Broken Heart. [Orpheus/Lyra]

Foutu mois de Novembre…
Fallait croire que les astres s’étaient alignés pour me rappeler que j’étais un Yaxley, maudit jusqu’à la moelle, et que l’année 1980 n’allait pas faire exception quant à son lot de malheurs vis à vis de ses prédécesseurs. J’avais eu l’espoir de me hisser, même si c’était par des moyens qui ne me plaisaient pas particulièrement -à savoir le mariage, et ça aurait pu marcher… jusqu’à ce que tout vole en éclats sans raisons. Bien sûr y’avait des murmures, des rumeurs, des hypothèses, et les trois quarts me mettaient cet échecs sur le dos… Alors que, pour ma part, j’étais persuadé n’y être pour rien. Je m’étais plié en quatre pour que ça fonctionne, cette stupide alliance… et tout ça pour du vent. Pire, la réputation de ma famille en prenait encore un coup, tout comme la mienne, et j’avais offert des armes à tous les anciens détracteurs de cette union.
Et le pire, dans cette histoire, c’était peut-être bien ces vautours de Goyle qui m’étaient tombés dessus, et ma sal*pe de génitrice qui m’avait vendu.

La Maxine, je m’en serais bien passé. Si on était du genre à s’envoyer usuellement des piques, la nouvelle qui nous était tombé dessus n’avait fait que renforcer l’animosité qu’on éprouvait l’un pour l’autre… et encore ce matin elle était venu me prendre la tête pour que je me débouse d'hippogriffe pour rompre l’accord entre nos parents. Elle en avait de bonnes…

Les nerfs constamment à fleur de peau, j’passais mon temps à enchaîner les cours, les entraînements, cette purge d’assistanat à la bibliothèque, les prises de tête qui dérapaient souvent en bagarre. Tout m’irritait, et je voulais juste foutre le camp d’ici. Mais pour aller où ?
Alors je prenais sur moi, comme une fichue bombe à retardement, aiguisant mon sarcasme vis des discussions avec mes camarades.

Jusqu’à ce qu’une petite voix ne m’interrompt.

Mes iris sombres se dirigèrent vers la silhouette fluette, avec un mélange d’irritation et de lassitude. Lyra… J’pouvais pas dire que je l’avais oubliée, loin de là. Mais j’étais juste pas d’humeur. Et je savais très bien -trop bien- comment je pouvais être dans ce genre de cas, et tout briser en un rien de temps. Laissant filer un soupir, j’acquiesçai malgré tout et m’excusai vaguement auprès de mes camarades pour suivre la demoiselle dans les couloirs, mon sac jeté nonchalamment en arrière sur mon épaule.
Et tout en marchant à sa suite, je me demandais bien ce qu’elle voulait, la Fawley. On ne pouvait pas dire que j’avais été particulièrement attentionné ces dernières semaines, ayant déjà suffisamment de mal à gérer ma propre colère et l’amertume qui allait de pair. Pourtant, à sa manière, Lyra restait quelqu’un qui comptait pour moi… je m’y étais attaché, même si j’avais un peu de mal à l’admettre.

Lorsqu’enfin elle s’arrêta, je ne pus que constater ses mimiques trahissant sa nervosité, alors que, pour ma part, je devais surtout avoir l’air quelque peu blasé. Jusqu’à ce que ces quelques mots quittent ses lèvres. J’arquai alors un sourcil, surpris, mais aussi très rapidement agacé par ses propos.

« T’es sérieuse là ?! » lâchai-je de façon particulièrement franche.

Je levai les yeux au plafond, ma mâchoire se crispant alors qu’un mélange de colère et de désarroi s’emparait de moi. Est ce que j’aurais dû le voir venir ?  Sans doute, mais clairement j’avais eu d’autres soucis qui m’avait bien plus qu’occupé l’esprit.

« Tu fais déféquer… c’est quoi cette idée de m*rde ?  C’est vraiment pas le moment ! »

Le ton était abrupte, bien que modéré compte tenu de ma facilité à m’emporter ces derniers temps. Puis ça n’avait pas de sens !  Aurora s’était tirée, alors c’était quoi son plan au juste à vouloir tout arrêter alors qu’elle avait quasiment la plus belle des opportunités ?!
A dire vrai, j’pouvais même pas dire que j’aurais accepté de sortir avec elle publiquement là, dans la foulée, parce que c’était trop le bordel… mais… une pause ?!