Comme une ombre - Aramis & Lolan

Bon d'accord, tu as peut-être un peu abusé et tu le reconnais maintenant, alors que tu attends que Aramis veuille bien se pointer à l'heure au lieu de rendez-vous qu'il t'a fixé dans l'après midi. Il est vrai que tu lui as demandé plusieurs fois de venir et que tu n'as pas lâché jusqu'à ce qu'il finisse par t'envoyer les détails d'une mission à travers votre lien, tout en te demandant d'être là à l'heure avec un ton beaucoup trop agacé et presque agressif, mais tu as fait comme si tu n'entendais rien. Après tout il est normal que tu t'inquiètes pour lui, non ? Il est mercenaire et plus d'une fois il rentre chez lui avec la tronche en biais et vivant juste par l'intervention du Saint Esprit, on ne peut pas te reprocher de t'inquiéter pour tes amis surtout quand ils exercent des métiers aussi dangereux. Franchement, il n'aurait pas pu être... Vendeur de bonbons chez Zonko ? Ca aurait été plus que rassurant pour toi et tu ne serais pas là, le soir, à tourner en rond en attendant que ton ami veuille bien venir. Il ne te poserait pas un lapin quand même ? Non, tu rejettes cette idée car malgré tout tu es certain qu'il n'oserait pas te faire une telle chose. Bon tu as été casse-bonbon cet après midi à lui demander plusieurs fois de l'accompagner, au moins pour te rassurer et tout cela sur un ton parfaitement agacé et insistant qui te correspond bien. Mais on ne peut pas t'en vouloir d'être inquiet pour ceux qui forment tes frères et sœurs de cœur. Au contraire, c'est normal.

Aramis ? Il t'est arrivé quelque chose ? Tentative à travers le lien de Dictamencie mais rien, aucune réponse ne vient après une bonne minute et tu sais qu'il a entendu mais soit il ne peut pas répondre, soit il ne veut pas... En gros il te fait mariner dans ton jus quoi. Tu prends ton mal en patience tout en sentant venir en toi une nouvelle vague d'agacement quand tu entends transplaner derrière toi. Aussitôt tu sors ta baguette avant de te calmer quand tu reconnais la silhouette de ce presque frère mais surtout parfait cousin. Bon, au moins il est entier le symbole même de la colère sauf que tu sais, qu'en l'honneur de son parfait défaut, qu'il pourrait très bien t'envoyer parfaitement promener juste parce que t'as été insistant et qu'il ne veut pas d'amateur dans ses pattes alors qu'il a une mission à assurer ce soir. « J'ai pris une trousse de secours ! » Dis-tu en levant ta main droite qui contient une trousse en cuir avec des potions, des baumes, des bandes et tout le nécessaire pour le rafistoler si il venait à prendre un mauvais coup. Tu refuses de penser pire, tu te fais déjà un sang d'encre trop souvent pour ces sauvages qui te servent d'amis. « Quoi d'prévu pour la mission ? Je peux t'aider ? » Autant te rendre utile maintenant que tu es là et plus vite vous aurez terminé, mieux ce sera non ?
 

Tout est parfait. C’est ce que pense Aramis quand il prépare la phase finale de son plan d’action. Cette proie, ça fait déjà plusieurs semaines qu’il la traque. Un gros gibier avec lequel il a fallu qu’il procède par étape minutieuse. Ça n’a pas été facile mais ce soir, tous les voyants sont au vert pour qu’il attrape enfin cette ordure de trafiquant et qu’il mette un arrêt définitif à son réseau. Un gros coup autant sur le plan personnel que professionnel. Son client a promis une jolie somme qu’il compte bien empocher. Il va être payé, tout en aidant en partie un certain nombre de créatures comme lui qui sont menacées par ce type de personnes parce qu’elles ont des choses qui peuvent se revendre à un bon prix. Est-ce qu’ils l’auraient fait gratuitement ? Probablement mais il ne nie pas que l’argent est un plus qu’il apprécie. Une façon de penser certes cruelle mais Aramis n’a jamais prétendu être un saint – et a parfaitement conscience qu’il n’en est pas un. Il est un semi-vampire dont le métier consiste à tuer des gens quand on le lui demande. Des actes forts qui, pour le Dragomir, ne sont que des prestations qu’il livre à ceux qui ont les moyens de réclamer ses services. Une vision des choses probablement horribles, il le sait très bien mais s’en accommode tout aussi parfaitement. Il assume ce qu’il est tout en ne le criant pas non plus sur tous les toits. Être un mercenaire n’est pas bien perçu dans la société. Pourtant, de son point de vue, son travail n’est pas plus horrible que ce que certains peuvent oser faire dans leur domaine. Il pense notamment à certains avocats véreux, à des médecins guère plus éthiques moralement parlant, à des politiciens ou autres soi-disant agents de la paix facilement corrompus. Au moins Aramis a-t-il l’honnêteté de ne pas chercher à polir ce qu’il est.

Ce soir, il s’apprête impunément à commettre un nouveau meurtre, à débarrasser ce monde d’une énième vermine. Cette dernière est au courant qu’il va venir pour elle. Aramis a envoyé des messages, faisant comprendre qu’il était sur ses talons et qu’il n’abandonnerait pas jusqu’à avoir atteint son objectif. Sa proie va être sur le qui-vive et sans doute va-t-il avoir le droit à un comité d’accueil. Ce n’est pas un problème ou du moins… ça ne l’était pas tant qu’il était seul. Ce qu’il n’est plus. Ce soir, il est flanqué de Lolan qui a énormément – trop, au point de l’agacer – insisté pour venir et qui s’est étonnement montré très persuasif. Son ami s’inquiète pour le semi-vampire, conscient qu’il peut effectivement y rester chaque fois qu’il part en chasse – ce qui a bien failli se produire quelques fois, en effet. Mais il s’en est toujours tiré, jusque-là. Tout comme il n’hésite pas à provoquer, à se mettre en danger parce qu’il est seul et qu’il n’implique que sa propre vie dans ses histoires. C’est pourquoi la présence d’un autre Deadly Sins le perturbe. Pas qu’il doute de la capacité de Lolan à savoir se défendre mais il n’en reste pas moins qu’il ignore dans quoi il s’embarque. Sans compter qu’Aramis risque d’être déconcentré en songeant à la sécurité de son ami – la raison pour laquelle il travaille en solitaire ou, à la limite, avec des personnes dont le devenir importe peu pour lui. C’est parce qu’il se creuse les méninges – en vain – pour trouver un dernier recours, une dernière excuse à fournir à Lolan pour qu’il ne l’accompagne pas qu’il se met précisément en retard au rendez-vous qu’il a pourtant fixé dans l’apres-midi. Avec quelques rapides explications et une insistance sur l’horaire, non sans oublier sa traditionnelle pointe d’agressivité.

L’espace d’un instant, l’idée de partir sans le Gallagher traverse son esprit puis, il secoue la tête. Lui poser un lapin n’est pas une bonne idée. Il faudrait qu’il se justifie de l’avoir planté par la suite – en imaginant qu’il revienne vivant mais ce sera bien le cas – et avec leur lien mental, il noierait sans doute son esprit de messages intempestifs. Aramis frissonne rien qu’à cette idée. Il a déjà dû supporter les frasques de Roan en pleine mission, il n’a pas envie de s’infliger celles de Lolan et de voir de quoi il peut être capable pour se faire remarquer. À l’instant même où il l’envisage, une autre voix s’immisce dans son esprit, celle de son frère de cœur qui vient s’assurer que tout va bien. Le Dragomir reste silencieux, décidant de ne pas répondre à la question – le laissant sans le moindre scrupule dans son jus. De toute façon, il est sur le point de le rejoindre. Quelques instants plus tard, Aramis transplane au point de rendez-vous, apparaissant dans le dos de son ami qui se retourne, prêt à faire usage de sa baguette. « C’est bon, cousin, c’est moi. Range ta baguette avant d’être obligé de me rafistoler à cause d’un de tes propres sorts. », du Aramis tout craché. Pas de bonjour, pas d’excuse pour son retard, juste une réflexion sarcastique en guise de salutation. Visiblement rassuré, Lolan range sa baguette et précise avoir prévu une trousse de secours. Rien d’étonnant venant de lui, il est le médecin de la bande, celui qui soigne tous leurs maux. Et même s’il rappelle – souvent dans le vent – qu’il n’est plus ce genre de médecin, Aramis ne veut pas être soigné par une autre personne. C’est Lolan ou rien. « Toujours aussi prévoyant, à ce que je vois. », dit-il en avisant la trousse en cuir. « Dire que je pense même pas à prendre des bandages quand je pars seul. », laisse-t-il en ricanant. Quelle bonne idée, ça va bien le rassurer ça, de savoir qu’Ara ne prend jamais la moindre précaution quand il chasse. « Je vais prendre la tête d’un gros trafiquant. Résultat d’une chasse de plusieurs semaines. C’est le point culminant, le dénouement et il est inconcevable que j’échoue. », oui, le fait qu’il parle à la première personne est volontaire. « Oui, tu peux m’aider en restant loin du danger. Et donc, pas dans mes pattes, de préférence. »
 

C'était peut-être pas l'idée du siècle mais maintenant que tu te retrouves devant ton cousin alors tu ne peux plus reculer. Aramis travaille seul habituellement mais cette fois-ci quelque chose te dit de ne pas le laisser tout seul, ce n'est pas la première fois qu'il sort de ses missions avec la gueule en biais et toi remerciant les dieux anciens et nouveaux pour la survie de ton cousin. Parce qu'il est comme ça Aramis, il se met en danger pour son boulot et n'voit même pas le problème ou plutôt, il ne pense jamais à demander de l'aide. Et tu commences à en avoir marre de te faire un sang d'encre, pire encore parce qu'avec votre lien à tous les 7 alors tu entends quand il lui arrive quelque chose ou qu'il se fait casser la gueule. Ce soir au moins tu seras là soit pour panser ses plaies, soit pour l'aider avec quelques sorts si la mission venait à mal tourner. Mais ça va bien s'passer vu que tu es là, au moins il n'est pas seul. Tu espères juste qu'il va pas être assez idiot pour te renvoyer chez toi, tu sais comment est ton cousin parfois et son sale caractère ne l'aide pas toujours. Pas que tu sois prêt à céder, on a tendance à oublier dans ce groupe que si tu es l'érudit de la bande certes et le radin, t'es pas non plus le plus faible qui n'ose pas lever sa baguette. Au contraire tu t'en sers, uniquement quand c'est vraiment utile par contre. Et Ragnarok te ressemble parfaitement sur ça, il n'utilise son souffle impressionnant que lorsque c'est utile, ce qui à ton avis le rend bien plus dangereux que les autres. Finalement le lien entre le dragon et le dragonnier est encore plus puissant qu'on ne l'image, faudra que tu étudies ça un jour.

Alors que tu entends du bruit tu te retournes à toute vitesse avant de te figer en reconnaissant ton cousin. Étouffant un soupir de presque agacement, tu lui lances un regard noir quand tu entends ses mots et tu te retiens de lui demander si l'entrée surprise était prévue ou si c'était juste pour voir si tu as des réflexes. Ce que tu as heureusement sans pour autant paniquer sinon Aramis manquerait d'ses sourcils à cet instants. « Tu peux pas arriver devant moi, comme le ferait un sorcier normal et pas suicidaire ? » Que tu dis quand même de mauvaise humeur avant de te redresser pour le regarder quand il approche. Au moins il est entier et si on ôte sa petite ride du lion qu'il affiche toujours sur son front impeccable, il a l'air d'assez bonne humeur non ? Tu l'espères, tu sais déjà que ça l'agace que tu sois là car tu sens sa tension à travers votre lien, t'as pas non plus envie d'te faire royalement traiter de boulet malgré tout. « T'as d'la chance que je décide pas d'te suivre à chaque fois pour sauver ton beau p'tit cul. » Et ça te donnerait envie de taper sur sa tête pour l'enfoncer au sol par les pieds, d'apprendre qu'il part sans même prendre de quoi se soigner. Heureusement si il t'appelle tu peux toujours débarquer dans les deux minutes mais quand même, pourquoi ne pas prévoir ? C'est pas si compliqué. Et même si il a des capacités dû à son sang de créature, il n'empêche qu'il reste mortel ou du moins qu'il peut mourir d'ses maux. Dire que Roan est pareil.

« T'es au courant que j'sais me défendre ? » En gros tu n'es pas un petit chaton sans défense qui va se cacher dans ses bottes en espérant se faire oublier. Ca t'rendrait presque vexé qu'il te dise une telle chose mais en réalité tu n'es pas surpris, Aramis est comme ça. C'est soit on l'aime soit on le fuit, dans ton cas tu l'aimes quand même car bon il est de ta famille, il est ton ami et puis t'as pas l'choix que de supporter ceux avec qui t'as fractionné ton esprit en 7 non ? Ce serait un véritable problème sinon. « J'suis là pour te soigner si tu t'fais casser en deux et éventuellement, pour t'éviter un sort qui pourrait te toucher dans le dos. D'ici ce soir, tu t'rendras compte que tu peux plus te passer de moi. D'ailleurs, c'est déjà le cas. » Et tu t'écartes pour lui faire signe d'avancer ou d'se bouger. « J'te suis. » Après tout c'est lui le chef et il sait mieux que toi où aller pour démarrer cette mission de la plus haut importance.
 

Ce n’est pas un hasard si Aramis n’emmène jamais aucun Deadly Sins en chasse avec lui. Pas qu’il doute de leurs capacités – il les sait parfaitement doués pour avoir combattu à leurs côtés à plusieurs reprises – mais les circonstances sont différentes. Quand il travaille, Aramis se focalise sur sa proie, lui accordant toute son attention morbide. Il peut se le permettre parce qu’il n’a aucun être cher à ses côtés, personne d’autre à qui il doit faire attention. C’est ce qui le rend dangereux et efficace. Alors que Lolan soit là ce soir, ça risque fatalement de modifier sa perception, que ce soit volontairement ou non – sans parler du fait qu’aucun de ses amis ne l’aient jusque-là vu dans son plus monstrueux appareil. Il sait qu’il est présent et que les deux cousins le veuillent ou non, ça va sûrement distraire l’esprit du Dragomir ou pire encore, donner des opportunités à ses ennemis de l’atteindre de la plus inacceptable des manières. Pour ces raisons, il travaille en indépendant et même maintenant qu’il se tient devant Lolan, il n’aime pas du tout cette idée – et durant un court instant, il caresse encore l’espoir que le Gallagher se rétracte. Peine perdue, il s’en doute bien. Son cousin est déterminé à ne pas le laisser seul, sans doute en a-t-il assez de le voir constamment revenir amoché de ses traques. Lolan est toujours le premier qu’Aramis retrouve, surtout lors de ses missions les plus périlleuses. Pas d’hôpital, le médicomage est l’unique personne à pouvoir s’approcher du semi-vampire dans ses plus désagréables moments. Lolan a toute sa confiance, peut-être un poids que le mercenaire pose sur ses épaules puisqu’il n’hésite pas à se mettre en grand danger. Bien sûr, il fait toujours tout son possible pour diminuer l’intensité de leur lien psychique mais il sait qu’il y a constamment des résidus qui peuvent être perçus par les esprits les plus sensibles ou attentifs de leur groupe – ce que Lolan est. Alors même si sa présence lui déplaît au plus haut point, Aramis ne le renverra pas clairement chez lui bien que ce ne soit pas l’envie qui manque.

Mais ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas au moins un peu s’amuser avec les nerfs de son cousin. Et autant dire qu’Aramis n’est pas peu fier de son apparition surprise même s’il vient probablement de manquer de se prendre un sort. Lolan a des réflexes et c’est précisément sur ces derniers qu’il vient de compter pour que sa petite blague fonctionne jusqu’au bout. Impertinent en toutes circonstances, Aramis ne retient pas une taquinerie pour laquelle il reçoit un regard noir en guise de réponse. « Si j’étais un sorcier normal et pas suicidaire, tu tiendrais pas autant à venir avec moi, pas vrai ? », rétorque-t-il du tac-au-tac avec cet insolent sourire de celui qui sait avoir raison mais qui hérisse généralement les poils de ceux qui le subissent – même ses amis pourtant habitués à ses frasques ne gardent pas systématiquement leur calme quand il agit ainsi. Quoi qu’il en soit, ce petit a au moins le mérite d’adoucir son humeur et ça, ce n’était pas gagné. « T’as raison, quelle chance on a ! Même si mon beau p’tit cul et moi, on pense que tu tiendrais pas la distance. », les rythmes de ses sorties sont effrénés et de par sa nature de semi-vampire, Aramis supporte plus facilement le manque de sommeil que les autres. Plus longtemps, aussi. Viendrait fatalement un moment où il laisserait derrière lui un Lolan éreinté d’avoir trop couru. Aramis n’est pas invincible mais quitte à prendre des risques inconsidérés, il préfère encore n’entraîner personne avec lui – pas un de ses proches, en tout cas. Même si on peut dire qu’il cherche parfois à avoir mal en ne prenant aucun matériel médical quand il part. Il pourrait prévoir, devrait prévoir mais il ne le fait jamais.

« Bien sûr que j’suis au courant mais se battre dans des bars ou sur un champ de bataille, c’est différent de la chasse. C’est plus sournois, il n’y a pas de règle dans mon monde. », à demi-mots, il admet qu’il s’inquiète de ce qui peut arriver à son ami. Évidemment que Lolan n’est pas sans défense. Évidemment qu’il sait se battre mais le monde du mercenariat n’a rien à voir avec ce qu’il connaît. Et ces paroles, c’est la manière d’Aramis de lui dire qu’il s’inquiète de ce qui peut arriver. Il ne le dira jamais en ces termes précis parce faire dans le sentimental n’est clairement pas dans ses habitudes – et ça, chaque Deadly Sins le sait et l’accepte ainsi. Ceux que ça dérange n’ont qu’à le fuir ; qu’importe, le semi-vampire n’a pas vocation à être aimé de chaque personne. « Je t’ai pas attendu pour gérer les sorts qui peuvent arriver dans le dos. », il ne nie pas la praticité des soins en direct, cependant. « Par contre, te fais pas trop d’illusions. Je peux encore me passer de toi. », ce n’est pas parce qu’il le dépanne de quelques onguents que sa présence directe est soudainement devenue indispensable. Toutefois, les formalités passées, il est temps d’entamer les choses sérieuses. Quand Lolan s’écarte en faisant signe à Aramis de prendre les devants, le semi-vampire hoche la tête. « Cette région peu habitée est parfaite pour dissimuler des activités illégales. Les plus gros entrepôts de ma cible sont là et ce sont les derniers – je me suis occupé de détruire les autres. Je sais de source sûre qu’il va être présent pour chercher à défendre ce qui reste de ses biens. Ça veut aussi dire qu’il m’attend au tournant mais eh, ça rajoute un peu de piquant. Maintenant, si t’es toujours décidé, on y va. », finit Aramis en se mettant en mouvement, que son ami le suive ou non, il est désormais lancé.

Tu sais qu'il n'est pas heureux que tu sois là, Aramis sait parfaitement le montrer avec son visage fermé et son air bougon et râleur mais tu ne comptes pas bouger. Tu viendras avec lui ce soir, pour l'aider, le soigner directement et lui éviter de se faire casser un morceau encore une fois. Tu n'es pas agacé de le voir venir chez toi avec la tronche en biais et des marques et cicatrices sur tout le corps, c'est ton cousin et de toute façon tu as juré il y a longtemps, de toujours tout faire pour les Seven. Mais tu sais qu'il n'est pas aussi prudent qu'il devrait l'être et un jour, c'est un corps presque sans vie que vous allez retrouver alors avant que cela arrive tu prends les devant et tu le suis pour lui éviter une énième attaque dans le dos. Car ceux qu'il chasse font toujours en sorte de le prendre à revers, après tout la réputation de ton cousin est grande et on dit qu'il n'a jamais raté une cible et ça, ceux qu'il traque sont bien au courant évidemment. Alors ils essayent de fuir au mieux pour ceux qui savent d'avance qu'ils n'auront pas le niveau pour rivaliser et au pire, comme ça arrive la plupart du temps, ils essayent de se battre et pour ça ils attaquent dans le dos. Une technique critiquable et déloyale en duel magique mais bon il faut avouer qu'une attaque furtive et fourbe de la sorte peut sauver la vie. Tu veux seulement que ton cousin en soit pas la cible visée justement.

« Si tu étais normal alors tu aurais un boulot ennuyeux au ministère du genre... Archiviste pour le service de régulation des contre-sorts. Et tu serais tout autant barbant que ton job... J't'aimerais sans doute beaucoup moins après ça. » Que tu dis en sentant un petit rire franchir la barrière de tes lèvres alors que tu essayes de faire de l'humour malgré la petite frayeur qu'il t'a causé. Tu ne lui en veux pas, tu sais qu'il est comme ça. Et si Aramis n'était plus mercenaire alors il ne serait plus vraiment le Seven que vous avez toujours connu n'est-ce pas ? C'est parce qu'il est si imprudent et tête brûlé que vous l'adorez, ça fait sa personnalité. « C'est ça, avance. En attendant tu gagnes du temps à papoter ! » Que tu dis avec un nouveau rire avant de te mettre en mouvement parce que tu comptes bien lui prouver que tu ne seras pas un boulot, qu'il n'aura pas besoin de t'attendre et qu'il peut même compter sur toi. Et si tu parviens à glisser dans son esprit que de temps en temps tu peux venir avec lui, surtout pour lui éviter de se retrouver avec les miches brûlées alors c'est tout bénéfique non ? Mais pour ça tu vas devoir la jouer finement, Aramis n'est pas facile à convaincre et tu ne pourras pas le corrompre avec ta belle gueule et ton sourire d'ange.

« Je sais. C'est pour ça que tu reviens souvent en mauvais état. » Dis-tu en haussant les épaules sans qu'il n'y ait de jugement dans sa voix malgré tout. Un constat voilà tout, de cette vie qui semble si dangereux mais qui convient tellement à ton cousin. L'ambiance devient plus tendue quand Aramis se balance quelques remarques qui te font lever les yeux au ciel. Oui tu sais qu'il peut se passer de toi, oui tu sais aussi qu'il ne t'attend pas pour éviter ou assumer les sorts lancés dans son dos mais l'entendre a quelque chose de désagréable. Surtout quand on sait qu'il a cruellement besoin de toi à chaque mission car il refuse expressément qu'on le soigne à St Mangouste, tu es le seul à pouvoir faire cicatriser cette peau de demi-créature, en dehors des médicomages de l'hôpital. En effet les soins sont particuliers et on ne peut pas les confier à n'importe qui. « Continue d'être aimable comme une porte de prison et la prochaine fois que tu viendras me voir, tu trouveras porte close. » Dis-tu avec en soin en coin, mise en garde parce que si il lui prend l'envie de te malmener alors toi aussi tu seras soudainement occupé la prochaine fois qu'il se fera casser le visage, en combat.

La petite explication passée, tu le suis en le laissant passer devant tout en sortant doucement ta baguette pour vous défendre en cas de besoin. « Il risque d'être accompagné ? » Autant le savoir si tu dois t'attendre à tomber sur une armée équipée jusqu'aux dents. Pas que tu ressentes la peur monter en toi ou quoi que ce soit, tu voudrais juste être au courant. Toi tu as juré plutôt de protéger et de soigner, t'as toujours un temps de recul quand tu dois tuer pour ta vie. Ca n'arrive pas souvent mais lors de l'attaque de l'île alors vous avez dû prendre des décisions contre les mangemorts, c'était eux ou vous et le choix a été vite fait. Tu ne regrettes rien, la vie des dragons était en jeux.

Enfin l'un des entrepôts est juste là, tout proche alors tu pousses l'une des portes en fer pour dévoiler l'endroit mal éclairé, sentant le renfermé et l'humidité ce qui te fait plisser le nez. Ce n'est pas agréable mais ça va, apparemment c'est calme où alors tu n'as pas tes supers dons pour entendre ce qui est trop loin de tes oreilles. Ainsi tu tournes la tête vers Aramis, lui demandant silencieusement si il y a quelqu'un par ici.

Oui/Non : Si il y a quelqu'un et si ils vont avoir des problèmes ou pas.
 

Il n’a d’autre choix que d’accepter le fait que son cousin devienne ce soir le témoin de sa facette la plus sombre. Celle qui n’a pas peur de prendre des vies, celle qui le fait même avec un sourire jusqu’aux oreilles. Celle d’un Aramis qui ne râle pas mais qui s’extasie en sentant l’agonie de ses ennemis et en lisant la peur dans leur regard. Certains supplient pour être épargnés, d’autres pour être achevés rapidement. Qu’importe, la finalité reste la même dans tous les cas : ils finissent par succomber. Parce que dans ce monde, c’est tué ou être tué. Tout ce qu’Aramis espère, c’est qu’ils en sortent vivant tous les deux mais que Lolan ait une expérience assez violente pour ne plus avoir envie de le suivre dans ses péripéties nocturnes. Parce qu’il y a bien une raison pour laquelle il n’entre jamais dans les détails de son job avec ses amis. Eux ont une vie bien rangée, un travail stable, légal et même vital si on prend l’exemple de Lolan. Il est certain que sans lui, le Dragomir aurait passé l’arme à gauche depuis bien longtemps. Il manque parfois de prudence, n’a pas peur de se jeter dans le tas et c’est ce qui lui vaut de se faire bien amocher la gueule. Ça et les coups dans le dos qui sont légions dans ces moments-là. On a beau être la pire des crapules, on peut trouver le moyen de s’allier pour mettre à terre un ennemi commun plus dangereux – ce qu’est le semi-vampire dans ce domaine. L’ennemi de mon ennemi est mon ami, est un proverbe bien connu dans le mercenariat. C’est certes déloyal mais ils ne sont plus à l’école dans des cours de duel, protégés par l’encadrement d’un professeur. Aramis n’en tient d’ailleurs pas rigueur à ses adversaires pour la simple et bonne raison qu’il n’aurait aucun scrupule à agir de la même manière à leur place.

« Rien que le nom est ultra pompeux. Franchement, comment on peut adorer travailler au ministère ? Être dans un bureau toute la journée à faire de la paperasse, quel enfer ! », il se doute que tous les postes au ministère ne consistent pas à rester enfermé mais beaucoup sont dans cette optique et rien que de les imaginer, il trouve que c’est bien plus angoissant que de tuer des cibles. « J’veux pas que tu m’aimes moins, tu vois. Ça fait une excellente raison pour oublier cette idée stupide de reconversion. », il ricane mais n’en pense pas moins. De toute façon, il n’y a pas à en discuter. Aramis n’aura jamais un métier conventionnel. C’est un chasseur qui ne sait rien faire d’autre, qui ne veut rien faire d’autre. « J’avance, c’est toi qui traîne. », rétorque-t-il en guise de provocation. Il n’en dit rien mais Aramis voit déjà bien à quel point son cousin fait des efforts pour ne pas passer pour un boulet. Et jamais, Ô grand jamais, le Dragomir ne se permettrait de le voir réellement de cette manière. Seulement, Lolan fait partie de ces quelques êtres qui lui sont précieux et même indispensables. S’il ne voulait pas qu’il vienne, ce n’est pas parce qu’il a peur de traîner un lourdeau mais bien parce qu’il craint qu’il lui arrive quelque chose. Il ignore s’il serait capable de se le pardonner. Et s’il accepte – à contre-coeur – sa présence ce soir, ça ne veut pas dire qu’il est prêt à réitérer l’expérience à l’avenir même s’ils s’en sortent cette fois-ci.

« Si tu trouves que moi je reviens en mauvais état, c’est parce que t’as pas vu la gueule de ceux d’en face. », qu’il précise en bombant le torse, fier d’une chose qui ne devrait pourtant pas provoquer ce genre de sentiment. Puis, le manque de tact du semi-vampire provoque quelques ravages qu’il ne soupçonne pas. Il sait pourtant que ses mots peuvent blesser mais il a du mal à s’en soucier mais lorsqu’il le faudrait. Après tout, Lolan fait beaucoup de concessions pour lui. Il accepte de le soigner alors qu’il ne s’occupe plus des personnes. Tout ça parce qu’Aramis se permet le caprice de refuser de se faire soigner à Sainte-Mangouste. Il ne veut pas que des inconnus le tripotent et en viennent à comprendre sa véritable nature – chose obligatoire pour que les soins s’avèrent réellement efficaces. Tout comme il ne veut pas avoir à se justifier de ses blessures. Il s’est fait soigner à l’hôpital, une fois. On l’a emmené de force, il avait perdu connaissance, se retrouvant par là même incapable de refuser quoi que ce soit. Cette nuit-là, c’est Roan qui l’a emmené se faire soigner et qui lui a sauvé la vie. Parfois, il lui arrive encore de se demander s’il lui en veut ou s’il doit être reconnaissant. Mais c’est la première et la dernière fois qu’il s’est retrouvé alité dans une chambre d’hôpital. Autrement, le seul à le toucher pour le soigner est Lolan parce qu’il sait ce qu’il doit faire et parce qu’il connaît Aramis. « T’oserais pas. », laisse le Dragomir en écarquillant les yeux. Pourtant, son intuition l’invite à ne pas trop forcer le sujet. Il préfère ne pas prendre le risque qu’un jour Lolan refuse de le soigner.

Puis, il en revient au sujet principal, expliquant les tenants et les aboutissants de leur mission de la nuit. Un cas habituel pour Aramis mais qui risque d’être une autre histoire pour son cousin qui arrive à la fin de ce contrat et donc, dans la phase la plus dangereuse. Pourtant, il reste décidé à le suivre. « Accompagné oui et c’est peu dire. Il s’est très certainement gardé ses meilleurs gorilles pour sa protection personnelle rapprochée et en dernier recours. J’imagine qu’ils sont pas moins d’une dizaine – peut-être un peu plus. Des professionnels, armés et qui savent se battre. », on pourrait croire qu’il donne ces détails pour effrayer le Gallagher mais c’est pourtant la vérité. « Si tu les tues pas avant, eux n’hésiteront pas, Lolan. C’est eux ou toi. », et je préférerais que ce soit eux. Surtout qu’il n’est désormais plus temps de faire marche-arrière. Un entrepôt se dessine devant les deux compères. Arrivé devant, Lolan pousse l’une des portes en fer pour révéler un endroit désormais familier pour le semi-vampire. Ce genre d’endroit mal éclairé, avec cette désagréable odeur de renfermé et cette humidité constante, c’est en quelques sortes son pain quotidien. Pas qu’il l’apprécie – c’est loin d’être le cas – mais il ne s’en formalise plus. D’apparence, tout semble calme mais savoir se camoufler fait partie des bases. Alors Aramis se concentre, éveille ses sens pour chercher le moindre mouvement d’air suspect, le plus infime battement de cœur qui ne leur appartient pas, le plus léger souffle de respiration… rien. « Personne. Pour l’instant. », chuchote-t-il en se tournant vers Lolan. Il fronce les sourcils, conscient que s’ils sont tranquilles pour le moment, la situation peut vite changer.« Ils gardent peut-être les entrepôts les plus importants qui restent mais restons sur nos gardes. », il avance à l’intérieur du bâtiment, traverse le grand hall avant de se retrouver devant une porte discrète, dissimulée dans un coin. Intrigué, il se dirige vers cette dernière en se demandant bien ce qu’elle peut cacher.

Oui : Il y a quelque chose
Non : Il n’y a rien

Si oui :
Oui : Des créatures prisonnières
Non : Des gorilles armés qui les attendent

Tu ne saurais dire comment on peut aimer ce genre de boulot mais en tout cas il y a des gens qui aiment assez cela pour se lever tous les matins avec le sourire, la joie dans le cœur à l'idée de retrouver leur boulot. Certes si tu ne comprends pas cela tu ne juges pas pour autant, il n'empêche que ton propre travail à toi est assez redondant quand on y pense. Tu vois des patients et la plupart ne viennent que pour des consultations courantes, parfois il y a des surprises et des cas extrêmes qui te forcent à te plonger dans tes livres d'études pour trouver des solutions à un problème. Tu adores ton travail et tu n'en changerais pour rien au monde, surtout que tu as des patients à 4 pattes et ce sont assurément les plus agréables qu'on puisse croiser dans une vie de médecin ! « Une reconversion ? Toi ?! On t'enlève de ton quotidien en pleine nature, tu sèches comme une plante qu'on a oublié d'arroser avant de partir en vacance ! » Dis-tu non sans rire et pourtant tu n'as jamais été si proche de la vérité. Enlever à Aramis la possibilité de se promener en pleine nature pour trouver et remplir ses contrats, c'est comme le tuer à petit feu et même si une vie plus sage serait agréable car elle vous causerait moins de soucis, ce n'est pas une chose que tu souhaites à ton cousin. Parce qu'il est sans doute le plus livre et sauvage d'entre vous.

Tu avances, ignorant les piques de ton cousin qui cherche à te faire râler comme si vous n'étiez que deux gamins pressés de rejoindre le lac pour une après midi baignade. En réalité tu marches à vive allure et tu préfères lui répondre d'un majeur levé dans sa direction plutôt que de te vexer, c'est de bonne guerre de vous envoyer des piques car tu ne te prives pas quand tu le peux. Sauf qu'aujourd'hui vous devez vous assurer de rester concentré et tu préfères laisser à Aramis le temps de rentrer dans son rôle, de se mettre en condition pour une traque plutôt. Parce qu'il devra être totalement prêt pour ne faire aucun faux pas, même si tu seras là pour l'aider ou panser ses plaies, il n'empêche que tu ne veux pas voir ton cousin trop touché parce qu'il aura été surpris par ta présence derrière lui ou simplement parce qu'il n'aura pas eu le temps de se concentrer. Tu te doutes que ce genre de contrat s'accompagne de quelques rituels voire d'habitudes scrupuleusement respectées ainsi tu ne veux pas te mettre au milieu de ce qu'il fait habituellement, c'est une chasse comme une autre non ? « Ho j'me doute qu'ils peinent à se faire reconnaître même par leur mère ! » Parce que Aramis n'est pas un tendre et tu penses bien qu'il ne les laisse pas partir avec une simple tape sur les doigts, à ses cibles. Sauf que ses victimes ne sont pas ta famille alors tu te moques de leur état, toi ce qui t'occupe l'esprit c'est la gueule en biais de la demi-créature à côté de laquelle tu marches. Et quand il affiche une mine choquée par ses propos, tu préfères sourire pour laisser planer le doute. Tu n'oserais pas ? Et pourquoi pas ? Après tout tu n'as aucune obligation... Si ce n'est la loyauté avec ton cousin. Évidemment tu ne lui fermeras jamais la porte, tu tiens trop à lui et tu es trop loyal pour ça mais tu aimes savoir qu'il doute. Ca te donne un semblant de pouvoir qui n'est pas désagréable.

« Rappelle moi pourquoi on ne prend pas nos dragons pour leur cramer directement les miches ? » Que tu demandes avec un petit rire, parce que tu es certain que Raggy serait enchanté à l'idée de se griller quelques mauvais gars. Il a bon caractère ton dragon sauf avec les idiots et malheureusement ce monde en est truffé, ce qui rend ta créature souvent boudeuse. Sauf avec toi, ton dragon est un amour et tu as hâte de pouvoir en profiter davantage directement dans ta demeure. Ca ne devrait pas tarder, la surprise sera bientôt signée et tu n'attends que cela pour l'annoncer à Cal. « Ok alors ce sera eux, j'ai bien compris ! » Et tu n'es pas assez idiot pour prendre le risque de jouer au bon gars, surtout si ils cherchent à t'envoyer auprès de tes ancêtres. « Je suis médicomage mais aussi dragonnier, Aramis. J'ai combattu les mangemorts à Barra, si j'dois tuer je sais le faire... » Et mieux encore tu sais surtout comment briser des membres de sorte à envoyer la victime sur un lit d'hôpital et ça pendant de longues semaines. Il faut bien que tes études te servent, non ?

Vous rentrez dans un bâtiment et aussitôt tu tournes ton visage vers ton cousin, il t'informe qu'il n'y a rien mais tu devines que ça ne va pas durer. Bientôt des colosses seront là et vous ne serez que deux, il vous faudra ruser parfaitement. Tu le suis jusqu'au hall que vous traversez, jusqu'à une porte dissimulée et alors qu'il ouvre sur... Rien, tu sens un sourire étirer ta bouche. Un placard à balais, simplement un débarras servant à la femme de ménage sans doute. Et le reste ? Tu te détournes pour faire quelques pas avant que ton regard ne soit attiré par un rideau que tu attrapes entre tes doigts. Et alors que tu ouvres, c'est un escalier qui monte vers un étage que tu as devant toi. Et si tu ne saurais dire où il va, tu devines qu'il y a des choses à découvrir là haut.

Oui/Non : A l'étage, vous entendez du bruit. Oui/Non si la personne descend ou pas.
 

Il ne peut s’empêcher de penser que travailler dans des agences – qui plus est le Ministère de la Magie – ne doit pas être loin de sa conception de l’enfer. Des couloirs et des sections interminables, des gens partout, des règles à respecter, certains emplois qui doivent avoir une certaine redondance… un frisson parcourt la colonne vertébrale du semi-vampire à ces simples pensées. S’il sait certaines fonctions essentielles, il ignore comment on peut les assurer avec plaisir et fierté – pour ceux dont c’est le cas. Aramis a besoin de son indépendance, de son autonomie et de sa capacité à œuvrer seul selon ses propres critères et choix. Il a besoin d’air extérieur également ; l’idée même de rester enfermé dans des bâtiments ultra sécurisés avec des protocoles partout le fait frémir. Il aurait vite fait de se faire congédier – en imaginant le meilleur des cas. « C’est bien vrai ! Tu vois ? Ce serait inutile de chercher à me convaincre de faire un boulot bien rangé. Ce serait catastrophique pour tout le monde et je doute que quelqu’un ait envie de voir les conséquences. », il a beau ricaner, c’est la vérité. L’image de la plante desséchée n’est ni exagérée, ni anodine de la part de son cousin. Il fait partie de ces personnes qui le connaissent… et qui savent qu’il est préférable de ne pas le contraindre à quoi que ce soit. Aramis aime parcourir le Royaume-Uni et même au-delà ; le plus souvent, sur le dos de Sekhmet – il n’y a pas plus grande sensation de liberté que celle de voler sur un dragon. Le tout saupoudré de quelques contrats – jamais simples, toujours dangereux, histoire d’inquiéter ses amis chaque fois qu’il s’absente. Mais il ne serait alors plus lui-même.

Les deux dragonniers progressent, échangeant quelques piques – dont certains injustement ignorées par Lolan – comme s’ils se trouvaient dans une situation parfaitement banale, comme s’ils n’étaient absolument pas sur les traces d’un dangereux criminel. Au majeur franchement levé dans sa direction, Aramis ricane. Son cousin est certainement l’un des moins vulgaires de leur petit groupe d’ami, alors parvenir à le faire sortir de ses bonnes manières, c’est toujours une petite victoire pour le semi-vampire. Prenant quelques secondes pour savourer celle-ci, le mercenaire s’efforce de se concentrer de nouveau sur l’objectif. Ils progressent en territoire hostile, le danger peut surgir de n’importe où et il serait idiot de se faire repérer et surprendre à cause d’un rire un peu trop franc. Qui plus est, cette traque est le point culminant de plusieurs semaines de travail – interrogatoires et autres assassinats, des perspectives joyeuses – qui ne peuvent être mises à mal par des erreurs de débutant. Ce trafiquant est une grosse prise qu’il ne veut pas voir lui filer entre les doigts à cause d’un stupide faux pas. Il a beau donner l’impression d’un être anarchique, Aramis a quelques habitudes qui subsistent lors de ses différentes chasses. Or, il est important que ces dernières ne soient pas mises à mal malgré la présence exceptionnelle de son cousin. « Surtout par leur mère ! Parfois, je regrette de pas être présent à ce moment-là… puis je me rends compte que ce serait bizarre. », il hausse les épaules, sourire toujours plaqué sur les lèvres. Il ne devrait pas être fier de l’état dans lequel il les met mais c’est plus fort que lui. Fierté arrogante qui disparaît – remplacée par des yeux écarquillés, choqués devant la possibilité que ces mots deviennent réalité – lorsque Lolan menace de ne plus le soigner. Est-ce qu’il oserait laisser Aramis sur le bas côté ? Sa propre famille comme ils se le rappellent souvent ? Au sourire que le médicomage affiche, le semi-vampire décide de ne pas trop le titiller à ce sujet, peu désireux de savoir s’il est capable d’aller jusqu’au bout.

« Parce que se ramener avec un gros lézard plein d’écailles pour tout cramer va à l’encontre même de la première règle des assassins et autres mercenaires, à savoir : la discrétion. », combien de fois n’a-t-il pas songé à régler ses affaires par une intervention radicale de Sekhmet ? Mais ce serait trop risqué pour eux – quand bien même la pansedefer ne manque jamais de faire part de sa frustration lorsqu’Aramis la laisse à Barra. Et malgré toute l’affection qu’il a envers sa compagne dragonne, il a besoin de ces missions en solitaire afin de conserver un certain équilibre – aussi précaire puisse-t-il être. « Évidemment, ça ne peut être qu’eux ! », plutôt ces vermines à bouffer les pissenlits par la racine dans les terres boueuses du Royaume-Uni plutôt que Lolan. Le peu de conscience que possède Aramis n’a pas envie d’avoir à vivre ça – encore moins d’expliquer aux autres ce qui est arrivé à leur ami. « Je sais et j’remets pas tes compétences en cause, Lolan. C’est juste que… c’est différent, cette fois. Barra, c’était frontal et franc. Ce soir, ça va être plus fourbe, plus mesquin… une seconde à manquer de vigilance et les conséquences peuvent être terribles. Crois bien que c’est pas ta capacité à donner la mort qui m’inquiète. », c’est celle de ne pas la recevoir dans un monde régit par une seule règle : tous les coups sont permis. Ils ont tous vaillamment combattu contre les mangemorts… mais cette bataille, la façon de la mener… n’a rien à voir avec ce que le Gallagher connaît.

Il n’est plus temps de tergiverser lorsqu’ils pénètrent dans un premier bâtiment – très certainement gardé avec un minimum de troupes. Sur leurs gardes, Aramis n’entend rien de particulier dans un premier temps et ne manque pas de faire part de ses informations à son partenaire – les deux gardant à l’esprit que si c’est calme pour l’instant, il y a peu de chance pour que ça dure très longtemps. Ils traversent le hall à pas feutrés, silencieux, sans que personne ne les remarque. Une porte dérobée attire l’attention du chasseur qui se dirige dans sa direction. Il l’ouvre prudemment – le cœur commençant à battre plus vite à l’idée d’y trouver des ennemis… ou d’autres créatures. Mais quand l’intérieur se dévoile, c’est sur… un débarras. Un vulgaire placard à balais remplis de produits ménagers – comme quoi, même les plus vils trafiquants semblent avoir un personnel d’entretien. Aramis étouffe un juron pendant que Lolan insiste pourtant sur l’inspection. En s’avançant un peu plus loin, il découvre un rideau qui débouche sur un escalier montant. Du bruit se fait entendre et il est évident qu’y investiguer pourrait être pertinent. À l’instant où Aramis esquisse un geste pour s’engager dans les escaliers, un bruit venant du haut se fait entendre ; puis les pas d’un homme qui vient dans leur direction. Trop tard, s’ils montent, ils ne pourront que croiser l’individu. « Armoire des produits d’entretien. Derrière. », murmure rapidement Aramis à Lolan en désignant le meuble d’un geste du menton. De son côté, il se place derrière une armoire contenant des piles de différents torchons de couleur. L’idée est de laisser passer l’inconnu devant eux et de le prendre par surprise dans son dos. Étouffer toutes possibilités de cris et le faire disparaître sans éveiller de soupçons.

Oui/Non : l’homme remarque la porte ouverte et se souvient l’avoir pourtant bien fermée. Sur ses gardes, il guette, à la recherche du moindre signe de la présence d’un intrus. Oui/Non → s’il repère au moins l’un des deux intrus.

Tu lèves les yeux au ciel tout en sentant un fin sourire étirer ta bouche, dû aux mots de ton cousin. Cependant même si tu ne le dis pas de vive voix, il est vrai qu'il serait inutile d'essayer de le convaincre car ton cousin n'est clairement pas du genre à pouvoir, à vouloir travailler dans un bureau. Il serait tel un lion en cage, tournant encore et encore à la recherche d'une activité en plein air. Tu le comprends et en même temps ton propre boulot se trouve dans un lieu fermé sauf que tu vois énormément de monde, ce qui empêche tes fonctions d'être ennuyeuses au bout d'un moment. Tu n'échangerais ta place avec personne parce que tu aimes ce que tu fais, au moins autant que ton cousin qui apprécie ses fonctions de mercenaire. Sauf qu'il risque sa vie à chaque fois qu'il chasse, au contraire de toi qui les sauve plutôt. "Tu fais en sorte que le contrat soit remplie et puis tu rajoutes quelques marques indélébiles pour qu'ils n'oublient jamais que tu n'es pas trop loin si ils déconnent, mh ?" Autant dire que ta question est davantage une affirmation car tu devines à son sourire fier qu'il ne laisse pas partir ses victimes en bon état, bien au contraire. Tu ne voudrais pas être une de ses cibles, ça doit être le genre de truc traumatisant que d'être traqué par quelqu'un comme Aramis. Le genre à ne jamais lâcher, à avoir toujours un coup d'avance et à vous laisser la tête au carré pour être certain que vous n'oublierez pas la leçon donnée.

"Si il n'y a pas de témoin, personne ne pourra dire que l'incendie vient d'un feu de dragon." Que tu dis pour contrer sa réponse concernant la discrétion. "On fait comme tu veux." Mais c'est lui le chef lors de cette mission et surtout c'est lui le pro, il a des résultats à fournir et tu n'iras pas tout saboter juste parce que tu brûles d'envie d'en finir en t'assurant qu'il ne lui manque pas un morceau. Le connaissant, tu es presque sûr que ta trousse de secours va être sacrément utile ce soir. Tu hoches la tête à sa réponse sans un bruit, le suivant dans ce lieu calme où on en peut soupçonner la moindre activité criminelle tant le lieu est tranquille. La preuve encore qu'on ne sait pas ce qui se passe lorsque les portes sont fermées et que tout le monde a le dos tourné. Tu finis par tendre l'oreille pour essayer d'entendre le moindre bruit, le moindre son de pas dans un sol en béton brut. Mais rien... Le calme brisé par le bruit de vos respirations calmes et régulières. Le premier placard est inspecté et si tu t'attendais à tomber sur quelqu'un, c'est juste un rat qui passe entre vos jambes puis vous fuir tant vous lui causez une peur terrible. Tu serres les dents, râle intérieurement parce que vous ne trouvez pas tout de suite avant qu'un escalier se dévoile. Grand, assez fréquenté si tu juges les traces de boue sur les marches mais tu n'as pas le temps de dire quoi que ce soit qu'une voix brise le silence et vient vers vous. Un mot que tu ne comprends pas ou une langue étrangère ? Pas le temps de réfléchir, d'analyser que tu te met en route pour approcher du placard qui contient les produits ménagers afin de te cacher dedans en même temps que ton cousin.

Mais le gars semble détecter quelque chose car si il a commencé à marcher, il cesse aussitôt pour observer autour de lui. Tu le vois faire, la porte du placard étant mal fermée car il est plein et à deux vous vous serrez déjà beaucoup. Nulle remarque à faire à ton cousin, ta propre grande taille n'aide pas à se faire discret. Et comme si le gars entendait tes pensées, il se tourne lentement vers le placard quand il remarque la porte ouverte, pour avancer prudemment. Pas le temps de dire quoi que ce soit à Aramis sinon le garde va vous entendre et donner l'alerte, il faudra agir tout de suite si vous voulez garder un minimum de discrétion sinon c'est un duel à la baguette qui va démarrer au risque d'agacer le mercenaire. Tu sais qu'il veut user d'un minimum de magie jusqu'à ce que celle-ci soit obligatoire. Et parce qu'il est le chef des opérations, tu n'as pas à coeur de lui désobéir.


Oui/Non : Il approche et regarde dans le placard. Sinon, il remonte à l'étage et vous pouvez (enfin) souffler pour reprendre votre chemin.