Morphine & Veaudelune - Cal & Lolan

Le service touche à sa fin quand on t'appelle pour une urgence, apparemment quelqu'un veut te voir et refuse expressément de rejoindre l'étage inférieur, celui des êtres humains. Tu es d'abord surpris avant de comprendre car ce n'est pas la première fois qu'elle te fait le coup. Et même si tu lui répètes que tu n'es pas ce genre de médicomage, que tu ne l'es plus du moins... C'est comme hurler dans le cul d'un dragon, ça ne sert à rien. Tu l'aimes Cal mais parfois, elle te ferait tourner en bourrique. Alors tu prends ton nécessaire pour la soigner car lorsqu'elle vient ici ce n'est pas pour t'apporter des bonnes nouvelles, mais plutôt parce qu'elle a la gueule en biais et le sourire en coin de celle qui a encore fait une énorme bêtise et qui va se prendre une soufflante. Tu n'es jamais sévère avec elle et son frère pourrait râler à cause de ça, si il ne vous aimait pas autant. D'toute façon qu'il râle ou pas, tu t'en moques pour le coup. T'es incapable d'être ce genre de pote qui ramène toujours sa fraise pour rien, tu veux être celui sur lequel on peut compter même si pour ça, tu dois recoudre ta meilleure amie et la désinfecter alors que maintenant c'est des créatures à 4 pattes dont tu t'occupes plutôt. Elle te dirait que, de toute façon, elle n'a confiance qu'en toi n'est-ce pas ?

Sourire en coin, tu rejoins la salle où t'attend une Cal qui doit être dans un mauvais état et en pleine souffrance pour oser venir ici ce soir, alors qu'il est tard et que t'es à dix minutes de finir ton boulot. Tu ouvres la porte de la salle de consultation des animaux fantastiques normalement, non sans pousser un soupir. « Bordel Cal, t'es pas un Veaudelune. Combien de fois j'vais devoir le dire ? » Que tu attaques non sans rire dans ta barbe. « Et t'es même pas venue avec un beignet au sucre et du café. Merlin, t'abuses. J'devrais te laisser t'vider de ton sang et claquer d'une infection du pouce. Bon, t'as quoi cette fois-ci ? » Et tu approches tout en ouvrant ta trousse, celle que tu gardes justement pour elle car tu sais mieux que personne qu'elle ne se fera jamais voir par aucun autre médecin que toi. Et que tu sois vétérimage maintenant n'y change rien, de toute façon. « T'as une sale gueule, depuis combien de temps t'as pas dormi ? » Belle entrée en matière.
 

T'es pas certaine de comment tout cela s'est passé. Au début ce devait être une simple visite au Zoomagic - un moment de rencontre avec des mécènes pour pouvoir avoir de l'argent et permettre de financer les soins pour les créatures. T'es pas sûre de la manière dont tout est parti à l'envers. Sans doute parce qu'il se trouvait une chose dans les cocktails qui t'a fait oublier d'être prudente ou de comprendre tout ce qu'il se jouait autour de toi.
T'as été imprudente - en ce moment ca a tendance à t'arriver souvent, parce que tu passes plus de temps à chercher comment t'amuser que d'être sérieuse même si c'est un moment que tu passes pour le boulot. Tu écris des articles qui se font pas retenir par la Gazette, c'est pas pour autant que t'as été mise dehors. Pas encore - du moins - mais t'es passée sur des évènements qui t'intéressent pas tant que cela, comme cette soirée mondaine autour de la magicozoologie. T'y comprends pas grand chose - sauf que ca parle de dragon, t'es pas la plus douée pour t'occuper des autres créatures. T'as eu une chouette à Poudlard, qui un jour est partie pour jamais plus te revenir.

Puis soudainement, il fait jour, t'es à moitié cassée de partout, tu marches dans la campagne et t'es entourée de trois personnes que tu reconnais pas. La tête qui frappe, la gueule en biais, et un rire dans la gorge qui meurt parce que tu reprends connaissance - petit à petit - et conscience que tu sais pas où tu es. Ou ce qu'il s'est passé. J'dois partir. Tu avises les autres, dont une sorcière qui t'arrête pour te montrer ton avant-bras gauche devenue rouge. Tu dois faire soigner ça. Tu y réfléchis une seconde, avant d'hocher la tête et de transplaner pour rejoindre le Londres sorcier. T'es pas loin de Sainte-Mangouste, comme c'est là que tu dois te rendre. Entrant dans le bâtiment, t'es arrêtée rapidement par une médicomage décidée à te soigner : Y a qu'une personne qui peut toucher ce corps magnifique, et c'est pas vous. Tu te fais plus menaçante, tu pourrais même faire cramer l'endroit s'ils te refusent le droit de rejoindre Lolan.
Qu'importe qu'ils t'expliquent qu'il est pas ce genre de médicomage. Tu réponds en claquant la langue, avant de te faire accompagner dans ton bureau.

Quand il entre, tu souris, le voyant profondément agacé. Pour pas changer. Bordel Cal, t'es pas un Veaudelune. Combien de fois j'vais devoir le dire ? Une fois de plus. Puis tu sais que si j'étais un Veaudelune, je serai assurément le plus beau de tous. Ca sonne familier dans ta tête - te demandant si justement un Veaudelune serait pas impliqué dans cette histoire étrange. Et t'es même pas venue avec un beignet au sucre et du café. Merlin, t'abuses. J'devrais te laisser t'vider de ton sang et claquer d'une infection du pouce. Bon, t'as quoi cette fois-ci ? J'me suis faite attaquée par un Veaudelune qui a mangé ton beignet et bu ton café. J'ai rien pu faire. Tu racontes avec un air parfaitement sérieux.
Que tu tiens pas longtemps, lui souriant de toute tes dents - J'sais pas. En vrai j'ai un trou. Et pas qu'un. Ca te fait rire. T'as une sale gueule, depuis combien de temps t'as pas dormi ? Tu réfléchis un moment à la question ouvrant la bouche pour la refermer et secouant la tête l'air de dire je sais pas. Parce que c'est la vérité. T'as été bannie depuis presque une semaine et t'as pas vraiment pris le temps de dormir depuis - faut dire que t'as mieux à faire depuis. Je dormirais plus tard. On doit prendre un beignet et un café avant. T'as fini ta journée bientôt ?
 

T'as besoin de râler après elle, c'est dans ta nature et si tu ne râles pas alors t'es pas bien tu t'en es rendu compte depuis que t'es passé par Poudlard et que râler après tes amis semblait te réveiller chaque matin. Et si tu râles c'est aussi pour ne pas leur dire comme tu t'inquiètes pour eux et comme tu les adores ces sorciers qui, maintenant, font intégralement parti de ta vie. Tu ne peux plus imaginer ton quotidien sans eux, ce dernier serait vide et froid comme une cellule d'Azkaban et t'es pas prêt de vouloir essayer une telle chose. Puis avec le lien de Dictamancie, t'es certain de perdre la raison si tu venais à couper tout lien avec eux comme ça du jour au lendemain. Pourtant tu as beau les adorer ça ne t'empêche pas de leur râler après, surtout quand Cal revient à St Mangouste avec la gueule en biais et le sourire sur les lèvres de celle qui a fait une énorme connerie mais qui ne trouve pas de raison de culpabiliser. Quand même, elle vient te voir tous les dix jours avec une nouvelle plaie que tu t'empresses de soigner alors que Merlin, t'es plus médicomage et même si tu l'étais, t'es pas spécialisé dans les sutures sur les humains. Heureusement tu as fini par t'y faire quand à force de recevoir tes potes après des virées et des bagarres, il faut bien pouvoir leur refermer leur belle gueule sans laisser aucune cicatrice sinon c'est toi qui finirais avec la tête au carré.

Alors comme toujours c'est un de tes collègues qui vient te voir et qui te ramène une Cal à moitié en vrac avec une sale plaie sur le bras. Et le sourire aux lèvres, pour ne rien manquer. Tu remercies l'autre vétérimage en question puis tu te tournes vers ta pote en te demandant, une seconde, tu tu ne devrais pas lui refuser ce soin mais t'es bien trop doux et généreux en réalité pour la laisser avec cette sale plaie plus de dix minutes. Tu l'aimes trop en plus de ça même si tu préfères crever que le lui avouer, ensuite elle en profiterait au moindre mal de tête, faut pas déconner. « Tous les Veaudelunes se ressemblent et ils sont tous magnifiques. » Que tu lui dis en refusant d'avouer que oui elle serait la plus belle avec des grands yeux bleus et une bouille magnifique. Déjà elle vient te voir amochée, tu vas pas en plus lui faire des compliments si ? Faut pas abuser. L'explication t'arrache un regard en biais mais en croisant le sien, tu comprends qu'elle se paye ta tête. « Un Veaudelune t'ferait jamais ça. Un dragon ou un hippogriffe par contre... T'as été dans une réserve ou au zoomagique ? » Parce que si t'es pas capable pour le moment de dire ce qui l'a attaquée, tu vois bien que la plaie est nette comme un coup de griffe, de croc ou de pique. En bref quelque chose de gros et de dangereux mais qui n'a pas cherché à la tuer alors que clairement, il aurait pu si il l'avait voulu. Apparemment il n'y avait pas de raison à ça, tu dois avouer que t'es content de la voir entière. Elle t'aurait manquée cette sale troll.

« Un trou, ouais... J'vais dire ça à ton jumeau, on verra si il va bien l'prendre. » Que tu dis en terminant de réparer la plaie avant de rajouter une potion désinfectante sur les points que tu viens de lui faire, pour limiter les risques infectieux. Et aussi pour l'empêcher de développer tu ne sais quoi, avec les créatures magiques et non magiques il faut toujours être prudent, c'est l'une des premières règles qu'il faut savoir. Une fois prêt, tu glisses sur la plaie refermée un petit bandage épais mais pas serré pour éviter que la poussière se dépose dessus et surtout, pour l'empêcher de toucher et de gratter. Il y a rien de pire quand quelque chose vient d'être fait, que quelqu'un qui va toucher et tout dégueulasser. « Va pour un café et un beignet mais après, tu rentres à la maison avec moi pour te reposer. J'veux garder un œil sur toi. » Tu lèves un doigt inquisiteur devant elle. « Et tu négocies pas ou j'te tape sur le bras ! » Là par contre t'es parfaitement sérieux. La laisser se promener dans cet état de fatigue et tu ne sais quoi d'autre qui coule dans ses veines, serait plus que dangereux. « Alors quoi de nouveau ? T'as eu une grosse soirée ? » Que tu demandes avant de ranger ton matériel et ta salle de consultation d'un coup de baguette puis, tu ôtes ta blouse. Nouvelle utilisation de la magie afin de lancer le nettoyage et la désinfection de ce lieu afin qu'il soit utilisable dès que tu reviendras, demain soir. « Tu veux parler de ton besoin d'te mettre à l'envers ou on fait comme si j'avais rien vu ? » Pas le temps de niaiser, autant tout se dire directement.
 

Tous les Veaudelunes se ressemblent et ils sont tous magnifiques. T'es perplexe - convaincue qu'aucun animal ne ressemble à un autre animal. Qu'ils sont tous différents et que certains sont plus beaux que d'autres. Mais une voix dans ta tête t'assure que tu peux pas discuter la beauté d'un animal fantastique avec Lolan. Lolan les aime tous, les trouvant tous fantastiques et beaux - et ça c'est un truc que tu trouves super mignon chez lui d'habitude. Sauf quand il sous-entend que tu serais pas un Veaudelune plus beau que les autres alors que c'est faux. Tu serais un Veaudelune parfait, vraiment, avec le charme et la couleur de la perfection. Un Veaudelune t'ferait jamais ça. Un dragon ou un hippogriffe par contre... T'as été dans une réserve ou au zoomagique ? Aucun dragon me ferait ça. Les dragons m'aiment. Assures-tu, alors que tu sais - là aussi - que c'est faux. Les dragons sont des créatures vicieuses et cruelles, restant toujours sauvages et indomptables. Qu'importe ce que les sorciers pouvaient bien croire. J'ai peut être été au zoomagic. Dis-tu finalement, parce que tu peux rien cacher au Doc.
Il est le Doc après tout, puis il est capable de te tuer avec ses savoirs en sortilèges et en onguent. Il pourrait t'empoisonner jusqu'à ce que tu meurs. Alors tu te tais, tu le laisses faire, et quand il te soigne même si ça pique tu bouge pas.

Tu veux qu'il soit content quand même - même si t'es un carnage à toi toute seule. Va pour un café et un beignet mais après, tu rentres à la maison avec moi pour te reposer. J'veux garder un œil sur toi. Tu opines comme une enfant - tu peux pas lui refuser cela. Si tu restes avec moi d'accord. Parce que tu réalises que tu vis mal la solitude. T'es pas seule souvent - majoritairement parce que tu trouves toutes les occasions de ne pas l'être. Mais te retrouver dans l'appartement de ton jumeau quand il travaille ou se trouve ailleurs durant plusieurs jours d'affilé, ça te convient pas. T'as été habituée à être sur l'île où il y a toujours du mouvement, ou à Londres où tu dors plus souvent chez les autres (avec eux) que seule. Et tu négocies pas ou j'te tape sur le bras ! Non ! Promis je négocie pas ! Tu grognes, protégeant ton bras comme tu peux. Parce que tu sais qu'il est sérieux - il est capable de tout le fourbe.

Vous sortez alors, et tu fais mine de pouvoir marcher droitement. Que t'as pas encore de l'alcool qui t'échauffe les veines. Alors quoi de nouveau ? T'as eu une grosse soirée ? Soirée, nuit, ouais. Carrément - y avait une soirée caritative pour le Zoomagic. C'était important que j'y aille pour écrire un article du comprend. Explique-tu, bien que tu caches qu'à un moment donné tout est devenu flou dans ton esprit. Tu vois pas raison à le lui avouer - ou à te l'avouer à toi-même. Tu veux parler de ton besoin d'te mettre à l'envers ou on fait comme si j'avais rien vu ? Tu restes un moment à marcher, attendant d'être hors de Ste. Mangouste pour lui répondre finalement. C'est pas que j'ai envie de me mettre à l'envers; J'veux dire - si, en fait j'aime ça. C'est amusant. Et c'est amusant de s'amuser, tu sais. Mais sous son regard c'est comme un électrochoc, soudainement ton esprit revient et tu te trouves figée devant lui.
Il a cet effet-là sur toi Lolan, de te faire redevenir adulte en un regard. Je sais pas quoi faire d'autres. En vrai - j'veux dire, j'avais l'habitude d'aller m'occuper des dragons quand je travaillais pas. Mais je peux plus le faire maintenant alors... alors je sors. Partout. Et je bois. Beaucoup. J'suis désolée Lolan.

 

Regard en biais alors qu'un sourire naît sur tes lèvres, te demandant si elle va te prendre pour un botruc encore longtemps car clairement, ce genre de blessure est du genre à se retrouver sur les bras des magizoologiste ou vétérimage mais pas des journalistes à la recherche d'un super sujet à poser sur leur papier qui sera bientôt publié. Mais Cal ne sait pas te cacher quoi que ce soit trop longtemps et c'est bien vite qu'elle te révèle la vérité à savoir une excursion au zoomagic, ce qui explique un peu les marques sur son bras et surtout celle-ci qui est plus laide que les autres, témoignages muet d'une rencontre qui n'avait rien d'agréable. Donc elle aurait pu s'faire bouffer, ça ne change pas de d'habitude n'est-ce pas ? Tu finis par t'y faire et t'es pas surpris de découvrir que tes amis frôlent la mort à peu prés toutes les semaines. C'est simple, si vous ne manquez pas d'vous faire dévorer alors il semble que la semaine a été mauvaise. C'est juste épuisant à la longue parce que tu passes trop souvent de temps à t'inquiéter pour eux même si on essaye de te répéter que tout va bien et qu'ils vont s'en sortir. C'est le cas, à chaque fois ils ont au pire un bras entaillé ce qui n'est pas peu cher payé quand tu vois toutes les bagarres où Roan' et Aramis participent à chaque fois qu'ils sortent tous les deux. D'ailleurs c'est trop fatiguant pour toi et tu te contentes bien souvent de tes plateaux repas aux côtés de Ragnarok, c'est bien plus sécurité qu'une pinte avec tes potes.

« Et t'as voulu gratouiller un hippogriffe ? » Que tu demandes en sortant quelques ustensiles pour recoudre ton ami, non sans mélanger plusieurs potions pour préparer une mixture qui endormira l'endroit concerné et pas tout le corps de Cal, tu sais comme elle n'aime pas perdre le contrôle quand tu t'occupes de sa peau parfaite et de son apparence splendide. Alors une fois que la mixture a la couleur rouge caractéristique, tu la coules sur son bras pour endormir la peau sensible afin de ne causer aucun mal à ton amie. « J'serais toujours avec toi. » Aveux que tu fais d'une petite voix tout en te penchant sur le bras que tu replaces devant toi avec un regard sévère, pour lui signaler que si elle bouge encore alors tu la mordras. Et qu'elle déconne pas, tu en es parfaitement capable, elle le sait mieux que tout le monde. Puis tu ensorcelles le matériel stérile et tu t'affaires sur la plaie de son bras maintenant propre afin de refermer la peau. Avec un peu de magie et quelques baumes ça devrait disparaître d'ici une semaine. C'est l'avantage d'être des sorciers, tout va plus vite dans votre monde. Une fois parfaitement soignée alors tu prends tes affaires et tu traces loin de ton boulot parce que t'es certain que si ils te voient encore ici alors ils vont te harponner pour te demander autre chose et t'as vraiment pas envie de passer une heure de plus, même si tu adores ton boulot. Ca fait déjà une journée entière que tu y es.

Voyant ton amie qui marche à tes côtés tu lèves un sourcil amusé. « T'es encore bourrée de la veille. T'as avalée combien de verre ? » Trop si tu juges par sa démarche à peu prés droite mais tu devines qu'elle commence largement à décuver et heureusement, au moins elle ne risquera pas d'te gerber partout dans ton appartement propre. « Oui puis tu devais goûter les alcools mh ? La soirée était bien quand même ? » Même si tu taquines alors tu es content de la voir ici avec toi, car t'aimes être là pour tes amis et savoir qu'ils viennent toujours te voir toi en premier quand ils ont une tuile alors c'est carrément gratifiant. Ils sont confiance tout autant que tu mourrais pour chacun d'eux sans hésiter. Mais t'es pas dupe et voir ton amie qui s'met souvent à l'envers ne te fait pas plaisir, moins encore alors que vous êtes trop tous liés et que tu vis ses soirées comme un besoin de s'oublier avec les pires cocktails d'ce monde magique fantastique. « Hé, j'te juge pas tu sais. » Que tu dis en passant un bras autour de ses épaules en entendant ses excuses que tu ne veux pas. « J'suis pas ton daron, j'veux juste pas que tu te mettes en danger c'est ok ? Si t'as besoin de vivre et de t'amuser... J'comprends. Mais si tu as aussi besoin de parler alors j'veux que tu saches que je suis là. Avec mes remarques et ma pingrerie légendaire. » Et tu colles un baiser sur sa tête blonde et parfaitement ronde. « Bon on s'fait péter le beignet et le café ? J'ai besoin de sucre et toi, t'as besoin de décuver. Et de manger, t'as faim ? T'as avalé de la nourriture hier mh ? »
 

Et t'as voulu gratouiller un hippogriffe ? Tu aurais voulu répondre, sincèrement. Pouvoir dire en détail ce que tu avais vécu la veille et la raison de ton état actuel. Mais la vérité c'est que tu en étais incapable. Alors tu te contentes d'offrir une mine boudeuse à ton ami puis de faire en sorte de ne pas trop bouger quand il se met à te soigner. Parce que évidemment il te soigne - il peut pas te le refuser parce qu'il t'aime beaucoup trop pour te laisser souffrir. T'es encore bourrée de la veille. T'as avalée combien de verre ? J'ai juste avaler ce qu'il y avait dedans, j'ai laissé les verres. T'avises en te sentant extrêmement intelligente de lui répondre une énormité pareil; mais la vérité, une fois encore, c'est qu'à un moment donné t'as perdu le décompte et que t'es pas capable de lui donner un chiffre exacte. Ou un chiffre tout court. T'es juste là à espérer qu'il t'en veuille pas trop pour à espérer - aussi - que tu vas pas te rendre plus mal que tu ne l'es déjà, comme l'alcool commence à redescendre, et que t'es sûre d'avoir la migraine ou d'autres effets qui vont arriver vite.

Oui puis tu devais goûter les alcools mh ? La soirée était bien quand même ? De ce que je m'en souviens, c'était plutôt chouette. Pas la fête de ta vie mais en ce moment tu fais pas vraiment ta difficile. Tu sais que t'as pas vraiment les moyens de te plaindre - ta vie sociale et professionnelle c'est ce qui te permet de ne pas juste être chez ton frère ou un de tes meilleurs amis, à penser à tout ce que tu n'as plus le droit de faire. Tu aurais presque envie de ramper aux pieds de ton père parfois, mais cela aussi tu n'en feras rien. Hé, j'te juge pas tu sais. Tu te tournes vers Lolan, sentant que l'alcool joyeux te quitte pour préférer la mélancolie et la tristesse. Alors tu le suis hors du cabinet, pour prendre la direction de - où il voudra, vraiment. Tu vas pas en plus faire ta difficile. J'suis pas ton daron, j'veux juste pas que tu te mettes en danger c'est ok ? Si t'as besoin de vivre et de t'amuser... J'comprends. Mais si tu as aussi besoin de parler alors j'veux que tu saches que je suis là. Avec mes remarques et ma pingrerie légendaire. Tu souris, le laissant te prendre proche de lui quand vous sortez. T'aime être entourée de l'amour de tes proches - t'es quelqu'un de tactile et tu sais que tes amis en ont conscience. Ca t'aide à te sentir en sécurité. Bon on s'fait péter le beignet et le café ? J'ai besoin de sucre et toi, t'as besoin de décuver. Et de manger, t'as faim ? T'as avalé de la nourriture hier mh ? J'ai envie de beignet et de frites, aussi. Mais clairement pas de café - bien que tu doutes que cela soit négociable en l'état actuel des choses. J'crois que j'arrive pas encore à me faire à ce nouveau statut de paria. Dis-tu finalement quand vous sortez de Ste. Mangouste.

Tu tends finalement ton bras - l'autre et dévoile à Lolan la nouveauté qui s'y est inscrite. Le tatouage d'Opaleil qui vole près de toi. Je devais écrire un article sur les tatouages, alors le type que j'ai interviewé m'a conseillé de m'en faire un. J'ai fait ça. Ca m'aide, un peu. Mais elle me manque quand même, tous les jours. Et c'était ca aussi, surtout, le plus dur. De ne pas avoir Thétis aussi proche qu'avant.

 

Elle joue sur les mots sans te donner la réponse que tu attends mais tu t'en doutais, soit parce qu'elle assume pas ou alors parce qu'elle craint d'se faire engueuler comme une gamine. Tu ne sais pas pourquoi mais tu as souvent le rôle du grand frère un peu méchant dans le groupe, comme si tu passais ton temps à engueuler ceux qui se comportent comme des trolls. Et à cause de ça on n'te répond jamais franchement ou alors avec la crainte de se prendre un bouillon. Pourtant tu es un amour non ? Enfin la plupart du temps. Au moins Cal a passée une bonne soirée, tu devrais te réjouir de ça si seulement elle ne se mettait pas le nez à l'envers et la tête dans tous les sens pour oublier tu ne sais quoi. En vérité trop pour le lister, c'est que Cal a des fêlures qu'elle ne veut pas montrer mais que tu ne comprends que trop bien en vérité. Alors tu prends ta trousse de potions et de baumes, elle n'est pas immense mais bien pratique car elle te suit partout. Là tu sors une bouteille noire qui contient une potion qui sent la fraise et la menthe. « Tiens, ça t'fera décuver en t'enlevant la migraine et toutes les joyeusetés qui vont avec la fin d'une soirée. Mais prend pas l'habitude, elle est difficile à faire et j't'en filerais pas à chaque fin de beuverie. » Que tu dis avec un regard qui en dit long car tu n'veux pas devenir le fournisseur officiel de tous les fêtards qui ne peuvent pas résister à un dernier shooter.

Alors tu la guides loin de ton bureau maintenant qu'elle est prête pour de nouvelles aventures et que sa main s'trouve soignée. Les points tomberont tout seul et elle ne gardera rien de cette cicatrice si ce n'est un souvenir de ce qu'elle peut faire lorsqu'elle boit trop. Pas que ça l'arrête, t'es certain de ça. Alors tu la mènes dehors avant de hocher la tête quand elle te confie ses envies. Beignet et frites, tu peux lui trouver ça surtout si ça lui donne le sourire aussi grand que tu veux l'voir briller jusqu'au soleil. Sauf que Cal a besoin de parler et tu comprends ça mieux que personne alors quand elle ouvre son cœur, tu deviens encore plus proche d'elle et tu marches sans l'interrompre, écoutant les confidences de celle qui en a gros sur le cœur sans pouvoir trop le dire. Elle te tend un bras que tu découvres tatoué alors tu viens passer le bout de ton doigt sur le dessin. Et tu comprends ce qu'elle dit, plus qu'on ne pourrait le penser. Tu n'imagines pas la douleur et le manque si tu n'avais plus Ragnarok. « Il y a pas moyen d'faire changer d'avis le daron ? » Autant demander même si tu es un peu naïf à cet instant. Tu relèves les yeux vers elle avant de lui offrir un regard désolé, vraiment profondément désolé.

Et t'es prêt à tout pour lui remonter le moral alors tu lui confies une vérité, celle que tu gardais pour plus tard. « J'vais acheter une maison en campagne avec un jardin immense. D'ici... Trois ou quatre mois. J'attends encore un peu et j'vais vendre mon appartement en face de St Mangouste. Puis on pourra faire venir Thétis et Raggy, t'en penses quoi ? Tu pourrais la voir tous les jours. » Et il n'y a rien que tu ne ferais pas pour tes amis. « Il est beau ton tatouage. » Dis-tu avec un clin d'oeil. Il y a quand même du positif.
 

Quand ta vie se tordait en sentiments cruels, tu allais voir Lolan. Tu aimais savoir que Roa, Aramis et Dae seraient toujours là pour protéger ta vertue et frappaient pour te venger, parfois t'avais besoin d'autre chose. Tu avais besoin de ce regard tendre, de cette bouche faite de savoirs, et de cette sagesse. Lolan t'écoutait sans avoir la tendresse un peu idiote d'un frère trop proche, ou d'un cousin amoureux. Lolan t'écoutait avec la sagesse d'un père ou d'un oncle - ou d'un ami, simplement. Là pour te juger avec toute l'honnêteté qu'il possédait. Tu le craignais parfois, parce qu'il te disait plus de vérité qu'il ne la cachait. Si tu devais être en tord, Lolan te le dirait - mais il avait raison de le dire, plutôt que de prendre systématiquement ton partie. Plutôt que de toujours te trouver des excuses. Lolan n'était pas là pour te rendre la vie plus facile, mais pour t'accompagner sur ton chemin. T'accompagner, pas d'éviter les obstacles ou les brûler. Juste soigner tes plaies quand tu tombais.
Tu crois que c'est ça que tu préfères chez lui. Qu'il soit aussi juste et constant. Tiens, ça t'fera décuver en t'enlevant la migraine et toutes les joyeusetés qui vont avec la fin d'une soirée. Mais prend pas l'habitude, elle est difficile à faire et j't'en filerais pas à chaque fin de beuverie. Tu souris, prenant la fiole sans l'ouvrir pour le moment. Tu la serrais dans ta main et continuais à avancer. Peut être que quelque part, la gueule de bois était salvatrice. Tu t'en plaignais - mais simplement pour être plainte. Tu recherchais à te faire mettre à l'envers. Ca rendait les choses plus facile un temps.

Il y a pas moyen d'faire changer d'avis le daron ? Tu lâches un rire à la question, maintenant que vous êtes dehors vous pouvez parler plus librement et ca te convient parfaitement. Le daron attendait ça depuis longtemps. Qu'tu lâches. Et je crois que moi aussi. J'ai baisé dans son lit - juste pour voir si cela aussi il le laisserait passer. Il a rigolé. Il a ri de me voir à poil dans ses draps - parce que j'suis que ça à ses yeux, comme ma mère. Dis-tu, lâchant tout ce que tu retiens, sachant que Lolan saura le recevoir. Alors j'lui ai avoué que je vous avais offert des dragons. Il le sait - mais sans preuve il ne pouvait rien faire. Et je savais que c'était interdit. Je l'ai toujours su. C'est une trahison chez les MacFusty et les membres du clan. Dévoiles-tu en continuant à marcher jusqu'à t'arrêter devant un snack.

J'vais acheter une maison en campagne avec un jardin immense. D'ici... Trois ou quatre mois. J'attends encore un peu et j'vais vendre mon appartement en face de St Mangouste. Puis on pourra faire venir Thétis et Raggy, t'en penses quoi ? Tu pourrais la voir tous les jours. T'es sérieux ? Je... depuis quand tu as ce projet ? Pour acheter où ? Tu as déjà des pistes ? Demandas-tu, le coeur battant follement tout à coup - parce que c'était trop beau. Parce que Lolan était toujours aussi surprenant et parfait. Il est beau ton tatouage. C'est toi qui es beau. Réponds-tu avec un sourire qui se fait plus grand. Merci Lolan. T'es toujours aussi parfait. Et maintenant : on commande ?

 

Le daron MacFusty, voilà un homme que tu as toujours trouvé effrayant, dur et difficile à satisfaire et qui semble incapable de passer au dessus des règles et de ce qu'il considère comme la tradition, même quand cette dernière est stupide et a envoyé sa propre fille en exil ? Tu ne comprends pas comment on peut faire ça mais d'un autre côté tu ne comprends pas non plus comment ta mère a pu t'enlever pour te faire subir une telle négligence alors, si tu commences à te poser des questions sur les parents tu finiras par ne plus trouver le sommeil, sans doute. Alors tu entoures ses épaules d'un de tes bras tout en continuant de marcher, comme si d'un point de vu extérieur vous n'étiez qu'un petit couple en balade. Ca te va de montrer ça, tu serais chanceux d'être le gars de Cal t'es certain de ça au moins, parce qu'elle est une femme agréable et qui cache bien plus que ce qu'on veut bien voir d'elle. « Ouais... Les parents sont étranges, parfois. » Que tu dis d'une voix lointaine, un peu éteinte soudainement. L'effet, sans doute,de la fatigue combinée au sujet sensible que vous abordez. Parler de ça te colle toujours un moral dans les chaussettes pendant quelques minutes. « Pourtant les dragons choisissent ceux qui seront dignes, non ? Il n'devrait rien avoir à dire, normalement. Et devrait se plier aux choix des dragons. » Parce que c'est bien eux le plus important au final et pas l'avis d'un gars orgueilleux.

Mais pour lui redonner le sourire alors tu lui avoues ton projet, celui que tu gardes à l'esprit depuis quelques mois en faisant attention à ne pas y penser sinon tes potes entendront et comprendront que tu prépares quelque chose, une chose fantastique assurément. Et sa réaction t'arrache un rire franc, au moins t'as collé un sourire lumineux sur sa belle gueule et ça, ça t'plaît. « Moins d'un an j'crois... Et ouais j'ai des pistes, la campagne anglaise en dehors de Londres, ça t'dirait ? Ca se fait en moins de dix minutes en balai et il y a personne pour nous voir transplaner. » Et puis surtout vous pourrez y cacher quelques dragons ce qui n'est pas négligeable. « J'ai deux maisons en vue, il faut faire des travaux mais avec de la magie rien n'est impossible et puis le terrain est assez grand pour emménager des nids de dragons avec de quoi les protéger de la météo. J'peux pas les voir dormir sous la pluie, mh ? » Pas alors que vos bébés sont si précieux. T'as pensé à tout ou du moins, tu as l'impression de n'avoir rien oublié pour eux. Et puis l'idée qu'elle voit Thétis plus souvent t'prouve que c'est un beau projet, que tu as là. Ca fait longtemps que tu y pensais, quelques mois pour chercher et voilà que ça semble plus réel alors que tu lui en parles à elle.

Compliment qui t'arrache un sourire alors que tu la prends contre toi pour déposer un baiser sonore sur son front, à cette petite Cal qui apporte joie et simplicité à ta vie parfois trop rangée. « J'veux juste qu'on puisse se retrouver tous ensemble sans forcément être soumis aux règles parfois idiotes des MacFusty. » Dont le fait de ne pas avoir Cal avec vous, quand vous allez sur l'île. « T'as raison, j'crève la dalle ! » Et tu commandes deux beignets au chocolat avec un grand café au lait et une banane, pour rajouter un côté sain et healthy à un petit-déjeuner qui ne l'est pas, pour le moment. « En dehors ça, tu m'racontes quoi de beau ? » Que tu dis une fois que les commandes sont passées et qu'on vous offre deux mini milk-shake à la vanille pour passer le temps. C'est qu'à force, on commence à connaître vos têtes ici.
 

Vous êtes des enfants terribles, laissés sur le côté du chemin par des parents ingrats. T'as pas en tête de leur trouver des excuses, ton palpitant galope de mille reproches depuis que t'as été mise hors de l'île, que tu sais qu'y retourner peu avoir des conséquences peu acceptables. T'as juste ton père a détester, alors t'aimes autant lui mettre autant de reproches que possible pour deux. Ta mère a eu la belle idée de ne jamais prendre de place dans ton existence - au moins, elle se prend pas le reste des remarques que t'as à faire. Surtout aujourd'hui, aujourd'hui t'as décidé de pas leur trouver d'excuse à tout ce que tu ressens. Pourtant les dragons choisissent ceux qui seront dignes, non ? Il n'devrait rien avoir à dire, normalement. Et devrait se plier aux choix des dragons. Tu lâches un rire - t'aurais aimé que ce soit si simple, mais le Clan Macfusty a depuis longtemps établit qu'il était le seul capable d'être digne des dragons. Les MacFusty ont décidé il y a longtemps qu'ils savaient être les seuls dignes des dragons. Permettre à un membre extérieur au clan d'approcher des dragons, c'est les mettre en danger. Qu'importe s'ils s'entendent, cela doit être d'abord admis par le Conseil des sages - ou des anciens, comme tu veux. T'expliques, réalisant que pour ton ami c'est encore assez obscure tout cela.
T'es passée outre les règles idiotes de ton père et pour cela tu te retrouves à vivre hors du clan - tout simplement. Quelque part tu savais que ça arriverait, puisque tu l'as causé. En même temps, t'avais pas d'autres places que celle de paria depuis longtemps déjà.

Moins d'un an j'crois... Et ouais j'ai des pistes, la campagne anglaise en dehors de Londres, ça t'dirait ? Ca se fait en moins de dix minutes en balai et il y a personne pour nous voir transplaner. Fort heureusement dans le coeur de ton groupe d'amis, t'as la place exacte que tu veux. Voir Lolan qui promet un bel avenir, dans un presque-château avec l'ensemble des votres et vos dragons, ça te fait naitre des papillons dans le ventre. J'ai deux maisons en vue, il faut faire des travaux mais avec de la magie rien n'est impossible et puis le terrain est assez grand pour emménager des nids de dragons avec de quoi les protéger de la météo. J'peux pas les voir dormir sous la pluie, mh ? Deux maisons et un grand terrain, c'est tout ce qu'on veut. Histoire que chacun ait sa place et son intimité - l'intimité c'est clairement le truc qui va nous manquer si on se sert trop. Parce que dans le lot vous êtes nombreux à aimer vous amuser ou vous aimez sans la moindre retenue.
Ou à se tourner autour en faisant mine de pas vouloir y toucher. J'veux juste qu'on puisse se retrouver tous ensemble sans forcément être soumis aux règles parfois idiotes des MacFusty. Tu souris en biais, te laisses partir contre l'épaule de ton ami - parce que tu sais que Lolan tient ça à coeur. Il a beau faire comme si, il est clairement le plus généreux de vous tous.
Il fait juste en sorte d'bien utiliser son argent, ce qui est pas le cas du reste d'entre vous qui dilapidez tout cela sans regard en arrière.

Assis à table, de quoi nourrir un régiment devant, tu prends déjà un beignet que tu croques sans seconde pensée - te fichant même de ce qui se trouve dedans. Tu veux juste manger un truc gras. En dehors ça, tu m'racontes quoi de beau ? J'ai couché avec Mina. Tu sors soudainement - tu sais pas, ça te semblait important de le dire. Et parce que ça te travaille malgré tout aussi cette soirée là. La serveuse du Drunk Broom. La jolie. La sexy en diable plutôt - tu souris en y pensant. C'est marrant, parce que j'y pense. Souvent. Parce que t'es complètement obsédée oui.
 

Les MacFusty, quand tu apprends les règles stupides que cette famille décide d'imposer à ceux qu'ils jugent indigne, tu ne te retiens pas pour lever les yeux au ciel devant tant de stupidité. Car c'est stupide n'est-ce pas, inutile de jurer le contraire alors que l'un des MacFusty a été jusqu'à virer sa fille juste parce qu'il appliquait des lois qui ne devraient même pas exister. N'est-ce pas l'avis des Dragons qui prime normalement ? Apparemment tout n'est pas si clair et les MacFusty, comme toujours quand on donne un peu de pouvoir à un groupe ou une famille, décident d'écouter et d'appliquer ce qui les arrange. Surtout concernant les dragons qui devraient pourtant avoir le dernier mot. Ca t'agace et en même temps tu te dis que Cal n'est pas seule, qu'elle a une seconde famille pour la soutenir et que vous n'accepterez jamais évidemment qu'elle dorme dehors. Bientôt elle aura sa chambre chez toi et sa Dragonne à ses côtés pour chaque journée qui passe, cette simple idée te rassure et te met un peu de baume au cœur. Il y a des choses que tu ne peux pas accepter, surtout l'injustice. Alors maintenant que la promesse silencieuse est faites, tu l'emmènes manger car elle a vraiment besoin de gras et de café pour tenir encore le temps de rentrer chez toi pour piquer une sieste bien méritée. « Mh. J'adore nos potes, genre vraiment. J'donnerais ma vie pour chacun d'eux mais si d'un côté j'peux leur filer un rein, de l'autre j'ai pas envie d'voir le cul de Roan se promener dans le salon tous les matins. En plus il a l'cul blanc comme un cachet d'aspirine, c'est affreux ! » Que tu dis non sans rire sous cape, fermant ton esprit pour ne pas entendre ton meilleur ami t'insulter ou t'dire que la prochaine fois ton propre cul sera rouge car il le fera brûler par son beau dragon.

Toi aussi tu prends un beignet et sans attendre, tu mords dedans avec un appétit mal dissimulé. La confiture de fraises vient chatouiller tes papilles alors que tu en enlèves un peu de ta joue pour l'aspirer entre tes lèvres. T'as tellement de sucre dans le nez soudainement, qu'on pourrait jurer que tu sniffes de la farine. Mais le prénom de Mina vient entre vous, la révélation plus encore ce qui te fait tousser parce que soudainement le sucre glace s'infiltre dans ton nez et tu n'peux qu'éloigner le beignet avant de tourner de l’œil dû au manque d'oxygène. Tu vas pour demander qui est Mina mais elle répond avant, comme si elle se souvenait que tu as une vie professionnelle et que tu ne sors pas tous les soirs, toi. « J'dis tout de suite qu'elles sont toutes canons ou j'me tais ? » Que tu demandes non sans avaler une gorgée de ton café. Pourtant tu taquines, en vérité. « J'vois de qui tu parles. La tatouée ? Elle a un bon style. Mh, c'était bien ? » Et quelque chose te dit que si elle t'en parle c'est que soit c'était vraiment bien, soit c'était si catastrophique qu'elle est encore en état de choc. Ce n'est pas son genre de se souvenir si longtemps de ceux avec qui elle passe la nuit. « Ouais et c'est pas ton genre. Qu'est ce qui t'arrive ? Habituellement tu y reviens une fois pas plus... Qu'est ce qui change cette fois-ci ? » Nouvelle bouchée de ton beignet alors que t'as soudainement besoin d'écouter les bottins de ta meilleure amie. « Elle t'a fait un truc mh... Choquant ? Tu veux que j'te trafique le cerveau pour t'enlever ça ? » Et sourire en coin, tu rigoles. Ou pas.
 

C'est presque instinctif, de changer de sujet pour sauter sur Mina - pas sur Mina, vraiment, mais sur l'occasion de parler d'elle. Tu sais pas l'expliquer, ça tourne dans ta tête sans une seconde pensée, ou plutôt en y pensant tout le temps. Dès que tu peux, du moins, que ton esprit est pas brouillé par l'alcool qui vient faire son bout de chemin. T'es totalement obsédée, prise dans les méandres des souvenirs qui se forment toujours dans ton esprit. T'es éprise, tu sais pas même comment c'est arrivé. C'est juste ainsi et même la migraine arrive pas à te le faire regretter.
Rapidement les souvenirs affluent dans ta tête, ta gueule de bois se transforme en regret - et tu fais la moue bien que tu sois heureuse de pouvoir parler à quelqu'un de ce qu'il s'est passé. A Lolan surtout, comme tu sais que ton meilleur ami sera toujours de bon conseil sans te juger trop durement. J'dis tout de suite qu'elles sont toutes canons ou j'me tais ? Tu lèves les yeux au ciel cependant - comme de bien entendu il voit pas de qui tu parles, puis tu vois pas comment la décrire mieux que cela. La plus canon ça te semblait pourtant bien clair, mais de toute évidence pas. Tu dois sortir plus souvent. Décrètes-tu comme réponse, plutôt qu'à essayer d'aller plus loin dans ta description.

Après tout, il te connait bien, il doit bien deviner de qui il s'agit. Pas moyen que ce soit autrement, s'il veut prétendre rester ton ami. J'vois de qui tu parles. La tatouée ? Elle a un bon style. Mh, c'était bien ? Démoniaque. La tatouée - ouais - celle-la même. Vrai que ses tatouages font son identité à Mina - plus que les autres. C'est pas la seule à arborer des tatouages, mais clairement c'est celle qui les porte le mieux. Tu en rêves, de les tracer avec ta langue, tous ces dessins divins - Ouais et c'est pas ton genre. Qu'est ce qui t'arrive ? Habituellement tu y reviens une fois pas plus... Qu'est ce qui change cette fois-ci ? Tu sais pas répondre.
Tu le fixes comme s'il lui était poussé un troisième oeil puis tu essais de dire quelque chose qui fait sens. Mais vraiment comment répondre ? Qu'est-ce qui a changé cette fois ? Tu sais pas. Tout et rien à la fois. Juste que tu peux pas t'empêcher de penser à elle. J'arrête pas de penser à elle. Tu réponds en gardant l'air le plus serein et contrôlé possible. Bien qu'en dedans ce soit pas vraiment ce qu'il t'arrive - tu ressens tout en trop et tu sais pas le ravaler.

Tu aurais peut être dû la fermer finalement, sauf qu'à présent Lolan est parti au triple galop dans la conversation. Elle t'a fait un truc mh... Choquant ? Tu veux que j'te trafique le cerveau pour t'enlever ça ? Arquant un sourcil - tu te dis bien que ce qu'il y a de choquant c'est tout ce qu'elle t'a fait et plus encore ce que tu voudrais qu'elle te fasse encore . Ce que t'as en rêve, en fantasme, dans la tête toute la journée. Y aurait rien de choquant qu'elle me ferait sans que je sois consentante. Assures-tu. Mais elle m'a filé aucune nouvelle depuis tu sais ? J'veux dire... J'sais pas. Je crois que j'aime pas ça. Qu'elle me file pas de nouvelle. Rien qu'à le dire, ta voix se brise un peu. Tu bois pour passer le trouble et inspire profondément pour le ravaler. Trafique pas mon cerveau pour l'oublier - vraiment, je crois pas avoir plus aimé un moment. Juste - j'sais pas. Je crois que je tourne à l'envers Lolan.
 

Remarque pour cacher son trouble, sourire qui se fait plus grand sur ton visage encore jeune comme si elle venait de te faire une blague. Tu n'sors pas beaucoup c'est vrai, bien moins que tes potes et encore moins que Aramis et Roan qui sont toujours dehors à faire tu ne sais quoi, quoi que ce dernier s'est calmé depuis que Gourmy est devenu son monde et qu'il n'y a plus qu'elle qui a grâce à ses yeux. Pas que ce soit un mal, il fallait vraiment un peu de stabilité pour votre dieu de la Luxure national. Pour l'reste, tu ne saurais dire si Cal essaye de fuir la conversation ou si simplement elle ne sait pas comment t'expliquer ce qu'elle a en tête. Et c'est justement que le cerveau de ta pote est quand même bien étrange, trop pour que tu puisses retrouver ce qu'elle ne parvient pas à te sortir convenablement. Faut dire que tous les Seven ont un grain non, c'est ce qui fait votre charme après tout. Et c'est aussi pour ça que vous êtes si potes, dans le cas contraire pas moyen d'vous lier les uns aux autres. Mais la tatouée vient entre vous et tu vois enfin de qui elle parle. Mona, Maya ou Mina non ? Un truc comme ça. Tu vois son visage et surtout les belles fresques de son corps, qu'elle affiche toujours en portant des débardeurs légers. Ce que tu apprécies, cette femme est une belle œuvre d'art et n'doit rien cacher sous du tissus.

T'as l'impression d'avoir cassé quelque chose dans l'esprit de Cal quand elle arrête soudainement de parler, ce qui n'arrive jamais, au demeurant. Et surtout elle te fixe avec son regard presque vide que tu comparerais à quelque chose de... Bovin. C'est effrayant et pour ne pas rire, tu caches ton nez dans ton verre afin d'avaler une longue gorgée de café bien chaud. Et quand elle ouvre la bouche, c'est pour lâcher une bombe qui manque de te faire t'étouffer quand tu avales de travers et que le café termine en partie dans tes poumons. C'est douloureux, ça t'fait passer proche de la mort mais il n'y a rien de comparable à ce qu'elle vient de t'avouer. Attend, depuis quand Cal dit des choses comme ça ? « Tu déconnes ? » Mais non ce n'est pas le cas alors tu prends une serviette pour t'essuyer la bouche, tousser dedans brièvement et reprendre un peu contenance sinon le serveur va vous prendre pour deux toxicos en redescente.

« Ouais, t'es plutôt habituée à les voir ramper à tes pieds mh ? C'est pas commun, en effet... » Et parce que Cal a du sang de Vélane que cela te surprend encore plus. T'as étudié les créatures dans le cadre de ton boulot, que ce soit les lycans, les vampires et surtout les vélanes et ce qui sort toujours à la fin, c'est qu'on ne peut oublier ces dernières. Encore moins après les avoir intimement approchée. C'est si violent comme moment qu'on en devient accro donc Cal a toujours eut des admirateurs à ses pieds, du genre à revenir encore et encore pour lui déclarer un amour éternel et puissant. Mais là rien ? Carrément étrange. « Nan, tu tournes normalement. Malgré tout c'que tu peux bien penser, tu restes humaine mh ? Donc t'as des sentiments humains... Alors forcément toi qui est habituée à voir tes amants et amantes courir à tes pieds dès le lendemain à l'aube, ça te surprend que pour une seule et unique fois dans ta vie ça ne soit pas le cas avec elle. T'sais pas si elle est créature ou quoi ? On dirait... Mh... Qu'elle résiste à ton charme magnétique. » Et il n'y a pas dix explications à cela mais seulement trois ou quatre, il faut seulement trouver la bonne pour comprendre le reste. « Et puis t'as aimée ça, ça t'donne un peu de challenge non ? T'as un crush sur elle, rien de surprenant... Pour une fois qu'on ne va pas t'offrir des roses et te déclarer un amour éternel juste parce que t'as un beau minois, ça t'change non ? » Et tu te dis que pour une fois, Cal pourrait être tombée sur quelqu'un qui ne va pas la vénérer mais la voir enfin tel qu'elle est. A savoir une fille malgré tout géniale qui a des qualités incroyables.
 

Tu sais qu'il trouve toujours les mots pour te faire regretter d'pas avoir fermer ta gueule. Faut dire que Lolan il a l'honnêteté dans les veines, il dit ce que tu dois entendre sauf que parfois ça te fait du bien d'être sourde, de simplement te laisser emporter par tes pensés ravagées puis de croire que le reste du monde est méchant. Jouer les victimes pour te faire plaindre - tu commences à croire que t'as pas choisi le bon Seven pour ça, et dans un sens tu le sais très bien. T'as venu pour que Lolan remette du bon sens dans ta vie et dans ton esprit, mais pour réponse tu préfères garder le silence.
Il a raison. T'es pas habituée à ne pas être au centre de l'attention et du désir des autres. Ca t'ébranle et te perd, ça te fait perdre ta confiance et ta prétention. Et t'es pas certaine de savoir comment réagir - sauf que tu sais clairement que tu veux pas juste en rester là. Alors tu boudes, bien que tu marches encore au rythme des pas de Lolan, bien qu'il sache aussi bien que toi qu'il a parfaitement raison. Soupire, sourire, tu feins le silence en te laissant aller contre ton ami, laissant le sujet glisser dans le silence - tout autant que le reste de ton mal-être.

the end.