Tu tiens parole. T'es pas du genre à parler dans le vide sans penser un traitre mot de ce que tu balances - quand tu fais une promesse, c'est pour la tenir, et qu'importe à qui tu peux la faire. Concernant Peter, tu as pas perdu de temps pour reprendre contact. S'il t'a promis que tu étais toujours bienvenue dans sa boutique, alors tu y as mis les pieds tous les deux jours, ne serait-ce que pour lui laisser un gâteau ou un baiser sur la joue. Parfois tu restes plus longtemps, faisant tes achats ou le questionner sur ses plantes. Parfois vous parlez plus profondément - mais vous n'en n'avez pas vraiment eu l'occasion.
Tu sais qu'il a revu les garçons, que tout n'a pas été parfait - outre la présence de Remus qui insuffle un peu de bon sens là dedans.

Pour ta part, t'as moins envie de voir Peter dans l'enceinte de sa boutique que dehors. Tu veux prendre le large, prendre l'air, sortir de ton quotidien - les médicomages disent que c'est bien pour toi, alors tu vois pas pourquoi t'en priver. Tu lui as envoyer une lettre, l'invitant à te rejoindre pour une soirée de charité qui a lieu à l'Auberge des Pins. C'est une sorte de soirée pour une partie des étudiants de Ste. Mangouste. Il y en a plusieurs dans l'année, mais celle-ci se fait au calme pour s'assurer de pouvoir échanger, danser, et simplement profiter du paysage. Sauf que Marlène n'est pas là parce qu'elle est de garde - arrivera ou pas, tu sais pas, vos plannings sont pas les plus coordonnés en ce moment.
Et tu voyais pas qui demander comme cavalier. Tu voulais pas jouer à cela avec James. Remus et Sirius profitaient encore des effets de la lune. Et en réalité, Peter te manquait. Il était de bonne compagnie, si ce n'était la meilleure et en ce moment tu n'avais pas envie de te refuser quoi que ce soit. Le moindre caprice était réalisé, sans doute parce que tu craignais que rapidement tu n'ai plus l'occasion d'être capricieuse.

Tu attendais, alors à l'entrée de l'Auberge des Pins, espérant que ton cavalier viendrait. Tu voulais savoir où il en était de cette histoire avec Rhaegar, t'assurer qu'il allait bien et surtout lui changer les idées - comme toi, lui aussi avait bien besoin de cela ce soir.

 

L'étreinte te ramène à des souvenirs heureux. Tu vas pas mentir en prétendant que tu ne gardes pas de douceur à l'évocation de James ou de la relation que vous avez eu. Bien au contraire : tu l'as aimé. Tu as été amoureuse de James Potter, tombant sous son charme sans même le réaliser - soudainement, tu voulais passer le plus clair de ton temps avec lui, l'écouter te parler de ses rêves, de ses amis, de ses convictions. Tu voulais tout savoir de lui, pouvoir le toucher comme tu l'entendais, le laisser faire de même avec toi. Tu n'as pas laissé beaucoup de place à l'amour durant tes années à Poudlard - James a été ton premier petit ami. Il a été le premier pour beaucoup de choses. Il te prenait souvent dans ses bras ainsi, t'enlaçant pour t'embrasser tendrement, et juste être là. Parfois, tu avais le sentiment de l'apaiser, de lui offrir cette bulle de douceur qui lui manquait autrement.
Parfois cela te manquait. Et ressurgissait alors une colère sourde que tu avais du mal à taire. Tu es resplendissante. Comment tu vas ? Tu souris, cependant, la voix de Peter te ramenant au présent. Il te fait face, tout à coup, tu ne peux que lui sourire, te hissant jusqu'à lui pour embrasser sa joue à moitié rasée. Tu le vois plus adulte, tu le trouves plus mature. Brisé mais encore debout - comme la plupart d'entre vous. Portant le courage de ceux qui veulent continuer à écrire l'histoire plutôt qu'à abandonner quand tout devient trop douloureux.

Tu l'aimes ainsi, ton Peter. Maintenant que tu es là, bien mieux. Avoues-tu, observant la foule qui s'amasse autour de vous. Tu vas pas mentir - tu apprends à aimer ces moments, mais c'est toujours pas ce que tu préfères. T'as toujours eu plus de plaisir à être dans les grands espaces avec le peu de personnes qui comptent vraiment pour toi. Mais dans ta nouvelle vie d'étudiante en médicomagie, les occasions d'être en montagne, en forêt ou au bord de l'eau se font rares. A la place, tu as des soirées étudiantes et des rendez-vous de ce genre dans des endroits triés sur le volets. Et t'es toujours pas à l'aise. Mademoiselle Evans, voulez vous bien me suivre afin que je vous fasse valser toute la nuit ? Tu prends le bras de Peter, espérant qu'il ne te mente pas en te promettant de danser toute la nuit. Tu te sentirais prête pour ça - te faire tourner la tête jusqu'à plus être en mesure de penser à quoi que ce soit. Avec plaisir, très cher. Faites moi valser aussi longtemps que cela vous plaira, je n'ai rien à y redire. Admets-tu en découvrant le lieu de la soirée, et toutes les petites attentions de Ste. Mangouste. Autour de vous des visages que tu reconnais - beaucoup que tu connais moins. Et si on prenait un verre avant de danser ? Proposes-tu, parce que tu sens déjà que ton sourire se fait faux.

Tu trouves sans mal un serveur qui passe avec des verres aux liquides colorés. Tu en prends deux sans savoir vraiment ce que c'est et en tend un à Peter. A nous, Pete. Merci de m'accompagner ce soir.

 

A nous, Lils. Et tu sais que ça a toujours été et que ce sera toujours un plaisir Verres levés, tu trinques avec ton ami avant de boire quelques gorgées. L'alcool a un goût atroce, et tu grimaces avant de poser le verre dans un coin et de décider de l'abandonner là. T'es prête à te faire plaisir - mais si tu prends pas goût à ce que t'as dans la bouche, autant passer à la suite. Tu essais de voir autre chose à te mettre sous la langue - mais il semblerait que ces cocktails atroces soient la seule chose à boire qui soit proposé. Peut être iras-tu quémander un jus de fruits malgré tout - arguant que dans ton état l'alcool était prohibé. Sauf que ton état, personne dans ton travail n'est au courant - sauf ton médicomage, évidemment.

Finalement, tu te laisses emportée dans un coin par Peter, un coin plus isolé où vous n'avez pas à souffrir de la présence des musiciens qui jouent à moitié bien. Cette soirée était pourrie alors que vous veniez tout juste d'arriver. Je ne suis pas du tout venu vers là parce qu'il y a un plateau de fromages. Comment vas-tu, depuis ... la dernière fois ? Le boulot, ça va toujours ? Le boulot est toujours aussi prenant. Mais c'est plaisant, vraiment. J'ai été... plutôt fatiguée depuis la dernière fois. C'était le moins que tu pouvais dire, réalisant alors que Peter ne savait rien de ta condition. Tu doutais que Remus lui en ait parlé - puis ils avaient sans doute mieux à penser avec le retour potentiel de Rhaegar. Et toi, comment tu te sens depuis ? Demandas-tu, parce qu'en réalité c'est cela qui t'inquiétait plus que toi - toi, tu savais que tu dépassais tes limites et tu savais aussi pourquoi. Mais lui, tu voulais qu'il aille bien, qu'il reprenne pied à l'existence.

J'espère que tu ne comptes pas sur moi pour danser comme ça. La valse, je gère, le rock ... un peu moins. Suffit parfois de juste se laisser aller. Avisas-tu avec un sourire sur le visage - un vrai celui-ci comme il était destiné à ton ami. Puis en vrai, si les cocktails et la musique se font pas meilleurs, on pourra toujours partir de là pour aller se trouver un burger et des frittes en bord de Tamise. Proposas-tu, parce que pour le moment tu vois pas de belles réussites à cette soirée - et t'as juste envie de profiter de la présence de Peter.


 

Tu as du mal à cacher ton état - pas ta grossesse mais la fatigue qui t'accompagne depuis longtemps. Faut dire que pour le moment, le ronflement de ton ventre peut encore se cacher dans des vêtements amples - et tu aimes mieux cela qu'à le montrer. Tu veux éviter les questions déplacées et les remarques sur ta situation. Une fille de vingt ans qui attend un gamin alors qu'elle se trouve célibataire, c'est clairement trop éloigné de l'image que tu renvoies au reste du monde. Pas que tu espères trouver un type qui te passer la bague au doigt et faire illusion mais au moins pour le moment tu veux t'éviter les remarques des inconnus dont l'opinion te passe au-dessus. Tu travailles trop, tu devrais prendre des vacances. Je n’aime pas te savoir fatiguée. Moi ça va. Compliqué dernièrement avec le retour de Rhaegar, et tout ce que ça entraine dans ma vie mais … ça va, j’imagine. Vous vous êtes revus alors ? Demandas-tu, passant outre sa remarque sur tes vacances. Tu en auras bien assez tôt - comme avec un gamin en bas âge tu vas avoir le droit de rester chez toi. Pas que ce soit des vacances, en réalité, mais en attendant tu veux surtout pouvoir profiter de ta formation à Sainte Mangouste et ne pas prendre de retard sur tes cours. Tu veux devenir médicomage, et personne ne pourra t'en empêcher. Pas même ton enfant à venir.

Mais pour l'heure, tu te concentres sur Peter - heureuse de le retrouver, de partager ce moment avec lui, et tu le laisse t'entrainer vers les plateaux de fromage. Le retrouvant bien là. Je me suis promis à moi-même de te faire valser, attendons au moins une valse. Et profitons du fromage. Et des petits fours. Si c’est gratuit, c’est meilleur. Fort bien, qui suis-je pour te refuser une valse ? Et si on mange en attendant, ce n'est que mieux. assures-tu, comme pour une fois t'as rien contre l'idée de manger un peu. Ou beaucoup - surtout quand tu vois ses yeux pétiller quand il saisit un plateau et qu'il se met en recherche de ce qu'il peut mettre dessus. Bon, pas pour cette fois. On se prend de quoi manger et boire et on s’installe dans une alcôve ? Ou tu préfères les jardins ? Quoiqu’il fasse un peu froid … Dis moi ce que tu préfère. Une alcôve c'est parfait, comme ça on pourra discuter à l'abris des oreilles indiscrètes et rattraper le temps perdu. Il n'y a rien que tu voudrais plus que cela, à dire vrai. Qu’est-ce que je prends pour toi ? Fromage ? Saumon ? Oublies le poisson, prends tout le fromage que tu veux et je te laisserai me conseiller sur ceux que je dois goûter. Dis-tu avec un rire dans la voix, le laissant faire en te mettant à la recherche de deux cocktails aux fruits - sans alcool cette fois.

Une fois prêts, tu regardes autour pour trouver une alcôve de disponible - il s'en trouve une pas loin de la piste de danse, mais une fois installés vous entendez pas temps la musique. C'est qu'il doit se trouver un sortilège pour vous prémunir de ne pouvoir discuter à cause des bruits extérieurs. On parlait de Rhae - tu l'as revu alors ? Les garçons m'ont dit qu'il était passé par hasard au Black Dog. Sirius a été assez secoué, mais Rhaegar semblait aller bien de ce qu'il en a dit. Et faut dire que les évènements circulaient vite dans la maison que vous partagiez. Pour le moment, du moins.

 

Une fois dans la sécurité de l'alcôve, tu t'abandonnais à la conversation avec ton ami. Tu étais contente de retrouver Peter, d'avoir ce moment délicieux avec lui et de pouvoir partager sa passion pour le fromage. Tu voyais son regard pétiller, et tu te souvenais du garçon discret mais passionné que tu avais adoré à Poudlard. Bien trop heureuse de l'avoir que pour toi, tu te sens pas la force de l'amener sur la piste de danse, t'aime mieux le mettre à l'aise et pouvoir lui faire manger tout ce qui lui fait plaisir. Au moins cette soirée sera moins inconfortable pour toi et pour lui. C’est compliqué, parce que quand je le regarde je revois tous les moments passés ensemble. Et lui quand il me regarde … Il ne voit que Peter Pettigrow, maraudeur blagueur. Tu penches la tête de côté, désolée de le voir si défait par la nouvelle. L'amnésie de Rhaegar était terrible - mais tu étais convaincue qu'il pouvait toujours ressortir du bon dans les histoires d'amour véritables. Te souvenant aussi que la tienne avec James n'avait rien de si véritable que cela. Ou alors il voit Peter Pettigrow, le gars sur qui il a un crush énorme. Proposes-tu, sourire sur les lèvres, parce qu'à tes yeux le côté Maraudeur de Peter tenait plus de la malédiction que de la qualité. Il avait bien plus à offrir en dehors de ses farces et de son comportement parfois déplacé d'avoir les trois autres.
Minus Remus, qui a toujours eut ta préférence avec Peter. Mais ça va aller, j’ai réussi à le séduire une fois, je peux bien réussir une deuxième fois. Puis cette fois sans la pression de la guerre et le risque de la mort en fond sonore, c'est plutôt pas mal. Assures-tu, ce qui était plutôt pas mal pour assurer une bonne base pour une relation. Du moins tu le supposais.
Pour ta part, tu pensais bien avoir perdu foi en l'amour, aux relations ou ce genre de stupidités. Pour toi, c'était dans le passé - pour la suite, tu étais encore incertaine de ce que tu espérais. Sirius va … bien ? Je vois régulièrement Remus mais … Patmol refuse encore de me voir. Et je le comprends, complètement. Mais il me manque, James aussi. Sirius va bien - du moins il en donne l'air. Depuis qu'il gère le Black Dog il agit parfois comme un adulte mature. C'est dérangeant, mais plaisant tout à la fois. Dis-tu, donnant les nouvelles parce que tu trouvais clairement que cette distance entre eux était idiote. Mais tu supposais que James et Sirius avaient leurs raisons. Mais que ces raisons étaient stupides. Pour James je vais avoir du mal à te répondre. Depuis qu'on a rompu, il a tendance à m'éviter soigneusement. Et même depuis que... Tu réalisais soudain, te coupant dans ton élan - mais sans trouver raison à ne rien dire à Peter. Après tout, il était aussi touché par la perte d'Harry que les autres. Et surtout, il était ton ami. Tu ne voyais pas pourquoi lui cachait ce qu'il t'arrivait de plus... Etrange et beau, et étrange à la fois. Depuis que j'ai appris que j'étais enceinte. Lâches-tu finalement avec un sourire à demi-teinte.

 

Les maraudeurs étaient inséparables. Toute sa scolarité s'était basée sur cette conviction - parce qu'il n'était pas un moment dans ta journée où elle pouvait en croiser l'un sans qu'il se trouve les trois autres à proximité. Parfois elle pouvait jouir d'un moment avec Remus - souvent à la bibliothèque - pour pouvoir avancer un devoir ou pour discuter de choses plus intelligentes que le dernier match de Quidditch ou les farces que les maisons se faisaient les unes aux autres. Mais ces moments avaient été suffisamment rares - et inexistants à partir du moment où Sirius et Remus s'étaient avoué leurs sentiments. Alors, le Black les avait retrouvé dans ces expéditions à la bibliothèque. Il n'était pas foncièrement insolent - il restait là, assis, à regarder son petit ami avec tout l'amour du monde.
Insupportable, vraiment. Lily n'aurait jamais cru vouloir vivre avec eux après ses années à Poudlard. Elle n'aurait jamais cru qu'elle sortirait avec James par volonté et amour réel. Mais les choses avaient évolué en ce sens, et aujourd'hui elle vivait avec les trois autres maraudeurs, bien qu'elle ait quitté celui qui avait eut son coeur. Alors elle les voyait évoluer, grandir, et changer, surtout. Sirius ? Mature ? Les choses ont vraiment bien changé. Elle peut pas s'empêcher de laisser un rire la quitter - c'était en effet le signe de l'apocalypse qui risquait de s'abattre sur Londres. Sans doute un effet de son voyage en institut psychomagique. Ca lui a été bénéfique. et c'était douloureux pour chacun d'eux de voir le Black sombrer au point de devoir partir, de quitter tout ceux qu'il aimait et s'enfermer. S'enfermer pour combattre ses démons et espérer devenir meilleur. Lily l'avouait sans mal, elle le trouvait courageux. Il avait combattu, il en était revenu et il continuait encore le combat - Sirius était devenu plus sage, plus à l'écoute, plus réfléchit. Elle ignorait si la chose durerait bien longtemps, mais elle avait passé d'agréables moments avec lui ces derniers temps. Elle comprenait mieux pourquoi Remus en était amoureux, en fin de compte.

Puis la vie avait pris un tournant plus improbable encore, et elle était tombée enceinte, d'un homme qui l'avait quitté. Depuis que tu es quoi ? Merlin Lily, c'est une merveilleuse nouvelle ! L'étreinte de Peter est une douceur amère qu'elle prend avec plaisir. Sa grossesse, elle ignorait encore comment la vivre et l'accepter - elle ignorait même si elle était prête pour cela. Mais elle le voulait, au plus profond d'elle - l'idée même de tout arrêter était inacceptable. Elle voulait cet enfant, elle aurait simplement aimé que les choses soient plus faciles. Mais ... attends ... Même en ayant appris ça il t'évite et s'éloigne ? Pourquoi ? Pas une seule discussion ? Elle soupire, grandement, lourdement. Avant de prendre un bout de fromage pour le manger distraitement. Elle devait trouver les mots - les bons - pour expliquer la situation. Et elle aimait savoir qu'elle pouvait en parler librement à Peter. La guerre a prit plus à James qu'il n'était capable de le supporter. Il a changé, lui aussi. Il s'est assombri, il s'est éloigné et il n'était plus... Il n'était plus vraiment lui. Alors la rupture a semblé normale. La nouvelle de ma grossesse n'est arrivée qu'après - nous n'étions déjà plus... on en a parlé, brièvement, pour se promettre d'être là pour élever l'enfant ensemble. Mais elle n'était pas certaine de vouloir rester là pour autant. Elle n'était pas certaine que cela l'aidait à y voir plus clair. Je crois qu'il s'enferme dans son quotidien pour... Que sais-je ? Combattre ses émotions ? Sauf que c'est pas ma place de lui courir après. C'est plus à moi de jouer ce rôle-là. Et j'ai pas... J'suis terrifiée par cette grossesse, et je sais pas quoi faire, et j'ai pas l'énergie d'être patiente avec James Potter ou de lui courir après pour lui rappeler que je suis là. Je crois... Je crois que rester à la maison avec lui était une erreur... Et c'était bien la première fois qu'elle le disait à haute voix. J'adore vivre avec Remus, Marlène - qui est revenue - et même Sirius mais... Mais je commence à me dire que ma place se trouve pas là.