Deux semaines. Cela fait deux semaines que Rhaegar réfléchit. Deux semaines que Peter tente de ne pas trop réfléchir, lui, et de se perdre dans son boulot, ses plantes, et ses courges. C'est la pleine saison, après tout, et tout le monde souhaite en acheter pour les soupes et autres gratins réconfortants. En plus de vendre des plants, il vend aussi des courges dont il s'est occupées avec amour et patience. Il se perd dans son boulot, et essaye de ne pas compter les jours qui passent. Inlassablement. Au fil que les arbres se mettent à perdre leurs feuilles. Il commence à perdre espoir quand il se lève la matin du 15 novembre. Après sa routine matinale bien huilée, et nécessaire à sa vie désormais afin de s'ancrer dans cette nouvelle réalité, il descend à la boutique et tourne la pancarte pour annoncer l'ouverture de la boutique.

En attendant les premiers clients, il range quelques pots, quelques plants, quelques graines. Il arrose les plantes, tape un coup sur la plante carnivore qui essaye de le mordre, et retourne dans la partie vente. La clochette tinte, et une dame âgée entre pour regarder les plantes vertes. Il tente de cacher sa déception, mais s'assure de la conseiller correctement. Une fois en caisse, elle lui tient la jambe et ne cesse pas de lui parler, lui raconte sa vie. La porte s'ouvre de nouveau, et il jette un oeil derrière elle, et son coeur s'arrête quand il voit Rhaegar entrer. Il déglutit difficilement, et ses oreilles bourdonnent. Il n'entend plus ce que la vieille dame lui raconte. Elle passe une main devant son visage, et il reporte son attention sur elle. Elle recommence à lui parler de bas, de chapeau à la mode, et de collants chauds pour l'hiver. Rhae semble attendre patiemment, et au bout de quinze minutes, elle finit enfin par payer et par partir. Il souffle, avant de contourner son comptoir pour rejoindre Rhae, devant l'étagère des plantes carnivores.

"Fais gaffe, elles sont de mauvais poil ce matin." Il rit doucement. "Désolée, elle me tenait pas mal la jambe."

Il passe une main dans ses cheveux, et se tient debout, les mains derrière le dos, un peu gêné.

"Salut." dit-il finalement, un sourire sur les lèvres. "Comment tu vas ?"

Ca fait deux semaines que tu n'as pas vu Peter. Il a parfaitement respecté ta demande de te laisser du temps et tu lui es redevable de cela, parce que tu avais vraiment besoin de réfléchir mais aussi de remettre tes idées dans le bon ordre. Qui plus est tu as profité de ces deux semaines pour te trouver un nouvel appartement et déménager dans un endroit confortable et bien entretenu, en bref tu repars sur un bon pied. Voilà maintenant que tout va mieux, tu sens que tu brûles d'envie de revoir Peter parce que tu sais ce que tu veux. Et tu n'as pas le droit de le laisser sans réponse, surtout que la question est simple... Veux-tu oui ou non le revoir ? La réponse a mis longtemps a te venir parce que le fait de savoir qu'il avait usé de magie noire, qu'il a été mangemort même si il n'a pas été marqué, et qu'il a été si violemment pris dans les drogues t'a clairement refroidis. Mais maintenant il est clean, il essaye de s'arranger et d'être droit dans ses bottes n'est-ce pas ? Et tu n'as pas le droit de le punir pour ce qu'il a fait à l'époque mais qui n'est plus d'actualité. Tout le monde a droit à sa seconde chance, surtout Peter.

Ainsi tu attends une nouvelle semaine pour te présenter à sa boutique qui est heureusement ouverte. Quand tu rentres, tu remarques qu'il est déjà occupé avec une cliente et tu lui fais un discret signe de la main pour le saluer, attendant qu'il termine. C'est long, ça dure et pourtant tu ne râles pas, tu regardes les plantes, tu taquines une feuille de mandragore et tu souris de voir les plantes carnivores qui se parlent d'un dialecte que vous ne comprenez pas, fait de grognements et de bruits étouffés. Elles se disputent, du moins c'est ce que tu comprends quand elles font claquer leurs dents pour avertir l'autre de ne pas approcher ou de ne pas répondre. Ca te fait rire alors que Peter approche enfin, ayant été libéré de sa cliente un peu envahissante. « Ho ne t'inquiète pas, la nouvelle collection de chapeaux a de quoi faire jaser ! » Dis-tu non sans sourire avant de le voir qui se tient à une distance raisonnable, ce que tu comprends.

« Et bien... Ca va beaucoup mieux et toi ? Tu as meilleure mine ! » Le teint plus frais et le regard pétillant, tu te surprends à le trouver diablement attirant. Un beau garçon au sourire qui fait naître une fossette adorable. « Tout d'abord je voulais te remercier d'avoir accepté mon éloignement. J'en ai profité pour réfléchir et pour déménager, aussi. J'ai trouvé un nouvel appartement, mieux que le taudis dans lequel je vivais depuis ma sortie de l'hôpital. » Et parfaitement meublé, ce qui n'enlève rien de ton plaisir à y vivre enfin. « Ensuite j'aurais aimé qu'on parle de... Ce que tu m'as révélé. Si tu es d'accord. Je crois qu'il est bientôt midi, je peux t'inviter à déjeuner ? »