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 Hazel eyes | Aisleen

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Geoffrey Loskoutrov
Geoffrey Loskoutrov
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MessageSujet: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyMar 31 Oct - 3:32

Eyes have a langage of their own.





Blue as the wings of a heron in the night,
Like the rising of the tides on the shores of Isle Skye...

Le vent s'était absenté pour la journée, laissant place à une brume étouffant le paysage. L’humidité ambiante ne rendait pas l’air pour autant difficile à respirer. Température typique de la région, la météo rendait les déplacements aériens difficiles et les routes semblaient disparaître dans le lointain horizon. Le décor entier semblait plongé dans un autre univers, ne laissant apparaître que quelques détails, quelques tours du château imposant de Poudlard, se laissant deviner et complété par l’imaginaire. Durant ces journées que certains trouvent moroses, Geoffrey lui, s’en sentait comblé. L’automne avait cette atmosphère mystérieuse, déclinant progressivement vers l’hiver et son hibernation. Le monde glissait petit à petit dans la noirceur, rapprochant le monde des vivants et celui de l’invisible. Il n’était pas un homme à aimer la solitude et pourtant ces journées étaient pour lui le symbole d’un instant méditatif où il s’isolait de manière volontaire sur les abords du lac noir.  L’étendue d’eau lui rappelait son ancienne et première école Koldovstoretz, se dressant elle-même au milieu d’un lac, dont les fondations donnaient une vue spectaculaire sur l’univers aquatique. Ici, seuls les Serpentards possédaient ce privilège. Alors pour compenser et contempler, le Gryffondor profitait de  ces journées de brume pour se rendre aux abords du lac.

Assis sur le ponton de bois humide, craquant sous chacun de ses pas, ses jambes sont pendues dans le vide. Yeux fermés et poumons oxygénés, il profite des murmures des êtres de l’eau, beaucoup plus expressifs lors des journées de brouillards, étrangement.

They gleam evergreen, winds 'a whistling in the pines,
Like a castle-crawling vine, like the grassy Glen of Lyon.
And rich as the mud after rain upon the ground,
They're a whisky hue of brown, braided river running wild .

La voix était claire, douce et chantante. Il ne savait pas s’il s’agissait de celle d’une selkie ou d’une sirène, car peu importait au final de sa provenance. L’adolescent croise ses chevilles pendantes dans le vide entre elles, serrant l’accroche de ses mains contre le rebord de bois. Se laissant finalement porté par la musique, ses bras se soulèvent juste assez pour sentir encore le matériau sous ses paumes mais suffisamment pour qu’il puisse venir frapper la rythmique sur le bois. Bam. Bam bam. Bam. Bam bam. Ses lèvres restent closes, mais rapidement son cœur murmure vaguement la chanson, bien trop entraînante pour y résister. Il suffit simplement à son esprit de se laisser aller pour que la musique remplit son âme et son cœur en entier, le transportant ailleurs, bien loin de tous les affres de la vie quotidienne d’un adolescent à problèmes. Ici la solitude est éloignée, il n’a plus à les affronter.

Le craquement du bois lui fit ouvrir les yeux, arrêtant sa rythmique mais la mélodie au loin n’avait pourtant pas cessé. Il tourne son buste seulement, observant la silhouette d’une femme se dessiner au travers de la brume. Était-il en train de rêver, sous le charme des sirènes ? La réponse lui vint assez rapidement lorsque la dite jeune femme était proche de lui. Étrangement, il ne fut pas agacé ni dérangé par sa présence. Peut-être venait-elle de briser sa solitude ou de l’en sauver, cette 5eme année n’étant pas dans la meilleure augure depuis avril dernier.

-Attends, lui somme-t-il en levant son index. Écoute.

Il se retourne, de nouveau face à l’étendue d’eau, après lui avoir sourit. Voilà longtemps qu'il ne l'avait pas vue, ni même parlé... Peut-être bien trop longtemps, maintenant qu'il y pensait. Dans son esprit se dessine sa première année, ces nombreuses heures à tenter de déchiffrer une langue qui lui est totalement inconnue. Et le regard toujours posé et patient de la rouquine sur lui. Une patience légendaire, maintenant qu'il y pense, avec les années de recul. Il se demande ce qui les as éloignés à partir de la deuxième année, avant de se souvenir du discours vindicatif de Sloane à son sujet. Son estomac se tord alors que l'absence de la jeune fille dans les couloirs de l'école le hante encore. Ce n'est d'ailleurs pas la seule absence qui le hante.

Il se reprend en chassant toutes ces pensées, reportant son attention sur le chant mélodieux qu'ils entendaient plus loin. Sa main tapote légèrement à côté de lui pour l'inviter à le rejoindre si elle le voulait.

-C’est le parfait endroit pour les entendre chanter, surtout dans les journées de brouillard. Si tu trouves des pierres à leur échanger, elles chantent encore plus longtemps.

Il se décale légèrement afin de pouvoir sortir une pierre polie mais brillante de sa poche, rien qui n’ait réellement de valeur monétaire, mais il semblerait que les êtres de l’eau les aiment tout particulièrement. Sa main s’avance vers elle pour lui donner la pierre si elle la voulait.

-Veux-tu essayer, Aisleen ?

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Dernière édition par Geoffrey Loskoutrov le Lun 4 Déc - 1:13, édité 1 fois
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Aisleen Greengrass
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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyDim 5 Nov - 5:56

Aisleen & Geoffrey

Hazel eyes


Couchée sur le flanc droit, son visage parsemé de taches de rousseur tourné vers la fenêtre, Aisleen ouvre lentement ses grands yeux bleus, grimaçant devant la clarté qui vient immédiatement agresser ses pupilles. Gardant les paupières closes encore un moment, elle se redressa doucement, se frottant un œil, puis l’autre, en risquant un autre regard vers l’extérieur. Les gouttes d’eau accrochées aux carreaux et les nuages lourds qui couvraient le ciel et cachaient le soleil lui indiquèrent qu’il avait plu dans la nuit, faisant se lever un peu épais brouillard. Un dimanche paisible, se dit-elle. Elle sursauta légèrement en entendant l’une de ses camarades de chambre marmonner quelque chose d’incompréhensible dans son sommeil, se tournant vers elle, l’observant s’enrouler dans sa couette. Un dimanche sous le signe de la paresse pour certains, pensa-t-elle aussitôt avec un petit sourire.

Le plus discrètement possible, elle glissa hors du lit, fouilla dans ses affaires pour en sortir des bas collants opaque, une blouse crème et une petite robe à bretelle à motif tartan. Une tenue aussi élégante que simple qui conviendrait parfaitement à l’activité du jour : la collecte d’ingrédients pour les potions dans le parc. Elle avait dressé sa petite liste la veille – liste qu’elle glissa dans son sac après avoir fait un brin de toilette et avant d’attraper pull surdimensionné et écharpe aux couleurs de sa maison pour ensuite descendre manger quelques bouchées avant de sortir à l’extérieur. Mel n’était pas encore dans la Grande Salle et, sans personne pour la retenir, le petit-déjeuner se fit plutôt rapide. Un bol de porridge, quelques fruits et un grand verre de jus de citrouille plus tard, Miss Greengrass était dehors. Elle traversa le grand pont couvert en bois, prenant une grande inspiration pour remplir ses poumons de l’air frais et humide de cette matinée automnale, prenant un moment pour admirer le paysage ainsi englouti dans la brume opaque avant de se diriger vers la lisière de la forêt.

Bien qu’elle soit plutôt une adepte du printemps et de l’été où la nature bourdonne d’activité, Aisleen savait apprécier chacune des quatre saisons à sa juste valeur. Lorsque les journées commençaient à se raccourcir et que les feuilles se mettaient à rougir, elle ressentait toujours une espèce de douce mélancolie. Les végétaux et les insectes qu’elle aimait tant se retiraient, entrant dans un sommeil qui durerait quelques mois avant que le soleil ne revienne les réchauffer de ses rayons et que le cycle reprenne. La transition était un peu triste, mais elle était nécessaire, et par-dessus tout merveilleusement belle. Alors qu’elle s’avance entre les arbres, ses yeux transitent de branche en branche, s’accrochant parfois à une feuille qui s’en détache et qui vient virevolter autour d’elle. Le chiffonnement des feuilles sous ses pas a quelque chose de réconfortant et, comme à son habitude, elle se laisse porter par les symphonies de la nature.

Quelques heures plus tard, plume en main, la rouquine vient rayer l’avant-dernier ingrédient figurant sur sa liste, puis lit le dernier : de l’utriculaire, une plante aquatique insectivore. Rangeant son matériel dans son sac, elle quitte alors le paysage boisé pour se rapprocher des berges du Lac noir, saluant quelques élèves qui avaient eux aussi décidé de profiter du grand air malgré le temps plutôt maussade. Des voix mélodieuses et lointaines parviennent alors à ses oreilles, attirant son attention. Alors elle continue de se rapprocher. Bientôt, les contours du vieux ponton en bois se dessinent, endroit qu’elle évite normalement, le vieux bois décrépi ne lui inspirant que très peu confiance. Sans doute fut-elle prise d’une soudaine folie, car elle posa un pied sur la structure bancale, la faisant pousser un terrible grincement qui la fit hésiter un moment. Pourtant, la mélodie qui était si joliment chantée au loin semblait l’inviter à continuer. Ce qu’elle fit.

Rendue presqu’au bout, toutefois, elle se figea lorsque son regard croisa celui du jeune homme qui était déjà installé là. Et le battement que rata automatiquement son cœur lui confirma qu’elle avait bel et bien devant elle Geoffrey Loskoutrov. Et il la regardait. Et lui souriait. Combien de fois est-ce que c’était arrivé depuis ces cinq dernières années? Aisleen pouvait les compter sur ses doigts.

« Pardon, je ne savais que… Je v- »

L’index du Russe se lève alors dans les airs, la sommant de se taire et d’écouter le chant qui continue en fond. Rouge comme un coquelicot, elle pince les lèvres et serre la bandoulière de son sac si fort qu’elle en a les jointures toutes blanchies. Elle s’est sans doute assoupie quelque part, contre un rocher moussu ou un tas de feuilles, ou alors un centaure était passé par là et l’avait assommée : Loskoutrov l’invitait maintenant à se joindre à lui. Le mieux serait de refuser, de partir loin, très loin, sans se retourner, effacer cette main qui se tend vers elle.

« J-Je... », balbutie-t-elle, la tête en pagaille, reculant d’un pas comme si O’Connor allait sortir de derrière l’arbre le plus proche pour venir lui tirer les cheveux en la prenant à rebrousse-poil comme elle en avait la si fâcheuse habitude. Une voix dans sa tête lui rappelle alors les faits : elle ne hante plus les couloirs du château.

Hésitante, elle approche lentement la main, ses doigts venant s’emparer de la pierre. Elle arrêta toutefois son geste bien net en entendant encore la voix du brun, cette fois pour prononcer son prénom convenablement. Il l’avait toujours massacré, et soudainement il… le connaissait sans qu’elle n’ait à le reprendre? Impossible; elle était vraiment endormie quelque part. Ses yeux glissèrent alors sur la pierre, et lorsqu’elle réalisa que l’extrémité de ses doigts reposait contre la peau du jeune homme, elle retira sa main aussi vite que si elle venait de se brûler. La pierre polie au creux de la main, elle la fixe un moment, puis elle s’avance d’un pas timide vers le bout du quai, restant debout, raide comme une barre. Elle ne sait ni quoi ni quoi dire, et malgré la panique, tente de réfléchir à une réponse décente.

« Et euh… et comment fait-on, exactement? »
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Geoffrey Loskoutrov
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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyLun 4 Déc - 4:16

Eyes have a langage of their own.





I fell astray, but in you, I have found
That I am ever bound to your hazel eyes...

La voix semble s’étouffer progressivement dans un écho, laissant simplement resonner la mélodie dans son esprit. Soudainement, seul le bruit de l’eau clapotant contre la berge se fait entendre ainsi que quelques piaillements d’oiseaux. Même le vent d’automne semble avoir pris une pause pour accentuer le silence soudain. Main toujours tendue, Geoffrey se rend compte que la jeune Gryffondor hésite. Craignait-elle qu’il n’agisse comme l’avaient fait Castiel et Sloane ? Ou peut-être qu’elle n’appréciait pas particulièrement sa compagnie... Voyant qu’elle ne se joindrait pas à lui sur le bord du quai, il se décide à la rejoindre. Pivotant sur le côté et faisant craquer le bois humide, il se sert d’appui sur son genoux afin de pouvoir se redresser. Dans le processus, il tient de son index la monture de ses lunettes, afin qu’elles ne tombent pas en offrande aux êtres de l’eau.
Une fois droit à côté d’elle, il se rend compte de l’écart qui s’était creusé entre eux. Ses yeux s’abaissent sur elle, tandis qu’il conserve ce sourire délicat qui lui était propre. Lointaines années accrochant son esprit, de deux gamins tentant de communiquer maladroitement. Son attention se détourne à nouveau sur la brume s’épaississant jusqu'à devenir un épais brouillard. Sa main se glisse alors dans sa poche de pantalon, sortant une nouvelle pierre polie. Le brun recule d’un pas, craquant à nouveau le bois plus fermement, tandis qu’il prenait un élan. Le poignet cassé se place comme par automatisme alors que son bras s’enroule sur lui-même. Derechef, le muscle se détend sèchement, lâchant la dite pierre jusque là prisonnière de ses doigts. La roche fonce de manière oblique et avec rapidité sur la surface de l’eau, rebondissant trois fois. Satisfait, Geoffrey se redresse, mains sur ses hanches. Immédiatement, le chant reprend.

Deep as the sea where the ocean meets the shore
Where I met them once before, on the emerald Cliffs of Moher
Bright as the light setting fire to the north

Un éclat s'allume dans ses yeux, tandis que la mélodie gracieuse avait reprit, ramenant vie et chaleur à l'endroit dépeuplé. Sortant une nouvelle pierre, il se tourne derechef vers elle, peut-être un peu brusquement.

-Il suffit d'un peu d'élan, de casser ton poigner comme ça, puis rouler ton bras pour te donner une poussée. Si tu restes droite, de manière horizontale, la pierre va rebondir !

Content tel un enfant, le regard du Gryffondor semblait illuminé comme il ne l'avait plus été depuis bien longtemps. Ce jeu, son père lui avait appris autrefois, l'émerveillant à chaque tir comme s'il s'agissait d'un exploit digne des dieux. Ce lancé était pourtant bien loin d'être la seule manière de contenter les êtres de l'eau. À vrai dire, un lancé assez loin suffisait amplement.

- C'est vraiment le meilleur endroit pour les entendre. Et le meilleur endroit pour viser assez loin avec nos offrandes aussi ! Depuis la berge, j'ai l'impression que le lac n'est pas assez creux pour qu'elles puissent venir récupérer sans avoir à s'approcher de nous. Les êtres de l'eau sont vraiment difficiles d'approche...

Le jeune Loskoutrov prenait alors soudainement conscience de son débit de paroles qui ne l'intéressait peut-être pas forcément. Peut-être que briser son isolement de cette année lui donnait envie de parler plus que la normale... Car après tout, ils ne se parlaient plus vraiment depuis bien longtemps.

- Excuse, j'ai parlé beaucoup, rit-il alors gêné. Tu passais dans le coin ?

Geoffrey se mordit la langue face à la stupidité de sa question. Évidemment qu'elle passait ici, c'en était évident. N'aurait-il pu formuler les choses autrement ? Il n'était pas prêt de se faire des amis à nouveau, à ce rythme.

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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyLun 4 Déc - 6:39

Aisleen & Geoffrey

Hazel eyes


Non. Reste assis. Non. N’avance pas. Non. Ne pars pas.

Les pensées se bousculent dans la jolie tête rousse de Miss Greengrass en voyant Geoffrey se redresser, faisant craquer le bois du vieux quai. Elle voudrait reculer, prendre les jambes à son cou, fuir comme une biche effarouchée devant un chasseur qui vient de marcher sur une brindille particulièrement bruyante, mais ses jambes ne répondent plus. Ses genoux sont bloqués. Un peu plus, et elle retenait sa respiration. Comment doit-on réagir face à celui qui hante nos nuits depuis les cinq dernières années? Comment doit-on agir lorsque celui-ci semble vous apercevoir – et vous adresser vraiment la parole – pour la toute première fois? La vérité, c’est qu’Aisleen ignore la réponse. Heureusement pour elle, le Russe meuble la conversation à lui tout seul et évite les silences gênants qui ne feraient que la paniquer davantage.

Silencieuse, elle regarde le Gryffondor s’exécuter, plutôt impressionnée par la distance parcourue par la pierre et les rebonds qu’elle effectua en frappant l’eau noire, venant troubler sa surface lisse comme un miroir. Si elle était déjà en admiration devant le jeune homme, sa technique ne manqua pas d’en ajouter une couche. Le mouvement du poignet qu’il effectua trahit le fait qu’il ne s’agissait pas là de son premier jet de pierres. La reprise des chants sembla l’apaiser, et heureusement, d’ailleurs, car le sourire doux et amical du Loskoutrov avait fait rater quelques battements à son cœur séduit. Sursautant un peu lorsqu’il se retourna vers elle, une petite envolée de papillons s’invita également à la fête en voyant l’éclat dans ses yeux. Et elle ne put réprimer un sourire.

À quand remontait la dernière fois qu’elle l’avait vu se comporter avec autant de légèreté depuis la rentrée? On lui avait voler cette désinvolture, une partie de cette innocence qui fait qu’adolescents nous ne sommes pas tout à fait des enfants ni tout à fait des adultes. Les rangs des sixième avaient rapetissés après tout. Quatre s’en étaient allés, dont deux pour toujours, et lui avait dû rester derrière. Aisleen n’était pas idiote; les événements d’avril dernier le hantaient toujours, lui et son entourage. Elle le savait. Elle le voyait. Lui qui était toujours entouré était désormais seul. Elle avait constaté la même chose chez Roseann Leigh, une autre Gryffondor de sa cohorte. Et puis ces deux-là s’évitaient comme la peste, elle l’avait bien remarqué. Cet automne ne ressemblait pas du tout au précédent. Elle avait beau ne pas être particulièrement proche d’eux, sentir autant de morosité chez ses camarades de maison l’attristait énormément.

Si elle avait pu attraper cette étincelle qui faisait briller ses beaux yeux bruns à ce moment, la conserver précieusement dans l’une de ses bouteilles à ingrédients qu’elle trimballait dans son sac pour la lui offrir dès qu’il ressentirait de la tristesse, elle l’aurait fait volontiers. Pour l’heure, toutefois, elle se contenta de l’écouter attentivement et d’observer ses mouvements, opinant à quelques reprises pour montrer qu’elle suivait. Amusant de constater que les rôles s’étaient inversés; la mentore était devenue l’élève de son mentoré. Ses yeux bleus glissèrent sur la pierre qu’elle tenait entre les doigts, et elle prit une grande inspiration. C’était son tour.

Maintenant que ses jambes avaient décidé d’obtempérer pour la marche avant, elle alla jusqu’au bord du quai, plantant ses pieds fermement sur le bois craquant. Serrant sa poigne sur la pierre, elle plissa les yeux et sortit le bout de sa langue en se concentrant, observant son poignet et tentant de le positionner comme l’avait fait Geoffrey avant elle. Lorsqu’elle jugea que l’angle et l’inclinaison étaient bons, elle plia le coude et renvoya le bras vers l’arrière, lâchant son projectile lorsque son bras fut devant elle. La pierre vola sur quelques bons mètres, mais tomba lourdement dans l’eau dans un grand PLOC!, une énorme ondulation se formant alors comme pour rappeler son échec cuisant. Les chants se turent alors abruptement, et Aisleen grimaça en portant son poing fermé à sa bouche, mordant le côté de son index.

« Oh non, je suis vraiment désolée…! », s’exclama-t-elle dans une petite voix étouffée.

Comme s’ils l’avaient entendu, les êtres de l’eau reprirent la mélodie, et la préfète poussa un soupir de soulagement en posant sa main sur sa poitrine. Elle s’en serait terriblement voulu d’avoir offensé ces créatures qui chantaient, d’avoir ainsi gâcher le moment et d’avoir fait disparaître, par le fait même, l’étincelle dans les yeux de Geoffrey. Pour s’en assurer, elle se tourna vers lui, l’air un peu dépitée.

« Je ne suis définitivement pas aussi douée que toi… »

Lorsqu’il s’excusa d’avoir trop parlé et qu’il rit, elle sentit la chaleur qui annonçait un changement de teinte gagner son visage, se détournant immédiatement pour éviter qu’il ne s’en aperçoive. Dans un geste aussi lent que gracieux, elle s’accroupit au bord du quai, se penchant vers l’avant pour voir si elle ne pouvait pas trouver d’autres objets attrayants à offrir aux chanteurs aquatiques, le bout de ses longues boucles rousses venant se déposer sur l’eau comme le ferait une feuille d’automne, alors que sa main droite se glissait sous la surface, venant chatouiller les herbes marines du bout des doigts, celles-ci s’enroulant autour de ses derniers, comme pour l’encourager à poursuivre l’échange.

« En fait, j’étais sortie chercher des ingrédients pour ma réserve, pour les cours de potions », elle marqua une pause, se raclant un peu la gorge. Allez, encore un petit effort. Discuter de choses et d’autres n’étaient normalement pas un problème pour Aisleen Brianna Greengrass, fière fille d’Eireann Sayre et de Hereward Greengrass. Elle avait été éduquée dans cette optique, pour toujours avoir quelque chose à dire aux convives lors de soirées mondaines. Mais devant Geoffrey Loskoutrov, tout devenait un peu plus difficile. « Je sais qu’on peut les acheter facilement en boutique, mais j’aime bien me les procurer moi-même… enfin, ceux que je peux, évidemment. »

Évidemment. Comme si elle allait s’enfoncer en plein cœur de la Forêt interdite pour aller marchander avec un centaure quelques crins ou terrasser une acromentule pour lui arracher les crochets et en extraire le venin. Elle ferma les yeux et soupira discrètement. Quelle idiote.

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Geoffrey Loskoutrov
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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyVen 22 Déc - 8:37

Eyes have a langage of their own.




Rising high beyond the morn, laying shadows on the floor
Long is the day when the moon obscures the sun
'Tis the darkness they become, till the dawn upon the fjord

Désormais silencieux, le jeune Gryffondor l’observe dans sa tentative avec attention. Ce bout de langue sortie et son regard si déterminé arrachent un sourire au garçon. Il remarque assez rapidement que l’angle de son poignet n’est pas assez roulé, mais il n’a pas le temps de lui faire remarquer que déjà la pierre prend son envol… atterrissant lourdement dans l’eau. Son buste tourné vers l’eau, il constate que le silence est revenu puis brisé dès lors qu’elle s’était excusée.

- Je ne savais pas qu’il suffisait de s’excuser pour les coups manqués, constate-t-il, amusé.

Ses excuses n’étaient jamais sorties à voix haute, alors, les êtres de l’eau n'avaient par conséquent pas pu y répondre. Tandis que la préfète se tourne vers lui, il se tourne vers elle à l'unisson.

- Attends… C’était quoi que tu me disais déjà…?, dit-il en prenant un air songeur. Ah ! C’est pas au premier coup qu’on réussi, mais avec de la pratique et de l’assiduité !

L’index roulé sur sa bouche avait marqué sa réflexion tandis qu’il s’était plongé dans les souvenirs de son arrivée à Poudlard. À l’époque, beaucoup de choses lui avaient échappé. Pourtant, il s’en était souvenu et avec le temps, il en avait compris le sens. Quand elle s’installe sur le bord du quai, la main plongée dans l’eau, Geoffrey l’observe avec curiosité. Étrangement, tous les mots que Sloane avait pu lui attribuer semblaient si lointains… À vrai dire, il n’avait jamais vraiment compris l’acharnement dont Castiel et Sloane avaient pu faire preuve au sujet de la rousse. De son point de vue, elle n’avait rien d’une princesse pincée et coincée. Peut-être était-il encore trop naïf à essayer de voir du bon en chaque personne… Après l’avoir silencieusement observée et écoutée, il vint s’accroupir à côté d’elle, observant l’eau à son tour.

- Oh.

Ses yeux s’écarquillent tandis qu’il semble illuminé d’une découverte dont lui seul en savait la provenance.

- J’avais jamais pensé à ça…, dit-il en tournant la tête vers lui tandis que ses bras s’étaient posés sur ses genoux. J’imagine qu’aller chercher un croc d’Acromentule n’est pas dans les projets, mais j’avais jamais pensé à chercher les ingrédients autour du château !

Impressionné par son ingéniosité, il se sentit stupide de ne jamais y avoir pensé. Tellement habitué à devoir se fournir dans les magasins attitrés, il n’avait jamais pris le temps de regarder autour de lui.

- Aisleen, est-ce que…, sa voix hésite tandis que son regard retourne sur l’horizon si proche. Est-ce que je peux t’accompagner ?

Il sent les mots lui serrer la gorge tandis qu’il regrette déjà sa proposition. Elle était sûrement allée faire ses emplettes seule pour profiter du moment avec la nature, loin de tout. Tout comme lui venait souvent chercher ces instants de solitude sur le quai, Aisleen avait peut-être elle aussi besoin de ces instants, qu’il allait lui arracher égoïstement par son besoin de compagnie. La jeune fille était si souvent dans la serre qu’il se doutait que ces instants étaient importants à ses yeux.  

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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyJeu 4 Jan - 7:05

Aisleen & Geoffrey

Hazel eyes


Toujours penchée au-dessus de l’eau, Aisleen ouvrit de grands yeux. Venait-il de répéter les mots qu’elle lui avait dit il y a déjà plus de cinq ans, alors que l’anglais lui échappait encore totalement et qu’il passait plus de temps à se tirer les cheveux parce que le contenu des livres qu’elle l’incitait à lire ne voulait absolument rien dire. Elle aurait cru qu’il aurait oublié, depuis le temps. Elle avait joué le rôle de tutrice pendant les premiers mois de son arrivée, avant de complètement s’effacer et devenir un personnage secondaire dans son histoire. Non, une figurante plutôt banale, de celles qu’on ne remarque qu’à peine ou pas du tout.

Lorsqu’il vint prendre place à ses côtés, elle s’appliqua à bien garder ses pupilles azurées sur l’eau, le bout de ses oreilles aussi rouge que son écharpe. Avec un peu de chance, il ne le remarquerait pas, et si c’était le cas, il croirait que c’était en raison de la fraîcheur de l’air environnant. Pas question de le regarder. Elle en était tout simplement incapable. Il était si près d’elle, déjà. La sensation lui était complètement étrangère, et son cœur était aussi paniqué que ravi par cette nouvelle proximité. D’ailleurs, ce dernier tressauta lorsqu’il mentionna les crocs d’acromentule. Elle venait tout juste de se faire la réflexion. Était-il legilimens? Avait-il lu dans sa tête? Incrédule, la rouquine s’immobilisa et glissa son regard sur le reflet du brun, momentanément troublé par les ondulations provoquées par le mouvement de ses poignets dans l’eau. Elle réalisait que malgré toutes ces années à observer le Russe de loin, elle ne le connaissait que très peu. Quels autres secrets cachait-il ainsi?

Lorsqu’il prononça de nouveau – parfaitement – son nom, elle se redressa après avoir repêché une petite pierre aux reflets bleutés. Sentant l’hésitation dans sa voix, elle se risqua à poser enfin ses yeux sur son visage juste comme lui détourna le sien. Lorsqu’il parvint enfin à lui poser sa question, ses lèvres s’entrouvrirent légèrement. Il voulait l’accompagner elle? C’était nouveau, ça. Jamais elle n’aurait pu se préparer à pareille requête. Plusieurs diraient qu’elle exagérait, qu’il ne s’agissait pas d’une déclaration d’amour et encore moins d’une demande en mariage, mais pour Aisleen, ce simple besoin de compagnie revêtait une importance toute particulière. C’était une volonté – un désir – de passer du temps avec elle. De lui consacrer quelques minutes de sa journée. À elle. Pas à Sloane. Pas à Rose. Pas à qui que ce soit d’autre. À elle, Aisleen Greengrass.

« Oui », souffla-t-elle doucement, se raclant la gorge pour donner un peu de volume à sa voix. Le rouge avait évidemment gagné l’ensemble de son visage. « Enfin, je n’ai jamais fait de récolte avec quelqu’un d’autre… Et j’ai déjà ramassé quelques… » Elle ferma les yeux. Il fallait qu’elle se taise, elle allait tout gâcher. Elle inspira un coup, mettant rapidement de l’ordre dans ses idées. Au bout d’une petite minute, elle parvint enfin à dire la bonne chose. « J’en serais ravie… »

Réalisant qu’elle n’avait sûrement pas encouragé l’assurance de Geoffrey par son cafouillage verbal et sa pause qui avait probablement duré un peu trop longtemps, elle vint prendre sa main du bout des doigts, dépliant délicatement les siens pour venir déposer la petite pierre bleutée dans le creux de sa paume.

« Tu veux bien la leur donner? Je ne veux pas risquer de les offenser et de les empêcher de terminer leur chanson. Après, nous pourrons aller chercher des ingrédients. J’aimerais juste… » Elle prit une autre petite pause. « J’aimerais juste rester encore un petit moment. Comme ça. »

Le temps de bien mémoriser la scène. Pour ne pas oublier.

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Geoffrey Loskoutrov
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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyJeu 11 Jan - 19:25

Eyes have a langage of their own.




Un étrange souvenir lui revint à l’esprit tandis que la phrase d’Aisleen resonnait dans ses oreilles. Il avait appris l’existence du mot assiduité ce jour-là, forcé de se rendre compte que cet apprentissage l’avait marqué. Il se souvenait encore de son intonation, de l’expression sur son visage alors qu’elle le disait pour la première fois. Il y avait quelques mots dont la découverte l’avait marqué au point de s’en souvenir, celui-ci en faisant parti.

Son oui semble le soulager, tandis que ses épaules se relâchent. Le répis ne fut que de courte durée car très vite la Gryffondor semble donner quelques excuses. Était-elle trop gênée pour décliner ? Ou peut-être trop poli... De toutes ces années, il avait pu observer la courtoisie dont elle savait faire preuve. L’ombre du regret habille son visage quelques secondes, son coeur se tordant sous le sentiment qu’il en avait sûrement demandé trop.

-Tu es sûre ? Je ne veux pas te déranger si tu préfères faire ça seule. Ou... Enfin, si tu as d’autres choses à faire, aussi.

La lenteur avec laquelle elle avait finalement acquiescer à sa requête le faisait douter. Ils n’étaient plus aussi proches que ce qu’ils avaient pu l’être à son arrivée. Aisleen ne lui devait absolument rien non plus, pas plus que de répondre à son besoin criant de  compagnie face à la solitude de cette année. Ses lunettes avaient glissé sur le bord de son nez, ce qui n’empêchant pas ses pupilles de rouler jusqu’à la main de la jeune fille qui approchait de la sienne. Le reste semblait flou, tandis que deux petits ronds en verre rendait leurs mains parfaitement visibles. Lorsqu’il les remontent, il peut observer un léger sourire sur le visage de la rousse, qu’il devine au travers des lignes imprécises que lui offre sa vue.
La pierre se tenait entre son pouce et son index depuis qu’Aisleen l’avait déposée dans le creux de sa paume. Il l’observe quelques instants, la faisant tourner d’un mouvement de poignet. Derechef, il redresse la tête, un air plus assuré et déterminé sur le visage. Il se redresse un peu trop vite, manquant de perdre sa balance sur le rebord du quai. Une fois remis droit, il reprend sa respiration. Reculé de deux pas, il s’élance comme précédemment pour envoyer la dernière pière. Le Gryffondor admire le mouvement sur l’eau, les éclats remuant en vagues, la vitesse d’exécution et le dernier plongeon.

I fell astray, but I am bone & blood
And I am bound by love to your hazel eyes
I fell astray, but in you, I have found
That I am ever bound to your hazel eyes.

Alors que ses poings sont fermés, posés sur ses hanches, Geoffrey est fier de pouvoir montrer ce petit secret de rien du tout à quelqu’un. Étrange sensation alors qu’il s’agit normalement de son repère solitaire. Il prend une grande respiration, humant l’air frais et humide pour remplir ses poumons. Peut-être était-ce dû au fait qu’Aisleen avait compris l’état d’esprit du moment : Une contemplation presque mélancolique. Après que le silence ait de nouveau envahis l’espace, Geoffrey ne pipe mot, observant droit devant lui. Il se tourne finalement vers sa  camarade, tendant sa main pour lui offrir l’aide de se lever.

-Ça dure rarement plus que vingt minutes. J’imagine qu’elles doivent être fatiguées à la longue ? Enfin, je connais pas grand chose aux êtres de l’eau... Je me trompe sûrement !

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Aisleen Greengrass
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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptySam 20 Jan - 6:10

Aisleen & Geoffrey

Hazel eyes


Ça y est, elle avait semé le doute dans l’esprit de Geoffrey. Mais quelle idiote, vraiment! Elle s’était bien douté qu’elle lui donnerait l’impression de ne pas vouloir de sa compagnie, alors qu’en fait, c’est tout ce dont elle rêvait depuis cinq ans. Une pincée de complicité, une étincelle d’amitié. Un peu de proximité, peut-être? Pourquoi n’avait-elle pas une once de l’assurance d’Orphea? Rares étaient les moments où elle ne parvenait pas à bien faire passer un message, qu’il soit bon ou mauvais. Et pourquoi pas un peu de fougue et d’audace à la O’Connor? Certes, elle se passerait volontiers de la chevelure criarde de mauvais goût, mais elle attirait bien les gens comme la lumière attire les papillons la nuit. Non, elle n’était qu’Aisleen Greengrass, la maladroite, bien trop discrète et idiote Aisleen Brianna Greengrass. Sa Majesté des Idiotes, même, comme l’aurait souligné avec un amusement non dissimulé l’autre insupportable parasite de Baker.

Elle se contenta de hocher la tête, un petit « hmhm » venant appuyer davantage l’affirmative, incapable de prononcer d’autres mots pour essayer de le rassurer quant à ses intentions, de peur de s’enfoncer davantage. Elle avait déjà probablement déjà l’air de la snobinarde qui acceptait sa requête par dépit, à défaut d’avoir trouvé meilleure compagnie. Son cœur était bien serré dans sa poitrine. Le silence était-il vraiment la solution? Il allait peut-être douter encore plus. Lorsqu’il accepta la pierre, elle fut un peu rassurée, mais l’instant fut de courte durée, car le Russe l’avait pris au mot et s’était levé précipitamment, la faisant sursauter.

« Attention! », s’exclama-t-elle en le voyant perdre l’équilibre, se redressant elle-même légèrement, tendant les bras vers lui, prête à agripper ses vêtements pour le tirer sur le quai et lui éviter un plongeon dans les eaux glaciales du lac.

Lorsqu’il se replanta les pieds fermement sur le bois, elle poussa un soupir de soulagement. Le risque de chute écarté, elle se replaça pour pouvoir admirer la motion parfaite de son bras, suivant la pierre atterrir sur la surface de l’eau avant de se faire engloutir par elle. Un autre soupir, celui-ci de contentement, se glissa entre ses lèvres alors que la chanson reprit de plus belle. Elle ferma les yeux, se laissant border par la douce mélodie créée par le clapotis de l’eau et les chants provenant des profondeurs, balançant lentement sa tête de gauche à droite au rythme de celle-ci. Le vent automnal qui soufflait, poussant les bancs de brouillard tout autour d’eux rendait l’ambiance d’autant plus fantasque. Aisleen était bien. Elle en avait presqu’oublier ses bévues… jusqu’à ce que la voix de Geoffrey ne vienne troubler le silence confortable qui s’était installé sur le quai. Car c’était la meilleure façon de le décrire : confortable. Apaisant, même.

Quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver devant une main tendue lorsqu’elle rouvrit les yeux. Après un bref moment d’hésitation, la rouquine la prit doucement, dépliant lentement les genoux.

« Des selkies », laissa-t-elle tomber, avant de laisser planer un silence qui, lui, sembla s’éterniser un peu trop longtemps. Réalisant que ça ne voulait rien dire sans développer l’énoncé – et que ses doigts reposaient encore contre la paume du Gryffondor – elle ramena une de ses mèches de cheveux derrière son oreille à l’aide de la main qui s’était un peu trop attardée à la chaleur de l’autre. « C’est le nom du peuple qui habite dans le Lac noir. Il y a des femelles et des mâles, mais ce sont plus souvent les femelles qui chantent. J’ai entendu dire qu’ils aimaient fabriquer des bijoux avec les pierres qu’ils collectent. C’est sans doute pour te remercier de leur en offrir des jolies et de leur faciliter ainsi la tâche qu’ils chantent. » Elle le regarda avec un sourire, mais baissa aussitôt les yeux lorsqu’une pensée lui traversa l’esprit. « E-Enfin je suppose que tu le savais déjà. Hm. »

Aisleen Greengrass, celle qui voulait toujours faire son intéressante et montrer son intelligence supérieure. Aisleen Greengrass, celle qui étalait son savoir sans qu’on l’ait sollicitée. Aisleen Greengrass… Elle grimaça un peu, se prenant le visage à deux mains, tapotant doucement ses joues pour essayer de ne pas penser de la sorte, mais s’arrêta net en se rappelant qu’elle n’était pas seule. Phalanges reposant toujours sur ses pommettes, elle leva ses grands yeux bleus sur son camarade. Son épiderme passa de nouveau du rosé à l’écarlate, et elle s’empressa de baisser les bras.

« Et si nous allions commencer notre collecte? Il te faut des ingrédients en particulier? »

Elle commença à reprendre la direction du parc, faisant craquer de nouveau le bois sous ses pas, mais un petit détail ramena un petit sourire sur ses lèvres. Notre collecte. Quelque chose de partagé. Quelque chose en commun. C’était un début, non?

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Geoffrey Loskoutrov
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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyMer 24 Jan - 21:06

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Il contemple la délicatesse des mouvements dont elle fait preuve alors que sa main s’accroche à la sienne. Cette simple courtoisie lui renvoie aux autres filles qu’il fréquente depuis des années... Des femmes plutôt intègres, n’ayant pas la langue ni leurs poings dans leurs poches. Il sourit avec tendresse à cette comparaison rocambolesque. La voix de son père résonne dans ses souvenirs, tandis qu’il lui avait fait un cours sur la société sorcière anglaise, après s’être lui-même renseigné pour son emploi au ministère. Le concept même de bourgeoisie était un peu vaporeux, se contentant de son imagination, raccrochée à ce qu’il avait pu en entendre. Aisleen appartenait à ce monde, faisait partie d’une bonne famille et en était l’héritière désignée par la naissance. Malgré son ignorance, il ne pouvait s’empêcher de trouver ses mouvements toujours gracieux. Il fréquentait sûrement trop de justiciers téméraires.

Son air curieux regarde son visage tandis que ses yeux lui démontrent de l’intérêt alors qu’elle se mit simplement à prononcer le mot Selkies. Toujours avide de discussions ou de découvertes, il ne remarqua pas que sa main avait promptement quitté la sienne. Geoffrey se préparait surtout à ce que la Gryffondor lui partage des anecdotes sur le peuple de l’eau de Grande-Bretagne. Il venait tout juste de lui avouer qu’il n’en connaissait que si peu, après tout.

-Oh ! Je savais pour les pierres, enfin avec le temps j’ai fini par comprendre, avant d’aller lire sur le sujet à la bibliothèque, des arts Selkies. Mais je n’avais pas lu sur le fait que seules les femelles chantaient ! Est-ce qu’on peut appeler ça des femelles ? J’imagine que oui, puisqu’ils ont voulu reprendre le statut d’animal... C’est quand même étrange.

Ses sourcils se froncent, tandis qu’il se montre dubitatif. Les êtres de l’eau n’aimaient pas se faire classifier d’Être au ministère et ne voulaient aucun amalgame avec les Sorciers, tout comme les Centaures. Geoffrey se rendit compte que les susnommées être de l’eau n’était finalement pas respectueux.

-En Russie, il n’y a pas de Selkies ou Sirènes. Mais un de leurs cousins, les Rusalka. Ils sont... plus effrayants ? J’ai jamais eu envie d’en croiser un, ça ne changera pas.

Il frissonne d’horreur, rien qu’à y penser. De nombreux enfants de Koldovstoretz en faisaient des cauchemars, après les avoir aperçus au travers des vitres donnant sur les tréfonds du lac. Malheureusement pour ces pauvres élèves, le palais était complètement immergé. La discussion s’écoulait tandis que naturellement, il lui avait emboité le pas sur le ponton de bois. L’immense escalier montant jusqu’au château les attendait, si proche... Si Geoffrey adorait se rendre ici, le retour était toujours pénible, et ce, malgré le fait que ses jambes étaient habituées aux innombrables escaliers du château.

- Mmh... Surtout de livèche. Il me reste encore assez de Cranson, je pense. Et j’ai de la verveine en quantité industrielle, s’amuse-t-il. On est rendu à la potion revigorante, le Professeur n’a pas utilisé la même liste d’apprentissage que l’année dernière. On l’avait fait en mars, celle-là. Peut-être parce qu’ils se sont rendu compte qu’il était plus facile de trouver tous les ingrédients jusqu’en octobre, vu que c’est des vivaces.

Arrivés devant lesdits escaliers, Geoffrey s'arrête, les affrontant du regard. Ce n'était rien que son épreuve sportive de la semaine. Ou du mois. Peut-être qu'en discutant, l'épreuve allait être moins pénible... Il attendit de laisser passer Aisleen, plus pour ne pas la retarder que par galanterie.

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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyLun 5 Fév - 4:20

Aisleen & Geoffrey

Hazel eyes


Si Aisleen était remplie de doutes lorsqu’elle s’était aventurée sur le quai il y a une trentaine de minutes, ceux-ci commençaient doucement à se dissiper au fil de la conversation. Geoffrey semblait s’intéresser réellement aux renseignements qu’elle venait de lui partager. Alors lui aussi avait fait des lectures sur les êtres de l’eau par simple curiosité? Lui qui était déjà porté très haut dans l’estime de la rouquine ne fit que gagner des points supplémentaires en révélant ce simple fait. Les joueurs de Quidditch au corps sculpté par le sport pouvaient aller se rhabiller, quoi qu’en dise sa meilleure amie. N’avait-elle pas entendu quelque part qu’un homme qui lit est un vaut deux? Pour la peine, elle était bien d’accord avec le dicton. Et pour la peine, le Russe n’en devenait que plus charmant.

Ses lèvres s’étirèrent en un grand sourire, et elle enfouit son visage pour essayer de camoufler le petit gloussement mélodieux qui lui échappa lorsqu’il s’interrogea sur les mœurs du peuple aquatique. Elle ne se moquait pas de lui, bien au contraire. Elle était tout simplement séduite par la considération dont il faisait preuve. Qui se souciait ainsi d’avoir la bonne désignation pour des créatures magiques? Aucun nom ne lui venait en tête, sinon peut-être celui de Máni, qu’elle pouvait facilement s’imaginer avoir le même genre de questionnement. Elle toussota à quelques reprises pour reprendre son sérieux, sourire toutefois bien ancré.

« Je pense que tu ne cours aucun risque en les appelant mâles et femelles. Mais il serait intéressant, je pense, de prendre le temps un jour de tenter de discuter avec eux et leur demander de vive voix. Tu sais, pour en avoir le cœur net. »

Fausse bonne idée, se dit-elle. Les Selkies qui peuplaient le Lac noir étaient plutôt discrets. Certes, ils acceptaient de chanter en échange de jolies pierres, mais elle avait des doutes quant à leur ouverture face à de jeunes étudiants à la curiosité insatiable. Alors que les deux Gryffondor s’éloignaient des berges, traversant le parc recouvert de brume, elle l’écoutait attentivement parler de l’équivalent russe. Intérêt aussitôt piqué, elle entrouvrit la bouche.

« Rus…alka. Rusalka. C’est ça? », demanda-t-elle en portant une attention particulière à la prononciation. Son accent irlandais ressortait légèrement, mais la langue semblait plutôt bien maîtrisée. Peut-être parce qu’elle avait commencé à s’y intéresser et à apprendre certains mots et quelques expressions. Mais ça, elle n’était pas près de le lui avouer. « Pourquoi sont-ils effrayants? Est-ce qu’ils sont dangereux, classifiés comme mortels? Ou est-ce qu’il est possible d’avoir des conversations avec eux? »

Beaucoup de questions en très peu de temps, comme c’était souvent comme ça avec Aisleen. Elle s’en rendait rarement compte, mais elle se détourna momentanément lorsqu’elle prit conscience de sa pluie inquisitrice. Sans aucun doute parce que le fait d’être en tête à tête avec celui qui faisait battre son cœur depuis la première année la poussait à faire plus attention à ses gestes et à ses paroles. Elle laissa donc le silence s’installer entre eux deux, mais se fut de courte durée, car bientôt Geoffrey reprit la parole pour lui faire part de sa liste de courses. Agréablement surprise par sa connaissance des végétaux, elle hocha la tête.

« Il y a de la livèche dans les serres. C’est un ingrédient facile à se procurer. Je suis presque déçue », répondit-elle, un amusement manifeste dans la voix. Elle hésita un moment, puis repris la parole, prête à lui faire part d’autres faits. « Si tu as trop de verveine, pour éviter de gaspiller, tu sais que tu peux faire sécher les feuilles pour en faire des infusions? C’est plutôt bénéfique contre le stress et l’anxiété, notamment. Mélangée avec du miel et quelques fruits, on peut obtenir une boisson plutôt agréable. Je te montrerai. » Il lui fallut un moment pour se rendre compte de ce qu’elle venait de suggérer, écarquillant les yeux en étant prise d’une petite panique. « E-Enfin si tu veux, bien sûr. »

Ni une, ni deux, elle s’empressa de monter les escaliers menant jusqu’au haut du parc, mai finit par réaliser que Geoffrey restait tout en bas. Remarquant son regard, elle poussa un petit oh, puis redescendit à ses côtés. Elle fouilla dans son sac, puis en sortit une petite pochette vert tendre. Celui-ci contenait des petites pastilles jaunâtres au parfum légèrement anisé et mentholé.

« Prends-en une avant de monter. Ce sont des pastilles pour les voies respiratoires. Ça aide à mieux respirer. Tu seras moins essoufflé. » Elle se mordit la lèvre inférieure. C’était très peu d’informations. Elle se devait de compléter. « C’est moi qui les ai faites. Elles contiennent du thym, de l’eucalyptus et de l’anis vert, entre autres. Et j’ai ajouté un peu de menthe et de citron. Pour le goût. »

Comme pour l’encourager – et peut-être lui prouver qu’elle ne souhaitait pas l’empoisonner – elle en glissa une dans sa bouche avant de lui remettre la pochette, sourire aux lèvres et rose aux joues, alors qu’elle entreprit l’ascension.

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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptyJeu 15 Fév - 6:01

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Levant un sourcil face au rire de la rousse, il s’interroge quelques instants pour savoir s’il avait dit ou fait quelque chose de bizarre. Au vu du sourire doux et franc ainsi que de son regard rieur, Geoffrey comprit vite qu’elle était amusée et non moqueuse. Ses lèvres s’entrouvrirent légèrement, le laissant presque bouche bée.

-Ça demanderai d’apprendre la langue du peuple de l’eau. Il paraît qu’elle est compliquée, et qu’il n’existe aucun ouvrage... Je pense laisser faire ce questionnement.

Ses lèvres se pincent en une moue résignée. Il allait dévouer son temps à quelque chose qui serait certainement plus utile pour lui. Bien curieux, il ne pouvait malheureusement pas se diviser en plusieurs personnes et assouvir sa curiosité croissante. Marchant à ses côtés naturellement, il acquiesce d’un mouvement de tête face à sa prononciation d’abord maladroite, puis plus habile. Un sourire s’étire, presque nostalgique, face à ce simple mot prononcé parfaitement. Aisleen avait un don pour tout maîtriser en un instant, il ne pouvait qu’en être sûr. Et dire qu’il lui avait fallu une journée entière à pratiquer le prénom irlandais avant d’arriver à se saisir de la bonne prononciation. Le mélange irlandais et russe avait quelque chose d’étrangement adorable.

- C’est une bonne question... Je n’ai jamais entendu quelqu’un vouloir leur parler. Le Ministère Russe hésite encore à les classifier 4 ou 5X. Pour ma part je les inscrirai au 5 immédiatement... Les deux premières semaines de juin, les baignades autour des lacs sont interdites, c’est leur saison de reproduction. La légende dit qu’il s’agit d’enfants ou de vierges noyés...

Il frissonne de dégoût rien qu’à se souvenir de la vision.

- Leur corps est tout chétif, les cheveux sont aussi longs que leur taille. Avec un visage mi-poisson mi... humain ? Pleins de dents pointues. C’est quand même assez difficile à décrire. Ils attirent les âmes égarées avec leurs voix, c'est hypnotisant. La moitié de l’école Koldovstoretz est sous l’eau, avec des murs de vitres partout. Disons que voir les Rusalka en pleine nuit, observant l’intérieur un peu trop intensément, ça donne quelques cauchemars.

Il rit à son explication. Sur ce point, il était bien heureux de ne plus voir les monstres des tréfonds aquatiques de Russie. L’Angleterre avait également son lot de créatures particulières, mais Poudlard restait tout de même assez sécuritaire de manière générale. Son explication avait finalement comblé toute la marche du quai jusqu’au bas des escaliers, tandis qu’il se mordait l’intérieur des lèvres, se rendant compte qu’il avait encore trop parlé.

- Vraiment ? C’est plus facile de s’en procurer les ingrédients que pour le philtre calmant...

Son regard s’était écarquillé face à la découverte, puis concentré droit devant lui, les sourcils légèrement froncés. Il évaluait les pour et les contre de cette deuxième possibilité de traitement pour son anxiété. Cette piste ne semblait pas désagréable, alors, autant l’explorer ?

- Si ça te dérange pas de me monter, avec plaisir !

Soudainement motivé par la curiosité et la découverte, Geoffrey avait presque hâte d’y goûter. Il allait également enfin trouver un usage à toute cette verveine. Le plan du jardin de chez sa mère ne cessait d’en fournir et sa mère n’arrêtait pas de lui en envoyer. Il allait certainement bientôt recevoir sa nouvelle production d’herbes et plants dans son prochain courrier. Cordelia était toujours bien heureuse de pouvoir aider son fils avec un matériel scolaire à sa portée.

- D’ailleurs, si tu en as besoin, n’hésite pas. Le plant de ma mère est trop productif. Elle m’en envoie trop, je sais plus quoi en faire !

Il rit, se souvenant que chacune des lettres de sa mère en contenait toujours quelques feuilles. Ce geste semblait si naturel pour lui qu’il ne lui avait jamais posé la question de pourquoi elle le faisait. Aisleen devait bien se rendre compte  qu’il n’était pas le plus sportif de la classe, découragé et les épaules abaissées, face à un simple – mais interminable – escalier. Le regard curieux, il observe la rousse revenir à lui, tout en cherchant quelque chose dans son sac.

- Oh.

Son regard roulait sur la petite pochette qui venait de prendre place dans sa main. L’odeur qui s’en échappait était agréable et délicate. Doucement, il entrouvre les bords pour venir en prendre une entre son index et son pouce. Il l’observe quelque temps, la faisant tourner entre ses doigts. Il n’en revenait pas de toute la générosité dont elle pouvait faire preuve. Il sourit de nouveau, redressant son regard par-dessus ses lunettes sur elle, enfournant la petite boule sucrée dans sa bouche. Il sentit l’effet mentholé venir rafraîchir immédiatement son nez, tandis qu’il froussait ses narines sous la surprise.

- Wow ! La menthe surprend, mais ça dégage ! Merci, ils sont bons. Tu fais vraiment des merveilles avec les plantes.

Juste avant de renouer le sac et lui rendre, son index remonte ses lunettes sur l’arche de son nez. Lorsqu’il revint au paysage droit devant lui, il vit qu’elle avait déjà entamé l’ascension. Un rire léger secoue sa poitrine, le motivant à lui emboiter finalement le pas.

- Tu veux que.. Que l’on commence avec quoi ?

Ses mains étaient posées sur ses hanches, tandis qu’il tentait de maîtriser un tant soit peu sa respiration. Le buste droit, il voulait ne pas paraître trop essoufflé face à elle. Il se rendit compte qu’il n’était pas à devoir s’asseoir directement rendu en haut.

- J’imagine que c’est l’eucalyptus qui dégage tout ? Est-ce que tu sais faire d’autres choses comme ça ?

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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptySam 30 Mar - 4:02

Aisleen & Geoffrey

Hazel eyes


Ce n’était un secret pour personne : la soif de découverte et de savoir d’Aisleen était insatiable. Dès qu’un nouveau sujet d’étude se présentait, elle ne ratait jamais l’occasion de se renseigner et de passer d’interminables heures à ratisser les rayons de la bibliothèque en quête d’ouvrages qui lui permettraient d’en apprendre davantage. Dans certains cas, elle poussait même l’audace jusqu’à aller interroger les professeurs susceptibles de l’aider, soit en partageant leurs connaissances avec elle, soit en orientant ses recherches. Cela lui avait valu de nombreuses railleries, et à plus d’une reprise on avait prétendu que le lion qu’elle arborait sur sa poitrine aurait dû être un corbeau.

Pourtant, la description des créatures horrifiques qui peuplaient les eaux dans lesquelles l’école russe était immergée que venait de lui faire Geoffrey semblait étrangement lui suffire. L’envie d’approfondir le sujet ne lui effleura même pas l’esprit. Elle s’imaginait très bien la scène et n’était pas très chaude à l’idée de parcourir un couloir sous le regard avide d’un être aquatique qui, s’il le pouvait, déchirerait sa chair en lambeaux pour l’engloutir comme de la charcuterie fine. Du moins, c’était la version aristocratique qu’elle se faisait du phénomène, préférant ne pas penser au véritable carnage que cela devait être.

Non, il valait mieux se concentrer sur les fleurs, les herbes et leurs bienfaits. Voilà un domaine qu’elle maîtrisait à merveille et qui n’était pas source de cauchemars. Même que certains végétaux avaient des vertus apaisantes pour l’esprit, incitant le subconscient à générer des pensées positives qui alimentaient des rêves bien agréables. D’ailleurs, elle avait bien l’impression de vivre un rêve. Le prince avait le souffle un peu plus court que dans ses songes, mais il n’en demeurait pas moins charmant.

Geoffrey qui démontrait un intérêt certain pour sa concoction anti-stress et qui lui faisait presque la promesse d’un rendez-vous d’apprentissage. Geoffrey qui souhaitait partager sa réserve débordante de verveine avec elle. Geoffrey qui la complimentait sur son indéniable talent en botanique. Essayait-il de rattraper en peu de temps toutes les années où elle n’avait été qu’une figurante dans sa vie? Aisleen se moquait bien de connaître la réponse, trop occupée à savourer le moment et trop concentrée à empêcher son petit cœur de s’affoler et de s’envoler comme la myriade de feuilles colorées qui virevoltaient à leurs pieds.

« Oh, garde-les! », s’empressa-t-elle de répliquer lorsqu’il lui remit sa pochette, la plaçant de nouveau au creux de sa paume, repliant cette fois ses doigts dessus comme elle l’avait fait un peu plus tôt avec la pierre polie. « Tu en as plus besoin que moi. »

À peine avait-elle terminé sa phrase qu’elle se figea, aussi rouge qu’un coquelicot. Venait-elle de l’insulter involontairement? De toute évidence, cela n’était pas du tout son intention. Il ne tarissait d’éloges pour elle, mais elle se contentait de souligner son manque de capacités pulmonaires? Ça y est, les bêtises recommençaient. Soudainement, l’idée de se mettre en boule et de se laisser rouler jusqu’au pied des escaliers semblait plutôt intéressante.

« La… euh… livèche, puisque c’est ce qu’il te faut », répondit-elle en tournant prestement les talons, pressant le pas en direction de la serre dont la silhouette commença bientôt à se découper dans l’épais brouillard qui recouvrait encore le parc. À son autre question, elle hocha la tête. « Et le thym. Et oui je… j’ai… quelques petites recettes comme celle-là. »

Décidément, le rouge était la couleur du jour, car son visage n’avait toujours pas retrouvé sa teinte habituelle. Fort heureusement, la porte de la serre se dessina devant elle. Elle la poussa et s’engouffra dans son sanctuaire, prenant une grande inspiration. Les différents parfums qui flottaient à l’intérieur des grandes parois vitrées la calmèrent presqu’instantanément. Bien élevée, elle tint la porte à l’autre Gryffondor jusqu’à ce qu’il pénètre également à l’intérieur avant de la refermer, frissonnant en sentant l’air ambiant lui réchauffer les joues.

« Au fait », commença-t-elle en s’avançant vers une grande armoire pour y ranger sa grande écharpe et en sortir deux paires de gants et des cisailles. « Si les plants de verveine de ta mère sont trop actifs, il y a un moyen de ralentir leur pousse. » Elle marqua une pause pour dénouer le ruban blanc autour de son poignet, le tenant entre ses lèvres le temps de renvoyer ses cheveux vers l’arrière, venant ensuite les nouer. « S’il existe des formules fertilisantes, il y en a aussi des défertilisantes. »

Elle enfila une paire de gants, puis lui tendit l’autre avant de relever la tête, repérant la section des plantes potagères un peu plus loin. Parcourant les vastes rayons herbacés, elle repéra rapidement le plant au feuillage vif, levant ses yeux clairs par-dessus ce dernier pour les poser sur le Russe.

« Tu en veux combien? »

Elle figea encore une fois. Peut-être qu’elle était trop autoritaire, qu’elle prenait trop les devants? Son poing se referma sur les lames des cisailles, puis elle lui tendit lentement les poignées.

« P-Pardon je- Hm. Tu préfères peut-être le faire toi-même? »

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MessageSujet: Re: Hazel eyes | Aisleen   Hazel eyes | Aisleen EmptySam 27 Avr - 18:39

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Alors que son regard alterne entre le contenu de sa main et le visage de la rousse, il ne trouve pas les mots, tandis qu'il pense à de trop nombreuses choses en même temps. Non pas que son entourage n'était pas généreux envers lui — bien au contraire — mais Geoffrey ne savait jamais comment répondre aux compliments, ni aux cadeaux qu'on pouvait lui offrir de manière totalement altruiste.

- ... Merci, finit-il par dire tout en lui souriant.

La deuxième partie de sa phrase le fit cligner des yeux vivement, un léger rouge se peignant sur ses joues. Sa nervosité n'était pas un fait inconnu, c'était même la première chose que les gens pouvaient apprendre à son sujet. Sans vraiment comprendre pourquoi, il se sentait gêné que ce fait là soit connu d'Aisleen. Tout comme il se sentait stupide de ressentir ça alors que ce fait était indéniable. Il avait besoin de produits calmants bien plus que n'importe qui. Quant au rouge qui s'était dessiné sur celles d'Aisleen, il l'attribuait au froid, ne voyant aucune autre raison.

Une fois sa nouvelle acquisition récupérée, il plie avec soin le tissu qui les contenait, avant de les ranger dans la poche de son pantalon.

- Oh ! C'est pour ça !, son regard s'illumine comme s'il venait de trouver la dernière pièce du puzzle. Le goût me rappelait des souvenirs de quand j'étais enfant. Le thym est très populaire en Russie, mais il est tout importé. Il y a des thés, des tisanes, des bonbons... et beaucoup de choses parfumées au thym.

Il n'avait pas pensé à cette plante depuis longtemps. Elle était la préférée de son père, autant en goût qu'en senteur. Depuis son décès, sa mère n'en avait plus apporté à la maison. Maintenant, il pouvait mettre un nom à ce petit goût de nostalgie. Voyant qu'elle lui tient la porte pour entrer dans la serre, il presse le pas tout en lui murmurant un merci. Il lui était plutôt rare de venir dans la serre en dehors des heures de cours dédiés. C'est donc avec un sentiment étrange qu'il pivote pour observer les différentes plantes, qu'il ne regardait souvent pas, du moment qu'elles n'étaient pas en lien avec ce qu'ils étudiaient.

- Défertilisantes..., répète-t-il pour enregistrer ce mot nouveau à son vocabulaire. Je lui en parlerai ! Si ça se trouve, elle en revend et est secrètement riche grâce à ce plant de verveine.

Il était évident que non, mais l'image même de sa mère faisant de la contrebande de verveine était tout de même assez drôle. Se tournant vers Aisleen, il attrape la paire de gants qu'elle lui tendait tout en les enfilant aussitôt. Derechef, il emboite son pas, se laissant guider au travers des nombreuses plantes dont il ne saurait même pas identifier la moitié.  

- Mmmh..., son hésitation fut interrompue par sa camarade, s'inquiétant de son inaction au sein du projet. Est-ce que ça te dérangerait de me montrer avant ? Je ne veux pas causer du mal à la plante ou stopper sa croissance si je coupe au mauvais endroit...

Les sourcils froncés et le regard sévère de sa mère lui reviennent en tête, alors qu'il avait coupé son plant de basilic bien trop loin du nœud pour lui permettre de repousser convenablement. La branche au complet avait fini par sécher et mourir, par sa faute.

- Tu viens souvent dans la serre ? Avec toutes les informations que tu m'as données, je me doute que oui. Tout ça a l'air de te passionner !

Un léger sourire accompagne sa réflexion, bien obligé de constater les petites étoiles qui brillaient dans les yeux de la Gryffondor dès qu'elle abordait le sujet des plantes.

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Gazette du Sorcier
DU 1er NOVEMBRE 1980 AU 31 DECEMBRE 1980
L'équilibre de la magie est en péril. Lors de la Fête de Samain, le 31 Octobre 1980, des évènements étranges sont survenus un peu partout dans le monde magique : des sortilèges ont détruit la Place Divine, le sortilège protégeant le Chemin de Traverse a disparu, laissant les moldus entrer dans le monde magique et un dragon a attaqué Pré-au-Lard.

Pour essayer de comprendre ces évènements, le Ministère de la magie offre la Bourse Greengrass aux sorciers scientifiques désireux de trouver une réponse à ces évènements.

A Poudlard, les élèves ont eut à faire face au premier examen de mi-trimestre : une attaque de créatures, dans le coeur du village de Waterford.

Les élèves méritants ont été récompensés et les redoublants doivent à présent travailler deux fois plus pour rattraper leurs retards.