Dans la santé, comme dans la maladie. [August/Haelyn]

Elle avait eu une soirée. C’est pour cette raison que la rouquine n’était pas chez elle –même si elle avait encore du mal à se dire que c’était sa maison maintenant, ce soir. Il était relativement tard lorsqu’elle pousse la porte du manoir, vêtue de sa robe noire. Elle a fait sensation au sein de la soirée. Et comme un des invités lui a soufflé à l’oreille, son mari a vraiment de la chance. Dommage, ce n’est qu’un mariage arrangé, il n’y a aucun sentiment entre eux. Enfin si ! La haine. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour se taper sur le système mutuellement. Une fois la porte fermée, la jeune-femme retire ses chaussures à talons, avant de les poser dans l’entrée. Elle les rangera demain, mais pour ce soir, elle a bien trop mal aux pieds. C’est pour cette raison qu’elle est heureuse de pouvoir marcher sur le sol légèrement froid. Allant jusqu’au petit salon, Haelyn vient à se servir un verre. Elle doit avouer être surprise de ne pas voir son époux assis dans son fameux fauteuil. Et sachant que ça l’énervera … La rouquine vient à se glisser dessus, s’appuyant confortablement contre le dossier. Elle a déjà hâte de l’entendre râler pour lui dire que son parfum a embaumé le tissu. Prenant une gorgée de son verre, Haelyn tourne la tête en entendant du bruit. Amara, l’elfe qu’elle a pris comme lui a dit de le faire son époux, la regarde avec des yeux ronds, avant de s’excuser du dérangement. « Il est où ? » Pas besoin de préciser de qui elle parle. L’elfe se dandine d’un pied sur l’autre, le regard baissé. Lyn comprend immédiatement que quelque chose ne va pas. Se redressant, elle fixe l’elfe lui intimant l’ordre silencieux de lui répondre. « Il est souffrant. » Souffrant ? Comment ça ? Cela inquiète Haelyn, même si elle se reprend en se disant que c’est uniquement pour le contrat. « Et où est-il ? » Amara ne veut pas répondre, mais elle finit par souffler doucement finalement la réponse.

Laissant son verre sur le bord du fauteuil, sachant qu’Amara va le ranger, Haelyn prend la direction de la chambre d’August. Elle n’y met pas les pieds, mais là, elle doit s’assurer de son état. Toujours pour le contrat bien évidemment. Soupirant, elle frappe à la porte de chambre. Mais Haelyn n’attend pas qu’il lui réponde, et pousse la porte. La pièce est plongée dans la pénombre. Il lui faut quelques secondes pour repérer la silhouette de son mari. Il n’est pas dans son lit, mais dans un petit canapé apparemment. S’avançant, n’ayant toujours pas enlevé sa robe, elle vient se glisser devant lui, avant de s’agenouiller pour pouvoir le regarder. « Il paraît que ça ne va pas. Ta méchanceté ressort enfin ? Qu’est-ce qui t’arrive ? » Dans le fond, elle s’inquiète peut-être un peu. Mais juste un peu. Tendant les doigts, elle vient à poser sa main tatouée sur son front. Et ses sourcils se froncent. « Tu es chaud. Tu devrais prendre un bain. »

Aujourd'hui est une journée sans. Le mal de crâne lui tambourine la tête depuis ce matin, et il a passé la journée au lit, dans le noir, en espérant que ça passe. Mais ça ne passe, ça n'a même diminué en intensité. Foutue bactérie qui gagne du terrain. August sait qu'il y aura toujours des jours sans, malgré les potions et autres médicaments, mais cette journée est particulièrement infâme. Fort heureusement, et il remercie Merlin pour ça, il n'a vu son horrible épouse de toute la journée. Il a pu se reposer calmement, ou du moins il a tenté de le faire. Il commence à avoir des acouphènes désagréables, et ravale donc une potion qui a pour unique but de l'assommer assez pour naviguer entre sommeil et conscience. Ca rend le moment moins désagréable, moins horrible. Il entend du bruit au rez-de-chaussée, sa voix à elle. Il soupire, et ne veut pas paraitre pour un mourant. Alors il se lève de son lit, et vacille jusqu'à son canapé où il se laisse tomber. Ce court trajet a été un effort surhumain.

Il a chaud, trop chaud, et ne sait plus quand est-ce qu'il a fermé les yeux. Est-ce que c'était il y a deux minutes ou deux heures ? Il ne saurait dire, et il entend des petits coups donnés à la porte qui lui font l'effet d'un ramdam impossible. Il se prend la tête entre les mains, et ferme les yeux quand la porte s'ouvre sur la silhouette d'Haelyn. Elle marche, et il a l'impression qu'il y a une armée qui entre dans sa chambre. Elle s'agenouille à côté de lui, son horrible parfum prenant le dessus sur tout le reste. « Il paraît que ça ne va pas. Ta méchanceté ressort enfin ? Qu’est-ce qui t’arrive ? »

"Parle pas. Si fort. Je t'en. Conjure."

C'est plus des grognements que des mots, en réalité, et August ne sait même pas s'il a été intelligible. Il sursaute quand il sent la main de la rousse sur son front et rouvre ses yeux pour deviner ses contours. Il a l'impression d'avoir un halo lumineux dans son champ de vision. « Tu es chaud. Tu devrais prendre un bain. » Il secoue la tête, il n'aurait pas du.

"Non. Je dois juste. Me. Reposer." Il soupire, et a réellement envie de se taper la tête contre le mur. "Surprise. Ton mari. A une strangulot. De maladie." Il ricane, avant de refermer les yeux et d'appuyer davantage son tête sur son coussin. "une puta*n de. Bactérie. Qu'i m'bouffe. Le cerveau."

August râle, et tourne la tête sur le côté pour la regarder.

"J'vais pas. Crever. Tout d'suite. Te réjouis. Pas." Il sent déjà que les effets de sa potion diminuent. Il risque vite de devenir exécrable. "Pourquoi t'restes là ?"

Haelyn se demande bien ce qui se passe. Elle devrait se réjouir qu’il soit malade et pourtant … Le battre ainsi serait bien trop simple. C’est donc avec une légère inquiétude, même s’il est hors de question qu’elle vienne à l’avouer, que la jeune-femme se dirige vers ses quartiers. Elle n’y a jamais réellement mis les pieds avant ce soir, mais ce n’est pas le moment de regarder la décoration. Ouvrant la porte, l’ancienne Flint se glisse dans la chambre, et le repère sur le canapé. S’avançant donc à sa rencontre, elle vient à s’agenouiller pour pouvoir le regarder droit dans les yeux. Son regard ne laisse rien transparaître à son état d’esprit. Il l’en conjure ? C’est bien qu’il va mal. Jamais August n’aurait pris le temps de la supplier sinon. Haelyn fait donc attention pour sa prochaine phrase, après que sa main se soit tendue dans sa direction pour toucher son front. Il est brûlant, signe qu’il ne va pas bien. La future trentenaire vient à lui proposer de prendre un bain, afin de pouvoir faire baisser sa fièvre. Mais Lyn doit bien avouer qu’elle est d’accord avec lui : il doit se reposer. Elle s’apprête à répondre, lorsque son époux reprend la parole. Et elle reste surprise, même si son visage ne laisse rien transparaître. Il est malade ? Une bactérie qui lui bouffe le cerveau ? Est-ce pour ça qu’il s’est marié avec elle ? Est-ce contagieux ? Non, ça, elle en est sûre. Mais que faut-il faire pour le soigner ? Des milliers de questions se bousculent dans son esprit, mais ce n’est certainement pas le moment de les poser. De toute manière, August n’est pas en état de lui répondre. Un sourire malicieux étire les lèvres de Lyn. « Dommage, moi qui comptais bien récupérer tes appartements. » Ce n’est pas vrai bien sûr. Et quand il lui pose la question, Haelyn ne sait pas quoi répondre. C’est vrai ça, pourquoi elle reste là ? Et finalement, la rousse décide de jouer la carte de l’honnêteté. « Je respecte ma part du contrat. Dans la santé comme dans la maladie, je dois veiller sur toi. » Alors elle n’attend pas.
Se redressant, elle va voir son lit. Les draps sont encore propres. Parfait. Elle tire la couette, avant de retourner vers lui. « Viens t’allonger. » Un ordre. Elle ne lui laisse pas le choix. Sans attendre, elle l’attrape par le bras pour l’aider à se redresser. Et elle le maintien jusqu’au lit où elle le force à s’allonger. Sans attendre, elle rabat la couverture sur lui. Puis elle va à la porte, et ordonne à Amara, dans un murmure, de préparer de la soupe et de ramener une potion de sommeil et une pour sa douleur. Et sans attendre, Haelyn retourne auprès du lit. Elle le contourne et grimpe dessus. Qu’il râle, elle s’en fout ! « Redresse-toi. » Sans attendre, elle vient à se glisser derrière lui, pour que la tête de son époux repose sur ses cuisses nues, en vue de la robe qu’elle porte. Et délicatement, elle pose ses doigts sur ses tempes pour faire de légers mouvements circulaires. C’est doux. Délicat. Attentionné. Et elle murmure, certaine qu’il l’entend. « J’aurai des questions, mais je ne te les poserai pas ce soir. Alors détends-toi … Dis-toi que c’est une trêve pour la soirée. »

La migraine est horrible, et la maladie vient éveillée aujourd'hui. August est plongé dans un brouillard bruyant permanent depuis ce matin, au point qu'il a déjà songé une bonne dizaine de fois à se taper la tête contre le mur. C'est insupportable. C'est horrible. Il n'arrive pas à ignorer la douleur. Il a déjà pris des potions, sûrement trop, mais rien n'endort sa souffrance assez longtemps. Et quand la porte de ses appartements s'ouvre sur Haelyn, c'est tout ce qui manquait à sa journée de mer*e. Mais il ne va pas crever, pas maintenant, c'est hors de question. « Dommage, moi qui comptais bien récupérer tes appartements. » Il grogne pour toute réponse, tandis qu'elle semble se réjouir de la situation. « Je respecte ma part du contrat. Dans la santé comme dans la maladie, je dois veiller sur toi. » Il ricane, mais le son est déformé.

"Pitié. Sors pas d'telles ... conneries."

Elle se redresse, et se dirige vers le lit qu'elle semble inspecter, avant de tirer la couette. Ce n'est pas un grand bruit, cependant il a l'impression que c'est aussi bruyant qu'un puta*n d'ouragan. Il en peut plus de ce mal de crâne, de ce halo lumineux dans son champ de vision. « Viens t’allonger. » Il n'a pas vraiment le choix, alors qu'elle lui empoigne déjà le bras. Il se lève, et appuie tout son poids sur elle. C'est pas comme si il avait vraiment le choix. Il se lève tomber sur son lit, lourdement, ce qui lui fait tourner la tête et lui donne des vertiges. Haelyn ordonne à son elfe de chercher des potions, il ricane.

"Ca servira à rien, les potions. J'en ai déjà trop bu."

La soupe, en revanche, il n'est pas contre. Malgré tout, il sent la faim arriver. Le lit s'affaisse quand la rouquine grimpe dessus, et il peste dans sa barbe.  « Redresse-toi. » Encore une fois, il n'a pas le choix, et elle vient se glisser derrière lui, avant de prendre sa tête pour qu'elle repose sur ses cuisses. A la faible lueur de la chambre, il ouvre les yeux, et un sourire en coin étire ses lèvres.

"Jolie vue."

Il remarque seulement ce qu'elle porte, une robe noire indécente, qui met bien en valeur sa poitrine. Il n'est qu'un homme, après tout. August sent ensuite ses doigts, légèrement froid, se poser sur ses tempes pour faire un massage. Un soupire s'échappe de ses lèvres, et il ferme les yeux, à contre coeur. Son toucher est légèrement apaisant, ça atténue le fourmillement qui endort son crâne. « J’aurai des questions, mais je ne te les poserai pas ce soir. Alors détends-toi … Dis-toi que c’est une trêve pour la soirée. »

"S'tu veux les ... poser c'est ... maintenant. J'suis plus ... enclin à ... y répondre." Il sent son corps se relâcher. La douleur est toujours là, mais elle plus agréable en ayant sa tête sur ses cuisses nues. "Pas sûr que ... ça soit simple ... c'pendant."

Chaque mot est plus difficile que le précédent. Il entend la porte s'ouvrir de nouveau, l'elfe pose un plateau sur un table de nuit, et repart silencieusement. Le calme revient dans la pièce, et quand August rouvre les yeux, les halo lumineux s'atténue. Il sait très bien que ça ne dure pas, bien qu'aujourd'hui ça dure plus longtemps que d'habitude.

"T'as pas à ... être aussi ... g'tille tu sais."

Parce que lui ne l'est pas.

Elle ne sait pas quoi lui répondre. Elle-même ne sait pas pourquoi elle veut l’aider. Alors la meilleure excuse qu’elle trouve, c’est ce foutu contrat qui les unie. Et pour accentuer la chose, Haelyn lance les mots qu’elle a prononcé devant l’autel, tout comme lui. Même si elle trouve ça idiot, alors qu’ils n’en ont rien à faire l’un de l’autre. Ou pas. « C’est toi qui les as sorties avant moi. » Il a été le premier a parlé. Elle tient à le lui rappeler.
Sans attendre, Haelyn prend les choses en mains. Elle se redresse pour vérifier que le lit est propre avant de venir le récupérer. La rouquine ne lui laisse pas le choix de se lever. Il a besoin de se reposer. Une fois qu’il est installé, elle se dépêche d’ordonner de la soupe et des potions. « Espèce de junkie. » Juste pour le charrier cette fois-ci. Sans attendre, la jeune-femme contourne le lit et se glisse dessus. Qu’il râle si ça lui chante, il n’est pas en état de gagner contre elle ce soir. Lui ordonnant de se redresser, Haelyn vient à se glisser derrière, reposant ainsi la tête de son époux sur ses cuisses nues. Levant les yeux au ciel, elle ne peut s’empêcher pourtant de sourire face au compliment. Il n’est clairement pas dans son état normal, sinon, il n’aurait jamais dit ça à voix haute.

Glissant ses doigts légèrement froids contre ses tempes, elle vient doucement à lui masser le crâne. Elle espère que cela va l’aider à passer un peu sa migraine. Reprenant d’une voix douce, pas trop forte, elle vient à avouer la vérité : elle a des questions. Mais vu son état, il n’est certainement pas en mesure de répondre. La joueuse de Quidditch va devoir attendre pour tenter de comprendre ce qu’il lui arrive exactement. Et contre toute attente, August vient à la surprendre. Il accepte de répondre à ses questions ! Ecarquillant les yeux, même s’il ne peut pas la voir, elle n’a pas le temps de demander quelque chose qu’Amara rentre avec la soupe et les potions. « Prends pas ça pour de la gentillesse. Je respecte juste le contrat. » Ou pas… En réalité, elle ne veut pas se poser la question. Continuant le mouvement de ses doigts, elle voit que ça a l’air de marcher. Il semble plus détendu. Les traits de son visage sont relâchés. Il est beau comme ça. Non ! « Hum .. Depuis quand es-tu malade ? Qu’est-ce que c’est exactement ? Contagieux ou pas et … héréditaire ou pas ? Et surtout, qu’est-ce qu’il faut faire pour te soigner ? » Ce sont les premières questions qui lui viennent en tête. Mais elle a besoin de comprendre. Peut-être l’aider aussi ? Enfin, elle n’en sait rien. Bougeant, alors que ses jambes sont ankylosées d’avoir été maintenues dans la même position, elle s’écarte pour attraper la soupe. Et elle lui indique les oreillers. « Je reprendrai le massage après, mais tu dois manger. Allez, ouvre la bouche. » Qu’elle puisse lui donner la cuillère de soupe. Et s’il refuse … Elle emploiera les grands moyens. Mais dans tous les cas, il va manger.