Nessie | "Il était un pauvre serpent qui collectionnait toutes ses peaux. C'était l'homme."

Je l’ai fait pour toi « Pourquoi elle m’aime pas, maman ? », le regard triste mais étonnement sec, relevé en direction de son père à la recherche d’un soutien, tandis que sa glace bien entamée continue de fondre dans sa main. Elle est jeune, la brunette mais elle est loin d’être stupide. Elle voit bien que sa mère n’a pas le même comportement avec elle qu’avec son frère et sa sœur. Cela depuis qu’elle est née. Et si elle n’en veut à personne, elle essaye de comprendre… est-ce qu’elle a fait quelque chose de mal ? Est-ce qu’elle peut faire en sorte de se rattraper ?
C’est ce qu’elle a essayé, une fois de plus, avec ce bouquet de fleurs qu’elle a confectionné de ses propres mains. Elle y a mis de l’amour – beaucoup – en espérant arracher un simple sourire de la part de sa mère, rien de plus. Au moment de l’offrir, elle n’a pas eu le droit à un seul mot, ni à un geste. Ceridwen s’est contentée de tourner la tête, de prendre les fleurs et de retourner vaquer à ses occupations. Aucune larme sur les joues de Nessie. Seulement la sensation amer d’un nouvel échec. Une fois de plus, elle n’est pas à la hauteur… sa mine s’assombrit et doucement, des bras chaleureux viennent l’étreindre pour la réconforter de leur tendresse. Ce sont ceux de son père.

« Tu as un nom à lui donner ? », demande Cerberus tandis qu’il tient sa fille à peine née dans ses bras. « Nessie. », c’est le seul mot qu’elle daignera dire concernant sa benjamine. Un prénom qui n’est pas sans signification pour l’écossaise qu’elle est. A partir de là, elle refuse de l’avoir dans ses bras ou d’afficher autre chose qu’un visage renfermé devant elle. Une souffrance que Ceridwen ressent et qu’elle fait également endurer à sa fille qui tente pourtant de faire au mieux, sans que cela ne soit apparemment suffisant. La gamine ne se plaint pourtant pas : au moins grandit-elle avec l’amour de son père, de son frère et de sa sœur.

Dites à mes amis que je m’en vais « Alors c’est vrai Nessie, tu vas partir ? », la question est posée du bout des lèvres, presque comme une supplique. Comme un dernier espoir d’entendre une réponse négative de la part de son amie. « Oui, c’est le grand départ dans quelques jours. Le temps de rassembler les affaires, de se préparer et après, direction le Royaume-Uni ! », elle se force à ne pas être chamboulée en apparence, Nessie, elle fait son possible pour voir les bons côtés. Mais au fond, elle a bien conscience que sa vie va changer du tout au tout et qu’il va falloir qu’elle prenne sur elle pour s’adapter à son futur nouvel environnement. D’autant qu’elle va débarquer dans une autre école en plein milieu de troisième année. « T’as l’air de plutôt bien le prendre.
— Tu rigoles ? J’suis morte de trouille ! Mais en même temps, j’ai entendu tellement de choses fascinantes sur Poudlard. J’essaye de me concentrer sur mon excitation de la découverte plutôt que sur tout ce que ces changements impliquent déjà., voir le positif, c’est un de ses mantras et quelque chose qu’elle se force à faire depuis toujours.
— Quand tu seras là-bas… tu penseras toujours à nous ?
— Bien sûr !, s’exclame Nessie tandis que ses lèvres s’étirent jusqu’à ses oreilles en un grand sourire. »

Bienvenue à Poudlard Heureusement, elle peut compter sur sa capacité d’adaptation pour s’acclimater à cette nouvelle culture européenne. Des différences, il y en a et Nessie les remarque rapidement, dès l’achat de fournitures pour l’école, en réalité. Par exemple, il est question de s’équiper d’une baguette pour exercer la magie – un artifice dont elle n’a jamais eu l’utilité à Uagadou puisqu’ils y pratiquent et y apprennent la magie sans baguette.
Officiellement élève à Poudlard, elle se trouve répartie chez les Serpentards. Une maison dont les membres ont plutôt la réputation d’être pro-sang-pur. Tout ça, Nessis s’en fiche. Elle ne pense pas que les sang-purs soient nécessairement plus forts et plus naturellement méritants que les autres. Néanmoins, elle joue le jeu, faisant de ces puristes ses « amis ». Nessie les suit, reste généralement en retrait quand ils maltraitent certains élèves et participe le moins possible à ça – en plus d’agir… différemment. Comme cette fois, face à un Serdaigle né-moldu que ses prétendus amis ont traité de sang-de-bourbe, se moquant ouvertement de lui et allant jusqu’à l’humilier et le frapper. Lorsqu’ils s’en vont, laissant le pauvre élève à terre, Nessie les suit… pour revenir sur ses pas quelques minutes plus tard, après s’être assurée que personne ne l’avait suivie jusqu’ici. « J’suis désolée, ils sont stupides. », laisse Nessie en aidant le garçon à se relever tandis qu’un air d’incompréhension s’affiche sur son visage. « T’étais avec eux, non ? Pourquoi tu m’aides ? », la question est légitime tout comme le ton méfiant employé mais Nessie ne s’en formalise pas. Elle a conscience que la réaction du Bleu et Bronze est totalement logique face à son comportement. « Je suis avec eux par nécessité mais j’approuve pas leurs méthodes, ils vont beaucoup trop loin. Tu veux que je t’aide pour aller à l’infirmerie ? », la réponse franche et assumée perturbe légèrement le garçon qui met un peu de temps avant de répondre. « Je veux bien… merci ?
— Pas de problème., laisse la Serpentard en passant le bras du Serdaigle par-dessus ses épaules pour l’aider à marcher. »

Vers l’avenir Être à Poudlard est beaucoup plus compliqué qu’elle ne l’imaginait. D’abord, il y a eu ce Tournoi des Sorciers en janvier 1979. Si elle n’y participe pas, Nessie est tout de même spectatrice et, malheureusement pour elle, témoin des tragédies qui naissent ce jour-là. Elle voit nombre de ses camarades périr des mains des Mangemorts et se sait chanceuse d’être encore en vie. Quelques mois plus tard, à la saison estivale, elle s’envole pour l’Amérique afin de satisfaire une tradition familiale ancestrale : celle d’abattre un alligator – emblème des Shacklebolt – sans baguette. S’il n’y a aucun temps limite pour réussir ce rituel, Nessie s’impose d’y parvenir durant les deux mois d’été afin d’être prête pour la nouvelle rentrée à Poudlard en septembre. Elle passe donc ses vacances dans le Bayou et au prix de moults efforts et péripéties, elle atteint son objectif et revient victorieuse d’un combat contre l’un de ces reptiles. De nouveau à Poudlard, elle garde les mêmes habitudes. L’année de la rentrée de septembre 1979 se déroule plutôt bien. Depuis qu’elle est là, elle doit aussi composer avec le fait que son père soit un membre du Conseil des Purs. Ce qui est loin d’être évident puisque son nom y est désormais associé et que cela peut lui valoir des regards aussi admirateurs qu’accusateurs lorsqu’elle se promène dans les couloirs de l’école. Au moins sait-elle que puisque son père est un conseiller, il va sûrement faire en sorte que Poudlard ne vrille pas trop. Il y a également ces tensions avec sa mère, qui la blessent bien plus qu’elle ne veut l’admettre. Les deux femmes n’arrivent que très peu à se parler sans que le ton monte et ce, pour des raisons souvent aussi diverses que stupides. Des discussions acerbes qui résultent d’une incompréhension mutuelle due à toutes ces années mère et fille n’ont pas pris le temps d’apprendre à se connaître et encore moins à communiquer. La Shacklebolt aimerait que ça change – elle a besoin de sa mère, besoin qu’elle la comprenne même si elle est bien trop fière pour l’admettre à haute voix. Elle préfère parler de son désir de devenir langue-de-plomb et d’étudier en ce sens. Et en cette rentrée de septembre 1980, c’est toujours dans cette optique que se trouve Nessie Shacklebolt. C’est sa dernière année et il est hors de question que des tracas de ce genre viennent contrarier l’obtention de ses ASPICs. Elle fera tout pour.