le bien et le mal || Wolfstar

Il ne cessait d'y penser - étendu au milieu du salon, entouré de livres ouverts à des pages obscures, certains portant sur la magie, d'autre sur des mythes et légendes moldus, il allait et venait pour tenter de trouver un sens à tout cela. Il ne pouvait pas s'empêcher d'y revenir, de réfléchir à tout ce qu'il était advenu ces derniers temps, et cela le rendait fou. Il avait le sentiment que le monde se déréglait, que la planète perdait pied, qu'elle virait de son axe pour tourner dans le mauvais sens. C'est pourquoi les moldus passaient au-delà des barrières de la magie. C'est pourquoi James avait quitté Lily. C'est pourquoi Euphémia était malade, pour cela que Rhaegar était en vie, pour cela que Peter était là - là sans l'être, revenu mais éloigné. C'est pour cela que Regulus souriait parfois - et c'était sans doute cela le plus terrifiant.
Son esprit se torturait pour trouver du sens à tout ce qu'il advenait - il espérait pouvoir comprendre la marche du monde pour savoir quelle direction prendre. C'était une inquiétude constante chez lui à présent, de faire les bons choix. De prendre les bonnes décisions. Ne pas laisser son palpitant s'engager pour lui, mais user de son esprit et de sa morale pour cela.

Mais qu'en est-il de la morale quand on a été éduqué au Square Grimmaurd ? Il grimaça, inspira profondément, repris un livre qui se trouvait sur sa droite et se mit à lire quelques phrases sans en trouver le sens. Frustré, il le posa à côté de lui, prit le paquet de cigarettes qui se trouvaient le table, et en alluma une. Il regarda dehors - la lune qui s'élevait doucement pendant que les dernières lueurs du jour disparaissait. C'est ainsi qu'il avait passé une partie de sa journée de repos - et il ne le regrettait pas vraiment. Il avait encore du mal à saisir la différence entre le bien et le mal, à savoir comment les autres savaient. Parce qu'ils savaient - ils ne doutaient pas quand il s'agissait de prendre une décision, de savoir quel était le prochain coup à donner au destin. Lui, il gisait ici, se demandant depuis un mois s'il devait accepter le retour de Peter dans sa vie.
Pathétique.

Il inspirait profondément sur sa cigarette, quand il entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Il devinait le retour de Remus - réalisant qu'il n'avait rien préparé pour lui, bien qu'il se trouvait un reste de steak et de frittes dans le frigo. C'était une chose qu'il faisait en général - s'assurer que tout soit parfait pour le retour du lycanthrope à la maison. Mais il avait l'esprit en ébullition, il était resté seul trop longtemps, et il ne réfléchissait plus avec autant de cohérence qu'il ne devrait. J'suis là, Moons. Gueula-t-il de sa place, la cigarette allant et venant entre ses lèvres. Par terre, le canapé reculé, portant un jogging et un t'shirt d'un groupe de musique moldu. Les cheveux en bataille, l'air perdu. Il sourit, cependant, en voyant arriver son amant. Bonne journée ? demanda-t-il en tendant une main vers lui comme pour lui quémander un peu d'attention et d'affection. T'en veux une ? Proposa-t-il en prenant son paquet de cigarettes de l'autre main pour le tendre vers le Lycan.

 

Journée difficile dit-on, à tenir un poste de surveillance devant une maison ayant appartenu à des Avery mais depuis le début de la guerre, l'endroit a été ravagé par plusieurs attaques. Surprenant pour un lieu étant un quartier général non ? Pas tant que ça, quand on sait que les Avery ont trahis pour beaucoup et de fait ils ont dû être punis comme il se doit. Sauf que l'endroit enregistre des passages réguliers et cela surprend les aurors, plus encore maintenant que les mages noirs se comptent sur une main et que vous devez trouver et traquer les derniers mangemorts qui peuvent encore se cacher. Les pires vous échappent et tu aimerais remédier à cela mais tu ne sais comment faire, malgré les surveillances et les informations glanées un peu partout alors les Lestrange, Black, Avery et quelques autres s'évertuent à vous filer entre les doigts. Alors tu as été en charge de surveiller toute la journée, assis dans un appartement miteux situé en face de cet endroit abandonné, tu n'as pas cessé de regarder discrètement en étant caché sous un sortilège d'illusion. Mais il n'y a personne qui est venu et toi, tu as le sentiment d'avoir perdu une bonne partie de la journée. Surtout que tu vas devoir faire un rapport vide demain et que tu sais ce que ça annonce, à savoir d'autres planques jusqu'à ce que vous soyez certain que l'endroit est visité ou au contraire, abandonné.

Finalement tu rentres chez toi quand l'équipe de nuit vient te relever, non sans leur souhaiter bon courage car tu espères qu'ils auront plus de chance que toi. Puis tu rentres chez toi à pied, sans transplaner, car tu as vraiment besoin de te dégourdir les jambes après avoir été assis pendant des heures. Le chemin est long mais ça n'est pas grave, si bien que tu arrives après 45 minutes de marche en étant déjà un peu plus remotivé. Sirius était de repos aujourd'hui et tu espères pouvoir passer la soirée auprès de lui, car demain il sera au bar et surtout demain soir il y a un concert alors cela veut dire qu'il va rentrer tard. Et désespérément te manquer. Ainsi après avoir grimpé les marches de l'appartement tu le déverrouilles afin de fermer derrière toi par sortilège, réflexe de la guerre qui t'empêche de rentrer quelque part sans prendre toutes les précautions possibles. « J'suis rentré ! » Dis-tu avant que ton amant ne te réponde. Lily et Marlène travaillent et James est encore en entraînement sans doute, l'endroit se trouve forcément calme. Plus encore quand tu rentres dans le salon pour remarquer les livres par terre et l'odeur de tabac assez forte. Tu ouvres les fenêtres d'un coup de baguette pour aérer avant d'ôter ta veste que tu poses sur le canapé, tout en venant t'asseoir à côté de Sirius, par terre. « Non, journée de planque, ça m'a miné le moral et toi ? Tu t'es perdu dans tes recherches. » Dis-tu en passant une main dans ses cheveux pour arranger une mèche rebelle. Tu prends une cigarette offerte et après l'avoir calé entre tes lèvres, tu l'allumes en claquant des doigts avec de la magie sans baguette. « Tu veux qu'on sorte s'aérer ? » Et parce que le vent souffle tu refermes les fenêtres avec ta baguette maintenant que l'odeur n'est plus là. « Qu'est ce que tu cherches ? Je peux t'aider ? »

 

J'suis rentré ! Remus et son esprit logique et cohérent - il ouvre la fenêtre pour faire disparaitre la fumée qui s'est accumulée depuis plusieurs heures, ôte sa veste pour la mettre sur le canapé et qu'elle ne prenne pas la poussière et vient s'assoir près de Sirius qui se trouve bien trop heureux de retrouver son petit ami. Il sentit soudainement une part de son angoisse disparaitre, son souffle devenir plus simple et son esprit se calmer. Il ne pouvait pas l'expliquer mais Remus avait ce pouvoir sur lui depuis longtemps - il l'aidait à être mieux, plus lui-même, plus constant, plus humain. Le monstre se tapissait dans l'ombre quand le lycanthrope était de sorti - et ça lui convenait parfaitement. Il sourit, se laissa aller contre Remus et soupira lourdement. La cigarette qu'il avait entre les doigts se consumer doucement et il ignora la cendre qui risquait de tomber alors que Remus s'en allumait une à son tour. Non, journée de planque, ça m'a miné le moral et toi ? Tu t'es perdu dans tes recherches. Il fit un geste vers les livres pour réponse. Ses recherches pour mieux comprendre l'univers et sans doute - aussi - pour ôter la culpabilité qui risquait de le saisir à mesure que le temps passait.

Et si Harry expliquait tout ce qu'il se passait ? Et si le fait qu'il soit revenu pour les sauver, avait condamné le reste du monde à la douleur ? Il pensait à ces moldus qui s'étaient soudainement retrouvés dans le monde magique. A ces sorciers blessés par l'attaque du Dragon à Pré-au-Lard. A ces étudiants, aussi, victimes des décisions du Conseil des Purs. Sirius ne savait pas si le fait d'être assuré de ne pas mourir à trente ans devait lui permettre d'accepter la fatalité de ce qu'il advenait ? Il soupira fortement, se redressa un peu et observa les livres autour de lui. Comme tu vois. Mais j'avoue que les recherches c'était plus marrants à Poudlard quand on cherchait à devenir des animagus à treize ans. Admit-il, boudant doucement en prenant un des ouvrages pour le regarder - mais les lignes vibrer devant son regard et il était incapable de saisir un seul mot. Tu veux qu'on sorte s'aérer ? Il y réfléchit un moment avant de se tourner vers son petit ami.

Il était beau - comme toujours - portant sur lui sa fatigue sans que pour autant Sirius ne lui trouve moins de charme. Alors qu'on a l'appartement pour nous tout seuls ce soir ? Ca serait du gâchis non ? demanda-t-il avec un entendu - pour une fois qu'ils pourront se promener à poil dans la cuisine, il n'allait pas s'en priver n'est-ce pas ? Et Remus n'avait pas l'air d'avoir envie de vraiment sortir. Il avait passé sa journée dehors - et Sirius faisait de même quand il travaillait. Parfois, passer un peu de temps chez eux n'était pas si désagréable. Bien au contraire. Ils pouvaient être là, savourer leur intérieur et ne pas s'inquiéter du monde extérieur. Et c'était parfait - parce que dehors il se passait des choses étranges. Qu'est ce que tu cherches ? Je peux t'aider ? Il prit une autre cigarette, comme la sienne était totalement consumée. Une explication ? J'avoue que je ne sais pas vraiment ce que je cherche. Dit-il en grimaçant. J'essaie de comprendre comment le sortilège anti-moldu du Chemin de Traverse a pu se briser soudainement. Et en parallèle... il s'agit d'Euphémia. Il réalisa alors qu'il ne savait pas qui était au contraire - Fleamont lui en avait parlé il y a quelques jours seulement. Pas suffisamment pour qu'il ait le temps d'en parler avec Remus. Elle est malade. Gravement, et je voulais... trouver un moyen de l'aider. Sauf que j'ai du mal à savoir où chercher. Là aussi. J'ai la tête qui fume.


 

Quand tu passes la porte de chez toi, c'est comme si toute la fatigue retombait aussitôt. Tu souffles sans pouvoir t'en empêcher, sentant comme tu retiens au fond de toi mais à force ça doit sortir et souvent c'est sous forme d'épuisement. Pour l'instant entre les planques, les dossiers et les réunions, le travail au ministère est plus lourd que plaisant. Pourtant tu adores ton boulot mais une fois chez toi, le soir, tu as l'impression d'être vidé de l'intérieur. Sans parler du fait que la pleine lune approche et que Dante te draine toujours un peu plus d'énergie à cette période là. Pour ton grand déplaisir mais tu as appris à vivre avec au bout d'un moment, heureusement d'ailleurs. La remarque de ton amant t'arrache un petit sourire alors que tu te redresses dans le canapé, déjà pour avoir un peu plus d'allure au lieu de la forme de sac échoué au milieu des coussins, mais aussi pour regarder les livres qu'il étudie. Des ouvrages complexes et anciens, parlant d'une magie qu'on ne pratique plus et dans lesquels il espère trouver la solution à son problème. Tu sais que Sirius, quand il panique, a besoin de juste se rattacher à l'enseignement et même celui des siens parfois, chose qu'il nie évidemment car il ne reconnaîtra jamais que les Black ont encore une certaine influence dans son quotidien et pourtant c'est le cas.

« C'est vrai que ce serait idiot de sortir... » Et l'idée d'une soirée bien plus brûlante s'impose dans ton esprit, te fait battre le cœur plus vite alors que tu souris en coin. En plus les placards sont plein, Sirius est magnifique avec sa mine décoiffée et l'appartement est rangé pour une fois... Rien qu'un coup de baguette ne pourra pas ordonner de toute façon. Oui vous avez toutes les raisons de rester ici pour vous oublier jusqu'à pas d'heure. « Si tu ne sais pas ce que tu cherches, ça rend la tâche plus difficile... » Et surtout les recherches sont plus larges, tellement qu'il risque de lire des choses sans intérêt et de passer à côté de quelques découvertes utiles par contre. Mais tu reconnais la marque d'un esprit qui bouillonne et qui a besoin de comprendre les choses pour mieux saisir les nouveautés qui l'entourent. Tu sais que Sirius est comme ça, ce n'est pas la première fois qu'il a des ouvrages dans les mains pour chercher des solutions. Ca ne fonctionne pas toujours, c'est ainsi. « Les oubliattors peuvent avoir négligés de renforcer les barrières, qu'en dis-tu ? L'explication est peut-être tout à fait logique. » Et surtout simple, tu ne veux pas voir du drame partout ou l'aveu d'un nouveau conflit à venir, pas alors que l'ancien s'est terminé il y a moins d'une année.

« Malade, c'est à dire ? Qu'est ce qu'elle a ? » Que tu demandes aussitôt en tournant un visage inquiet vers ton amant. Tu comprends mieux pourquoi il cherche et soudainement une chose te frappe, une chose logique a laquelle tu n'avais pas pensé avant cela. « Je comprends alors d'où vient l'odeur qu'elle a sur elle depuis quelques semaines. Une odeur différente et un peu piquante... C'est la maladie. » Tu as déjà senti ça chez d'autres sans t'en formaliser mais à présent ça a l'air plus clair et tu t'en veux de ne pas avoir compris. « Laisse moi t'aider, je peux trouver des ouvrages dans la bibliothèque du ministère, des choses dont tu n'as pas idée sont enfermées. Et je connais deux ou trois langues-de-plomb qui seront ravis de m'aider en échange d'un café. » Et c'est aussi comme ça que ça se passe, pas que tu souhaites demander des choses impossibles malgré tout. « Ou alors on fait une pause repas et douche avant de s'y remettre tout à l'heure ? » Une fois propre et le ventre plein, vous travaillerez mieux.

 

La présence de Remus, son parfum qui l'entourait, sa voix suave à son oreille, et son sourire épris de fatigue - tout cela donnait envie à Sirius de couler contre lui et de s'abandonner à sa seule présence. Il était amoureux. Une chose qu'il ne pouvait nier, et depuis qu'il l'embrassait sans que rien ne le contraigne, c'était pire encore. Ou meilleure. Il se perdait dans le regard du Lycanthrope, prenait ses paroles pour promesse et ne pouvait pas s'imaginer un avenir dans lequel ils n'étaient pas ensemble. Toujours ensemble. L'idée même qu'ils soient passé à côté d'un avenir où ils auraient été séparés par Azkaban et la trahison pendant treize ans le rendait fou. Il se refusait à y penser, mais parfois la nuit il se rêvait entre quatre murs, à voir le monde sombre et gris des Détraqueurs à travers le regard de Padfoot. Le monde avait changé, avait pris un chemin qu'il n'aurait pas dû, et Sirius ressentait au fond de lui une angoisse.
Peut être que tout n'était pas si parfait. Peut être que quelque chose finirait inexorablement par aller à travers. Et peut être que la disparition de la protection du monde magique n'était pas si anodine. Si tu ne sais pas ce que tu cherches, ça rend la tâche plus difficile... Il opinait - ne pouvant pas nier ce fait. Mais il devait bien faire quelque chose et se plonger dans les livres - dont quelques ouvrages hérités des Black qu'il n'utilisait qu'à de très rares occasions parce qu'il savait ce qu'ils étaient capables de faire - était la seule solution qu'il avait. Les oubliattors peuvent avoir négligés de renforcer les barrières, qu'en dis-tu ? L'explication est peut-être tout à fait logique. Alors que le sortilège est là depuis des siècles ? Je ne crois pas au hasard, Remus. Pas quand l'équilibre du monde magique est en jeu... Si cela n'avait été que de la barrière. Il y a eut ce dragon à Pré-au-Lard, aussi. Et les sortilèges qui nous ont tous échappés. Et il n'osait dire ce qu'il pensait vraiment, mais ne doutait pas que Remus devinerait.

Cela, et Euphémia - l'autre raison à son angoisse grandissante et son envie de réponse. De trouver une solution, comme chaque fois quand il voyait une personne qu'il aimait souffrir. Euphémia ne méritait pas cela - alors il pensait bien qu'il aurait le pouvoir de l'empêcher. Malade, c'est à dire ? Qu'est ce qu'elle a ? Il ouvrit la bouche mais Remus réagit avant lui, se trouvant proche et soupirant lourdement. Je comprends alors d'où vient l'odeur qu'elle a sur elle depuis quelques semaines. Une odeur différente et un peu piquante... C'est la maladie. La roche-lune. Sa magie la dévore de l'intérieur. Plus le sortilège qu'elle emploie est puissant et plus elle se détruira. Elle doit quitter son poste rapidement, et éviter d'user de la magie. Mais cela ne la sauvera pas totalement - ça ralentira seulement le processus. Dit-il et il ne pouvait pas l'accepter. Il ne pouvait pas simplement admettre qu'ils allaient la perdre. Laisse moi t'aider, je peux trouver des ouvrages dans la bibliothèque du ministère, des choses dont tu n'as pas idée sont enfermées. Et je connais deux ou trois langues-de-plomb qui seront ravis de m'aider en échange d'un café. Arquant un sourcil il se tourna vers son petit ami, souriant à moitié devant son annonce. En échange d'un café ? Demanda-t-il avec un soupçon de jalousie dans la voix. Remus était absolument magnifique, après tout, il ne doutait pas qu'il se trouverait quelques garçons pour le trouver charmants aussi au Ministère. Mais Remus était à lui. Il ne pouvait en être autrement. Je ne suis pas certain d'aimer l'idée... Assura-t-il en s'approchant de la bouche de son amant pour l'embrasser doucement. Ou alors on fait une pause repas et douche avant de s'y remettre tout à l'heure ? Voila une chose qui ne se refusait pas - alors Sirius prit la main de son petit ami et l'aida à se relever en faisant de même. Il l'attira jusqu'à la salle de bain, pour l'y attirer avant d'entreprendre de le déshabiller et de faire de même.
Il avait simplement besoin de lui, d'oublier le monde et ses craintes, de le sentir proche. Il fit de même avec ses vêtements, les laissa à terre avant d'enlacer son amant tendrement et de rester là. Un petit massage, monsieur l'Auror ?

 

L'avenir semble sombre dans les paroles de ton amant et tu peux simplement hocher la tête sans rien dire, parce que tu sais très bien ce qu'il n'ose exprimer devant toi. Tu sais ce que ça veut dire tout ça, tu sais les risques que vous avez pris en jouant avec le temps, l'avenir, le futur qui ne sera plus et pourtant qui semble si sombre à présent. Alors tu soupires parce que tu n'arrives pas à relativiser, à te dire que juste ça ira et qu'il ne faut pas s'inquiéter. Tu as l'impression au contraire que tout pourrait exploser dans un avenir encore plus sombre qu'il aurait dû l'être si Harry n'était pas venu. Mais comment regretter alors que Sirius est sauvé, innocent alors que tout le monde aurait dû accepter son emprisonnement sans aucune raison si ce n’est de se contenter d'une seule, à savoir qu'il est un Black. James et Lily n'auraient plus d'existence, toi tu serais en pleine errance, Peter perdu... Et que dire de Franck, de Alice, de tous les autres ? Tu ne peux rien regretter mais tu as peur maintenant que les conséquences soient encore pires qu'elles n'auraient dû l'être. Alors il vous faudra trouver une solution et vous battre ensemble mais contre quoi ? Pas de Harry, pas de visiteur du futur, pas de solution cette fois-ci pour vous aider et vous permettre de prendre le bon chemin pour sauver tout le monde. Il n'y aura pas d'une chance inouïe, juste vous qui devrez anticiper.

« Je suis désolé Sirius. Vraiment désolé... » Que tu dis en passant tes mains sur ses épaules doucement, pour le câliner mais aussi masser la tension que tu sens sous ses muscles. Euphémia a été une mère pour lui et l'est toujours, tu ne peux pas accepter l'idée qu'elle soit malade et pourtant vous allez devoir vous y faire. Tu ne connais pas tant ce mal mais tu te doutes, au nom, qu'il n'y a rien à faire si ce n'est à ralentir le processus comme il le dit et à espérer que la maladie, aussi injuste soit-elle, se mette en sommeil quelques temps. Que pouvez vous faire d'autre ? Tu vas te renseigner discrètement, chercher des réponses toi aussi de ton côté. Aucun Maraudeur ne baisse les bras sans se battre au préalable. « Un café en tout bien tout honneur, tu le sais... La plupart sont mariés et ont des enfants. » Dis-tu avec un sourire sur le visage, trouvant toujours un côté très sexy au fait qu'il est jaloux à l'idée que quelqu'un t'approche. Ce n'est pas comme si les autres avaient la moindre chance, bien au contraire. Tu ne vois que lui depuis des années et encore aujourd'hui tu peines à réaliser que cet homme si beau et si sensuel est à toi. C'est un rêve, un fantasme qui pourrait cesser à tout instant comme si tu risquais de te réveiller et de te retrouver dans ton lit, à Poudlard, la veille de tes 15 ans.

« Ils ne sont pas heureux et ont vraiment besoin de parler à un ami compatissant ou simplement une oreille attentive. Et puis, tu penses vraiment que je peux regarder ailleurs ? Franchement Sirius, tu t'es regardé ? Tu es à tomber ! » Et tu es toujours aussi amoureux et en pâmoison devant cet homme si parfait pour toi. Il n'y a rien qui te ferait fuir, rien qui t'empêcherait de l'aimer, si ce n'est aller contre son bonheur. C'est la chose la plus importante pour toi, qu'il soit parfaitement heureux à tes côtés. Alors ton petit ami se lève et tu en fais de même pour le suivre sans un mot, l'accompagnant dans la salle de bain où vous laissez tomber vos vêtements au sol. Avec un sortilège ils sont enfermés dans la machine et avec un coup de baguette de plus, elle se met à tourner pour laver vos vêtements sales du jour. Tu n'aimes pas le bordel et ton amant aurait tendance à l'accumuler, lui. « Non, ça va déjà mieux d'être à tes côtés. Toi en revanche tu es toujours aussi tendu, laisse moi t'aider. » Et tu le guides jusqu'à la douche où tu allumes le jet avant de le diriger vers ton amant. Pendant que l'eau bien chaude comme il l'aime lui mouille la tête, toi tu entreprends de masser ses épaules et de faire disparaître les derniers nœuds que tu sens. « Qui d'autre le sait ? James ? » Tes mains descendent jusqu'à ses hanches que tu masses fermement, non sans déposer une myriade de baisers sur sa nuque. « As-tu des nouvelles ? » Parce que James a souvent la tête dans les étoiles ces derniers temps. « Et Regulus ? » Lui a la tête dans le guidon, plutôt.

 

La jalousie était presque naturelle - chaque fois qu'il craignait de voir Remus lui échapper, chaque fois qu'il supposait qu'il aurait des raisons de faire demi-tour, chaque fois qu'il l'entendait parler d'un collègue avec trop de chaleur dans la voix. Mais il savait, pour en avoir parlé longuement avec la psychomage, que la jalousie était surtout l'expression de son manque de confiance en lui-même. Que s'il doutait autant de Remus, c'était surtout parce qu'il doutait de lui-même. Parce qu'il ne savait pas pourquoi son amant était encore là. Pourquoi il s'accrochait à lui. Pourquoi il l'aimait.
Mais parce qu'il avait aussi conscience de cela, il devenait meilleur pour avoir confiance, pour penser qu'ils pourraient être là l'un avec l'autre pour le restant de l'existence. Surtout à présent que Harry leur avait offert cette seconde chance. Surtout maintenant qu'ils étaient vivants, libres et ensembles. Il soupira lourdement, inspirant pour se rappeler que Remus l'aimait. Et qu'il ne regrettait pas d'être là. Ils ne sont pas heureux et ont vraiment besoin de parler à un ami compatissant ou simplement une oreille attentive. Et puis, tu penses vraiment que je peux regarder ailleurs ? Franchement Sirius, tu t'es regardé ? Tu es à tomber ! Et toi, es-tu heureux ? Demanda-t-il avec une douceur dans la voix, se tournant vers Remus pour se perdre dans son regard mordoré. Il adorait ses pupilles brillantes, pouvoir imaginer l'or y couler quand la pleine lune approchait. Il connaissait tout de Remus - et depuis leur rencontre, il n'avait eut de cesse de l'apprendre par coeur.

Une fois levés, arrivés sous la douche pour s'y accoler tous les deux, nus et gelés, Remus le fit se retourner pour prendre soin de lui. Ses doigts glissaient sur la peau de Sirius en même temps que l'eau, cherchant les points de pression pour les faire disparaitre. Non, ça va déjà mieux d'être à tes côtés. Toi en revanche tu es toujours aussi tendu, laisse moi t'aider. Tu as des doigts divins. J'ai juste... je suis resté trop longtemps à me torturer l'esprit je crois. Avisa-t-il - parce que Sirius était un homme excessif, qui ne savait pas s'arrêter quand il avait une idée en tête. Il s'oubliait alors, pouvant cesser de manger, boire ou dormir pour trouver la solution. Pour pouvoir donner sa chance au monde, pour essayer de le rendre meilleur.
Mais il s'agissait d'Euphémia. C'était pire encore. Il avait beau avoir perdu son père - il en avait souffert malgré tout bien qu'il ne l'avouerait jamais - c'était Euphémia, elle l'avait choisie, elle l'avait aimé, elle l'avait adopté sans se soucier de son nom ou des rumeurs sur sa famille. Et elle était condamnée. Rien que d'y penser, il se sent se tendre à nouveau, retenant la vague de tristesse qui le submerger et risquer de lui faire monter les larmes aux yeux. Qui d'autre le sait ? James ? Il se sent opiner. Déglutissant un peu, pour reprendre le contrôle de ses émotions, il se permet de parler distinctement. Ils l'ont annoncé à James la semaine dernière, durant leur repas de famille. Et à Lily, aussi, quand Fleamont est allé la chercher à la sortie de Ste. Mangouste il y a trois jours. Je crois qu'il a une idée derrière la tête. Je crois avoir deviné mais... on sait jamais avec les Potter. Ils sont parfois si généreusement étonnants. Explique-t-il d'une voix calme et posée, qui trahissait son émoi. As-tu des nouvelles ? Il est plus souvent sur le terrain qu'ailleurs. Il parle pas tant - je crois qu'il se morfond, pour tout te dire. Et je commence à me demander... enfin... Je comprends de moins en moins la relation que lui et Lily entretiennent. une autre part d'inquiétude qui le tenait.

Il ne prétendait pas tout comprendre - surtout pas à la relation entre Lily Evans et James Potter. Ces deux là ont de quoi rendre fou n'importe qui. Mais c'était pire encore depuis leur rupture et l'annonce de la grossesse de la jeune rouquine. Je n'ai pas beaucoup vu Lily ces derniers temps. Tu sais comment elle va ? Faut dire qu'elle était plus souvent à Ste. Mangouste qu'ailleurs elle aussi. Et Regulus ? La question surprend Sirius - il était rare que Remus veuille discuter de son frère. Parce que Regulus était un sujet de dispute assez courant entre eux. Il a mit dehors son colocataire. J'avais un second serveur qui n'avait pas de logement alors je lui ai proposé la seconde chambre de l'appartement. Le type ne vient plus, alors je devine que Regulus l'a mis dehors. J'dois aller lui parler - mais il a l'air plus sombre et aggressif encore ces derniers temps. Je sais pas pourquoi. Et son frère aussi était un sujet étonnant; ils allaient mieux, mais le temps était toujours leur ennemi. Et P... Peter ? Tu as des nouvelles ? Comme si leur monte s'étioler en mille parcours, ils étaient là, les uns pour les autres sans l'être vraiment. Sirius se demanda si finalement c'était cela la vie d'adulte. Et il détesta l'idée.
 

La question te surprend, parce qu'elle est posée avec tellement de sérieux que pendant une seconde tu ne dis rien, tu ne réponds pas, tu regardes simplement Sirius avec étonnement et surprise. Tu te demandes si il plaisante ou si il te fait une blague de mauvais goût mais non il a l'air sérieux, soucieux et c'est justement en croisant son regard que tu comprends que ses angoisses sont là, qu'elles remontent parfois et débordent comme un trop plein d'eau dans un vase trop petit. Ton amant passera sa vie à lutter contre ses peurs, il le sait et tu le sais aussi, une vie entière à lutter contre ses angoisses et cette magie sombre qu'il contrôle si facilement quand il le veut. Parce que c'est si simple d'avoir peur et de vouloir changer cela en modifiant la vie tel qu'elle se déroule, il a essayé et même si tu ne lui en veux plus tu sais aussi que c'est révélation de peurs terribles qui sont enfouis jusqu'au plus profond de sa chair. Alors tu prends sa main doucement et tu la portes jusqu'à ta bouche pour embrasser ses doigts tendrement. « Oui Sirius, je suis parfaitement heureux dans notre vie. » Et tu ne veux pas qu'il en doute, l'idée t'est insupportable alors que tu es si comblé, si heureux à ses côtés, que rien ne pourrait te faire davantage plaisir que ce que vous vivez actuellement. Alors pourquoi douter comme cela et surtout d'un coup ? Parce que Sirius ne sait jamais si tout est parfaitement réel ou pas.

« Et tu vois tout en noir... Change toi les idées, tout va bien. » Dis-tu maintenant que tu masses les muscles douloureux de son corps. Mais tu comprends que ça n'aille pas, la maladie nouvellement révélée de Euphémia est un choc et surtout pour lui qui n'a eu qu'elle comme modèle maternel réellement valable, il doit être aussi choqué que tu peux l'imaginer et tu n'as malheureusement pas vraiment de solution pour l'aider. Si ce n'est d'être là à ses côtés. « Ils ne laisseront pas tomber Lily, même si elle n'est plus avec James. » C'est une certitude que tu as, ce sont des gens biens et même si James n'est plus avec elle alors elle porte leur petit fils ou petite fille et tu ne serais pas surpris de découvrir qu'ils lui offrent un appartement ou une place dans leur maison... Ca leur ressemblerait bien. Surtout que tu vois bien que Lily n'est pas aussi à l'aise qu'elle le devrait, ici. « Le problème c'est que depuis plusieurs semaines, James se morfond comme si il était le seul à souffrir. La fin de la guerre, la mort de Harry, tout cela l'a rendu très... Tourné vers lui même. » Et cela te met proprement en colère même si tu essayes de contrôler au mieux le tremblement de sa voix. « Je ne saurais dire. Lily a besoin de lui... Je pense qu'elle se sent seule et perdue. Et qu'elle panique un peu. » Ce qui n'a rien de surprenant quand on sait qu'elle est enceinte à 20 ans.

« Mais ça va. Enfin en apparence. » En réalité tu la trouves sur les nerfs et elle se noie dans le boulot, preuve qu'elle essaye de ne pas penser et de ne pas assumer ce qui se passe dans sa vie. Tu finis par augmenter l'eau chaude pour commencer à vous laver, notamment parce que ton amant va finir par avoir froid. Surtout si il est fatigué, surtout si il n'est pas bien. « Ces derniers temps ? Ton frère est toujours sombre et agressif. » Dis-tu non sans lâcher un rire sans joie, faussement heureux à l'idée de découvrir que Regulus a encore fait un de ses caprices. Dire que tu as du mal avec ton beau frère n'est pas un mythe, il y a beaucoup que tu peux lui reprocher à présent et il vous convient de vous fuir ou de passer le moins de temps ensemble, même si tu restes cordial quand tu es avec lui. Sa question te surprend et en même temps pas tant que ça, surtout depuis que Peter est revenu timidement dans vos vies concernant Rhaegar et sa survie. « Pas énormément, il essaye de reprendre pied dans sa vie lui aussi et ne sait pas, je pense, jusqu'où il peut revenir. » Dis-tu au bout d'un temps avant de sortir de la douche une fois que tu es propre, bien savonné et légèrement tremblant car tu commences à avoir froid. « J'ai envie de lui laisser une chance. Je ne te demande pas d'en faire de même mais moi... Je dois avouer que Peter me manque. » Plus que tu ne l'aurais pensé après sa trahison. « Tu m'en veux ? Ou tu serais tenté de me le rapprocher, si je revenais vers lui ? »


 

Oui Sirius, je suis parfaitement heureux dans notre vie. Son coeur gonflait de fierté, le bonheur s'insinuant dans toutes les veines de son corps et le faisant presque voler. Soudainement, il se sentait capable de tout. Juste un moment il s'abandonna aux paroles de Remus et il osa y croire. Penser que tout ira bien, que tout serait parfait, parce qu'ils resteront ensemble. Même si le reste de leur monde semblait partir en vrille - et pour cause il semblerait que tout le monde ait perdu ses repères et sa raison.
Il regarda les livres autour de lui et se demanda s'il faisait partie de ceux qui avaient perdu la raison. Sa raison se trouvait là, près de lui, à le guider jusqu'à la salle de bain pour lui offrir de prendre une douche. D'abandonner là les recherches, de faire la part belle à l'instant présent et de se défaire de la tension qu'il ressentait. Contre Remus, ses mains sur lui pour lui faire partir tout ce qu'il ressentait de trop, il sentait que tout irait bien à nouveau. Ils parlèrent alors de tous leurs proches, de ce quotidien qui devenait chaotique. Sirius voulait comprendre - juste comprendre - là où avant il se contentait d'exister. Le problème c'est que depuis plusieurs semaines, James se morfond comme si il était le seul à souffrir. La fin de la guerre, la mort de Harry, tout cela l'a rendu très... Tourné vers lui même. Il opina, ne pouvant prétendre le contraire, bien qu'à ses yeux la douleur de James était si présente qu'il comprenait qu'il la ressente pleinement. James avait toujours été ainsi - entier. A ressentir jusqu'à s'oublier, à se laisser emporter par le flot de ses émotions et être aveugle au reste. Parce qu'il était intense, le Potter, et c'est une chose que Sirius aimait chez lui.
Son égoïsme venait de son intégrité, de son incapacité à se ravaler pour voir les autres. Et Sirius le réalisait alors. Je ne saurais dire. Lily a besoin de lui... Je pense qu'elle se sent seule et perdue. Et qu'elle panique un peu. Ca fait étrange, de penser que Lily Evans a besoin de James Potter. Alors que durant des années elle a répété qu'il était un crétin. répondit-il avec un sourire en biais. Mais il s'imagina, un instant, à la place de Lily - il ne le pourrait jamais vraiment - et comprit un instant. C'était un nouveau jeu pour lui, une nouvelle manière de poser son regard sur le monde. Mais Lily portait la vie, un enfant avec un homme qui n'était plus avec elle, et elle était entourée de ses potes qui n'étaient pas vraiment là pour elle non plus. Il s'en voulut, sentit les affres de la culpabilité lui étreindre la poitrine. On devrait amener Lily faire un tour. Tous les deux. On oublie James et on lui rappelle qu'elle peut compter sur nous hm ? Proposa-t-il finalement parce que malgré tout il voulait être là pour elle. Il l'appréciait. Il l'aimait. Et il aimait le bébé qu'elle allait avoir.

Ces derniers temps ? Ton frère est toujours sombre et agressif. Il lâcha un rire, ne pouvant pas prétendre le contraire non plus. Parfois c'est mieux. C'est subtile, mais malgré tout parfois il est... presque correcte. Avisa-t-il, surtout depuis que Regulus n'était plus obligé de vivre au Square Grimmaurd. Il pouvait juste exister pour lui-même, mais comme Sirius avant lui, savoir qui il voulait être tenait de l'impossible. Ils étaient faits pour suivre la voie instaurée par leur nom, pas pour décider pour eux-même. Et quel rêve Regulus pouvait-il suivre après tout ? J'essaie juste de... Je ne sais pas. L'aider. Pour qu'il ne soit pas l'héritier de nos parents attendaient. Un dernier pied-de-nez à Wallburga et Orion, une dernière manière de les faire disparaitre à jamais.
Il resta alors Peter - comme âme esseulée parmi celles qui les entouraient. Et parler de Peter n'était jamais vraiment simple pour Sirius. Il ignorait ce qu'il ressentait pour son ancien ami. Pas énormément, il essaye de reprendre pied dans sa vie lui aussi et ne sait pas, je pense, jusqu'où il peut revenir. Je crois qu'aucun de nous ne le sait. Il gardait en mémoire le souvenir des mémoires créés, partagés avec James. Cette certitude qu'à la place de Peter il aurait fait bien pire. Sauf que - sans doute - il n'aurait pas essayé de tuer James. Il aurait retourné la planète. Il l'aurait détruite. Il se serait perdue dans la noire magie qui coulait dans ses veines. Sans Remus, ce qu'il conservait de lumière s'effacerait pour l'obscurcir parfaitement. J'ai envie de lui laisser une chance. Je ne te demande pas d'en faire de même mais moi... Je dois avouer que Peter me manque. Il serra les dents, mais il devait l'avouer - il n'était pas étonné. Il connaissait assez Remus pour deviner qu'il était prêt à accueillir Peter dans sa vie une fois encore. Tu m'en veux ? Ou tu serais tenté de me le rapprocher, si je revenais vers lui ? Il resta un moment silencieux, avant de se tourner vers Remus et de prendre son visage entre ses mains. J'ai confiance en toi. Aveuglément confiance. Je ne prétends pas comprendre, et pour tout te dire j'ignore encore ce que je ressens concernant Peter. Mais j'ai appris à me fier à ton instinct, à me fier à toi. Et si tu sens que tu peux accueillir Remus dans ta vie à nouveau, alors je te fais confiance. Dit-il avant de l'embrasser, tendrement, de se perdre un moment sur ses lèvres et de sourire.

Tant que ce n'est pas ici quand James et moi y sommes. C'est trop tôt. C'est trop... J'imagine que la confiance peut se reconstruire. C'est juste pas encore le moment pour nous. Et il ignorait ce qu'il pouvait faire pour reformer la confiance entre Peter et lui - le temps, pensa-t-il. Il n'y aurait que le temps pour eux.

 

C'est vrai, tu souris en repensant à ce temps perdu où Lily ne voyait qu'en James un crétin et lui, la femme de sa vie. Pourtant à présent c'est à peine si ils se regardent et cette idée te fait mal, parce que tu voudrais apaiser le palpitant de ton meilleur ami mais aussi de Lily, cependant tu n'en as pas le pouvoir si ce n'est d'être là pour eux, de ne pas les lâcher même si tu sens que ta meilleure amie s'éloigne toujours un peu plus. « Oui on va faire ça... Elle a besoin d'être entourée. » Dis-tu en hochant la tête, reconnaissant envers ton amant d'avoir toujours de bonnes idées. Ainsi Lily saura qu'elle peut compter sur vous et que vous êtes des a mis fiables. Il est si facile de s'abandonner à sa douleur une fois hors de la guerre tout en oubliant les autres, une chose que tu ne peux pas tolérer avec ta meilleure amie. En parlant de cela, il y a justement quelqu'un qui ne semble pas encore capable de sortir la tête hors de l'eau et tu penses évidemment au frère de Sirius. Regulus est sombre, plus que d'habitude du moins et agressif, ce qui n'arrange rien à ton agacement quand tu lui trouves un air d'artiste torturé en souffrance alors que finalement à présent, il a la possibilité d'avoir une nouvelle vie. Tu aurais envie de le secouer mais tu n'en fais rien, ce n'est pas ton rôle surtout que tu n'es pas le plus tendre qui existe parfois.

« A la différence c'est que Regulus était plus proche de vos parents que toi. Si toi tu as vu ta fuite comme une bouffée d'air frais, Regulus lui a eu plus de mal à accepter l'idée que son rôle ne soit plus obligatoire pour lui. » Et tu le comprends, vraiment tu le comprends, même si tu lui trouves un côté dramatique parfaitement agaçant parfois. C'est comme si autour de vous tout explosait en millions d'étoiles, rien ne semble encore tenir debout si ce n'est l'amour que vous vous portez et la tendresse que vous avez l'un pour l'autre. Alors tu approches et tu l'embrasses ton amant, avec douceur et tout l'amour que tu as en toi, pour le remercier d'être là, d'être un soutien infaillible, d'être un homme si exceptionnel à tes côtés.

« Merci, pour ta confiance. » C'est cela qui te rend plus fort, de savoir que ton amant a totalement confiance en toi, assez pour te laisser gérer Peter et son retour dans vos vies. Tu entoures Sirius d'une serviette maintenant qu'il est propre, bien décidé à prendre soin de lui après les révélations de ce soir mais aussi la journée horrible qu'il a passé, entre les bouquins à lire qu'il n'y a aucune solution pour sauver sa mère. « Toi et James, je ne vous demande rien. Ni de l'accueillir une nouvelle fois, ni de lui faire confiance. Je vous laisse gérer. » Et malgré tout tu as confiance en l'avenir, quelque chose te dit que ça ira malgré tout.