Je ne peux qu'exprimer un rire sec et entendu, avant de reposer mon verre sur l'un de ses dessous en bois, gravé de mes initiales.

- Souhaites-tu une félicitation appuyée ou une reconnaissance éternelle de ma part, dans le fait que tu aies fait seulement ton travail ? Mon ton est sensiblement piquant, mais un maigre sourire se dessine sur mes traits qui eux, sont toujours impassibles. ... ou est-ce une manière bien peu subtile de me faire comprendre que tu as besoin d'une augmentation ?

La voyant se rasseoir avec élégance, j'en viens à écouter comment elle a pu récupérer de ce fait, ce pauvre document égaré, au fin fond des Archives insondables. Qui l'a donc mis dans une mauvaise caisse ? Inspirant, je me doute que l'imbécile qui a commis ce forfait, ne l'a aucunement signé, malheureusement.
Parce qu'il est somme toute évident, que je l'aurais puni, en conséquence.

- À croire que tu es arrivée à point nommé. Il est vrai que mon Don m'aurait été utile en ce sens, mais n'y voyant que la Finitude, je ne pense point que cela aurait été d'une quelconque utilité. ... je ne pouvais pas me permettre de le perdre, il est bien trop important en termes de réflexions sur ce qui nous anime, nous, pauvres humains.

Ceux pourvus de magie, bien évidemment. Les autres ne peuvent avoir des intérêts notoires que pour des expériences, bien évidemment.

Un rictus se dessine sur les lèvres de Leonora, alors qu’Emrys vient à lui parler de la maison des Lions. Elle n’est pas totalement d’accord avec lui, alors que le fait d’être impulsif ne veut pas dire qu’on est membre des lions. Pour la brune, c’est surtout une preuve qu’on peut agir sans avoir besoin de réflexion intense, au risque de se dégonfler. « Les Gryffondor ont du courage mais sont irréfléchis. Les Serpentard eux, ont de la réflexion, même si elle est courte. » Sans attendre, Leo vient à lui en demander plus sur le dossier perdu. Elle ne doute pas qu’elle va finir par mettre la main dessus. Après tout, la brune peut comprendre que c’est énervant de perdre une telle chose, alors qu’à l’intérieur se trouve, des mois de recherches et de travail. Aussi, Leo ne va pas se laisser faire et va le retrouver, pour prouver ainsi au Gaunt qu’elle est indispensable dans le fonctionnement de ses journées.

Une fois le dossier en main, la puriste retourne en direction du bureau d’Emrys. Elle ne comprend pas comment un tel dossier a pu être glissé dans cette caisse. Mais l’essentiel est qu’elle ait réussi à mettre la main dessus. Se penchant sur le bureau, Leonora sait parfaitement que sa poitrine est mise en avant de cette manière. Un sourire malicieux aux lèvres, la jeune-femme vient à susurrer doucement. Cela l’amuse de jouer de la sorte, alors qu’elle aime ce petit jeu innocent qui s’est créé au fil du temps entre eux. Bien sûr, il n’y a eu aucun dérapage. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas profiter des belles choses que la vie peut offrir ! Faisant mine de réfléchir, nullement vexée, Leonora finit par sourire avant de répondre. « Certes je fais mon travail, mais je te rappelle que je ne suis plus ton assistante. Officiellement, je suis ton égale. Mais j’accepte d’être toujours ton assistante, alors une petite augmentation ne serait pas de refus. » Elle a été son assistante, mais Leo a su faire ses preuves. Elle n’a donc plus ce rôle, mais cela ne la dérange pas de travailler toujours aux côtés d’Emrys.
Venant s’asseoir avec grâce sur le fauteuil, ses longues jambes croisées et mises en avant, Leonora vient à expliquer où était le dossier. L’écoutant, la brune sait que pour lui, c’est l’équivalent d’un remerciement. Il n’est pas du genre à parler ou à donner des compliments à tout va. « Je comprends parfaitement. Mais il faudra à l’avenir faire attention à qui s’occupe du rangement. Si je n’étais pas arrivée à l’heure et qu’il était parti dans les archives … » Leonora ne termine pas sa phrase. Mais s’il le dossier était parti dans ce service, nul doute qu’elle ne l’aurait pas retrouvé aussi facilement. Se levant, elle va se servir un verre à son tour, avant de revenir s’asseoir. « Tu as fait de nouvelles découvertes pendant mon absence ? » Elle a eu quelques jours de repos ces derniers temps. Alors elle a peut-être loupé des informations. Trempant ses lèvres dans le breuvage alcoolisé, elle reporte son attention sur Emrys. « Tu es moins énervé ? Ou … Il faut que je fasse quelque chose pour te détendre ? » Leonora lui lance un clin d’œil par-dessus son verre. Qu’est-ce qu’elle aime ce petit jeu !

- Tu penses que les Gryffondor ont une once de courage ? Alors, qu'en ce qui me concerne je n'y perçois qu'une impétuosité irréfléchie plutôt que cette bravoure dont tu peux les qualifier. Fort heureusement, aucun des Gaunt n'a eu une place dans cette Maison quelque peu ... trop téméraire à mon goût. ... les Serpentard ont une réflexion bien plus profonde que nos éternels rivaux. Les Rouge et Or, ont cette faculté d'agir. Sans se préoccuper des quelques conséquences qu'ils peuvent produire. Même si, je peux concéder que parfois, ma très chère fille agit plus sur une impulsion moindre qu'une méditation poussée, propre à ces couleurs que nous partageons.

En revanche, pour mon interlocutrice, la maisonnée de mon ancêtre semble lui coller à la peau, magnifiquement. Ce cher Salazar peut être assez fier de ces quelques âmes qui peuplent ses rangs, même si, pour certains et certaines, je ne peux qu'émettre quelques doutes. Surtout en ce qui concerne cette suprématie du sang que je prône et ces quelques impurs qui osent la mettre en défaut, en foulant le sol du Château séculaire. Tout comme ces incompétents du Ministère de la Magie qui ne brillent aucunement par leur zèle ni par leur abnégation manifestes.
Cependant, la Slughorn semble en être pourvue.

Et, cela me serait un bien triste mensonge que d'en venir à avouer le contraire, même soumis à la plus délicieuse des tortures. Ma vis-à-vis parvient même à m'arracher un sourire fugace lorsqu'elle réapparaît de nouveau dans mon antre, ayant retrouvé ce dossier perdu qui est une partie de cette humeur morne qui m'habite depuis que j'ai pris mes quartiers. Car une telle approche de la psyché humaine n'est point pour des amateurs, des néophytes, des novices qui ne peuvent en saisir toute l'importance et la complexité.

- Je le sais que tu n'es plus mon assistante et en viendrais-je à le déplorer ? Mes iris d'argent se parent d'une lueur que l'on pourrait qualifier de malice, alors qu'il n'en est rien. Je suis juste quelque peu pragmatique. Une augmentation venant de ma part ? Ce que je vois là, est bien une amorce de Gryffondor, d'avancer sans nullement réfléchir. Mes doigts font tourner le verre, dont je m'empresse de boire une gorgée avec un léger sourire contre le contenant.

Néanmoins, je ne peux lui donner tort concernant ses dires qui s'échappent avec justesse de ses lèvres. Laisser l'archivage à un impuissant ne me parait point être dans mes prérogatives prochaines, moi qui pense pourtant que mon rangement s'avère être des plus irréprochables. Force est de constater que je me suis fourvoyé, bien que je ne le reconnaisse point verbalement.
À quoi cela servirait-il que de reconnaître mes erreurs ou mes torts ? À rien. Si ce n'est de me flageller idiotement. Et, pour ainsi dire, je n'en éprouve clairement pas le besoin.

- Je te l'ai dit : tu es arrivée à point nommé. Parfaite dans ton rôle d'assistante. Mon sourire caustique ne disparait aucunement, pire, il s'intensifie. ... je crains hélas que pour l'instant, je ne puisse parler que de pistes de réflexion plutôt que de trouvailles, ce faisant.

Et pour la suite ?
Que me voilà comblé ! Parce que le bruit a couru et court toujours dans ce groupuscule que nous formons avec les vingt-huit sacrées que ma très chère collègue Langue-de-Plomb se trouve être fiancée. Par obligation ? Cela ne m'importe que peu de le savoir. Par contre, qu'elle m'expose ses tourments quant à ses fiançailles obligées, là, cela peut aisément me détendre.

- J'ai ouï dire que tu te trouvais fiancée. Et, je serais un bien mauvais collègue au sein du Ministère de la Magie, si je ne me souciais pas un tant soit peu de ton sort Leonora. Cette fois, mes prunelles se parent d'une lueur d'appétence, et mon interrogation siffle. En d'autres termes ... comment se passe votre cohabitation ? Nul besoin d'en venir à encore louvoyer. Cela ne servirait strictement à rien, dans ce contexte.

Leonora fait mine de réfléchir avant de prendre son temps pour lui répondre. Elle se doit de lui rappeler malgré tout qu’officiellement, elle n’est plus son assistante. Avec Emrys, ils se sont gardés cette sorte de hiérarchie, mais en réalité, Leo a maintenant toute sa place au sein du Ministère. Est-ce qu’Emrys déplore qu’elle ne soit plus son assistante ? Lui seul le sait. Et la Slughorn n’est pas du genre à venir lui poser la question. De toute manière, elle doute qu’il lui réponde. Mais la suite lui plait moyennement. Les lèvres de la jeune-femme se pincent, alors qu’elle vient à lui jeter un regard noir. Même si elle voit bien que c’est de l’amusement pour lui, ce n’est pas son cas. « Par Salazar, ne me compare pas à eux. Jamais. Ma démarche est parfaitement réfléchie et tu sais pourquoi ? Parce que maintenant que j’ai insufflé cette idée dans ton esprit, inconsciemment tu vas y réfléchir et quand le moment sera venu, et que je viendrai te demander mon augmentation, tu l’accepteras. »

Venant s’installer sur le fauteuil en face de celui d’Emrys, elle vient à donner son avis sur ce fameux dossier perdu. Il ne faut pas confier l’archivage à n’importe qui. La preuve, la pochette aurait pu être perdue ou tombé entre de mauvaises mains, si elle n’était pas arrivée à temps. Et s’il y a bien une chose à retenir sur Leo, c’est qu’elle fait toujours son travail à la perfection. Emrys réplique et elle sait que les mots ne sont pas choisis au hasard. Aussi, elle se contente de hocher la tête, un sourire aux lèvres. « C’est déjà un bon point. Toute trouvaille a besoin de réflexion, sinon l’esprit partirait dans tous les sens. » Et Leonora sait qu’Emrys est un excellent Langue-de-Plomb. Même s’il n’a pas un caractère toujours facile, il n’en reste pas moins quelqu’un d’extraordinaire à ses yeux. Leonora est fière d’avoir appris autant à ses côtés. Trempant ses lèvres dans le breuvage, elle vient à lui demander s’il a besoin de quelque chose pour se détendre. Elle aime ce flirte qui s’est installé entre eux. Même si elle sait qu’il n’y aura jamais rien, alors qu’il est marié.
Un long soupir lui échappe, alors qu’elle s’appuie contre le dossier de son siège. « Les langues de vipère devraient apprendre à être discrètes. Mais oui en effet, je suis fiancée. Ce n’est officiel que depuis peu, mais en réalité, je suis promise depuis 1971. » Elle l’a appris pendant ses années à Poudlard. Mais fort heureusement, elle sait maintenant qu’elle aurait pu tomber sur pire. Comme Jessica. « Notre cohabitation se passe bien. Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Pourquoi une telle question ? » Ils s’amusent tous deux de leur côté. Et pour l’instant, ça semble leur correspondre. Enfin, d’apparence bien sûr. Mais ça, il est hors de question que Leonora vienne l’avouer à Emrys. Décroisant ses jambes, elle vient à reprendre une gorgée de son verre avant de relever son regard vers lui. « D’ailleurs, un bal est organisé par ma famille chaque année, tu dois le savoir pour y avoir été déjà convié. C’est mon frère qui est chargé de son organisation cette année. Viendras-tu ? » En d’autres termes, elle veut savoir si elle risque de le croiser et surtout, si Leonora va devoir faire les présentations entre Emrys et Johann.

J'en viens à me pincer l'arête du nez avec une certaine vigueur, conscient bien malheureusement, que cette journée va être extrêmement longue et me pousser dans mes derniers retranchements. Ou plutôt, puiser dans cette dernière once de patience que je ne réserve pas à n'importe qui.
En ai-je seulement ? Là, est présentement toute l'interrogation alors que j'entends mon ancienne assistante blasphémer mon pauvre aïeul qui ne demande pas à être interpellé de la sorte pour de telles trivialités. Surtout quand mon interlocutrice mentionne cette idée d'augmentation insufflée dans mon esprit qui me convaincra d'y succomber.

Or, je ne suis pas homme qui ploie l'échine. Cela est plutôt l'inverse qui se produit. Et la manière utilisée est quelque peu maladroite de la part de la Slughorn. Mais cela a de bon ton de me faire rire. Non pas un rire franc comme il est de coutume dans la société mais présentement un souffle qui secoue mon corps momentanément.
Finalement, sa présence me divertit.

- Ne mêle point mon pauvre aïeul à tout ceci, Leonora. Ne peux-je m'empêcher de le lui susurrer toujours avec un rictus présent sur mon faciès. Malgré tes charmantes paroles et tes atouts allant de pair, je crains que ce ne soit que moi qui décide d'une telle conclusion. Mon regard gris se pare d'une lueur de malice, cela est du moins ce qu'il en ressort. Et, je serais un Langue-de-Plomb fort peu doué, si je pliais si aisément à une formulation que l'on veut faire naître dans mon esprit.

En d'autres termes, il m'est hors de question d'accéder à une telle demande. Même si celle-ci est formulée avec un aplomb tel que je ne lui reconnais que l'inconvenance des Rouge et Or. Mais soit.
Il m'est préférable de converser sur mes quelques recherches sans en dire plus pour autant, car je ne suis pas très bien avancé et que le labeur me semble encore assez conséquent pour obtenir quelque chose de concret.

- En effet. Souffle-je entre mes dents, constatant qu'elle a raison sur ce point, mais mon esprit est soudainement plus intéressé par ce qu'il advient du sort de mon interlocutrice.

Cette dernière est fiancée. Avec un Rosier. Et, comme elle vient si justement de le confesser, toutes les langues de vipères n'ont pu que cracher leur venin devant une telle union.
Ainsi donc, ma vis-à-vis est promise depuis quelques années. Cela ne m'étonne guère, de toute manière.

- Je vois. J'opère un silence, tout en le comblant par une gorgée de mon breuvage alcoolisé, avant de poursuivre ma réflexion, suite à ses propos. Oh mais, je prends juste des nouvelles. Rien de plus. Savoir si une telle cohabitation ne va point interférer dans l'excellence de ton travail. Une adaptation à autrui n'est jamais aisée. Surtout si j'estime que vos deux ... caractères sont quelque peu ... comment dirais-je ? Impétueux ?

Un autre silence.

- Le bal. Je vois très bien. Et, je n'ai pas encore souvenance d'en avoir fait mention à Alanah. Ou à Eurydice. Car mes devoirs de père, incombent un jour prochain de lui trouver un futur époux. Quel désarroi.

Un sourire étire les lèvres de Leonora, alors qu’elle ne supporte pas l’idée qu’il la compare à des Gryffondor. Elle est bien loin de ces Rouge et Or, qui sont hautains à souhait ! Mais lorsqu’Emrys reprend la parole, elle ne peut s’empêcher de sourire. Il est vrai qu’elle jure souvent par Salazar Serpentard, mais qu’elle oublie que son collègue et ancien patron, est issu de la même branche. Il continue sur sa lancée, et elle l’écoute avec attention. Il est vrai qu’il ne se laissera pas amadouer de la sorte, pour qu’elle puisse avoir une augmentation. Mais pourtant, elle ne lâchera pas l’affaire. Elle compte bien obtenir une petite augmentation, histoire d’avoir un remerciement, pour toutes les heures en plus qu’elle fait. « Et tout le monde sait ô combien tu es doué, n’est-ce pas ? » Leonora ne peut pas dire le contraire.

La conversation change rapidement et Leonora est agacée de voir que les nouvelles vont aussi vites. Des vraies commères ! Personne ne peut donc s’occuper de ses affaires ?! Elle est libre de parler de sa vie privée ou pas, non ? Aussi, Leo continue sur sa lancée. Elle explique la vérité : elle est fiancée officiellement depuis peu mais pourtant, elle est promise à Johann depuis plusieurs années maintenant. Un arrangement entre leurs deux familles, alors qu’ils étaient encore étudiants à Poudlard. Mais elle se demande pourquoi Emrys s’intéresse de cette manière. C’est étrange, alors qu’il n’est pas du genre à parler de tout ça.
Levant les yeux au ciel, un sourire toujours collé aux lèvres, Leonora ne peut s’empêcher d’être d’accord avec lui. Ils ont tous les deux, avec Johann, un caractère un peu fort. Ce n’est pas pour rien qu’ils draguent à droite et à gauche, dans l’unique but d’agacer l’un et l’autre. Même si pour sa part, Leonora a de plus en plus de mal à l’accepter. « Tu me connais bien mal si tu crois qu’une telle chose, peut influencer mon travail. » Elle pourrait même sans vexer. Leo n’a jamais loupé un seul jour, n’a jamais été malade au point de ne pas pouvoir venir au Ministère. Alors être perturbée par Johann ? Jamais. Ce n’est que son fiancé, il n’a pas à interférer dans ses pensées lorsqu’elle est sur son lieu de travail. « Peu importe nos caractères respectifs. Cela reste de l’ordre du privé et tu sais bien que je ne le mélange pas au travail. » Là-dessus, Leonora est catégorique.

Soudain, elle pense à un détail. Le bal que sa famille organise depuis des années, mais qui sera chez son frère pour la première fois. Elle sait qu’August est loin d’être ravi de se charger de son organisation, mais il doit montrer que tout va bien dans son mariage. Emrys vient à lui répondre, mentionnant le nom de sa femme. Mais elle ne s’en offusque nullement. « Tu vas lui en parler ? Ou tu sais … tu peux venir seul aussi. » Un sourire en coin qui se dessine sur ses lèvres. Elle pourrait même lui offrir une danse, s’il le souhaite. Croisant de nouveau ses jambes, sa robe remontant le long de ses cuisses légèrement, elle le regarde avec attention. « En plus, tu dois avoir une multitude de costume. Il te suffira juste d’acheter un masque. » Vu que son frère a choisi le thème bal masqué. Ce qui est une bonne idée. « Alors du coup, tu vas venir ? » Leonora reprend, ne lâchant pas l’affaire.

Fort heureusement, lorsqu'il est mention de Gryffondor et de tout ce qui peut avoir attrait à cette Maison plus que détestable, je fus tout de même assez soulagé que ma seule descendance n'en ait pas revêtu les horribles couleurs. Bien que ses deux cousins et mes charmants neveux se parent tous deux de camaïeux pour le moins ... extravagants, comparé à leur ascendance. Luke, chez les érudits et Othello, -ou Owen-, chez les ... hédonistes ? Je n'ai jamais compris les qualités inhérentes à ceux et celles qui faisaient leurs classes chez les Blaireaux. Ne jurant dès lors que pour les Serpents.

En ce qui concerne mon Assistante, l'entendre jurer par mon illustre aïeul est de bon ton de me faire quelque peu sourire, même si, au vu de son probable caractère incendiaire, elle n'en est pas si digne.
Mais, cette ambition pugnace de me demander cette augmentation paraît pencher en sa faveur ? Non. Assurément que non. Parce qu'il est somme toute assez évident qu'elle peut prétendre à savoir comment je peux fonctionner. Et céder, face à un tel caprice, n'est aucunement dans mes prérogatives prochaines, entendons-nous bien.

- En effet. Je ne puis te contredire suite à cette affirmation. Mes iris grisés se teintent toujours d'une lueur de malice et d'espièglerie, surtout quand il s'agit de l'asticoter face à cette nouvelle qui n'a point l'air de l'enchanter. ... tu ne serais pas la première à souffrir d'un quelconque émoi, face à un sujet plus que désagréable dont tu en perds le contrôle. Le Rosier en fait certainement partie.

Vu ses charmantes réactions qui en disent long sur ce singulier ressenti. En ce qui me concerne, on me connaît implacable et désireux d'octroyer à mes détracteurs un visage fait de marbre porteur d'aucune imperfection. Rien n'est susceptible de m'affecter, si ce ne fut les quelques bêtises d'Eurydice. La dernière en date, est une forme d'apothéose. Qu'évidemment, il m'est judicieux de ne pas en faire mention.

Le sort désastreux de mon interlocutrice m'est bien plus important en cet instant. Celui de deux âmes contraintes à se marier, pour la réunification de deux familles puristes. Cela aurait pu se traduire avec mon Alanah, qui, je l'ai toujours pensé a eu une affection somme toute assez particulière pour Percival, mon cher frère aîné.

- Je vois. Mais rien ne t'empêche que cet état de fait en vienne à se modifier. Il suffit d'une fois après tout. Et, je suis certain de mon fait. Mais je n'épilogue pas en profondeur, étant donné que la Slughorn a d'autres projets dont elle vient expressément de me faire part. Le bal des Slughorn et ma propension à être accompagné de mon épouse. Alanah est plus à même d'apprécier ce faste que ma personne, tu le sais bien. Et surtout, que je dois garder un œil sur ma fille et ses fréquentations plus que discutables.

Même si je n'ai rien à y craindre, n'est-il pas ?

- Venir seul ?! Souhaites-tu donc qu'Alanah demande le divorce ou m'arrache les yeux ? Ma femme peut n'être que douceur mais ... rien ne l'empêcherait à terme de mener son plan à terme. Ton frère opte donc pour un bal masqué ? J'en parlerais à mon épouse. J'omets sciemment le terme seul avant de répondre à sa dernière interrogation d'un flou aussi nébuleux qu'artistique. ... je te préviendrais mais rien n'est cependant certain.

J'avais ma Serpentard de fille à surveiller, comme doit au moins le faire un père aimant.
Quelle merveilleuse perspective, j'en suis pour le moins assuré.