Achlys Neven Malefoy - Le Malefoy maudit

L'enfance, l'innocence nous rend plus fort

L’enfance, un moment où l’on souhaitait tant grandir et devenir un adulte averti. Pourtant, dès que nous le devenions c’était plutôt l’envie de retourner à cette époque où l’innocence empêchait la morosité et la confusion de parfaire son chemin, nous détruisant à petit feu. J’étais de ces gens qui préférerait retourner en enfance, à cette période où tout était si simple et facile. Toute erreur, tout accident résultant en une blessure étaient si vite réglés. J’étais un accident, une bévue de mes parents, naissant par une belle nuit glaciale et sans lune du mois de novembre 1963. J’aurais, sans doute dû être couvé d’amour comme tous les cadets de bonne famille. De surcroît, ma magie se fut éveillée à pas moins d’un mois de vie. Mère me l’avait annoncé, une journée caniculaire de juillet après ma chute d’un arbre du grand domaine Malefoy. J’aurais dû léviter. J’ai vu Lucius le faire arguais-je d’une voix tâchant de ne pas pleurer et d’être aussi fier que mon grand frère. Mais toi, rappelle-toi que tu as révélé ta magie à trois semaines. Bien plus tôt que ton frère. Laisse-toi le temps et tu seras plus fort que lui. Elle m’enlaçait, la seule qui s’en employait avec moi et j’avais souri emplie de fierté et d’orgueil. Je n’avais pas vraiment d’amis plus jeune. Oui, il y eut bien mes pairs que je rencontrais à chaque soirée mondaine organisée par père, mais ce n’était pas pareil. J’avais peur de trop les approcher au risque de leur faire du mal. Mère avait tenté de l’en empêcher, mais père n’avait rien voulu savoir. J’avais cinq ans, jeté à la meute de loups-garous de Fenrir Greyback, le plus puissant connu au Royaume-Uni. Je l’avais vu elle si farouche et presqu’aussi jeune que moi me sauter au cou, me mordre faisant couler le sang encore et encore. J’avais mal, si mal alors. Je pleurais, mais personne n’était venu me sauver. Je vivais ainsi, avec cette tare d’être un loup-garou. Je ne savais pas pourquoi je voulus survivre, mais je le fis lisant beaucoup sur le sujet et plus encore appréciant, tout particulièrement, l’histoire du monde et les grimoires aussi vieux qu’ils laissaient percevoir une odeur de moisi. Je me rendais compte, peu à peu, de la surprise dans les yeux de père parce que j’étais toujours en vie. Je n’allais donc pas renoncer apprenant diligemment de mes précepteurs les langues, l’écriture et la calligraphie tout comme les sciences, quelque théorie sur la magie élémentaire et les mathématiques. Je me découvris un talent certain en le vol sur balai, mais jamais je ne dépassais les limites du terrain alloué au domaine de ma famille. J’y songeais encore et encore à défier les règles imposées. Je ne le fis pas effrayé, apeuré d’être rejeté pour de bon. Alors, je lisais à nouveau et parfois au secret à la découverte de grimoires de magie noire et extrapolant sur les causes et conséquences de ces sortilèges et philtres aussi mystérieux que puissants. Et si je trouvais le remède qui me guérirait de ces transformations douloureuses et exténuantes les soirs de pleine lune m’en coltinant à la forêt aux abords du domaine sous la garde d'un elfe de maison.

Maxine Goyle

J’avais près de 10 ans. Plus précisément, j’avais neuf ans ce qui me rendait plus jeune par rapport à la plupart de mes pairs d’autres familles de sang-purs. C’était le cas de Turner et Maxine Goyle. Je ne les connaissais pas tant que ça, celle-ci m’agaçant très souvent à jouer avec les garçons comme son frère et moi. Je m’étais vu écrire à Turner. Je ne savais pas si je pouvais m’en dire un ami. Un soir de 1973, avant que Lord Voldemort rende ces événements moins amusants, c’était Pâques et tout le gratin des sorciers sang-purs empestaient la fumée de tabac à pipe, d’effluves d’alcool et de discussions creuses. Lorsque j’en eu assez d’écouter aux portes de mon visage innocent de poupon par des sens dont je m’étais habitué à être plus aiguisés, je fus sorti dans le jardin. Les pans albinos étaient couchés, mais je ne me trouvai pas seul pour autant. On joua alors tous ensemble aux bavboules dans le jardin jusqu’à ce que Maxine Goyle arrivât parmi-nous. Va-t’en Goyle ! Va jouer à la poupée avec les filles ! avais-je renchéris aussitôt, les rires fusant de partout autour de moi. À l’évidence, la petite princesse n’apprécia pas mes mots francs et on en avait alors enfilé d’autres jusqu’à en venir aux coups, une petite joute où j’avais maladroitement fini dans la boue mes oreilles bourdonnant des encouragements des autres puis, de la honte dont je fus couvert de boue ensuite. J’avais vu la mère de Maxine accourir avec colère alors que je me relevais tant bien que mal. Tous se tournèrent vers la punition que la plus jeune enfant Goyle recevrait m’en oubliant totalement comme d’habitude. Bien fait pour elle, complètement folle celle-là que je me rappelle avoir songé ce soir-là. Moi ? Moi, j’ai été puni à ma chambre le lendemain par mère la matriarche Goyle m’ayant rapporté.

La vie à Poudlard

Peut-être que j’aurais du attendre une année de plus avant d’entrer à l’école de magie et sorcellerie Poudlard. Après tout, mon anniversaire n’était que le 18 novembre. J’entrais en septembre 1974 sous l’argumentaire d’un père vieillissant, mais au verbe toujours fort à en être effrayant. Je ne fis pas de vague suivant la marche comme un bon petit toutou; moi, en étant réellement un. Seul dans un Poudlard Express bondé, je préférai lire à finir par observer le paysage m’endormant de ces mouvements méditatifs. Toujours, j’aimais rêvasser à m’en endormir parce que, dans mes rêves, ma vie était meilleure. J’avais du pouvoir. J’avais du cran. À Poudlard, je fus répartie dans la maison Serpentard comme mon frère et tous les Malefoy avant moi. La surprise se peignait sur certains visages parce qu’on ne vit jamais deux Malefoy d’une même génération. C’était la première fois. La première fois que le second-né survit à cette tare tenue au secret. Soumis à des rumeurs toutes plus loufoques les unes que les autres tel une adoption, je me murais dans le silence. Être solitaire que je fus auparavant, je ne changeai pas. À l’évidence, je ne pouvais pas éviter tout le monde tout particulièrement les autres enfants de sang-purs et tout particulièrement Turner et Maxine Goyle. Je parlais régulièrement avec le premier m’en faisant sûrement un ami et peut-être le seul. Je me fis une réputation de dur à cuir bien malgré moi, car j’avais la blague facile même si certains le prenaient pour du sarcasme, de l’ironie. Je l’avouais que s’en était. Oui, je l’avouais ici ou entre les pages d’un journal et encore aujourd’hui même. J’ai aussi toujours été un élève talentueux ayant une certaine habileté en métamorphose, mais préférant les faits que j’entendais en histoire de la magie ou même les mystères de l’astrologie, du ciel même. Je n’ai jamais eu le cours de duel et combat, père m’ayant bien fait comprendre qu’en faire partie était dangereux pour moi, comme pour les autres. Alors, je me faisais discret préférant me laisser aller à la magie élémentaire dès la quatrième année, un cours m’apprenant d’être centré et cette affinité avec le métal, la technologie moldue … Lorsque cette affinité s'était vu pour moi, je n'en avais rien fais ni au professeur ni envers mes paires. Le professeur croit en mon incapacité d'avoir une affinité avec un élément. Un secret de plus pour moi, mais celui-ci me rendait étrangement fier. Je fus sûrement trop discret, mais c’était tant mieux. Aucune retenue ni perte de points à Serpentard ne me fit jamais ombrage. - Ou presque. - La troisième année me vit devenir batteur dans l’équipe de Quidditch de ma maison et à ma cinquième, j’avais pris le poste de préfet cette année-là aussi devenu actuellement préfet-en-chef. Je me bâtis une réputation d’un jeune homme très travaillant, austère, silencieux et pouvant se montrer autoritaire voire menaçant parfois. Cela m’allait, car je n’avais pas besoin de bienveillance. Pas moi. Je n’en avais, à tout le moins, pas droit. Au moins, mon attitude m’avait permis d’être vu par père comme son fils le plus réfléchit et raisonnable. Peu à peu, je m’étais surpris qu’il s’intéresse à moi pour des questions plus compliquées tel mon avis sur la révélation du nom de Lord Voldemort et même sur certains événements en devenir. Mon frère continua à se fier à mon jugement après le décès de père lors de ma deuxième année à Poudlard. Pourquoi avais-je pleuré ? Je ne savais pas. Je ne pensais pas aimer mon père à proprement parler. Peut-être était-il plus important pour moi que je le pensais. Il s’intéressait enfin à moi tel un véritable Malefoy loyal à la famille, à notre cause. Ton père t'aimait Achlys, il n'a simplement jamais su comment te le dire m'avait alors susurré mère. J’avais pleuré parce que ça c'était arrêté et je ne pourrais plus jamais prouver ma valeur à père.

La véritable nuit pourpre

J’ai failli tuer. Pas par choix à l’évidence, mais ce fut assez pour m’en ébranler plusieurs jours d’affilés. Il a fallu que cela arrive. Oui. J’étais un loup-garou, un monstre. Sûrement que vous vous demandez alors comment j’arrivais à cacher, de prime abord, ce secret au reste du corps professoral et des élèves de Poudlard. J’ai toujours eu plus d’affinités avec les animaux. C’était tel si eux arrivaient à me comprendre. Enfant, j’aimais passer des heures à observer les oiseaux, par exemple ou bien un groupe de lapins nichant dans le grand domaine du manoir familial. Alors, père et mère – je suis persuadé que ce fut l’idée de mère - m’avaient donné un jeune croup, un chiot, au moment de mon entrée à Poudlard. Par le fait même, ils s’étaient assuré que les professeurs, le directeur tout comme les préfets me laissent vaquer une heure le soir hors les murs de l’école, dans le parc. Je crois, toutefois, que père avait mis Albus Dumbledore, le directeur de l'époque dans la confidence. Cela expliquerait le regard de connivence de ce dernier lors de ma répartition, un regard dont je n'avais rien compris moi, cet enfant maudit. Peu importe, je passais une heure à chaque soir en compagnie de Stella qui devint, tout bonnement, ma meilleure amie. Stella signifie « étoile » en latin. Elle était, tout bonnement, la mienne. On me voyait rarement sans elle m’aidant à jouer de ma réputation autoritaire. Encore aujourd’hui, Stella pouvait faire montre de l’assistante de Préfet-en-chef. Stella était une croup à la fourrure brune tachetée de noir. Elle était fidèle et particulièrement affectueuse. Elle était très intelligente beaucoup plus que la plupart des hommes, ne vous en déplaise. Je ne pouvais donc pas lui cacher mes secrets, ma souffrance : elle le savait venant alors, poser sa tête contre mon poitrail pour me rassurer quand le besoin s’en faisait sentir. À chaque mois, Stella restait ainsi, près de moi lors de mes transformations. Les quelques heures de pleine lune semblaient alors passer plus vite ou, plutôt, moins me fatiguer. Je n’aie jamais su ce qu’on faisait alors ensemble. Peut-être que nous nous amusons ensemble. Je l’espérais, car pourquoi resterait-elle avec moi sinon ? Malheureusement, un soir cela ne se passa pas comme prévu. Cela s’était passé peu après la nuit pourpre en février 1978 qui vit plusieurs attaques des miens sous l’égide de Lord Voldemort. Je n’y avais pas participé même si, parfois, Lucius m’écrivait des mois plus tôt quant à connaître mon opinion sur une partie de la logistique. J’avais donc du sang sur les mains. J’ai failli en avoir plus parce que des élèves d’environ mon âge avaient décidé quelques nuits plus tard d’investir la forêt interdite où nous nous terrions Stella et moi. Lorsque je me réveillais exténué, je trouvai le visage affolé du garde-chasse au-dessus de moi et les corps blessés des élèves téméraires à investiguer la forêt interdite un soir de pleine lune. C’était Stella qui fut allé prévenir le garde-chasse et possiblement aussi elle ayant fait tout son possible pour protéger les autres élèves. Ils vont bien étant restés à l’infirmerie quelques temps, mais moi j'ai toujours su que le garde-chasse savait. Il savait que j'étais le loup-garou, mais n'ayant rien fait possiblement sous l'ordre d'Albus Dumbledore encore directeur cette année-là. Étrange, mais ce fut rassurant à quelque part de ne pas être traîté tel un véritable monstre. Mes pairs et moi, nous avions reçu une retenue, mais personne d'autres ne sut que la bête avait été moi et ce fut tant mieux. Je préférais bien passer les trois prochains mois en retenue à récurer des trophées en plus de devoir étudier pour la réussite de mes BUSES et le Quidditch. Cet événement avait fait écho à un autre se produisant des mois plus tard et plus précisément en décembre : quand on avait attaqué le Drunk Broom, tuant plusieurs créatures tel que moi. Je n’y avais pas pris part, mais encore mon frère me posa des questions un ou deux mois plus tôt et, tout particulièrement, sur les loups-garous. Plus discret que jamais les mois suivants mon erreur dans la forêt interdite, je craignais après cette attaque que Lord Voldemort, les autres Mangemorts et possiblement mon frère voudraient me tuer, se débarrasser de moi. Avais-je réellement ma place parmi eux ?

Stand my ground
- Within Temptation

Ma cinquième année n’avait pas seulement vu apparaître le rôle de préfet de Serpentard pour moi, mais aussi le cours sur les créatures magiques. Au fond de moi, je ne savais pas ce que je désirais pour ma vie. Je ne savais même pas si je survivrais au-delà de mes 17 ans. Peut-être mourrais-je bientôt dans mon sang par accident ou sous les coups d’un chasseur. Après tout, mes compatriotes mangemorts les tuaient sans aucune pitié ces créatures. Je savais ne pas avoir ma place parmi-eux voire en ce monde même. Alors, pourquoi continuais-je à vouloir le meilleur ? Pourquoi ne me laissais-je pas tuer, mourir mes yeux se fermant doucement à cette vie qui ne m’avait même pas souhaité au départ ? L’orgueil et l’arrogance d’être plus fort, plus intelligent montrait cette volonté d’aller au-delà de mon frère et de Lord Voldemort, celui-là même qui n’avait cessé de décroître dans nos mœurs en 1979. Moi, je ne l’avais jamais aimé m’en effrayant, mais que pouvais-je faire, dire ? Alors, je restais silencieux et même ainsi, l’idée de pouvoir être le meilleur titillait mes entrailles à m’exciter. Sans doute, j’aurais voulu participer au tournoi des trois sorciers si j’avais eu l’âge minimal ou bien la nouvelle ministre élue dès le mois de mars 1979 amena, bien malgré moi, une bouffée d’air frais. Mais encore, je restais silencieux suivant mon frère aîné et l’aidant autant que possible entre mes cours, mon rôle de préfet et le Quidditch. Alors, je voulais continuer à chercher pour un jour trouver une solution au mal s’étant emparé de moi à cinq ans. En sixième année, outre le fait que je fus devenu l’autoritaire et austère capitaine de l’équipe de Quidditch de Serpentard, je passais dès le mois de janvier mon temps entre Poudlard et le Département des mystères au Ministère de la magie. Ne vous en déplaise, j’avais déjà vu la bête du ministère à plusieurs reprises grâce à père, mais jamais le département des mystères : les connaissances le renfermant sont inimaginables. J’avais des notes excellentes partout et tout particulièrement en potions et la recherche en laboratoire me passionnait et pas seulement pour cette solution à trouver. Ce fut même mon maître de stage qui me proposait le cours d’alchimie en septième année, ce que je fis. Peu avant que j’entreprenne cette dites année, j’eus vent de la mort de Lord Voldemort par l’entremise de mon frère. Je ne réagissais pas ouvertement, le faisant plutôt froidement montrant une déception – bien que fausse – à la face du monde. Je ne sus pas si ma place était de rester auprès de Lucius, de le conseiller jusqu’à ma mort peut-être si proche. J’avais ainsi, tellement crains d’être capturé puis, jeté à Azkaban en décembre 1979 lorsque les Aurors sous la gouverne de la ministre Aloysia Gottlieb s’étaient mis à farouchement chercher tous les mangemorts. L’aurais-je dit ? Aurais-je plaidé coupable ? Peut-être. Ils n’avaient pas encore mis la main sur moi au mois de septembre 1980 alors que je prenais le rôle de préfet-en-chef sous un conseil des purs virulent. Je ne sus pas où était passé l’ancien directeur, le seul que je suspectais – à part le garde-chasse – connaître mon secret, mais m’acceptant malgré tout. Ça m’attristait. Puis, l’idée de financer une école déficitaire en gallions tout comme en réputation aurait pu se faire sous sa gouverne. Mais encore, je ne disais rien. Prédateur maudit et silencieux comme toujours, mais qui observait avec forte méfiance le choc des valeurs qui se languissait actuellement entre l’école de sorcellerie Poudlard et le Ministère de la magie. Survivrais-je assez longtemps pour y voir un espoir ?