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 Helena Clark ⌖ On My Own

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Helena Clark
Helena Clark
Moldue & Lycanthrope
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MessageSujet: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptySam 23 Déc - 4:14


Helena Clark
Le loup solitaire ignore ou blesse, camouflant sa peur de céder aux caresses. Son indifférence, masque de ses faiblesses, dissimule sa crainte face à la tendresse.

 

 
littlewildling-rpg
Nom Clark, un nom de famille britannique aussi commun que répandu. Prénom Helena, dérivé du mot grec « helè » qui signifie « éclat du soleil » ou « chaleur ». Dernièrement, les rayons du soleil sont plus froids, toutefois. Surnom Lorsqu'on ne la traite pas de « weirdo » ou de « freak », on se contente de prononcer son prénom. Autrement, sa mère avait l'habitude de la surnommer Chipie. Âge 17 ans, approchant de sa 18e année d'existance. Lieu de naissance Née en plein coeur de l'hiver, un 12 février, à Londres. Nature du sang AB-? Chez les Moldus, il n'est pas question de pureté de sang. Et elle doute avoir du sang royal. Maison à Poudlard Poudlard? Moldue, elle n'en a entendu parler que tout récemment. Elle fréquente plutôt la Northride Academy, établissement privé réputé et cossu. Situation familiale Fille unique d'une mère récemment décédée, d'un père excédé et d'une belle-mère exécrable. Métier/Année d'études Elle a entamé sa dernière année d'études à l'Academy en septembre. Elle travaille également à temps partiel dans un petit café. Statut marital Célibataire, attachée à son indépendance. Richesse Conséquente. Son père étant un riche hommes d'affaires, mais elle n'accorde que très peu d'importance au matériel.

 


Baguette En sandwich pour emporter? Elle n'a pas la chance de manier le bout de bois que tous les sorciers trimballent dans leur poche. Patronus Aucun, n'ayant pas l'instrument permettant d'en invoquer un. Épouvantard Si elle se retrouvait face à pareille créature, elle prendrait sans doute la forme du grand loup noir aux yeux perçants qui l'a prise pour proie. Capacité magique Étant désormais lycanthrope, elle jouit de sens aiguisés. Sa vue est excellente, surtout de nuit, son odorat et son goût sont découplés et son ouïe est plus fine que la moyenne. C'est d'autant plus vrai à l'approche de la pleine lune. Malédiction Devoir se transformer en une bête sauvage et incontrôlable dès que la lune est bien ronde. Particularité Des tatouages dans le haut du dos et sur les avant-bras pour tenter de masquer les cicatrices, vestiges de l'attaque sauvage dont elle a été victime. Un trait d'eyeliner aussi pointu qu'une lame de couteau pour venir rehausser ses grands yeux verts. Les lèvres toujours teintées d'une couleur allant du rose tendre au noir profond. Une clope au bec dès que l'occasion se présente. Aspiration Pouvoir vivre sa vie comme elle l'entend malgré sa condition et tous les obstacles qui se dressent sur sa route. Guilde ou groupe politique N'étant pas vraiment au courant de ce qui se trame dans le monde magique, on peut dire qu'elle est tout ce qu'il y a de plus neutre.



Caractère Farouchement indépendante, Helena se complait dans la solitude. Elle tient les gens à une certaine distance d'abord pour se protéger et éviter les douloureuses déceptions, lesquelles sont déjà beaucoup trop nombreuses. De plus, elle n'aime pas avoir de dettes de quelque nature que ce soit. Elle a appris à se débrouiller toute seule et compte bien continuer ainsi, même si sa nature lycanthrope la pousse à adopter un état d'esprit plus grégaire afin d'intégrer une meute. Cela ne l'empêche toutefois pas d'être sociable et avenante, deux qualités qui lui sont utiles dans son emploi au café.

Curieuse, elle s'intéresse aux gens et à leurs histoires, ainsi qu'à étendre ses connaissances. Loin d'être idiote, elle a certainement le potentiel d'être parmi les meilleurs élèves de sa promo, pour autant qu'elle prenne ses études un peu plus au sérieux. Elle accorde néanmoins beaucoup plus d'importance à la musique dont elle est une grande amatrice. Elle trimballe toujours son fidèle walkman et sa collection de cassettes dans son sac, enfilant ses écouteurs dès qu'elle en a l'occasion.

Helena est également une jeune femme plutôt contradictoire. Si elle a un grand besoin de liberté et de lâcher prise, elle déteste tout autant ne pas avoir le contrôle d'elle-même ou d'une situation. Dotée d'une langue acérée, elle est reconnue pour son franc-parler et n'a pas peur d'envoyer bouler quiconque teste un peu trop sa patience. Elle ne tolère d'ailleurs que très peu la bullshit.

Derrière ses airs de fille de bonne famille se cache une petite rebelle qui pourrait très bien vivre d'amour et d'eau fraîche. Provoquer sa belle-mère est d'ailleurs devenu un passe-temps autant qu'une passion. Si vous parvenez à lui prouver qu'elle peut compter sur vous et que vous n'êtes pas que de passage, elle saura vous faire une place dans son coeur. Fidèle et bienveillante, elle est férocement protectrice de ses proches, mais elle l'est sans doute encore plus envers elle-même.

En effet, elle déteste parler d'elle, de son histoire et de son passé, devenant plutôt agressive lorsque des questions à ce sujet lui sont posées. Pour préserver ses secrets, elle n'hésite pas à mentir et à entourlouper, allant même jusqu'à cacher ses émotions les plus profondes et à tout embouteiller, se portant garante d'elle-même et ne voulant imposer ses états d'âme à personne.

Quelle est votre opinion sur la nouvelle ministre de la magie et ses décrets pour favoriser l'entente entre moldu et sorcier ?
Comment avoir une opinion sur un débat dont l'existence nous est inconnue? Jusqu’à tout récemment, Helena ignorait qu’aux yeux de certains elle était considérée comme une simple « moldue », un mot farfelu qu’elle trouve absolument hideux. Pour le moment, la pauvre en a bien assez à gérer – et à digérer – pour porter une quelconque attention à la politique, qu’il s’agisse du gouvernement anglais ou du ministère de la Magie. Toutefois, maintenant qu’elle a été catapultée dans ce nouveau monde en tant que « créature magique », elle sait qu’elle devra tôt ou tard se renseigner et s’y intéresser un minimum pour ne pas être laissée pour compte et, surtout, pour éviter qu’on ne décide pour elle et qu’on ne lui vole son droit de parole.

Que pensez-vous de la politique éducative portée par le Conseil des purs pour l'école de sorcellerie Poudlard ?
Rien du tout. Elle vit à mille lieux de Poudlard et des histoires de pureté de sang. Si elle avait été sorcière et qu’elle y avait étudié, toutefois, elle aurait sans doute été parmi les opposants d’un tel système. Oh, la compétition est rude à la Northride Academy, chacun voulant sortir du lot dans l’espoir de toucher une bourse ou simplement pour avoir le droit de jouer aux snobs et de se vanter sans vergogne devant ses camarades de classe. Seulement, on ne menaçait pas d’effacer toute votre vie si vous n’y arrivez pas. Quoique parfois, oublier certains aspects de sa vie ne semble pas être une si mauvaise idée Miss Clark…

Quel est votre plus grand rêve ?
Si Helena a appris une chose dans la vie, c’est que pour se préserver et éviter d’être déçue, il valait mieux ne pas se projeter trop loin dans l’avenir. Chaque jour suffit sa peine. Si une journée est particulièrement harassante, il suffit de fermer les yeux le soir et de repartir à neuf le matin venu. Sa vie ayant été complètement chamboulée dernièrement, la jeune femme ne souhaite que pouvoir y remettre un peu d’ordre et reprendre le dessus. Repasser aux commandes et retrouver un semblant de paix s’avère plus difficile qu’anticipé, surtout lorsque le cycle lunaire vous influence autant que les marées.

Votre pseudo/prénom Amé Votre âge 33 ans, erk. D'où vous venez ? La province où l'hiver dure trop longtemps... Personnage inventé, scénario, PV ? Inventé, pour combler mes folles envies de drame et de romance. Où avez-vous connu ME ? J'ai suivi la lumière... Une idée pour améliorer ME ? Un conseil ? Oh vous savez, moi, j'aime bien les soirées dansantes où on porte de jolies robes et de jolis costumes... :by:  
 
Maraudeurs ERA

 
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Helena Clark
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptySam 23 Déc - 4:19

When I was young, I never needed anyone
Those days are gone

Votre personnage en dix dates 12 février 1963 Naissance d'Helena Jean Clark, fille de Laura Guillan et de Robert Clark - Septembre 1969 Helena est témoin d'un phénomène magique - Septembre 1974 Admission et rentrée à la Northride Academy - Printemps 1976 Helena est témoin d'un autre phénomène magique - Juin 1978 Embauche au Blue's Café - Noël 1978 Diagnostic de cancer de Laura - Mi-janvier 1979 Décès de Laura - Fin janvier 1979 Emménagement de Darlene Reynolds dans la demeure familiale - 24 septembre 1980 Agression nocturne; Helena est laissée pour morte au fond d'une ruelle - Novembre 1980 Helena se décide enfin à chercher de l'aide -



⌖ Les yeux émerveillés ⌖
« C’est celui-là? », demanda la petite fille aux longs cheveux ébène, se dressant d’anticipation en regardant le train arriver au quai 10.

« Non, ma chérie, pas encore. Mais si j’en crois la grande horloge là-bas, ce sera sans doute le prochain », lui répondit une femme à la chevelure aussi foncée que la sienne, lui adressant un petit sourire encourageant.

Emmitouflée dans un joli manteau en feutre pourpre, Helena poussa un long soupir et se rassit sagement sur le banc aux côtés de sa mère, le béret assorti lui tombant un peu sur le front. Bien vite, les doigts délicats de sa mère vinrent s’emparer du rebord de son couvre-chef, le remettant convenablement en place. Elle en profita pour remettre de l’ordre dans les quelques mèches de sa frange, lesquelles se soulevèrent lorsqu’un énième soupir s’échappa d’entre les lèvres de la gamine. La patience était une vertu avec laquelle elle n’était visiblement pas née.

Ses grands yeux verts se posaient sur les passants, les observant. Ils étaient nombreux – beaucoup trop, en fait, et aucun n’arborait les traits de la personne qu’elle attendait. La gare de King’s Cross était toujours un endroit très animé, mais il l’était d’autant plus en septembre, quand les vacances d’été prenaient fin et que les activités professionnelles et académiques reprenaient pour des centaines de milliers de Londoniens. Attirés par la dorure d’une cage qui abritait une grande chouette au plumage roux, les orbes s’accrochèrent au chariot que poussait une adolescente à l’air pressé. Intriguée, Helena la suivit attentivement du regard. Bientôt, la jeune fille passa près du banc sur lequel elle et sa mère étaient installées, se positionnant devant la colonne qui se dressait entre les quais 9 et 10. Rajustant sa prise sur les poignées du chariot, elle accéléra ensuite le pas. La petite spectatrice haussa les sourcils, se demandant bien quelle mouche la piquait; le chariot allait vraisemblablement heurter violemment le mur de pierre. Le devant du chariot n’était qu’à quelques centimètres de la colonne, et Helena s’empressa de couvrir ses oreilles de ses mains, prête à entendre le fracas métallique désagréable causé par l’impact. Toutefois, celui-ci ne vint jamais, puisque l’adolescente et ses bagages disparurent… dans la colonne.

« Helena! »

La petite avait poussé un petit hoquet de surprise et avait immédiatement sauté du banc pour se précipiter jusqu’à la colonne, posant ses petites mains sur la pierre froide, pressant dessus de toutes ses forces, les sourcils froncés en analysant la colonne.

« Helena, mais qu’est-ce que tu fais? », lui demanda sa mère qui avait bondi à sa suite, observant sa fille d’un air dubitatif.

« La fille, elle est entrée dans le mur! Je l’ai vu! », répondit la gamine d’une voix rapide et surexcité, analysant tous les côtés de la colonne, essayant de comprendre ce qu’elle venait de voir. En entendant le rire de sa mère, elle se tourna vers elle, joues un peu gonflées, l’air vexé. « Si, c’est vrai, maman! J’ai rien inventé, arrête de rire! Et elle avait un hibou, et elle s’est reculée, et elle a accéléré et elle a disparu DANS LE MUR! »

« Un hibou, tu dis? Qui sait, il y a peut-être vraiment un portail qui mène à un autre monde ici… », répondit la grande dame en posant elle aussi ses mains sur la pierre.

« Laura, je t’ai déjà dit mille fois de ne pas lui monter la tête avec ces idioties. »

La voix sévère qui s’éleva de derrière elles les figèrent toutes les deux, et elles se retournèrent dans un même mouvement. Un grand sourire étira les lèvres de la petite, qui s’élança vers l’homme qui se tenait là avec une valise. Elles n’avaient même pas remarqué que son train s’était arrêté au quai 9.

« Papa! », s’écria Helena en grimpant dans ses bras. « Papa, je viens de voir une fille entrer dans la colonne! Elle avait un hibou et— »

« Ça suffit, Helena! », dit-il d’une voix tranchante, faisant immédiatement taire la petite. « Les gens nous regardent bien assez comme ça. »

« On s’en fiche, Robert! Ta fille a une imagination débordante. Laisse-lui un peu la chance de vivre une enfance pleine de fantaisie. La vie adulte la rattrapera bien assez tôt… », répliqua Laura en venant lui prendre la petite des bras, lui envoyant un regard réprobateur. « Ça fait trois jours qu’elle te réclame, et la première chose que tu lui dis, c’est de se taire… »

En voyant la mine débitée de sa fille, Robert se mord un peu la joue. C’est vrai qu’il a tendance à être un peu corrosif dans son approche.

« Rentrons », lâcha-t-il simplement, venant planter un baiser sur la joue ronde de sa fille.

Le regard de cette dernière s’était tourné une fois de plus vers la colonne entre les quais 9 et 10. Non, elle n’avait pas une imagination débordante. Elle était sûre de ne pas avoir rêver. Mais qui voudrait bien la croire?



⌖ La tête dérangée ⌖
« Vous revoilà enfin parmi nous, Miss Clark. Vous êtes encore frigorifiée… buvez cette tasse de thé bien chaude, ça vous aidera à vous réchauffer. Pouvez-vous me dire ce qui s’est passé? »

Couchée dans un lit, une couverture de laine tirée jusque sous son menton, Helena était un peu confuse. Elle reconnut toutefois le visage rond et bienveillant de l’infirmière de l’Académie. Prenant la tasse que cette dernière lui tendait à deux mains, la chaleur de la porcelaine calmant doucement ses tremblements.

« Je… je n’en suis pas certaine. » Elle fronça les sourcils. « Je me rendais en cours, et lorsque je remontais l’allée, le brouillard est devenu plus épais. Plus… glacé. Malgré mon manteau, le froid s’est intensifié. Puis j’ai vu… » Elle se tu. Soudainement, la voix rauque de son père s’éleva bien fort dans sa tête. Idioties. Sornettes.

« Tout va bien, Miss Clark? Qu’avez-vous vu? »

« Rien. J’ai seulement eu un malaise. Je me suis évanouie, c’est tout. »

Un mensonge. Mais comment expliquer à Mme Jenkins qu’elle avait cru apercevoir une grande silhouette cagoulée se camoufler dans l’épais brouillard matinal, qu’elle avait eu soudainement l’impression que tout le désespoir du monde s’abattait sur elle avant que tout devienne noir et qu’elle ne s’écroule au sol? Non, personne ne la croirait. Ils étaient à la Northride Academy, un établissement de renom où on louangeait les esprits logiques et cartésiens comme celui de son père. Ce genre de vision ne pouvait exister. Alors valait-il mieux la taire. Surtout qu’elle n’avait pas besoin d’aller au bout de son histoire pour que déjà sa réputation en fasse les frais. Deux filles de sa classe, les bonnes samaritaines qui l’avaient vu s’écrouler et qui l’avaient escorté jusqu’à l’infirmerie n’étaient pas étrangères au phénomène. Elle devait être soit très malade, soit désespérée pour attirer l’attention de tous.

Ainsi, le lendemain de son « mystérieux malaise », Helena s’arrêta devant les deux grandes portes en bois travaillé du bâtiment principal. Elle plaça son casque d’écoute sur ses oreilles, clipsa son baladeur à la taille de sa jupe plissée et appuya sur Play. Encouragée par les riffs de guitare endiablés, elle prit une grande inspiration et ferma les yeux en poussant les portes, dressant les majeurs bien droits et bien hauts. Tournant sur elle-même, l’adolescente déambulait à l’aveuglette dans le corridor, sous les yeux ébahis de ses camarades de classe, qui se poussaient sur son passage de peur de se faire crever un œil par un doigt d’honneur. Oh, elle savait très bien ce qui se disait dans son dos. Elle n’en avait rien à faire, et c’était sa façon bien à elle de le montrer.

« MISS CLARK. »

Une voix sèche mis fin à sa parade, une main venant lui retirer le casque, ce dernier crachant sa musique satanique alors qu’elle ouvrit les yeux, se retrouvant face à face avec le proviseur. Oh non.

« Oh, bonjour M. Thornberry », dit-elle en arrêtant immédiatement sa musique, baissant les mains pour les joindre dans son dos.

« Les baladeurs sont interdits dans l’enceinte de l’école, tout comme pareille démonstration de vulgarité! Un malaise ne vous exempte pas de suivre les règles comme tout le monde. Dans mon bureau, tout de suite! »

Des rires moqueurs brisèrent le silence dans le corridor alors qu’Helena talonnait le petit bonhomme chauve, sachant très bien qu’elle était dans la soupe chaude. Elle se mériterait sans doute plusieurs heures de colle, et plusieurs jours de punition à la maison. Son père pouvait très bien lui faire le même effet que la mystérieuse apparition en lui siphonnant toute source de plaisir et de joie de vivre. Le baladeur serait probablement le premier item qui allait disparaître pendant sa sentence.

Mais elle n’avait, encore là, rien imaginer. Elle en était convaincue. La sensation avait été nouvelle, intense, désagréable, et trop réelle pour qu’elle n’ait pu l’imaginer. Et elle souhaitait bien ne plus avoir à ressentir pareil désespoir…


⌖ Le ventre retourné ⌖
TW : Maladie, décès.
« Joyeux Noël, Helena. Ne reste pas trop tard, hein? Profite un peu de ta famille. »

« T’en fais pas, je nettoie et je ferme. Joyeux Noël à toi aussi, Phoebe. »

Debout derrière le comptoir du Blue’s Café, l’adolescente salue une dernière fois la propriétaire du commerce. La veille de Noël avait été bien occupée, et c’était mieux ainsi. Toutefois, maintenant que l’effervescence de la journée était remplacée par le calme de la soirée, Helena se remettait à penser. Et elle voulait à tout prix éviter de penser. Depuis quelques jours, sa tête était hantée par un mot tout simple. Cinq lettres et deux syllabes qui, lorsqu’ils alliaient leur force, formait un terme effrayant : cancer. Quand il était accompagné de l’adjectif « terminal », alors son effet était encore plus dévastateur.

Dénouant son tablier pour l’accrocher dans la réserve où étaient stockés des douzaines de boîtes et tout le nécessaire de nettoyage, elle s’empara du balai et commença à nettoyer le plancher, plaçant les chaises sur les tables au passage. Il fallait absolument qu’elle s’occupe les mains, mais surtout l’esprit. Pourtant, maintenant qu’elle était seule dans le local, elle ne pouvait faire autrement que de se repasser en boucle la scène où sa mère avait annoncé à son père et à elle la triste nouvelle. Le cancer lui rongeait le corps depuis longtemps. Trop longtemps. Mais assez insidieusement pour qu’elle ne s’en aperçoive que trop tard. Si bien que les médecins n’avaient eu d’autre choix que de lui dire les choses comme elles étaient : Laura Guillan était condamnée et pousserait son dernier souffle au pire d’ici quelques jours, au mieux d’ici quelques mois. Arriverait-elle à retarder l’inévitable assez longtemps pour pouvoir célébrer les seize ans de sa fille unique? Rien n’était moins sûr.

Sans surprise, la nouvelle eut l’effet d’une bombe au sein de la petite famille. Même si cela ne lui faisait pas plaisir de l’admettre, Helena et Robert se ressemblaient plus qu’ils ne le croyaient, et les deux avaient opter pour la même tactique : la fuite. Les deux utilisaient leur travail comme échappatoire, ayant du mal à faire face à Laura et du voir la flamme dans ses yeux s’éteindre graduellement, diminuant de jour en jour. L’adolescente partageait son temps entre l’école et son emploi au café, et son père enchaînait réunions et déplacements professionnels. Être seule avec sa mère tout en sachant très bien que le temps leur glissait entre les doigts, que les adieux approchaient au rythme des minutes qui s’égrainaient était au-dessus de ses forces.

Alors elle était là, toute seule au milieu du café la veille de Noël à balayer lentement. Les cantiques de Noël que chantait la vieille radio derrière le comptoir, celles qui normalement étaient empreintes de joie, d’espoir et de lumière, étaient soudainement teintées d’amertume, de tristesse et de noirceur. Les grandioses chœurs traditionnels, habituellement si doux, prenaient tous des airs de chants funèbres à ses oreilles. Les minutes passèrent, et bientôt toutes les chaises étaient relevées, tout le plancher balayé. Helena posa le balai contre une banquette et se laissa tomber sur le siège en cuir rouge, glissant sa main dans la poche de son jeans.

Elle en sortit un polaroid, qu’elle déplia du bout des doigts avant de l’observer. C’était une photo de sa mère, qui l’enlaçait par derrière, le menton collé contre sa tempe. La photo n’était pas très vieille – elle datait de deux ou trois ans, tout au plus. C’était tellement cliché de penser de cette manière, mais Helena ne pouvait faire autrement que de souhaiter pouvoir remonter à cette époque, pouvoir peut-être faire en sorte que la maladie soit décelée plus tôt. Peut-être qu’elle aurait eu une chance de…

Silent night, holy night
All is calm, all is bright…


Sa vue s’embrouilla, ses yeux commençant à picoter. S’en était trop. Elle lâcha la photo, qui tomba doucement au sol près du balai, puis croisa les bras sur la table et y enfouit son visage, laissant libre court à tout son chagrin. Elle n’émit aucun son, pas même un sanglot. Seules ses épaules trahissaient sa fébrilité, ces dernières secouées par de légers soubresauts par intervalles de quelques secondes. Il fallait que ça sorte avant qu’elle ne retourne à la maison pour essayer de fêter de Noël. Toutefois, cette année-là, Noël n’avait rien de joyeux. Et ce qu’elle ressentait à ce moment précis ressemblait à s’y méprendre à ce qu’elle avait pu éprouver quelques années plus tôt lorsqu’elle s’était évanouie dans l’allée de l’académie. Comme si la joie s’était éteinte. Comme la lumière dans les yeux de sa mère.


⌖ Le cœur piétiné ⌖
TW : Décès, deuil.

Les médecins avaient dit vrai. Oh, comme elle aurait voulu qu’ils se soient fourvoyés. Le diagnostic de sa mère ne figurait malheureusement pas dans les erreurs médicales. La maladie avait permis à sa victime de fêter Noël et d’accueillir la nouvelle année pour la toute dernière fois. Puis, tout doucement, tout devint une dernière fois. Jusqu’au dernier regard aimant. Jusqu’au dernier sourire. Jusqu’à la dernière caresse sur la joue. Jusqu’au dernier souffle.

Évidemment, sa mère avait laissé un trou béant et apprendre à vivre sans elle s’avérait plus difficile qu’anticipé. Même si Helena savait que ce moment viendrait, rien n’aurait pu la préparer à y faire face. Tout était différent, maintenant. Mais le temps – encore lui – ne s’arrêtait pas pour autant. Elle devait continuer son chemin et s’adapter à sa nouvelle réalité, notamment à cohabiter avec son père avec qui elle avait toujours eu une relation difficile. Sa mère jouait le rôle de tampon, comblant les trous dans les messages de l’un et de l’autre pour assurer l’harmonie et minimiser la discorde dans la maisonnée. Maintenant qu’ils ne pouvaient plus compter sur leur interprète personnelle, père et fille étaient plutôt à couteaux tirés. Et les choses n’allaient pas s’améliorer.

***

Depuis le décès de sa mère, Helena avait l’impression de vivre jour après jour la même chose. Elle se levait le matin, passait la journée à l’école, avançait travaux et devoirs à la bibliothèque avant de rentrer soit pour se changer et aller travailler, soit pour tout simplement passer la soirée enfermée dans sa chambre, écouteurs sur les oreilles, à se noyer dans la musique jusqu’à ce que sonne l’heure du coucher. Puis, le lendemain, la même routine reprenait. En cours, elle arborait souvent un air blasé et désintéressé, et si d’ordinaire on le lui aurait reproché, l’Académie faisait preuve d’une grande compréhension à son égard. Les enseignants se gardaient de faire des remarques, y compris ceux qui se vexaient dès qu’ils n’avaient pas l’attention dévouée de leurs élèves.

Certains jours semblaient interminables. Ce jour-là était l’un d’entre eux. Mains gantées, écharpe autour du cou, bonnet sur la tête et bottillons aux pieds, Helena marchait sur le trottoir, se concentrant sur le grincement caractéristique de la neige à chacun de ses pas. De gros flocons tombaient du ciel, venant s’accrocher à elle et la faisant frissonner lorsqu’ils se déposaient sur son visage. Elle pressa le pas, désirant gagner rapidement la maison pour pouvoir enfin s’évader dans son petit monde. Bientôt, elle ouvrit la petite grille en fer forgée et remonta la courte allée. En s’arrêtant devant la porte, elle remarqua que les lumières étaient allumées et que la voiture de son père était garée. Tiens, il était déjà rentré? Voilà qui n’était pas habituel, surtout pas depuis que sa mère n’était plus là.

Elle fouilla dans ses poches pour en sortir son trousseau de clés, déverrouilla la porte et entra à l’intérieur. Elle retira son manteau, son bonnet et son écharpe, mais se figea en voyant qu’un grand manteau rouge qu’elle n’avait jamais vu auparavant était déjà accroché sur le crochet qu’elle utilisait toujours. Agacée, elle prit le manteau inconnu et le déplaça sur un autre crochet sur la patère, reprenant la place qui lui revenait. Elle s’accroupit pour retirer ses bottillons, et fronça les sourcils en voyant qu’une paire de longues bottes féminines avaient été placée. Au même moment, elle entendit des rires provenant du salon : celui de son père, et celui d’une femme. Sans plus attendre, elle se redressa et jeta son sac par terre et gagna rapidement la pièce voisine, sursautant en voyant son père se tenir un peu trop près d’une dame aux cheveux teints d’une teinte de roux affreusement criarde. S’apercevant qu’ils n’étaient plus seuls, Robert perdit immédiatement son sourire en se tournant vers sa fille, la mystérieuse inconnue en faisant de même en replaçant une de ses boucles derrière l’une de ses oreilles.

« Oh, tu es déjà rentrée, ma chérie! Approche, que je te présente. »

Helena ne bougea pas d’un poil, raide comme une barre, observant la paire en redoutant le pire. L’homme soupira, posant son verre de vin sur le coin du meuble télé.

« Helena, je te présente Darlene Reynolds. Darlene, je te présente Helena, ma fille. »

« Oh, enchantée, Helena! Tu es aussi jolie que sur les photos, j’ai tellement entendu parler de toi! », s’exclama la fausse rousse en s’avançant vers elle, venant prendre la main de l’adolescente.

« Quelle chance, parce que moi je n’ai absolument aucune idée de qui vous êtes, Madame », répliqua aussitôt la brune en libérant sa main, reculant d’un pas en glissant le regard sur son père. « Papa, tu peux m’expliquer ce qui se passe, là? C’est qui, elle? Qu’est-ce qu’elle fiche chez nous? »

« Franchement, tu pourrais être plus polie! Darlene est une collègue— »

« Je suis sa copine! Et ta nouvelle maman! »

Un lourd silence emplit la pièce. Robert poussa un autre soupir en se frottant l’arcade sourcilière et Darlene se contenta de sourire. Helena, quant à elle, tremblait comme une feuille, poings serrés. Les pensées et les mots se bousculaient dans sa tête. C’était un cauchemar, c’était certain.

« On l’a enterrée la semaine dernière », parvint-elle à articuler malgré sa mâchoire serrée. « La semaine dernière! »

« Helena— »

« NON! LA SEMAINE DERNIÈRE, PAPA! LES FLEURS QU’ON A DÉPOSÉ SUR SA TOMBE NE SONT MÊME PAS ENCORE FANÉES ET TOI TU RAMÈNES CE… CETTE… CATIN À LA MAISON, COMME ÇA, SANS TE POSER DE QUESTIONS!? M*RDE, PAPA! » Elle marqua une pause, sa voix tremblant comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. « C’est pour ça, tous les voyages d’affaires? Depuis combien de temps est-ce que tu trompes maman avec elle? C’est facile pour toi de tourner la page, la maladie ça t’as simplement servi d’excuses pour te débarrasser de ton mariage devenu trop encombrant! »

« Enfin, Helena, si je peux me permettre— », commença Darlene, qui se tut immédiatement en voyant l’adolescente s’avancer rapidement vers elle jusqu’à venir se planter à quelques centimètres d’elle à peine. La femme était à peine plus grande qu’elle, mais elle semblait soudainement minuscule.

« Non, je ne te permets pas, Darlene », cracha-t-elle en plissant les yeux. « Tu ne seras jamais ma mère. Ni même ma belle-mère. Tu pourras essayer tant que tu voudras, jamais ça n’arrivera. J’ai déjà une mère. Et même si elle n’est pas là pour se défendre, tu es ici chez elle. Tu seras toujours une intruse. »

« Helena, tu dépasses les bornes! Excuse-toi tout de suite, à moi et à Darlene! »

« Ok, lis bien sur mes lèvres, parce que je me répéterai pas : allez vous faire foutre. »

Sur ce, elle tourna les talons et retourna dans l’entrée pour prendre ses choses, enfilant en vitesses ses bottillons sans les lacer et son manteau sans l’attacher.

« HELENA JEAN CLARK, REVIENS ICI TOUT DE SUITE! »

Elle sortit dehors, claquant la porte derrière elle, dévalant la rue en courant. Sans s’arrêter ni regarder en arrière, jusqu’à ce qu’elle soit trop essoufflée pour continuer. Elle prit la direction du café, allant s’y réfugier pour la nuit. Pas question de remettre les pieds là-bas. Pas pour le moment.


⌖ La gorge arrachée ⌖
TW : Agression, violence.

La déclaration de guerre ne pouvait pas être plus claire, et Darlene l’avait bien compris. Un peu trop, même. Si bien qu’à peine une semaine après la première altercation, cette dernière avait insisté pour commencer son invasion. Il ne fallut que très peu de temps avant qu’elle n’emménage dans la somptueuse demeure des Clark, prenant ses aises au point de se débarrasser de tout ce qui pouvait évoquer le moindre petit souvenir de Laura. Tous les meubles et la décoration furent changés, les murs repeints et le papier peint arraché. Le style champêtre qu’affectionnait tant Laura et qui s’agençait si bien avec le style vieillot de la grande maison avait été rayé de la carte, remplacé par un décor et des éléments « bien plus modernes, bien plus chics et bien plus tendance que ces vieilleries démodées », comme se plaisait à décrire les possessions de l’ex-femme de son conjoint lorsqu’elle recevait des gens pour se pavaner.

Helena, quant à elle, se dépêchait de rapatrier tout ce qu’elle pouvait, cachant tous ces objets dans sa chambre, les protégeant aussi férocement qu’un dragon avec son trésor. Sa chambre était d’ailleurs devenue son havre de paix, le seul endroit que la tornade Darlene n’avait pas daigné emporter dans son sillon de peur d’y laisser des morceaux. Elle y montait directement lorsqu’elle revenait de l’école, descendant une fois sur deux pour manger. Moins elle avait de contacts avec son père et sa nouvelle dulcinée, mieux elle se portait. Et lorsqu’elle ne les évitait pas, elle prenait un malin plaisir à les provoquer. Dans ce domaine, tous les coups étaient permis, et c’était encore plus drôle quand il y avait des invités.

Robert avait toujours accordé une très grande importance aux apparences, Helena le savait bien. Il voulait à tout prix montrer au monde que malgré le décès de Laura, ils formaient une petite famille recomposée, mais unie. Sa fille faisait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues, rendant l’atteinte de cet objectif pratiquement impossible. La cigarette et le non-respect des heures pour rentrer étaient d’ailleurs devenus des irritants majeurs pour M. Clark. Helena n’en avait strictement rien à faire, prenant le plus d’heures possible au café et la très fâcheuse habitude de traîner en ville jusqu’à tard le soir, passant même certaines nuits sur le petit canapé dans l’arrière-boutique du café.

Le 23 septembre 1980, un mardi. La journée s’était déroulée comme n’importe quelle autre : école, boulot et vadrouille en plein Londres métropolitain. Bien sûr, elle avait cours le lendemain, mais c’était bien là le dernier de ses soucis. Pour rester saine d’esprit, il valait mieux qu’elle reste en dehors de la maison le plus tard possible, faisant la tournée des boutiques de musique pour claquer son dernier chèque de paie sur les dernières nouveautés ou des découvertes inusités qu’un autre amateur passionné lui avait conseillé entre deux allées.

Big Ben avait sonné les douze coups de minuit depuis un petit moment lorsqu’Helena décida de se diriger vers le Blue’s, décidant qu’elle y dormirait, n’ayant aucune envie de se prendre la tête avec son père. Elle avait tout le nécessaire dans son sac, et elle n’avait qu’à arriver plus tôt à l’Académie pour prendre une douche dans les vestiaires du gymnase. Clope au bec, écouteurs sur les oreilles et mains dans les poches, elle marchait d’un bon pas dans les rues désertes de la ville. Loin du centre animé de Londres, rares étaient les gens qu’elle croisait à cette heure tardive. De plus, le vent était froid et plutôt puissant, annonçant le changement de saison qui s’amorçait dans la capitale anglaise. La pleine lune était déjà bien haute dans le ciel, et un épais brouillard commençait à se lever, comme c’était souvent le cas quand le taux d’humidité augmentait.

Si habituellement Helena était plutôt sereine lors de ses escapades nocturnes, celle-ci était différente. Alors qu’elle descendait les rues, elle se sentait observée. Ce sentiment s’intensifiait à mesure que les minutes passaient, au point où elle ressentit le besoin de glisser ses clés entre ses doigts, prête à les dégainer et à les utiliser comme arme de poing si quelqu’un avait le sombre dessein de s’en prendre à elle. Elle glissa même ses écouteurs dans son cou pour pouvoir mieux prêter attention à son environnement. En fait, elle avait l’impression qu’on la traquait. Les poils sur sa nuque étaient tous bien dressés, et elle était dans un état d’hypervigilance. Le moindre petit mouvement – comme les feuilles qui roulaient à ses pieds – attirait son regard, et le moindre petit bruit la faisait se retourner.

Par précaution, elle emprunta un chemin différent de son itinéraire habituel. Peut-être qu’elle avait fini par attirer l’attention d’un quelconque individu mal intentionné. Cela faisait maintenant quelques mois qu’elle traînait plus souvent dans le coin du café. Brouiller les pistes aiderait peut-être… cette personne ne connaissait peut-être les dédales de rues comme elle. Ce qu’elle ignorait, toutefois, c’est qu’elle était effectivement une proie traquée par un prédateur, et qu’elle marchait tout droit dans la gueule du loup. Littéralement.

Arrivée près d’une ruelle qui se trouvait à être en fait un cul-de-sac, elle entendit un grognement sourd dans l’ombre. Elle n’allait certainement pas demander s’il y avait quelqu’un; c’était une erreur stupide que beaucoup trop de protagonistes de films d’horreur commettait. Elle sortit ses clés, reculant de quelques pas. Il fallait qu’elle déguerpisse. Mais avant même qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, l’ombre sembla s’étendre à toute vitesse, surgissant devant elle pour prendre la forme d’une silhouette gigantesque. Des poils hirsutes, des oreilles pointues, mais surtout deux yeux jaunes perçants qui n’avaient rien d’humains.

Elle aurait prendre ses jambes à son cou, fuir, tout faire pour survivre. Mais elle était tétanisée par la terreur. Elle aurait dû réagir, lui planter ses clés dans la peau. Au lieu de cela, en voyant une énorme patte griffue se lever au-dessus d’elle, elle ferma les yeux très forts et leva les bras pour tenter de se défendre. C’était peine perdue. Quelques lacérations bien placées, et le sang commençait déjà à couler à flots. Une douleur vive au niveau de l’épaule et de la base du coup lui arracha un cri. Au tour de la jugulaire d’encaisser. À peine consciente, juste assez pour sentir que son corps était secoué et complètement déchiqueté, sentant graduellement ses forces l’abandonner, le froid s’emparer de tous ses membres. Elle avait perdu la notion du temps. Combien de minutes, ou de secondes, avaient duré l’assaut?

Quand enfin la bête lâcha prise pour l’envoyer valser contre une benne à ordure, tombant aussi mollement qu’une poupée de chiffon sur le bitume dur et inhospitalier, elle distingua la silhouette se rapprocher malgré sa vue complètement embrouillée. Le loup la renifla, lapant le liquide poisseux qui s’écoulait des plaies béantes et profondes qu’il lui avait infligé. Son souffle chaud contre sa peau transie la fit frissonner, et elle poussa un dernier gémissement, avant qu’il ne plante une dernière fois ses crocs dans son cou. Pour l’achever, sans doute. Elle ferma les yeux, l’obscurité l’avalant tout entière avant même qu’elle n’ait l’occasion de penser à quoi que ce soit.

Ici git Helena Jean Clark, fille de Laura Guillan et de Robert Clark. Dans une mare de sang. Au fond d’une ruelle. Brisée, dévorée, à demi-mâchée. Morte le cœur en peine, le cœur en colère.


⌖ La main déployée ⌖
Poussant un cri d’effroi, Helena se redresse d’un coup. Elle est en sueur, elle tremble comme une feuille. Elle ferme les yeux, mais les rouvre immédiatement quand les deux orbes jaunes qui la hantent et la tourmentent apparaissent derrière ses paupières closes. Elle est sur le sol de l’arrière-boutique, et c’est visiblement à cet endroit même qu’elle s’est assoupie la veille. S’apercevant soudainement que le goût ferreux caractéristique du sang envahit toute sa cavité buccale, elle est prise d’une violente nausée et bondit sur ses pieds, à quelques secondes près de ne pas arriver à temps devant la poubelle pour vomir. Sachant très bien qu’elle va regretter immédiatement son élan de curiosité, elle jette tout de même un coup d’œil à ce qu’elle vient de restituer. Principalement une bouillie aux chaudes teintes de rose et de rouge, dans laquelle baignent quelques plumes.

Une main devant la bouche, Helena se dépêche de chasser un autre haut-le-cœur et de nouer le sac-poubelle, allant le jeter dans la benne dehors avant de passer dans la petite salle de bain des employés. L’image que lui renvoie le miroir rectangulaire posé au-dessus du lavabo n’a rien d’éblouissante : teint pâle, traits tirés, yeux creusés par la fatigue… et des traces de sang séché, surtout autour de la bouche. Elle a bien dû se taper trois ou quatre pigeons comme encas au cours de la nuit – ça expliquerait au moins les plumes. Tant qu’elle n’a pas… elle n’aurait pas…?

Ni une, ni deux, l’adolescente se nettoie frénétiquement la figure, grattant le sang crouté avec ses ongles, pour ensuite se précipiter jusqu’à la porte du café. Comme prévu, une pile fraîche de journaux a été déposé juste devant. Comme elle se penche pour s’en emparer, une autre paire de mains entre dans son champ de vision. Elle lève alors les yeux, tombant nez à nez avec sa patronne.

« Tiens, salut Phoebe! », dit-elle en serrant immédiatement sa veste noire de deux tailles trop grande pour la refermer, au cas où le t-shirt qu’elle portait en-dessous ne soit souillé. Elle n’avait pas eu le temps de vérifier, après tout. « T’es matinale aujourd’hui, dis donc! »

« Pas particulièrement… il est presque 7 heures, tu sais », rétorque la propriétaire en soulevant la pile de journaux, passant devant son employée, cette dernière se décalant un peu sur le côté pour la laisser entrer à l’intérieur. « Tu as une mine épouvantable. Tu devrais rentrer chez toi, avoir un vrai bon sommeil réparateur. Ça fait quoi, toute une semaine que tu dors ici? Ça ne me dérange pas, mais pas si ça te ruine la santé… »

« Crois-moi, je dors mieux ici que chez moi… »

Passant derrière le comptoir pour aller chercher un petit couteau pour couper la corde qui retenait la pile de journaux, elle s’applique à éviter le regard de Phoebe, le sentant lui brûler la peau tant il est intense.

« Helena, je peux te poser une question? », finit-elle par lâcher au bout d’un moment passé à observer la jeune femme parcourir frénétiquement le journal.

« Hm? », se contente de répondre la principale intéressée, les pupilles verdâtres zigzaguant le long des colonnes de texte à la recherche de mots précis.

« Tu me le dirais si ça n’allait pas, n’est-ce pas? »

Son ton est sérieux et inquiet, Helena le remarque bien. Elle peut même entendre son cœur s’emballer d’anticipation et de nervosité. La brunette se tourne vers elle, hochant lentement la tête.

« Je vais bien, Pheebs. Vraiment. »

Mensonge. Un autre. Mais dernièrement, ils sont tellement nombreux qu’il ne s’agit finalement que d’une goutte d’eau dans l’océan de mythomanie qu’était devenue sa vie.

« Je veux dire, après ce qui t’es arrivé… ce serait norm— »

« PUISQUE JE TE DIS QUE JE VAIS BIEN! »

Phoebe sursaute, et elle aussi. Elle n’avait pas voulu crier, ni se tendre comme elle venait de le faire, mâchoire et poings serrés. Helena souffle un coup et se détend, préférant reporter son attention sur le journal.

« Pardon… Je vais bien. Je t’assure. »

La patronne hoche lentement la tête et n’insiste pas. L’adolescente sait qu’elle ne l’a certainement pas dupé. Réagir de la sorte n’avait rien de convaincant et prouvait bien le contraire. Elle en est bien consciente. Surtout quand, au même moment, ses yeux se posent sur les faits divers. D’autres corps lacérés ont été retrouvés en ville. Comme elle. Mais eux ne s’étaient pas réveillés. Eux ne connaîtraient jamais la douleur de la première pleine lune, l’incertitude de la deuxième, et tous les changements qui s’opèrent au rythme des phases lunaires. Ils ne se demanderaient pas tous les jours pourquoi ils n’étaient pas morts comme prévu.

Et par-dessus tout, ils ne se sentiraient pas pourchassés. Chaque fois qu’elle mettait le nez dehors, elles les savaient plus près. Ils se rapprochaient sans cesse. Et elle avait la nette impression qu’ils l’appelaient. Qu’il l’appelait. Tous ses instincts lui disaient de continuer de fuir, mais également de trouver des alliés et de ne pas rester seule. Elle s’était toujours débrouillée seule. Et si elle avait bien compris qu’une bête s’était réveillée en elle, elle était à court de ressources. Elle devait l’admettre : elle avait besoin d’aide. Et pour la trouver, elle allait devoir chercher.

Pour continuer de le tenir à l’écart. Pour éviter d’être l’auteure d’un des faits divers et de vomir autre chose que des plumes. Pour apprivoiser la bête. Pour apprivoiser la lune.


Maraudeurs ERA



Dernière édition par Helena Clark le Dim 31 Déc - 6:07, édité 12 fois
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Lyra Fawley
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptySam 23 Déc - 8:43

Je connaissais pas l'avatar mais j'adore. :45:
Re par ici et Bon courage pour ta fiche. :fan:
Au plaisir de papoter liens. Helena Clark ⌖ On My Own 1028547219
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Castiel Baker
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptySam 23 Déc - 10:25

Ahhh je l'aime déjà tant Helena Clark ⌖ On My Own 642431832

Hâte de lire son histoire complète ! :fan2:
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Rémi Dawson
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptySam 23 Déc - 17:00

Rebienvenue avec ce personnage intéressant :trognon:

Amuse toi bien et au plaisir de se croiser :mimi:
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Cole R. Abbot
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptySam 23 Déc - 23:49

Je suis ravie de pouvoir en découvrir un peu plus sur ce personnage que ce que tu m'en avais déjà dit ! :45:
Re-bienvenue à toi ! Helena Clark ⌖ On My Own 1028547219 J'ai hâte de lire l'histoire de ce perso' qui promet et de mettre nos liens en œuvre, ce sera très drôle. :ha:
Bonne chance pour la suite ! Helena Clark ⌖ On My Own 1028547219
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Orphea Sinclair
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptyLun 25 Déc - 17:43

La voilà, la fameuse ! :32:
J'espère que tu t'amuseras bien avec ta louve et que Castiel sera pas trop exécrable. :stache:
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Sirius O. Black
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptyVen 29 Déc - 15:58

ELLE EST LA LA BESTIOLE :red::red::red::red:
rebienvenue avec cette beauté fatale Helena Clark ⌖ On My Own 642431832
je l'aime d'amour déjà :ha:
c'un excellent choix d'avatar que t'as eu là :stache:
:elec:
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptyDim 31 Déc - 6:17

@Lyra Fawley Merci! :10: Bien sûr qu'on va se trouver des liens! Helena Clark ⌖ On My Own 1028547219

@Castiel Baker Hehehe :he: J'ai fait du bon travail alors! :ha:

@Rémi Dawson Merci! Helena Clark ⌖ On My Own 1028547219 Avec grand plaisir, il faudra discuter! :by:

@Cole R. Abbot J'espère que la lecture sera bonne! :ha: J'ai si hâte de jouer les louloups avec toi! :zad:

@Orphea Sinclair La seule et l'unique! :fire: T'inquiète, s'il est trop intenable, je le ligote et je le... jette aux loups! :ha:

@Sirius O. Black Je suis prête à ce que tu m'aimes de différentes façons, certaines plus saines que d'autres, on va pas se mentir! :32: Hâte de te faire damner un peu plus!
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Elysium Holloway
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptyMar 2 Jan - 15:54

Woaaaah cette fiche :45:
J'aime tellement Helena, son histoire, ta plume, il nous faudra absolument un lien avec une de mes dames :10:
Re-bienvenue à la maison avec cette incroyable louve Helena Clark ⌖ On My Own 1777200668
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Helena Clark
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptyMar 2 Jan - 16:54

@Elysium Holloway Oh, merci je suis heureuse qu'elle plaise! :10: Avec une ou avec plusieurs de tes dames, ce sera avec grand bonheur! Helena Clark ⌖ On My Own 1028547219


Dernière édition par Helena Clark le Mar 2 Jan - 21:35, édité 1 fois
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Sirius O. Black
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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own EmptyMar 2 Jan - 21:23

Validation
entrez dans le jeu


My god Helena Clark ⌖ On My Own 642431832
cette fiche, ce personnage, cette histoire - elle est si CUTIE :red::red::red:
je l'aime d'amour :love:
Hâte de la voir débarquer dans le monde magique puis qu'elle trouve sa meute :red::love:

FÉLICITATION ! Tu es à présent validé.e ! Tu peux intégrer le jeu et te faire connaitre des autres personnages. Dans un premier temps, tu peux aller vérifier que tu as bien été recensé dans les différents bottins du forum : avatar - métiers - Poudlard - compétences magiques - famille de sangs purs
Une fois cela fait, tu peux partir à la découverte des autres personnages et aller présenter le tiens en postant ton Year Book . Et si jamais tu as déjà des idées de liens et de rp tu peux aller faire une élaboration de liens et/ou une recherche de rp !
Enfin, n'hésite pas à te rendre sur la chatbox et dans le flood pour jouer avec les autres membres !


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MessageSujet: Re: Helena Clark ⌖ On My Own   Helena Clark ⌖ On My Own Empty

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DU 1er NOVEMBRE 1980 AU 31 DECEMBRE 1980
L'équilibre de la magie est en péril. Lors de la Fête de Samain, le 31 Octobre 1980, des évènements étranges sont survenus un peu partout dans le monde magique : des sortilèges ont détruit la Place Divine, le sortilège protégeant le Chemin de Traverse a disparu, laissant les moldus entrer dans le monde magique et un dragon a attaqué Pré-au-Lard.

Pour essayer de comprendre ces évènements, le Ministère de la magie offre la Bourse Greengrass aux sorciers scientifiques désireux de trouver une réponse à ces évènements.

A Poudlard, les élèves ont eut à faire face au premier examen de mi-trimestre : une attaque de créatures, dans le coeur du village de Waterford.

Les élèves méritants ont été récompensés et les redoublants doivent à présent travailler deux fois plus pour rattraper leurs retards.