Christmas is coming || Rodolux

Tu aimais cette période de l'année - surtout parce que tu avais le choix cette fois de le fêter avec les personnes qui comptaient vraiment pour toi. Tu étais comme une enfant, capable de t'émerveiller des lumières, des décorations, des cadeaux qui viendront bientôt parer le pied des sapins. Tu voulais aussi voir le bonheur sur le regard des autres et pour cela tu étais prête à donner de ta personne. C'est pourquoi tu faisais des heures en plus à l'Auberge. Callie devait venir prendre la suite pour tu avais échangé tes jours avec elle. Ce qui t'offrirait trois jours de repos - de quoi décorer l'appartement que tu partages avec Skyler et peut être même la librairie de Skye. Mais cela signifiait aussi que tu travaillais presque une journée sans discontinuer. Ce que tu étais prête à faire - parce que tu avais reçu le sapin de l'hôtel et tu étais toute prédisposée à le décorer. Tu utilisais ta baguette - parce que ta jambe ne te permettait pas de monter sur une chaise pour aller poser les boules et les guirlandes au sommet de l'arbre. Pas plus que les guirlandes lumineuses tout autour de la pièce.

Tu commençais à sortir toutes les décorations lorsque tu entendis frapper à la porte. Tu l'avais fermée - juste au cas où - et tu quittais le grand salon pour pouvoir le rejoindre, clopinant douloureusement. Tu aimais cette période et cette saison, mais elle était aussi douloureuse pour toi. Après tout, ta jambe se révéler douloureuse dans le froid et l'humidité. Et ils annonçaient de la neige pour ce soir - ce que tu avais hâte de voir aussi. Arrivée devant la porte de l'hôtel, tu l'ouvris, et tombais des nues. Là, se tenait devant toi le souvenir d'un bellâtre que tu n'avais pas croisé depuis presque deux mois. Rodolphus ? Demandas-tu, presque stupidement, le coeur battant follement dans la poitrine - une réaction que tu n'avais pas prévu. La bouche pâteuse, soudainement, tu restais un moment interdite.
Avant d'aviser sa tenue poussiéreuse, ses cheveux sales, et son corps émaciée. T'as pas mangé depuis deux mois ? Demandas-tu en fronçant les sourcils avant de te pousser de l'entrée pour qu'il rentre dans l'hôtel. T'as pas eu de nouvelles de ta tante - mais tu te souviens suffisamment de lui pour savoir qu'il était un de ses protégés.
Alors s'il était là c'était sans doute pour une seule raison. Je dois aller préparer une chambre pour toi ? Laisse moi cinq minutes pour faire ça et en attendant va dans le salon - fait pas gaffe au bordel je préparais la décoration de Noël. La cheminée est allumée, mets toi au coin du feu pour te réchauffer. ordonnes-tu, toujours inquiète de bien accueillir tous les gens qui passent la porte.

Et puis il y au ne familiarité étrange dans ta voix - tu le réalises avant de t'enfuir dans les étages, et de faire la chambre en quelques minutes. Une du dernier étage, loin des autres clients. Ils sont pas très nombreux sur cette période, et la chambre est laissée libre pour cause de manque de lumière . En revenant vers le salon tu passes aussi par la cuisine, d'un coup de baguette faisant chauffer le lait et le rajoutant au chocolat pour un chocolat chaud pour le nouvel arrivant. Tu l'apportes en clopinant avant de le poser devant lui. Comment tu vas ? t'as un teint terrible. J'dois te retaper encore une fois, tu voudrais pas venir un jour juste pour boire un verre ?

Tu es resté à l'hôtel une semaine. Sept jours pour te reposer, lire et parler avec Lux avec pour seul danger, celui de vous faire surprendre une fois le soir venu. En somme le rêve absolu pour toi qui ne connais que la cavale depuis quelques semaines. Sauf que le paradis a dû prendre fin au bout d'une semaine et tu es retourné à la vie en cavale. Notamment en squattant des lieux oubliés ou en dormant à la belle étoile. Sauf que l'hiver approche, la neige sera là d'ici quelques jours et tu ne te sens pas de dormir dehors encore une fois. Surtout qu'une nouvelle fois tu t'es retrouvé face à des aurors et cette fois-ci tu t'en es sorti que parce que tu as transplané à temps sinon ils t'auraient attrapé tu n'en doutes pas. Et tu n'as pas le désir de te faire enfermer à Azkaban, moins encore alors que ta mission avance et que tu as retrouvé l'espoir depuis que ta tante t'a avouée qu'un dossier de protection t'attendait au ministère pour le jour où tu en aurais vraiment besoin. Ainsi maintenant tu veux t'en sortir mais jusqu'à quand ? Tu n'es pas blessé ou presque pas, quand tu fais parvenir avec un hibou en libre-service, une lettre à Euphémia. Sans la signer en dehors d'une simple initiale à la fin, elle comprendra.

Deux heures après elle est arrivée avec une promesse sur les lèvres, celle d'avoir la paix pendant deux semaines à l'hôtel maintenant. Et tu n'as cessé de la remercier en soufflant en présent, enchanté de découvrir qu'enfin les premières neiges ne risquaient pas de te tomber dessus. Il y a bien Rabastan qui lui se trouve dans le quartier pauvre de Londres mais ton frère peine déjà à se trouver un toit chaud pour lui même alors tu ne veux pas lui rajouter ta carcasse sur le dos. Surtout que tu sembles plus recherché que lui et c'est normal, tes crimes sont plus nombreux. Et puis tu comptes aussi le laisser respirer, tu sens bien qu'il est ailleurs. Comme tous non ?

Le ciel se couvre quand tu transplanes jusqu'à l'hôtel, tu grimaces parce que tu sens bien l'odeur de la neige dans l'air et tu sais que d'ici demain matin, l'Angleterre sera recouverte d'un manteau blanc épais. Et tu ne pourras que te réjouir d'être au chaud au moins pendant deux semaines. Ainsi tu approches de la porte, espérant que quelqu'un soit là et tu tapes trois fois. Simplement, sobrement, le visage sous ta capuche tu attends jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Et que Lux arrive dans ton champs de vision. « Plutôt deux jours. » Dis-tu avec un sourire désolé avant d'entrer quand elle te le dit. Tu hoches la tête puis tu t'exécutes, serrant ton sac sur ton épaule qui ne contient plus grand chose parce que les vols se font plus rares. Rien de surprenant avec le froid les gens sortent peu et de fait, il est plus difficile de leur faire les poches. Et les sorciers de l'allée sont pour la plupart des mages noirs alors autant dire que les braquer n'a rien d'intelligent quand on sait qu'ils balancent des endoloris à tour de bras.

Lux revient en clopinant, ce qui te tire une mine soucieuse mais quand elle te donne un chocolat chaud, tu la remercies avec un sourire merveilleux. Du sucré, voilà un moment que tu n'as rien avalé de sucré justement. « J'aimerais bien mais j'crains de te faire prendre des risques. J'ai une mine si horrible que ça ? » Dis-tu en posant une question idiote sachant que oui, t'as vraiment une sale gueule. Alors tu prends une gorgée du chocolat chaud et aussitôt tu soupires de contentement. Voilà deux mois que tu n'as pas vue Lux, tu lui as donné des nouvelles avec quelques lettres surtout pour lui assurer que tout allait bien mais par habitude tu n'es pas revenu, de peur de lui faire envoyer les aurors sans le vouloir. « Ca va, je suis tombé sur deux aurors qui ont failli m'avoir puis j'ai demandé de l'aide et me voilà ici. J'suis soulagé de te voir... Même si j'crains toujours de te causer des problèmes. Et toi alors comment tu vas ? » Et ton regard dévie une seconde sur sa jambe. « Tu n'as pas trop mal ? Tu veux que j't'aide avec ton bordel ? » Et ton regard se pose sur les cartons derrière vous. Il y en a beaucoup et t'es pas certain que Lux puisse monter sur l'escabeau que tu vois dans le coin.

Tu ne pouvais pas le nier : tu étais heureuse de le revoir. Tu n'avais cessé d'y penser depuis deux mois et à présent tu étais soulagée de l'avoir dans l'hôtel. Rodolphus était un sorcier plein de mystères et tu n'en connaissais pas la moitié. Tu savais qu'il était en cavale, portant le lourd fardeau d'être un agent double pour le ministère - d'un côté les Aurors le recherchaient, de l'autre ta tante le protégeait. La preuve qu'il y avait bien des difficultés à travailler près des politiques. Tu le savais, mais tu ne savais pas si tu appréciais savoir que Rodolphus était constamment en danger. Pour dire - la semaine que vous aviez passé ensemble était un presque rêve éveillé que tu garder avec douceur. Sans être parfaitement honnête, tu pouvais quand même dire qu'il avait marqué ton existence.
Une semaine et tu ne pensais déjà qu'à lui. Alors l'avoir à ta porte était une surprise bienvenue. Tu ne savais pas ce qu'Eléa savait de cette présence - sans doute rien - mais tu te savais assez douée pour pouvoir la lui cacher. Après tout, ce n'était pas à la patronne de connaitre tous les clients. C'était ton job. J'aimerais bien mais j'crains de te faire prendre des risques. J'ai une mine si horrible que ça ? J'suis pas faite en sucre, je sais me défendre. Mais toi, une nuit de plus dehors et tu vas disparaitre à force de maigrir. Annonces-tu avec humour - bien que dans ta voix trahissait l'inquiétude que tu ressentais vraiment.

Ca va, je suis tombé sur deux aurors qui ont failli m'avoir puis j'ai demandé de l'aide et me voilà ici. J'suis soulagé de te voir... Même si j'crains toujours de te causer des problèmes. Et toi alors comment tu vas ? Tu prends la nouvelle en essayant de ne rien montrer de l'inquiétude que tu ressens. Tu ne sais pas ce qu'il a fait - enfin, tu commences à avoir des idées mais t'es pas certaine de vouloir savoir. Faut dire qu'avec la guerre, on entend tout et n'importe quoi sur tout le monde. Le nom de Rodolphus Lestrange est facilement amené comme un murmure cauchemardesque. Tu veux pas pour autant entendre ce qu'ils ont à en dire. Si la Ministre a choisi cet endroit pour te cacher c'est qu'elle sait pourquoi. Alors à défaut de me faire confiance, fais lui confiance à elle. Grognes-tu, levant les yeux au ciel pour toute réponse. Je vais bien mais la vie est parfois bien morne tu sais ? Contente que tu sois là pour y apporter un peu de piment. C'est l'effet Mauvais garçon je peux pas y résister. Rajoutes-tu sur le ton de la douce plaisanterie - bien qu'il y ait largement du vrai dans tes paroles.

Tu surprends le regard qu'il lance à ta jambe et fais mine de ne pas remarquer. Il va observer les décorations et ce qui devait arriver arriva : Tu n'as pas trop mal ? Tu veux que j't'aide avec ton bordel ? Elle est toujours un peu plus lancinante quand il fait humide mais j'ai l'habitude. Faut dire que ta jambe est blessée depuis tes treize ans - c'est pas nouveau pour toi et tu vis de mieux en mieux avec. Et la seule chose que tu as le droit de faire c'est me regarder : personne n'est assez idiot pour se mettre entre moi et ma décoration de Noël. Faut dire que la concernant tu sais exactement ce que tu veux faire et comment tu veux le faire. Tu as l'idée des couleurs, des guirlandes et des boules qui viendront rapidement virevolter dans l'air du grand Salon, des couloirs et de l'extérieur de l'hôtel. Parce que rapidement aucun détail ne sera laissé au hasard. J'adore Noël - et je suis la reine de la décoration. Et t'en fais pas pour moi - j'ai la magie pour m'aider à décorer en hauteur. Mais si tu tiens vraiment à m'aider, tu peux vider les caisses. Proposes-tu avant de faire de même et de disposer chaque objet stratégiquement sur le sol - pour être sûre de mettre chaque chose à sa place. Tu aime Noël toi ? Je suppose que tu ne vas pas rester ici jusque là ?

Tu laisses un fin sourire prendre place sur ton visage, parce que sous le ton de l'humour tu peux entendre une vive inquiétude pour toi. Et ça te touche qu'elle s'inquiète, depuis combien de temps personne n'a pris le temps de s'inquiéter pour toi justement ? Longtemps, assez longtemps pour que tu oublies vraiment depuis quand ça remonte. En bref tu as l'habitude de t'occuper de toi même mais pas que ça vienne d'autres personnes. Lux est quelqu'un de bien et même si tu es heureux de la revoir, tu ne peux pas écouter cette douce chaleur qui s'empare de toi à mesure que tu approches d'elle. Parce que ça veut dire des choses que tu dois refouler, ta vie est trop difficile, trop chaotique pour que tu te surprennes à regarder quelqu'un d'autre. Elle te plaît ça ne fait aucun doute, à qui elle ne plairait pas en plus de ça ? Mais si tu lui fais déjà prendre des risques en étant ici, ce serait pire encore à te rapprocher d'elle. Tu n'en as pas le droit n'est-ce pas ? Pourtant tu t'empresses de rentrer, de profiter de la chaleur de l'hôtel et surtout de sa présence proche de toi pour juste ressentir un bien-être oublié. Enfin ici, tu ne risques rien.

« Je lui fais confiance. Plus qu'on ne l'imagine. » Mais elle n'a pas confiance en toi ou alors pas assez pour t'innocenter. Et elle préfère te balader, tu apprécies Aloysia et tu n'as pas honte de ce que tu as dû faire pour l'ordre, même si tu n'es pas fier à la face du monde mais tu sais que tout cela était nécessaire pour faire tomber plus vite les mangemorts, pour aider l'ordre que tu défends. Sauf qu'à présent on ne sait pas quoi faire de toi, le fugitif recherché bien encombrant. Tu déranges, parfois tu te dis que Aloysia elle même va t'envoyer les aurors aux trousses et puis tu te souviens de qui les commandes. « Et tu vas profiter de mon influence néfaste pendant deux semaines... Je pourrais t'apprendre à fumer et faire le mur, si tu veux ! » Que tu réponds avec humour toi aussi, non sans rentrer dans son jeux. Mais elle semble aimer ce côté chez toi, qui fait fuir les gens pourtant, alors que Lux y fait référence souvent. Comme si ça l'amusait d'avoir un fugitif sous son toit.

« Il va neiger oui, ça se sent dans l'air. » Dis-tu pour expliquer l'état douloureux de sa jambe, sans rien dire de plus malgré tout. Parce que ça semble être un sujet sensible et tu n'as pas à l’embarrasser avec ça. Malgré les accusations qui pèsent sur toi, tu as été bien élevé et surtout on t'a appris le respect, ce que tu observes avec rigueur malgré les années. « Bien alors j'assure tes arrières et si tu tombes, je te rattraperais ! » Que tu rajoutes avec un rire, non sans te laisser tomber ton sac dans un coin de la pièce, tu le videras plus tard. Tu n'es pas bien lavé et tu mériterais une bonne nuit de sommeil mais tu n'as pas le moindre désir de partir t'enfermer dans une chambre. Tu as beaucoup pensé à Lux ces dernières semaines, tu veux profiter d'elle. Ainsi tu t'exécutes et bien vite tu portes une des caisses pour la vider sur la table basse toute proche, en faisant attention afin de ne pas briser les boules en verre. Certaines semblent anciennes et délicates. « Pour être franc, je ne sais pas. » Dis-tu en levant les yeux vers elle pendant un instant. « Je dois négocier avec Aloysia et être certain que tu es en sécurité, je ne veux pas qu'on t'accuse ouvertement d’héberger un fugitif mais si je peux alors, je resterais. Concernant noël... Je ne fêtais pas vraiment cette journée. » Que tu dis en te plongeant dans la caisse pour en sortir tout ce que tu peux.

« Mon père n'est pas un homme tendre ni chaleureux, les elfes organisaient un repas certes plus conséquent que d'habitude et avec une bûche au chocolat mais nous n'avions ni décorations, ni cadeaux. Enfin si, ma sœur avait droit à quelque chose. Mon père l'adorait... Et il nous a toujours beaucoup méprisé, avec mon frère. Alors j'ai pris l'habitude d'offrir quelque chose à mon jeune frère et lui en faisait de même, c'est tout. Mais non, je n'ai jamais vraiment été touché par l'esprit de noël, malheureusement. » Tu aurais aimé qu'il en soit autrement mais c'est ainsi, quand on grandi dans une maison où quelque chose n'est pas réellement important alors on apprend à vivre sans. « Tu le fais ici ou tu pars dans ta famille, cette année ? » Parce que tu viens de réaliser que si elle part dans sa famille alors forcément, tu ne pourras pas rester. Après tout elle est la seule au courant de ta présence ici, en dehors de ta tante et de la ministre. Et tu doutes que Aloysia t'accueille à sa table.

Et tu vas profiter de mon influence néfaste pendant deux semaines... Je pourrais t'apprendre à fumer et faire le mur, si tu veux ! Ouh, c'est donc cela la pression qu'on met sur les jeunes filles pour qu'elles fassent des bêtises ? Demandas-tu avec un rire dans la voix - t'as pas attendu d'avoir passé la vingtaine pour faire des bêtises mais t'es sûre que c'est plus marrant de le faire avec les moyens de s'acheter de l'alcool ou d'autres substances. Pas que tu ais besoin de cela pour t'amuser - loin d'être le cas, t'es un bout en train qui sait s'amuser de tout ce qui l'entoure. La vie, tu as décidé de la croquer à pleines dents, de pas faire de faux semblants, et de pas t'offusquer de choses idiotes. Tu préfères être une éternelle optimiste, prendre les choses comme elles viennent et faire confiance à l'existence. Pour l'heure, tu supposes que ce genre de philosophie t'a bien réussi. Bien alors j'assure tes arrières et si tu tombes, je te rattraperais ! Tu lâches un rire, te redressant pour commencer à monter les décorations qui s'accrocheront au plafond, tout autour de la pièce - des guirlandes vertes, avec des touches de rouges qui font l'effet de floraisons hivernales.

Tu aimes Noël, c'est une chose si bien encrée en toi, que tu ne peux qu'être d'humeur lumineuse et désireuse de partager ces moments avec les personnes que tu apprécies. Ce qui prenait en compte Rodolphus à présent, ne lui en déplaise. Pour être franc, je ne sais pas. Une moue boudeuse pour réponse, tu essaies de ne pas montrer comme la réponse peut te frustrer. Tu te rends compte aussi comme tu avais envie de le voir pour Noël. Une sorte de cadeau pour toi - tu demandes pas grand chose faut dire, comme t'es pas non plus de nature capricieuse ou exigeante. Tu ne l'es plus, ayant appris à mettre de nouvelles priorités dans ta vie depuis ton voyage autour du monde. Je dois négocier avec Aloysia et être certain que tu es en sécurité, je ne veux pas qu'on t'accuse ouvertement d’héberger un fugitif mais si je peux alors, je resterais. Concernant noël... Je ne fêtais pas vraiment cette journée. Tu sais que l'auberge n'est pas la mienne n'est-ce pas ? Je ne suis qu'une gentille employée un peu niaise. Du moins tu pourrais bien le devenir si les Aurors devaient taper à ta porte. Le lien entre toi et Aloysia n'est pas toujours évident - et ta tante ne te laisserait pas porter le chapeau. Pas plus qu'à Aléa - tu l'espères. Après tout, ta patronne n'est pas au fait de ce qu'il se passe là.

Mon père n'est pas un homme tendre ni chaleureux, les elfes organisaient un repas certes plus conséquent que d'habitude et avec une bûche au chocolat mais nous n'avions ni décorations, ni cadeaux. Enfin si, ma sœur avait droit à quelque chose. Mon père l'adorait... Et il nous a toujours beaucoup méprisé, avec mon frère. Alors j'ai pris l'habitude d'offrir quelque chose à mon jeune frère et lui en faisait de même, c'est tout. Mais non, je n'ai jamais vraiment été touché par l'esprit de noël, malheureusement. Comme c'est odieux et injuste ! Aucun enfant ne devrait être privé de Noël. Et même à Poudlard tu n'y restais pas avec ton frère ? Demandas-tu, en terminant d'accrocher les guirlandes au plafond. J'adorais faire Noël à l'école - j'y restais juste pour voir le sapin de la grande salle et pour le buffet du Réveillon. Et parce que chez toi, Noël était une fête vouée aux critiques et à la méchanceté. T'as rapidement pris le parti d'ignorer ta mère et ses remontrances ou ton père et ses critiques. Ton indépendance, tu l'as prise pour ne pas devenir folle. Tu le fais ici ou tu pars dans ta famille, cette année ? Tu souris, entendant presque un regret dans sa voix à l'idée qu'en fin de compte tu ne sois pas là non plus. J'ai sans doute mon colocataire qui me proposera un repas, plutôt le 25 décembre. Alors pour le Réveillon je serais là - ça laissera à la patronne tout le loisir de rejoindre les siens pour les fêtes. Et moi, si tu es là, je promets de te cuisiner une dinde. Bien que la bestiole sera sans doute de trop pour juste deux sorciers. Mais alors il nous faudra nous faire un cadeau chacun !

Tu lui réponds d'un rire et tu réalises à quel point c'est agréable, à quel point ça fait du bien de simplement rire sans s'inquiéter du lendemain. Tu l'avais oublié, comme ça pouvait te détendre d'être juste là, sans regarder constamment autour de toi que le danger ne vient pas, qu'il ne va pas t'attraper et t'envoyer tu ne sais où pour payer pour tes crimes. Car si tu as été le danger pendant des mois alors tu sais maintenant ce que ça fait d'être traqué et un ne peux t'empêcher de penser que c'est bien fait pour toi, que c'est le juste retour des choses. Tu payes la facture d'avoir été mangemort, certes pas par idéologie mais le résultat est le même, tu étais l'ennemi du gouvernement et tu traquais ceux osant s'opposer au Seigneur des Ténèbres. Alors tu sais maintenant ce que ça fait de ne pas être sûr quand on sort, d'avoir peur et de sursauter au moindre bruit. Et franchement, tu te dis que malgré les résultats et le fait que tu faisais ça pour l'Ordre, tu mérites largement chaque instant à dormir dehors tel une punition.

« Mh niaise... Je l'utiliserais contre toi, celle-là ! » Que tu dis aussitôt avec un sourire pour te changer les idées sinon la culpabilité va revenir à toute jambe et tu ne souhaites pas t'empêcher de dormir ce soir ou t'enfermer dans ta chambre en te répétant que tu ne mérites pas la moitié de tout ce qu'on t'offre comme sécurité maintenant. Tu n'es pas un gars bien, tu voulais seulement faire des choses bien. Et même si tu te répètes que tu as sauvé des vies, que tu as empêché des attaques monstrueuses et que tu as permis aux autorités d'arriver plus vite parfois, il n'empêche que tes mains sont sales de quelques sortilèges que tu aurais préféré ne jamais utiliser. Parler de ton père rajoute à une certaine mélancolie que tu chasses difficilement, largement accentuée par le fait que tu es fatigué d'avoir peu dormi ces derniers temps. Quand tu es épuisé alors tu met toujours plus de temps à relativiser. « Non, à chaque fois il insistait pour qu'on rentre. Je ne sais pourquoi, d'ailleurs... » Et tu es perdu dans tes pensées pendant quelques secondes. Votre père insistait pour vous avoir à ses côtés mais pourquoi ? Les vacances se passaient mal, il travaillait et n'en avait que pour votre sœur. Quel intérêt de ne pas vous laisser à Poudlard ? Au moins vous auriez eu un noël auprès des professeurs et de vos camarades. Tu as toujours pensé que votre père était heureux de vous avoir mais qu'il n'était pas capable de vous le dire, comme tout bon sang-pur qui se respecte.

Tu comprends qu'elle non plus ne passait pas noël dans sa famille et tu réponds à sa confidence d'un simple sourire. Encore une chose que vous pouvez partager n'est-ce pas ? « Ho une dinde... Je pourrais te faire le dessert ? Je suis bon en pâtisserie ! » Et voilà une chose que tu ne dis pas souvent car ça fait rire mais c'est la vérité, tu t'en sors bien en patisserie. Sans doute car tu passais souvent tes après-midi avec l'elfe de maison à le regarder vous préparer des gâteaux et autres biscuits délicieux. La bûche ne sera pas compliquée et une au chocolat devrait enchanter Lux. « Tu sais qu'on risque de manger de la dinde pendant deux semaines, après ? » Et tu taquines avec un petit rire mais la proposition te touche, tu acceptes sans mal de faire noël avec elle. Sa présence est réconfortante et tu l'apprécies de plus en plus. « Certes... Qu'est ce qui pourrait te faire plaisir ? » Et tu tentes de savoir directement, tu n'es pas forcément bon pour deviner surtout que vous ne vous connaissez pas depuis très longtemps. Tu prends encore quelques guirlandes pour les lui apporter afin qu'elle ne fasse pas d'efforts inutiles et tu en profites pour l'observer. Elle a l'air rayonnante et sous la lumière artificielles des guirlandes électriques et magiques, elle semble parfaitement heureuse et dans son élément. « Je te dirais bien d'inviter des amis si tu veux mais... Je pense qu'un dîner de noël en tête à tête est le mieux. » Et tu ne sais pas pourquoi ton épiderme se réchauffe à cette idée de passer les fêtes qu'avec elle.

Noël c'était un moment féérique dans ton existence - depuis toujours. Tu ne pouvais pas nier le plaisir que tu avais enfant à décorer le sapin dans la maison de famille, puis à recevoir toutes les personnes qui comptaient dans votre entourage pour manger jusqu'au petit matin. La fête de Noël, ta mère l'appréciait autant que toi - pas autant que ta tante cependant, qui trouvait là la parfaite occasion de t'offrir des cadeaux somptueux. Faut dire - comme elle le répétait - que tu étais sa seule presque-fille, qu'il n'y avait que toi à couvrir de présents. Et encore aujourd'hui elle ne manquait pas l'occasion de le faire. Sauf qu'aujourd'hui vous ne vous réunissiez plus comme avant. A présent tu fuyais le foyer familiale - ta mère autoritaire, ton père absent, ton frère qui disait pas un mot plus sympathique que l'autre. Tu ne pouvais nier que vue de dehors vous étiez la famille parfaite, mais depuis longtemps déjà tu ne te reconnaissais pas dans tes parents et tu aimais mieux la personne que tu étais sans eux. Non, à chaque fois il insistait pour qu'on rentre. Je ne sais pourquoi, d'ailleurs... Loin d'être la seule à souffrir d'une famille dysfonctionnelle, tu découvrais avec effarement ce que Rodolphus avait pu vivre. Tout en illogisme et en souffrance - tu ne pouvais pas imaginer le petit garçon qu'il était, assis à table le soir de Noël sans une seule raisons de sourire.

Impossible pour toi de laisser les choses ainsi - tout le monde devait avoir un beau souvenir de Noël. Rodolphus surtout - tu oubliais aisément qu'il était un fugitif, faut dire qu'il avait des manières et une conversation parfaites. De quoi faire oublier tout ce qui n'était pas lui. Uniquement lui.
Tu veux pas y penser plus - parce que t'es certaine que tu t'es jamais sentie comme ça auprès d'un garçon. Moins d'un homme encore. Bien que tu avais eu tes expériences, peu mais quand même. Ho une dinde... Je pourrais te faire le dessert ? Je suis bon en pâtisserie ! C'est un rendez-vous alors ! Déclares-tu avec un immense sourire, le palpitant qui fait ses va-et-viens, en te mettant à l'envers. T'as hâte d'y être, presque sûre que tu en dormiras pas la nuit jusque là. Tu sais qu'on risque de manger de la dinde pendant deux semaines, après ? Tu vas rester pendant deux semaines après Noël ? demandas-tu, espérant ne pas te montrer trop excitée. Mais en même temps - en même temps tu mentirais en disant que tu serais pas heureuse que ce soit le cas. Clairement, tu voudrais que ce soit le cas.

Alors tu promets tout le reste - décoration, que tu continues à mettre en place à mesure de votre conversation - repas et cadeau. Le trio gagnant pour passer une parfaite soirée. Certes... Qu'est ce qui pourrait te faire plaisir ? Tu restes un moment interdite, fronçant les sourcils en te tournant vers lui. Tu sais ce qu'est une surprise n'est-ce pas ? Demandas-tu, avant de terminer de mettre en place le sapin et les premières guirlandes autour de la pièce - grâce à la magie. C'est plus marrant de ne pas savoir - alors je ne dirais rien. Décides-tu, tout comme tu te retiens de lui demander ce qu'il voudrait. On apprend bien plus de quelqu'un ainsi - je veux dire... En découvrant ce que tu m'offriras en voulant me faire plaisir. Ca en dira peut être plus sur toi que sur moi, mais le plaisir sera le même. Tu parles comme tu penses - c'est pas avec tout le monde que tu fais cela, mais tu t'en rends à peine compte. Je te dirais bien d'inviter des amis si tu veux mais... Je pense qu'un dîner de noël en tête à tête est le mieux. Ca rendrait le côté discret de ton séjour moins discret non ? Dis-tu avec un rire dans la voix.
Puis tu te tournes vers lui, découvrant qu'il se tient bien plus proche de toi que jusqu'alors. Et j'aime bien l'idée d'être juste avec toi ce soir-là. Tout le monde mérite un beau souvenir de Noël. Dis-tu dans un souffle, te sentant soudainement brûlante - et réalisant que sa bouche n'est pas si loin.

Parler de ton père te fait tout drôle soudainement, ce n'est pas quelque chose d'agréable et tu changes rapidement de sujet, notamment parce que le père Lestrange ne t'a pas laissé des souvenirs impérissables à l'esprit. Homme dur et froid, il n'en avait que pour votre sœur et ne ratait pas une seconde de vous rabaisser ton frère et toi, ce qui a vite conduit à votre désintérêt pour son avis et son jugement. Rabastan en a plus souffert que toi, ce que tu ne veux pas formuler de vive voix, mais ton frère a failli plus d'une fois baisser les bras et accepter l'idée de votre paternel, à savoir qu'il ne ferait jamais rien de bien et qu'il était un raté. Ce qui est passablement honteux, ton frère est brillant et la médicomagie est assurément le meilleur domaine pour lui. Tu finis par sourire devant la bonne humeur de Lux et tu lui es reconnaissant de ça, c'est qu'elle parvient à te coller un sourire sur le visage alors qu'il y a quelques secondes encore, tu pensais à un sujet bien peu agréable et réjouissant. Pourtant elle trouve le moyen de te faire rire, ce qui t'assure d'une chose, à savoir que tu es bien à ses côtés et tu ne voudrais surtout pas être ailleurs ce soir.

« Je ne sais pas... Je vais essayer ! » Que tu dis avec un sourire touché, parce qu'elle semble vraiment avoir envie que tu restes et si tu es encore surpris d'une telle réaction, tu ne peux pas nier que cela te fait plaisir. Et puis c'est flatteur de découvrir d'une belle fille veut absolument passer du temps avec vous non ? Tu chasses cette idée pour l'aider comme tu le peux avec ses décorations mais elle semble ne pas avoir besoin de toi alors tu finis par te reculer pour lui laisser de la place. Et ne pas trop la coller non plus, tu rentres encore de plusieurs jours de cavale et tu n'es pas très propre alors tu ne voudrais pas te coller à elle, toi qui est tout crotté. « Mh... Donc tu ne vas pas m'aider pour ton cadeau. Super, merci l'accueil ! » Que tu dis avec une fausse mauvaise foi qui te fait bien vite rire d'une manière spontanée. Ce qui ne t'arrive plus et cette simple idée te surprend assez pour que tu sois troublé une fois encore. Il est facile d'oublier qui tu es, comme tu es recherché, auprès de Lux.

« Oui et puis je ne suis pas certain qu'ils souhaitent réveillonner avec un type... Comme moi. » Un ancien mangemort, ce que tu te retiens de dire. Sauf que Lux est proche de toi malgré ton effort pour rester loin et quand elle te regarde, tu ne peux t'empêcher d'en faire de même avant de sourire en coin. C'est l'avantage d'être avec quelqu'un qui sait qui vous êtes, tu n'as pas besoin de te cacher ou de retenir tes paroles. Tes yeux se glissent lentement vers sa bouche et pendant un instant, tu te passes la langue sur les lèvres dans un réflexe que tu ne contrôles pas. Et qui témoigne de ton envie, celle que tu gardes profondément en toi, de te rapprocher davantage d'elle pour sentir son parfum et goûter tout ce qu'elle voudra te donner. « Alors, j'ai hâte qu'on fête noël... » Et ta voix est beaucoup trop rauque, tu finis par relever les yeux avant de t'éloigner assez pour reprendre contenance. Il y a des choses que tu ne peux pas te permettre, moins encore avec elle car ce serait égoïste et ce serait lui faire prendre des risques. Et tu as été assez horrible ces dernières années pour en plus, ne pas lui imposer ce genre d'attirance ou même, de sentiments.