Nouveau départ || Bart & Sirius

Le Ministère était immense - il n'était pas absolument certain d'aimer être là, sous la haute coupole qui laissait s'illuminer l'immense sculpture au centre du hall. Il y reconnaissait des sorciers, des sorcières, de elfes de maison, un centaure, un lycan - l'hypocrisie certaine de l'oeuvre lui donna la nausée et il finit par détourner les yeux. Personne ne l'avait forcé à être là, pourtant il y était venu quand même - dans l'antre de la bête, alors qu'il ne croyait pas le ministère capable de véritablement faire un monde meilleur. Il voyait partout autour de lui des sorciers dont les noms feraient frémir les moldus. Il devenait fou - sans doute - et c'est une des raisons pour lesquelles il se trouvait là. Il ne voulait pas s'abandonner à la folie. Il ne voulait pas se retrouver face à ce qu'il se trouvait de pire en lui.
Alors, sous les conseils avisés de son petit ami, il était venu aux portes ouvertes organisées par le Ministère de la magie. La possibilité de rencontrer les différents services et de découvrir les métiers du ministère ne l'intéressait pas tant que cela. Il n'était qu'un endroit où il saurait montrer toute l'étendue de son potentiel après tout.

Une fois près des bureaux des Aurors et des Tireurs d'élite, il avisa la foule de sorciers qui se tenaient là avec une fierté démente dans le regard. Il leva les yeux au ciel, assuré de pouvoir en mettre la moitié au tapis, et de terrifier les autres avec son nom pour seule arme - ou peut être faisait-il lui aussi preuve d'orgueil. Sans doute. Il arriva à temps pour entendre le chef des Tireurs d'Elite expliquer que les sorciers intéressés pourraient "montrer de quoi ils sont capables lors de duel rapides sur le tapis d'entrainement" - Euphémia se tenait près de lui, montrant son air le plus ennuyé possible.
Elle croisa le regard de Sirius, ne put cacher son étonnement et attendit la fin des explications pour s'approcher de lui - il parla avant qu'elle ne le fasse : "Remus t'a tout dit mais tu ne pensais pas que je viendrais, pas vrai ?" Elle sourit, opina avant de le prendre dans ses bras dans une étreinte maternelle dont il ne saurait jamais se lasser. "Tu es capable de tout faire, pour peu que cela te rende heureux." Assura-t-elle avant de lui offrir un clin d'oeil et de partir voir les potentiels candidats.

Il resta interdit un moment, observant l'entrée de la salle d'entrainement. Il ignorait si cela pouvait "le rendre heureux" mais il était certain qu'il était prêt à essayer. Il poussa la lourde porte et observa les 9 carrés d'entrainement au duel qui étaient occupés par des sorciers de tout âge et de tout genre. Une femme mit un sorcier à terre en un sortilège - l'homme devint tout bleu avant de s'arrondir comme une myrtille. Deux sorciers se lançaient des sorciers miroir - aucun capable de toucher l'autre. Un adolescent - semble-t-il - mis à terre un vétéran qui grogna sa colère avant de jeter un sortilège qui rendit les jambes du jeune homme molle. Pas de règle - ou alors un type pas capable de les respecter. Sirius restait dans l'ombre, marchant autour de la pièce pour les observer.
Se demandant combien étaient de sang pur. Combien avaient pensé porter la marque. Combien avait perdu un proche dans la guerre.

S'il était prêt à se battre à leur côté. Puis il se lança à son tour, un carré se libéré - une sorcière aux cheveux roses courts se mit face à lui et il se mit en garde comme appris lors des duels. Avant de lancer le premier sortilège et d'offrir un premier vrai spectacle aux restes de la tribune.

La guerre a laissé des traces dans le monde magique, sous forme de quelques traumatismes qui font encore trembler la plupart des anciens combattants. Vous avez perdu des aurors, des Tireurs, des réparateurs et des agents en nombre, maintenant il faut recruter et pour cela le ministère a ouvert ses portes aux candidats potentiels. Tu es là, te tenant à un balcon surplombant le hall du ministère de la magie, observant cette foule s'amasser. Des jeunes, des moins jeunes, des sorciers qui veulent avoir une chance, des gens qui se sont découvert un courage incroyable lors d'une guerre ou certain qui rêvent d'avoir enfin un rôle important, celui de changer les choses et de modifier à jamais le visage du monde sorcier. Tu déglutis, pensant à ton fils qui peine à trouver sa place, à ceux que vous avez perdu lors du conflit, à la crainte de voir une nouvelle guerre revenir bien trop vite. Il y aura toujours des mages noirs, tu ne sais pas si vous aurez la force de les combattre cette fois encore. Et surtout de gagner, cette guerre fut une victoire mais à quel prix ? On a parlé de ce qui avait été gagné et pas des pertes, tu penses tous les jours à tes agents qui ne sont pas rentrés, à ceux qui laissent des fils et des filles, des époux et femmes, des familles en pleurs. L'esprit sombre et ailleurs, tu sursautes en sentant une présence à tes côtés. Euphémia, ton amie et chef des aurors qui approche, preuve que le discours ne va pas tarder. Alors tu rejoins le hall et tu sers tes mots habituels à ces candidats potentiels, les invitant à s'essayer aux duels pour débuter dans une des salles emménagées. De quoi les éliminer une première fois, ceux qui ne passeront pas l'étape des duels n'auront aucune raison de rester.

« Tu vois des talents potentiels ? » Que tu lances à Euphémia tout en attrapant un gobelet de café et en lui en tendant un avec un nuage de lait. Ton amie te fait un signe de la tête vers un jeune homme se trouvant en face d'une demoiselle à la chevelure rose pétard. Le duel commence, plusieurs tombent mais cette jeune fille et cet homme combattent pendant un moment sans que l'autre ne l'emporte. Jusqu'à une faille que le jeune homme exploite parfaitement, te faisant sourire en coin. Alors tu poses ton café après avoir avalé une gorgée et tu approches de lui tout en sortant ta baguette. « Pas mal du tout... Vous pouvez tous les deux rejoindre la phase 2 du recrutement. » Dis-tu en te tournant vers la jeune fille aux cheveux si originaux, tout en lui faisant un sourire. Elle est douée, à voir si elle le sera tout autant face à une situation angoissante. C'est souvent là que le contrôle se perd et qu'ils peinent à garder leur baguette en main. « Un duel contre moi vous plairait Monsieur ? » Tu montres ta baguette au jeune homme, reconnaissant dans son visage quelque chose que tu connais sans pouvoir le replacer correctement. Il te dit quelque chose mais quoi ?

Le duel n'était pas facile, ce qui rendait la chose exaltante. Il évitait les attaques, et rendait les coups avec autant de précision - elle le forçait à se faire précis et à être concentré sur la tâche. A vraiment ne laisser passer aucune opportunité, et d'être assez préparé pour ne pas qu'elle glisse dans une faille pour l'atteindre. Il n'avait pas connu ce genre de duel depuis longtemps, et ressentait toute l'excitation de l'échange venir lui échauffer les membres. Il ne voyait plus le reste de la pièce, entièrement concentrée sur son opposante et sur ses mouvements d'un côté ou de l'autre du tapis d'entrainement. Sa baguette dans la main tournoyait avec fluidité - elle était un allongement de son bras, il la ressentait comme une partie de lui. La magie allait dans l'ensemble de son corps et son coeur battait avec tellement de surdité qu'il n'entendait presque rien d'autre.
Finalement, essoufflé, il sentit son corps commençait à le tirailler. Il sentait qu'il se dépassait et il adorait ça. Elle laissa une brêche, infîme et rapide - mais il en profita pour lancer un sortilège qui la déstabilisa et lui ôta sa baguette. Il sourit, elle en fit de même - il se rendit compte alors qu'elle était tout aussi essouflée que lui. Pas mal du tout... Vous pouvez tous les deux rejoindre la phase 2 du recrutement. Il se tourna vers le Chef des Tireurs d'élite - il le devina au blason qu'il portait. Et au fait qu'Euphémia n'était pas loin de lui, croisant les bras en observant Sirius avec un sourire satisfait. Beau duel. Assura-t-il à sa collègue qui vint lui serrer la main.

Elle quitta le tapis d'entrainement, et alors qu'il s'apprêta à faire de même, le chef des Tireurs d'approcha et se posta devant lui. Un duel contre moi vous plairait Monsieur ? Il arqua un sourcil.
Il n'avait pas souvent rencontré Bartholomew Mulciber - à dire vrai il avait du le voir sur le quai de Poudlard à une ou deux reprises durant les premières années, quand il venait accompagner Adriel. Et Sirius jouissait d'une mémoire qui lui permettait de s'en rappeler. Peut être avait-il était invité à une des soirées offertes par son père également - il se souvenait de sa femme, cela étant, parce que Helen Greengrass-Mulciber était de ces femmes terrifiantes qui donnaient l'impression de pouvoir vous couper en deux.
Et parce que Sirius détestait l'ensemble des Greengrass. Elle avait la même fourberie et cruauté d'Allegra dans le regard. Ca ne se refuse pas, Monsieur Mulciber. dit-il sans pour autant lui sauter à la gorge. Il ne put l'empêcher cela étant - quand le Tireur d'élite souleva un peu sa robe de sorcier, Sirius chercha à voir la trace noir d'un tatouage sur son avant bras.

Mais rien.
Pourtant il était sûr qu'Adriel avait été marqué. Qu'il avait combattu avec les mangemorts pour détruire leur monde. Pas qu'il pouvait simplement se jeter à la gorge de son désormais ennemi pour lui demander des comptes. Il opina, se remit en place, et fit un mouvement pour saluer son adversaire avant de démarrer le combat.

(oui - Sirius le touche dès sa première attaque
non - Sirius le rate, mais rien d'étonnant, c'est le chef après tout)

Tu croises les bras, regarde en coin de l'oeil pour voir les deux adversaires se lancer des sortilèges dans tous les sens, visant parfaitement sans que l'un n'aille sur une autre cible. Parfait, ce qui demande une belle maîtrise de la baguette et de n'est pas le cas de tout le monde, heureusement il y a des tireurs, des aurors pour empêcher les sortilèges de finir sur des cibles non prévue. Toi tu te tiens là debout, posant tes yeux sur chacun d'eux jusqu'à ce qu'une faille soit ouverte par la jeune fille aux cheveux roses et que le jeune homme s’engouffre dedans tel une bourrasque de vent. Il prend l'avantage, déstabilise la demoiselle qui perd le duel non sans s'être battue comme une lionne. Et l'évidence est là, les deux sont qualifiés alors tu t'empresses de le leur dire, même si tu captes au regard de la demoiselle, que c'est vers les aurors que ses yeux se tournent. Évidemment ça fait rêver et pourtant c'est chez les Tireurs que vous bougez le plus, pas que tu irais t'en plaindre car c'est ça que tu as toujours recherché. Le frisson de l'attaque, de la traque, de la découverte. Il te reconnaît alors tu fronces les sourcils tout en laissant un sourire naître sur le coin de ta bouche. Regard vers Euphémia mais elle te lance un de ses sourires mystérieux, celui qui te fait comprendre qu'elle en sait plus que toi. Alors tu ne remet pas ce jeune homme mais qu'importe, il est assez doué pour que tu t'installes en face de lui et que tu te mettes en garde, baguette en main et défis dans le regard.

Une seconde de pause, d'attente, un sortilège qui part à ta droite et le jeune homme qui attaque aussitôt vers toi. Il ouvre la danse et tu le suis avec délice, car tu as toujours apprécié cette saine duallité contre ceux que tu combats amicalement. Il n'y a rien de mieux. Un mouvement souple de la baguette et un sortilège informulé plus tard, c'est un expelliarmus que tu envoies à côté de lui comme une menace, un rappel à ne pas trop jouer. « Allez donnez tout ce que vous avez ou le prochain sera directement pour vous ! » Et c'est le moment de se dépasser alors que plusieurs combats se terminent enfin et que les candidats vous regardent débattre. Car tous ont compris que si tu t'étais arrêté sur ce candidat et pas un autre, c'est que lui avait un talent certain. Il a une façon élégante de tenir sa baguette, d'envoyer les sortilèges comme si il ne réfléchissait pas alors que tu sais très bien ce qui se produit dans sa tête, il les a tous en mémoire et peut les lancer sans y réfléchir plus d'une demi seconde. C'est à ça qu'on repère un excellent duelliste, il sait quand attaquer et quand attendre la feinte.
 

Enivré par le sortilège qui touche son adversaire, Sirius laisse un moment la distraction lui faire rater une autre attaque. Le sort arrive près de lui, vrille l'atmosphère alentours. Un bourdonnement lui prend l'intérieur de l'oreille, grimaçant il reprend contenance et saisit rapidement le message. Devant lui se tient un adversaire de taille qui n'hésitera pas à lui faire mal - rapidement ce sont tous ses sens qui se mettent en éveil, l'alerte reçue il le foudroie du regard pour ne plus le lâcher. A la manière d'un prédateur, le Black fait attention à chaque infime mouvement de son désormais ennemi. Allez donnez tout ce que vous avez ou le prochain sera directement pour vous ! Ce ne serait pas la première fois que Sirius sentirait les sortilèges pleuvoir autour de lui sans le toucher - il avait senti la douleur du sortilège de mort le frôler, glaçant ses veines et lui faisant tourner la tête.
Il avait cependant survécu, se montrant être un soldat à la fois admirablement doué et terriblement cruel. Les sorts que les mages noirs employés il les connaissait. Il se refusait à être ce sorcier-là à nouveau, malgré tout cela lui collait à la peau.

Il était bon duelliste, ne doutant pas une seconde de sa capacité à s'en sortir par une pirouette. Alors il attaque, saisissant l'opportunité donnée de toucher son adversaire à un moment donné. Et si la patience ne fait pas son travail, alors il aime autant attaquer sans discontinuité. Il frappe, lance les sortilèges, dans un amas de lumières qui vont et viennent autour du sorcier. Il sourit, s'avance, tournoie pour éviter de lui donner la moindre occasion de frapper à son tour. Un tour de passe-passe, un jeu de dupes, un jeu d'enfants - mais qui ne donne pas vraiment de résultat. Il ne touche pas le chef des Tireurs d'élite, arrête son jeu pour finalement se tenir sur la défensive, attendant que l'autre décide ce qu'il veut faire de lui.

Ton sortilège part et vient mourir derrière lui, le silence se fait dans la salle d'entraînement et ceux qui combattaient encore, finissent par regarder en se demandant peut-être si l'ambiance va tourner elle aussi au règlement de compte. Parce que le duel reflète une sorte d'agressivité bien peu cachée, celle que les sang-purs utilisent pour se battre, ce besoin d'écraser l'autre et de l'envoyer au tapis pour qu'il ne s'en relève pas. Jamais, tu as l'habitude de briser des membres quand on fuit et que tu veux rattraper celui ou celle qui est dans ton viseur, c'est pour cela que tu es chef, parce que tu es implacable, terrible, violent mais aussi épris de justice et de besoin de la donner, de la rendre, de la faire appliquer. On ne devient pas chef en répétant ce qu'on a appris en formation, on devient chef parce qu'on est meilleur que les autres pour anticiper et prendre des décisions. L'homme en face de toi se prend d'une colère qui lui fait envoyer des sortilèges sans s'arrêter alors tu lances des protégos, tu évites, tu slalomes entre les lumières qui exploses devant toi. Et quand il baisse sa baguette tu es toujours là, le souffle court mais pourtant debout et intact. Sans aucune égratignure, même si tu avoues que tu es en nage.

Tu le regardes, tu souffles avant d'observer toute sa personne et surtout sa façon de se tenir. Il danse d'un pied sur l'autre et pendant une seconde tu la vois, cette ouverture que d'autres ne pourraient voir mais qui est bien là. Juste sous son bras gauche, un réflexe qu'il a eut plusieurs fois tout à l'heure. Au lieu de mettre son bras pour se protéger, il se décale d'un mouvement et ça va te permettre de frapper. Une ouverture si discrète que tu crains de ne pas l'atteindre mais pourtant tu lances ton sortilège vers son bras et comme tu l'attendais, au lieu de se protéger il bouge vers sa droite, ce qui te permet d'en lancer un second qui le frappe directement et qui met fin au duel. Un instant de silence, de calme, comme si la lumière revenait après un beau moment. Soudainement tu baisses la baguette alors que les autres spectateurs murmurent entre eux tout en vous regardant. Aussitôt tu approches tout en tendant une main vers ce jeune homme pour la serrer. « Ca fait longtemps que je n'ai pas rencontré d'adversaire si coriace, merci Monsieur Black pour ce duel. » Dis-tu avant de sourire plus grand. « Vous vous battez comme Fleamont Potter... C'est ce qui m'a mis sur la voie. » Et derrière vous, tu peux jurer qu'Euphémia affiche un grand sourire de mère fière.

« Cependant vous avez une faiblesse juste sous votre bras gauche. C'est presque imperceptible pour quelqu'un qui ne prend pas le temps de vous observer. En bref, au lieu de protéger votre bras gauche avec votre baguette, vous vous déplacez sur la droite. Ce n'est pas grave... C'est votre corps qui bouge avant que votre esprit n'ait le temps de penser. Et par une double attaque, j'ai pris le dessus. En réalité cela se produit souvent avec les sorciers qui se battent avec leur instinct... C'est une chose qu'on peut travailler avec de l'entraînement. » Et pour ainsi dire, tu serais enchanté de faire travailler un élément comme lui. « Vous êtes attiré par le métier de Tireur d'élite, Monsieur Black ? »