Chef de meute || Wolfstar

Il était épuisé.
Les soirs de pleine lune étaient toujours intenses, mais il s'était habitué avec le temps. Il se transformait en chien, et jouait avec le loup durant des heures, lui courant après ou lui sautant sur le dos pour aller lui mordiller les oreilles. Le loup appréciait ces attentions, surtout quand elle venait de son partenaire. Depuis qu'il arborait la marque de ses dents sur le creux de l'épaule, Dante était plus tendre et doux avec lui, lui léchant parfois la cicatrice, posant une patte sur son dos pour le garder immobile.  
Mais la veille, Dante s'était montré incroyablement agité. Il reniflait l'air, et grognait, comme s'il cherchait une chose qui lui échappait sans cesse. Sirius avait joué les partenaires patients, essayant de divertir le lycanthrope qui l'avait ignoré soigneusement. Il avait fallut que Padfoot se mette en quatre, s'allonge devant lui et lui montre son ventre pour avoir un peu de douceur du loup-garou. Pendant ce temps, James avait joué les gardiens, tournant dans la forêt pour s'assurer que personne n'approchait - et potentiellement pour faire partir les quelques curieux qui seraient là de nuit. Ils essayaient de trouver des nouveaux lieux pour permettre à Moony de se dégourdir les pattes. Chaque pleine lune était l'occasion de découvrir un nouvel endroit en Angleterre.

Mais Dante avait changé. Sirius se leva ce matin-là - enfin, la matinée disparaissait au profit de l'après-midi - avec cette certitude. Une chose avait changé chez son partenaire, et il devait savoir ce que c'était. Remus n'était pas du genre à lui cacher quoi que ce soit - sauf son envie de lier sa vie à Peter, ce que Sirius avait encore du mal à digérer. Mais cela ne l'empêchait pas de prendre soin du lycanthrope. Il y avait autre chose. Remus changeait.
Et Sirius devait savoir ce qu'il advenait de lui.

Chose rare, il se leva après son amant - Remus devait encore trembler de l'énergie spectaculaire dont il avait fait preuve, et Sirius espérait qu'il n'allait pas simplement exploser. Il se leva, réalisant qu'il était plein de courbatures. Il n'avait pas vécu une pleine lune si difficile depuis son retour de l'institut psychomagique - Dante lui avait fait comprendre qu'il lui avait manqué et qu'il devait être avec lui. C'était là que se trouvait sa place, après tout. Il avait mordillé sa cicatrice durant des heures, et l'avait chassé avec plus de hargne que d'habitude. Mais hier c'était différent - le loup ne lui en voulait pas à lui. Il voulait autre chose.
Il cherchait autre chose. Mais quoi ? Sirius marcha difficilement jusqu'au salon, réalisant que James était absent - ou qu'il dormait encore - et que Remus était dans la cuisine. Moons ? appela-t-il, grognant avant de rejoindre le comptoire et de trouver son amant là. T'as une bien meilleure mine que moi. Tu as dormi au moins ? Demanda-t-il en arquant un sourcil, prenant une potion anti-douleur qui était prévu pour Remus de base - il ne la prit pas entière, mais juste assez pour ne plus sentir la moindre parcelle de son corps. Tu as des souvenirs de cette nuit, Moons ? Parce que je crois qu'il faut qu'on en parle.

 

C'est l'esprit ailleurs et soucieux que tu rentres avec tes courses dans une main, ta baguette tournant entre tes doigts dans la main gauche et libre. Tu viens de faire une rencontre des plus surprenantes, une louve abandonnée et seule dans une ville comme Londres qui regorge de dangers. La jeune fille a été surprise à voler et si tu lui as évité les problèmes, tu as fini par l'inviter pour déjeuner en comprenant qu'elle crevait de faim et bien-sûr, tu lui as aussi fait passer quelques gallions qui devraient lui permettre de manger pendant deux semaines si elle gère bien la dépense. Ce qui te surprend, c'est qu'elle n'est pas la première louve que tu croises et que cela commence à sérieusement te surprendre. Tu as toujours croisé des loups mais jamais des omégas, jamais des loups abandonnés qui cherchent désespérément une meute ou un foyer afin d'avoir un peu de protection. Alors tu es soucieux et quand tu arrives chez toi, tu remarques que James dort toujours et Sirius en fait de même alors tu commences à préparer un petit déjeuner consistant pour ton ami et ton amant. Pancakes, jus d'orange fraîchement pressé, café encore chaud et bacon croustillant avec des œufs brouillés, tu relèves le nez des derniers pancakes que tu finis de faire cuire quand Sirius se lève, tu le sais car tu sens son odeur qui approche de toi. « Je suis là, Love ! » Dis-tu avant de mettre la table d'un coup de baguette. Aussitôt deux assiettes se posent, des couverts et deux énormes verres de jus ainsi qu'une tasse de café pour lui et de chocolat pour toi.

Tu as beau avoir mangé avec Morrigan, le prénom te surprend encore, tu as une place dans ton estomac pour un petit-déjeuner. Après la pleine lune, tu es toujours mort de faim. « Oui, un peu plus de six heures ! » Et si il est vrai qu'habituellement tu es mort de fatigue plus longtemps que cela. Mais cette fois-ci... Ca va. Tu as mal au dos certes et tu sens que ton corps a été durement éprouvé mais en réalité ça peut aller, pour la première fois en 15 ans de lycanthropie, tu ne vas pas trop mal. Tu le vois en coin qui prend une potion contre la douleur qui aurait dû être à toi et tu te mords la lèvre sous la culpabilité. La suite de sa question te fait hocher la tête bien vite alors que tu déposes les pancakes encore chauds sur la table. « On peut parler devant un petit-déjeuner ? » Que tu demandes avec un regard brillant avant de t'installer et de servir généreusement ton amant, sachant qu'il a parfois un appétit d'ogre a force d'avoir couru toute la nuit avec toi. Tu sers aussi une assiette pour James que tu envoies dans le four avec ta baguette puis, tu fais signe à ton amant de s'installer. « Je suis parti faire des courses, j'ai pris un poulet et des gnocchis au traiteur pour ce soir. » Parce que tu sais comme il aime ça et tu veux lui faire plaisir. Et parce que tu stresses à l'idée de parler de la veille. « Quel sujet veux-tu aborder ? » Que tu demandes avant de fourrer un gros morceau de pancakes et de bacon dans ta bouche.
 

Il trouve Remus dans la cuisine, entre un sac de course et une poêle déjà pleine. A moitié réveillé, encore nauséeux, le Black s'installe comme il peut pour essayer de garder l'équilibre - assis c'est encore une meilleure option, pour éviter de tomber dans les bras du lycanthrope comme une princesse. Pas qu'il serait contre l'idée, mais il avait une mission à mener ce matin, et il ne pouvait pas se permettre d'être déconcentré par la musculature impressionnante de son petit ami. Il entama la conversation comme il put, toujours inquiet les lendemains de pleine lune, même si cette fois c'est lui qui avait la tête à l'envers. Oui, un peu plus de six heures ! il sourit, rassuré de savoir que son amant avait réussi à trouver le sommeil - et le trouvant même en forme.
Très en forme, pour ne pas dire trop. Il ne voulait pas avoir l'air de se plaindre, trouvant cependant l'attitude et l'état de Remus inquiétants. Il avait attendu cela durant des années, qu'il soit assez en forme pour vivre le lendemain de pleine lune comme une journée normale. Mais il y avait autre chose que le Black sentait comme un changement si puissant qu'il ne pourrait rien faire pour le contrer. On peut parler devant un petit-déjeuner ? Je ne peux pas te refuser ça. Assura-t-il avec un sourire - puis l'odeur du bacon et des oeufs commençaient à lui chatouiller le nez, et bien qu'il soit à moitié endormi, il pouvait manger sans trop de difficulté.

Il prit son café, son jus d'orange, en but deux gorgées de chaque, avant de voir son assiette remplie par l'attention de Remus. Ce dernier le rejoint rapidement, s'asseyant près de lui à leur table de cuisine. Je suis parti faire des courses, j'ai pris un poulet et des gnocchis au traiteur pour ce soir. Que d'attentions. Aurais-tu quelque chose à te faire pardonner ? demanda-t-il en arquant un sourcil. Il était habitué à être celui qui couvrait Remus d'attentions les veilles et les lendemains de pleine lune. Forcé de constater que cette fois il était aussi celui qui s'en sortait le moins bien entre eux d'eux. Quel sujet veux-tu aborder ? De quoi tu te souviens d'hier soir ? Demanda-t-il à nouveau, réalisant que Remus avait refusé de lui répondre la première fois. Pas que ce soit dans son habitude, bien qu'il était toujours gêné et nerveux de parler de ce qu'il pouvait advenir durant les nuits de pleine lune. Même si en règle générale Sirius le laissait sans s'obstiner, c'était différent cette fois. Il sentait l'inquiétude lui brûler les veines et ne voulait pas simplement rester avec des questionnements sans réponse. Dante a été particulièrement agité. Pas difficile - en tout cas, pas énervé contre Padfoot ou Prongs. Juste... On aurait dit quelqu'il cherchait quelque chose, sans réussir à le trouver. Expliqua-t-il en jouant avec ses oeufs, sans pouvoir les manger pour le moment. Il était plus obstiné que d'habitude. On a eut du mal à avoir son attention - heureusement qu'on était reculé dans la forêt au Nord. On a du faire 40 km dans la nuit. rajouta-t-il sans une once de colère ou d'agacement dans la voix. Simplement les faits et son inquiétude. Alors je me demandais ce qui avait changé. Est-ce que tu me caches quelque chose, Moons ?

 

Tu as faim, malgré le petit déjeuner de roi avalé avec Morrigan, dont tu peines à réaliser que ce n'est pas un rêve et que tu as fini par la rencontrer comme elle le voulait, tu crèves de faim comme jamais. Reste de pleine lune où tu avales sans réfléchir tout ce qui te passe sous la main, à force de courir dans la nature tu te réveilles toujours avec le ventre vide comme si tu n'avais rien mangé depuis au moins deux ou trois jours consécutifs. Ainsi tu souris quand il accepte de manger avec toi et tu attrapes une belle bouchée de nourriture pour remplir ta bouche sans attendre. Gourmand et le regard brillant, tu lui fais un sourire malgré tes joues rondes de nourriture et ta mine émerveillée de celui qui a enfin la possibilité de se remplir l'estomac. « Tu chais bien que che culpabiliche touchours quand vous veillez toute la nuit ! » Dis-tu en parlant la bouche pleine tout en faisant attention à ne rien renverser et à ne pas perdre la moindre miette d'oeufs. Pourtant c'est vrai, malgré les années tu es toujours assez mal à l'aise de voir tout le monde veiller pour toi et de fait, tomber de fatigue le lendemain matin. C'est une chose que tu n'aimes pas, tu voudrais qu'ils puissent se reposer et pourtant ils attendent avec toi jusqu'aux premières lueurs du jour avant de rentrer. James dort encore, il est épuisé entre les entraînements et la pleine lune de la veille et Sirius n'est pas mieux, à l'ouest aussi ce qui assurera une soirée au calme à se reposer relativement tôt ce soir.

Sa question te fait froncer les sourcils alors que tu prends ton verre de jus d'orange pour avaler une gorgée et faire passer ta seconde bouchée de nourriture. Tu t'essuies la bouche soigneusement avant de t'adosser à ta siège tout en réfléchissant calmement, sans un bruit. « J'ai entendu hurler à la lune, une femme. Plus vieille que moi, perdue et désespérée... » Tu as le regard vide, te souvenant très bien d'avoir eu tant envie d'aller la rejoindre soudainement. « Je suis tombé sur elle ce matin, en allant faire des courses. Elle venait de voler une pomme et... Je lui ai payé à manger pour elle et son compagnon. Ce sont des omégas, ils vivent dans un squat et peinent à s'en sortir. C'était elle qui m'appelait hier, elle me cherchait depuis longtemps. » Et tu es encore surpris de découvrir que les créatures peuvent te chercher pour te rejoindre. Tu sais que ça existe mais... Pourquoi toi, en réalité ?

Il te fait un portrait de Dante que tu écoutes attentivement, désolé d'apprendre qu'il a été moins simple que d'habitude. « Très honnêtement... Je ne sais pas. » Dis-tu dans un nouveau soupir tout en cherchant à lui donner une réponse valable mais en réalité tu ne sais pas quoi lui dire d'autre qu'il ne sait ou alors... Peut-être lui révéler ce que tu refoules depuis un moment ? « Je crois que Greyback est revenu à Londres ou du moins qu'il n'est pas loin. Je suis tombé sur Fauve, sa fille... Elle avait volontairement déposée son odeur autour de notre appartement pour que je la trouve. De ce que j'ai compris, il me cherche ou il voudrait que je revienne auprès de lui. » Tu as un sourire moqueur en coin, parce qu'il est hors de question pour toi de même envisager de rejoindre ce malade. « C'est comme si je sentais que les créatures sont là, tu comprends ? Et je crois qu'on me cherche ou du moins que certain lycan cherchent Dante... Cherchent un Alpha. »
 

Il connaissait son amant, assez pour savoir qu'il n'avait pas changé en dix ans. Toujours les mêmes angoisses quand la lune montait. Toujours la même culpabilité quand le soleil reprenait sa place. Il ignorait parfaitement la remarque à moitié admise par la bouche pleine d'oeufs de Remus - pour sa part, il ne voyait pas sa place ailleurs qu'auprès du Loup quand la pleine lune brillait. Il avait suffisamment raté de pleines lunes durant son internement et travaillait encore à se pardonner ce manquement dans la vie de son amant. Pour l'heure, d'autres choses le tracassaient et il en parla avec Remus sans plus attendre.
Si autrefois il aurait laissé ses émotions - sa jalousie, sa colère, sa frustration - prendre le dessus pour causer plus de tord à leur relation qu'autre chose, il aimait mieux discuter à présent. Faire part de ses inquiétudes et de ce qu'il avait simplement vu et vécu durant cette pleine lune. Dante était différent, il espérait simplement que cela ne signifiait pas que Remus aussi était en train de changer. J'ai entendu hurler à la lune, une femme. Plus vieille que moi, perdue et désespérée... Quand tu dis une femme tu veux dire... une autre lycanthrope ? demanda-t-il, parce que la fatigue pourrait lui faire entendre les choses de travers et qu'il ne voulait rien raté de cette discussion-là.

Il écouta, alors, simplement, se plongeant dans les paroles de Remus pour tisser le fil de ce nouveau chapitre qui s'ouvrait à lui. Je suis tombé sur elle ce matin, en allant faire des courses. Elle venait de voler une pomme et... Je lui ai payé à manger pour elle et son compagnon. Ce sont des omégas, ils vivent dans un squat et peinent à s'en sortir. C'était elle qui m'appelait hier, elle me cherchait depuis longtemps. Elle t'appelait ? Elle... elle sait qui tu es ? demanda-t-il, de plus en plus perdu - il avait épluché tous les livres sur la lycanthropie qu'il avait pu trouver. Ceux écrit par des puristes en mal de violence. Ceux rédigé par des lycanthropes anonymes désireux de donner des réponses à ceux qui pourraient les trouver. Mais souvent, ils étaient solitaires, aimant cela pour se cacher. Certains en couple dévoilés les liens uniques qui pouvaient se tisser entre un lycanthrope et la personne qu'il choisissait. Mais une meute - c'était différent. Des théories fondées sur l'observation des loups sauvages et qui avaient souvent plus à voir avec les recherches des moldus qu'avec les savoirs magiques.

Mais il lui semblait bien que c'était de cela qu'il s'agissait. Je crois que Greyback est revenu à Londres ou du moins qu'il n'est pas loin. Je suis tombé sur Fauve, sa fille... Elle avait volontairement déposée son odeur autour de notre appartement pour que je la trouve. De ce que j'ai compris, il me cherche ou il voudrait que je revienne auprès de lui. Fauve ? Un nom...Original pour un lycan. Répondit-il en levant les yeux au ciel. Nous retrouverons Greyback avant. On le tuera enfin. Grogna-t-il, parce qu'il ne pouvait en être autrement. Greyback était une bête - et une bête avec une meute, ce qu'il réalisa alors. Alors peut être que les lycanthropes étaient faits pour cela.
Dante s'était entouré de Prongs, Wormtail et Padfoot. Mais peut être cela n'était-il plus suffisant aujourd'hui. Le Loup gagnait en force et en taille - il était un alpha fantastique, terrifiant et immense. Et il était un chef. C'est comme si je sentais que les créatures sont là, tu comprends ? Et je crois qu'on me cherche ou du moins que certain lycan cherchent Dante... Cherchent un Alpha. C'est pas la première fois que ça t'arrive? Demanda-t-il, essayant de garder l'esprit clair malgré la fatigue. C'est ce que tu veux, les retrouver ? Te forger... une meute ? Ou l'agrandir. Je ne sais pas si pour Dante, Prongs et moi sommes encore des membres de sa meute... Si c'est comme ça qu'il nous considère. Dit-il, les pensés le traversant rapidement, pour le faire divaguer en tout sens. Qu'est-ce que vous vous êtes dits, finalement, cette fille et toi ?
 

Sa question te fait hocher la tête doucement. Une autre lycanthrope oui qui t'appelait toi, pas un autre juste toi, parce qu'elle cherche un alpha et qu'elle a besoin de toi autant que toi tu sembles avoir besoin d'elle. Parce qu'une chose se révèle lentement à ton esprit, c'est que Dante réclame d'être encore plus entouré qu'il ne l'est déjà. Parce qu'il y aura besoin de combattre, de se protéger, de se soutenir. Alors qu'est-ce qu'il cherche ? Tu ne saurais dire, même si la chose te frappe de plus en plus, à savoir que Dante veut s'entourer d'une meute solide et puissante qui saura affronter tous les dangers. « Bien-sûr. A l'odeur et puis c'est comme... Une évidence ? Ce n'est pas très clair et c'est difficile à expliquer. » Avec des mots surtout, ça semble logique pour toi mais tu réalises que pour ton amant, c'est comme si tu lui expliquais les règles d'un jeux compliqué et que tu lui demandais de combattre les meilleurs joueurs au monde. C'est difficile, parce que les sorciers ne peuvent comprendre l'évidence qui rassemble deux lycans qui se rencontrent. Tu sais exactement qu'elle créature tu croises juste en respirant son parfum.

« Un nom original pour une fille aussi dingue que son alpha. » Dis-tu en fronçant les sourcils, incapable de te détendre quand tu parles de cette Fauve qui a tournée autour de chez toi. Ce n'est plus le cas pour le moment mais jusqu'à quand ? Elle reviendra, parce que Greyback ne lâche pas quand il veut quelque chose et toi tu préfères mourir plutôt que de céder à sa folie et ses crises. « Si... Avant ça j'entendais hurler parfois lors des pleines lunes mais ça me semblait... Lointain et surtout sans intérêt. Mais cette fois-ci, c'est comme si j'avais envie de répondre. » Et tu t'en souviens, de cette envie d'aller voir plus loin que la forêt choisie pour cette nuit là, l'envie de rencontrer ceux qui appelaient l'alpha ce soir là. Heureusement tes amis étaient là comme toujours, tu n'es pas certain que cela n'aurait pas terminé en des dégâts terribles dans le cas contraire.

Mais ses paroles te font froncer les sourcils et tu réalises soudainement comme ça pourrait prêter à confusion, ce que tu dis. Alors tu tends une main pour attraper la sienne et la serrer doucement. « Bien-sûr que vous êtes de ma meute, les premiers et les plus importants. Ne va pas croire que vous allez être remplacé ou je ne sais quoi, d'accord ? Je ne sais même pas si je veux répondre à ces loup-garous de toute façon. » Et voilà la plus simple des vérités, c'est que tu ne saurais pas vraiment quoi leur dire. « Est-ce dangereux ? Est-ce l'aveu d'un danger à venir ? D'une guerre contre Greyback ? Je ne sais pas... Si je réponds, si je forme une meute alors ce sera une façon de dire à Greyback que j'accepte une guerre contre lui et ses loups. » Et cela serait mettre tout le monde en danger, alors que tu refuses que quiconque soit blessé par ta faute. Ou parce que tu n'auras pas été assez prudent pour éviter un carnage. « Elle m'a parlé d'elle, de son histoire, du fait qu'elle est accompagnée. Elle était une oméga de Greyback donc... Une louve de bas étage tu vois le genre ? Maltraitée, servant de souffre-douleur pour les autres loups. Elle a fuit avec son compagnon. » Autant dire que c'était une vie qu'on ne souhaite à personne et qui permet encore une fois, de réaliser que Greyback est la cruauté même. « En réalité... J'ai peur, Sirius. » Et tu baisses les yeux sur ton assiette pour jouer avec tes enfants, ayant soudainement l'appétit coupé.
 

Un nom original pour une fille aussi dingue que son alpha. Sirius grimace pour réponse, supposant qu'il se trouvait là une nouvelle ennemie dont il faut se méfier. Vraiment se méfier - il sait mieux qu'à sous-estimer les capacités d'une lycanthrope. Après tout il voyait Remus évoluer depuis dix ans, alors il savait qu'ils développer des pouvoirs extraordinaires et surtout ils pouvaient être puissants. Assez puissant pour mettre des sorciers à terre sans forcer.
Le sujet de la demoiselle Greyback attendra - pour l'heure il savait que l'inquiétude de Remus était ailleurs. Il l'écoutait, aussi bien qu'il le pouvait, parler du hurlement qui l'avait tenu inquiet pour la nuit. Si... Avant ça j'entendais hurler parfois lors des pleines lunes mais ça me semblait... Lointain et surtout sans intérêt. Mais cette fois-ci, c'est comme si j'avais envie de répondre. Dante évolue. Toi aussi. Résuma-t-il parce qu'il voyait les choses ainsi. Ils arrivaient sur un nouveau chapitre de leur vie. Un chapitre où il pourra continuer à avoir sa part - il l'espérait vivement. Remus semblait avoir besoin de resserrer les liens avec les siens. Plus qu'avec les maraudeurs, il recherchait la présence des autres loup-garous. Bien-sûr que vous êtes de ma meute, les premiers et les plus importants. Ne va pas croire que vous allez être remplacé ou je ne sais quoi, d'accord ? Je ne sais même pas si je veux répondre à ces loup-garous de toute façon. Tu n'en parlerais pas si tu n'en n'avais pas envie. Admit-il en prenant un morceau de bacon qu'il enfourna sans la moindre difficulté - la faim commençait à vraiment le tirailler et il prit un muffin qu'il attaqua.

Il était le partenaire de Remus, de Dante. Il avait été marqué, et ils s'appartenaient l'un et l'autre. Il était idiot de sa part de croire qu'il n'aurait pas sa place dans ce nouveau chapitre - il devait se rassurer, et être là pour son homme. C'était cela sa place. Est-ce dangereux ? Est-ce l'aveu d'un danger à venir ? D'une guerre contre Greyback ? Je ne sais pas... Si je réponds, si je forme une meute alors ce sera une façon de dire à Greyback que j'accepte une guerre contre lui et ses loups. Greyback nous a déclaré la guerre il y a longtemps déjà. Il transforme des gamins depuis des dizaines d'années. Si le temps est venu de le confronter, alors c'est qu'on a peut être une chance de le mettre au sol. Et faire la guerre c'était une chose pour laquelle ils étaient doués. Surtout pour y survivre. Sirius ne mentirait pas en disant que l'adrénaline des combats lui manquaient. Il continuait à s'investir pour l'ordre mais la majorité du temps ils traquaient des sorciers plus qu'ils les combattaient. Il était fait pour être sur le terrain, pour user de la magie et pour mettre à terre ses ennemis. Il aimait cela.
Mais aujourd'hui il s'était posé, peut être trop. Trop calme. Trop doux. Elle m'a parlé d'elle, de son histoire, du fait qu'elle est accompagnée. Elle était une oméga de Greyback donc... Une louve de bas étage tu vois le genre ? Maltraitée, servant de souffre-douleur pour les autres loups. Elle a fuit avec son compagnon. Quelle horreur... Il imaginait ce que Greyback pouvait imaginer comme sévices pour ces loups-garous omégas. Ceux qui devaient jouer le rôle de souffre-douleurs. Ceux qui ne méritaient pas d'avoir un autre rôle que de souffrir pour le plaisir de ceux qui leur étaient supérieurs. Il grimaça à l'idée. En réalité... J'ai peur, Sirius. Il prit la main de Remus dans la sienne et la serra avant de la mener à sa bouche pour l'embrasser. Tu es un combattant, Remus. Un soldat pour le Ministère, un guerrier pour l'Ordre, et un alpha pour ta meute. Lui dit-il. C'est normal d'avoir peur, c'est beaucoup de responsabilités. Mais j'ai confiance en toi. Si c'est ton instinct qui l'exige, alors il n'y a qu'une chose à faire. Lui dit-il en le regardant droit dans les yeux, un sourire tendre sur les lèvres. A une condition : je fais pas à manger pour une meute de loups. S'ils débarquent ici, ils se débrouillent pour se nourrir. Rajouta-t-il avec un rire dans la voix, avant de se lever, grimaçant sous l'effet des douleurs qui circulait encore dans ses jambes et se rendit jusqu'à son amant pour l'entourer de ses bras et l'embrasser tendrement. Tu veux que je t'aide à les retrouver ?


 

Dante évolue et comme il le dit si bien, toi aussi tu changes. Tu n'es pas certain de le vouloir et pourtant tu ne peux pas lutter contre l'évidence, Dante réclame davantage. Une meute plus grande, la réponse que des lycans attendent de toi. Et si tu peux pas aller contre alors il va falloir trouver un compromis car maintenant tu ne fais qu'un avec le loup et lutter contre ta nature serait assurément une chose idiote, voire impossible ou même dangereuse. Tu ne sais pas ce que Dante pourrait faire pour montrer son mécontentement et tu n'es pas prêt à le voir de tes yeux. « Non ce n'est pas que j'en ai envie simplement on m'approche... Et je ne sais pas quoi faire de ça. » Dis-tu pour le moment parce qu'il est vrai que tu ne saurais dire si c'est dangereux pour toi de répondre à leur appel, ce que ça implique mais aussi quel risque ça peut leur faire prendre face aux autres alphas. Et surtout Sirius est ton compagnon qui doit tout savoir, il est impossible pour toi de lui cacher quoi que ce soit. Surtout quand ça concerne un changement pareil.

Parler de Greyback te rend toujours un peu plus tendu, ne serais-que parce que tu ne comprends pas qu'un homme pareil ou plutôt une bête si dangereuse soit encore dans la nature, à pouvoir se promener libre alors qu'il a des transformations à la pelle sur les bras mais aussi de nombreux meurtres à cause des morsures qui finissent mal et des lycans qu'il lâche dans la nature. Greyback est un monstre et tu n'auras de cesse de le chercher mais il est entouré d'une meute fidèle et ça le rend presque impossible à trouver, à localiser correctement. « Ce n'est pas notre rôle... C'est celui du ministère. » Dis-tu dans un souffle, parce que soudainement tu en viens à te dire que Greyback serait mieux mort que derrière des barreaux. Tu aurais peur qu'il en révèle tellement sur ceux qu'il a transformé. Une pensée totalement égoïste mais que deviendrais-tu si il avouait que tu es maudit comme lui ? Ta vie serait ruinée, autant que ton travail que tu aimes tant et que dire de tes amis ? Tu ne veux pas qu'ils soient en danger à cause de toi, surtout pas tes amis animagus non déclarés.

Tu hoches la tête, il est vrai que ce qu'il fait aux omégas est affreux mais en même temps ça ne te surprend pas, il n'est qu'une bête qui apprend la violence à ceux qui l'entourent. Il te suffit de penser à sa fille rencontrée il y a peu, aussi effrayante et dingue que tu ne peux l'imaginer. Tu n'es pas surpris, fréquenter la sauvagerie de Greyback marque éternellement l'esprit et le corps. Tu n'es pas certain que ses lycans les plus proches soient récupérables en réalité. Sauf que la vérité est là, tu as peur. Pour ceux que tu aimes, à cause des menaces de Fauve et parce que tu sais que l'alpha est horrible et que la vengeance est sa seconde nature, parce que tu crains ce qui pourrait se passer. Sirius apaise tes angoisses et en même temps il en fait naître des nouvelles. Accepter ? C'est une responsabilité énorme surtout que d'autres compteront tellement sur toi que tu n'es pas certain d'être capable d'assumer. Sa remarque t'arrache un éclat de rire amusé alors que tu lèves une main vers ton visage pour caresser sa joue. « Tu ne cuisines que pour moi, tu crois vraiment que je vais partager tes talents avec d'autres ? » Impossible, tu es trop jaloux pour ça. Il vient t'entourer de ses bras et aussitôt ça t'apaise. Alors tu te laisses aller à son étreinte douce et chaleureuse. « Non, ils approchent naturellement. Laissons les... Greyback nous surveille, si il me voit aller recruter alors il saura que la guerre est plus proche qu'il ne le pense. » Et tu ne veux pas cela, la sécurité est ton premier objectif.

Le monde changeait - pourtant Sirius n'était pas certain de savoir où lui voulait aller, s'il était prêt à suivre le mouvement et à devenir un adulte mature. Il faisait de son mieux, et quand on est propriétaire d'un bar, établissement recevant des employés et des clients, on devait s'assurer d'être constant. Il ne pouvait pas se permettre de perdre le contrôle comme il l'avait si souvent fait. Il ne pouvait pas se permettre d'oublier ses responsabilités ou de les fuir en allant en avant. Il devait rester là, s'assurer d'être toujours dans là pour les autres. Et surtout pour les siens.
Remus changeait, et Sirius ne pouvait que suivre le mouvement, allait là où son instinct le guidait et lui assurait que tout irait bien. Remus était un alpha et un Alpha parfait - il saurait avoir le soutien de sa meute et les guiderait parfaitement. Dans la guerre qui se préparait contre Greyback cette fois. Tu ne cuisines que pour moi, tu crois vraiment que je vais partager tes talents avec d'autres ? Il lâche un rire, avant de revenir près de Remus, de le prendre contre lui et de se laisser bercer par sa présence. Tout irait bien, tant qu'ils seront ensemble. Il en était certain. Non, ils approchent naturellement. Laissons les... Greyback nous surveille, si il me voit aller recruter alors il saura que la guerre est plus proche qu'il ne le pense. Et juste à ses mots, Sirius sentit son coeur se serrer. La guerre reviendrait bien assez tôt - leurs ennemis n'étaient pas tous morts ou disparus, ils étaient toujours là dans l'ombre, à attendre le bon moment pour prendre les armes.
Alors il ne tenait qu'à eux de profiter de ces moments d'accalmie. Ces moments de paix. Ces moments éphémères.


the end.