Il rentrait plus tôt, exceptionnellement, laissant le soin à William de tenir la boutique comme il se plaisant à le dire - à la manière des moldus. Il entra dans l'appartement, pour le trouver presque vide - presque si ce n'était le bruit du bordel que faisait Prongs chaque fois qu'il se trouvait quelque part. Sur le réfrigérateur, un mot laissé par Moony, dont l'écriture fine et élégante fit sourire Sirius. Moony était un esprit posé, serein et cela se reconnaissait par sa calligraphie rapide mais lisible. Presque enfantine. Sirius aurait aimé pouvoir mettre autant de spontanéité dans un mot - mais son éducation l'avait rendu incapable de ne pas écrire en plein et en délié.

Paddy,
Je serais chez Peter à partir de 21h p.m, n'hésite pas à me rejoindre avec Prongs. Soyez à l'heure ou du moins essayez de ne pas arriver trop tard, il a été durement touché lors de l'attaque.
Je t'aime,
Moony.

Il resta un moment interdit devant le mot, essayant de saisir les émotions qui l'envahissaient - pas vraiment, en réalité. Il ne ressentait pas grand chose si ce n'était l'agacement. Eventuellement, à moins que ce soit de l'inquiétude. Prongs, habilles-toi, on sort. Gueula-t-il finalement, sans ôter son blouson en cuir une seule seconde - mais en prenant la peine d'aller dans la chambre de son meilleur ami en se fichant de sa pureté, de son intimité, de sa nudité. Il lui tendit plutôt le mot de Moony - il y lisait autre chose qu'une information, c'était presque un ordre. Une demande portée par un Maraudeur aux autres - et ils n'étaient pas du genre à ne pas y répondre.

Remus voulait qu'ils soient au chevet de Peter, alors ils le seraient - c'était aussi simplement que cela. On prend la moto. Proposa-t-il avec un sourire en coin. Il ignorait comment James se sentait à présent concernant Peter - pour sa part, les émotions étaient toujours contradictoires. Il ne voulait pas la mort de Peter. Il ne lui voulait même pas de mal - plus maintenant. Mais il savait que la confiance serait encore un mot compliqué entre eux. Il n'était pas prêt à être aveugle à nouveau.
Et il en voulait à Remus de lui avait offert un bout de son existence en la liant à celle de Peter.

Parce que Remus était lié à lui, Peter était intouchable, et Sirius le savait. Et Peter avait été blessé durant la nuit de Samain. Ils devront l'aider - assurément. Alors après un chemin rapide dans les rues de Londres, ils arrivèrent chez Peter. La porte ouverte, Sirius l'ouvrit pour entrer avec James sur les talons. L'appartement était autant en bordel que d'habitude. Rien de très étrange à cela. Rapidement un bruit se fait entendre depuis la chambre de Peter où il devinait déjà Remus en train de le soigner. Et si on se comportait comme de vrais anglais, et qu'on faisait du thé et des gâteaux ? Proposa-t-il en se tournant vers James. Ah moins que tu te sois amélioré dans les sortilèges de soin ? C'est pas mon cas. dit-il en se tournant pour préférer rejoindre la cuisine et faire bouillir de l'eau.
 

Sainte Mangouste a donné l’autorisation à Peter de sortir et de rentrer chez lui. Ce foutu dragon ne l’a pas loupé, sa jambe lui fait u mal de chien et il a quelques égratignures mineures qui lui tiraillent la peau. Il souffle à chaque pas qu’il fait mais arrive finalement chez lui. Il se laisse tomber sur son lit, après avoir retiré ses vêtements brûlés, sa jambe le lançant davantage maintenant qu’il est allongé. Il jure dans sa barbe, avant de sentir son médaillon lui réchauffer la peau. Ce médaillon, celui qui l’unit à Remus et qui l’empêche de faire quoique ce soit contre lui. Et comme si c’était un signe, on toque à la porte et Remus entre. Peter se redresse légèrement pour distinguer sa silhouette dans l’entrée, enfin du moins son ombre sous la porte de sa chambre.

« Dans la chambre ! »

Lance-t-il avant de se redresser complètement, une grimace sur le visage. Évidemment qu’il est venu, Peter l’a prévenu qu’il était à l’hôpital suite aux événements de Samhain. Remus passe la tête dans la l’embrasure de la porte. « strangulot il t'a pas raté le lézard volant. Comment tu t'sens ?! »

« Comme un poulet rôti, c’est moche, mes chairs sont brûlées à vif. Tu veux voir ? »

Dit-il en riant doucement. Les baumes et pommades doivent faire effet mais Merlin que c’est long. Remus commence à sortir des soins, et une bassine d’eau chaude arrive près du lit. « Je t'ai apporté des baumes et des potions pour la douleur. J'ai été retenu au ministère où on a reçu la liste des victimes et des blessés de St Mangouste. J'suis venu dès que j'ai vu ton nom sur le listing... » La couverture est retirée,  Peter n’étant qu’en caleçon, c’est son torse et ses bras qui sont montrés en premier.

« T’es trop gentil Moony, fallait pas. Mais j’apprécie, beaucoup. »

Il grimace quand Remus commence les soins, soufflant fort à travers ses dents serrées. A Sainte Mangouste, ils l’ont renvoyés chez lui après avoir jugé qu’il n’était pas prioritaire, avec des soins et des crèmes pour qu’il fasse ses soins lui-même. Il n’a même pas eu le droit à une douche.« Ferme les yeux. » Il s’exécute et Remus lui nettoie doucement le visage. « C'est l'tien, ce sang ? Ou t'as été le héro d'une belle en détresse ? J'ai su que tu t'étais interposé entre le dragon et une femme avec un gamin. »

« Je sais pas, sûrement les deux. J’ai été des demoiselles en détresse oui, tu me connais, toujours besoin de jouer les héros. »

Dit-il en riant, avant de se reprendre dans une grimace de douleur. Son meilleur ami continue à le nettoyer, doucement, pour enlever le noir de la poussière, le noir des feux, le sang séché. Peter ne l’aurait sans doute pas fait ce soir, seul. « Les garçons vont arriver, je t'ai aussi déposé des courses et de quoi manger pendant une semaine. Ils ont dit quoi les médecins ? T'aurais dû m'faire envoyer un hibou, je serais venu te raccompagner. Montre tes jambes. » Un sentiment de panique l’envahit, mais il retire le draps, Remus ayant les mains mouillées pour lui montrer l’ampleur des dégâts. Mais ça va guérir, il n’en doute pas.

« Les garçons ? Ils vont venir ? Ici ? Mais, vraiment ? T’es sûr ? Enfin rien n’est rangé et je ne savais pas qu’ils comptaient me revoir et …. »

Il souffle, les yeux écarquillés. Il ne s’attendait pas à James et Sirius qui arrivent. Est-il vraiment prêt, lui ? Et eux, le sont-ils ? Remus nettoie sa jambe la plus touchée, et Peter serre les draps, les dents. Ca, c’est une douleur terrible. « T'as d'autres blessures ? » Il secoue la tête.

« Non rien d’… »

Il est interrompu par le bruit de la porte qui s’ouvre et des pas chez lui. La voix de Sirius résonne, et Peter a le cœur que accélère, qui palpite. Il tourne la tête vers Remus.

« Il va me falloir quelque chose de fort. Pour la douleur. Et Pour le courage. Dis moi que tu as de ça dans tes courses ? » Dit-il, en l’implorant presque. « Qu’est-ce que je dis ? Est-ce que je salue en lançant un « hey on est dans la chambre ? » Est-ce que je me lève ? »

Peter a l’impression de retourner des années en arrière, quand Remus l’avait présenté aux autres. À ce jour, où ils sont devenus les Maraudeurs.  
 

 
La fête d'Halloween a rapidement pris un air cauchemardesque, mais du genre que l'on préfère entendre dans les histoires. James se souvient avoir passé un début de soirée agréable, avant que tout devienne... flou. Il ne pourrait l'expliquer autrement, ne sait toujours pas mettre en mots l'événement. Plutôt qu'y penser, le capitaine a plutôt passé la journée à travailler sur de nouvelles tactiques de Quidditch ainsi que des entraînements spécifiques pour chacun de ses joueurs; s'adaptant ainsi à leurs forces et à leurs faiblesses distinctives. Personne n'est encore au courant, mais depuis sa discussion avec ses parents, James a décidé d'accepter le poste de capitaine. Il n'est peut-être pas au mieux de sa personne, mais ne pas faire d'un de ses rêves une réalité n'allait certainement pas l'aider à se retrouver, n'est-ce pas ?

Musique pour accompagner ses devoirs, James bouge sans cesse autour de chambre, chante, joue du drum sur chacun de ses meubles pour accompagner ses pensées. Dans les faits, sa journée est productive. Elle lui laisse toutefois un amer goût d'insatisfaction sur la langue, assez qu'il finit par tout arrêter et tout fermer, avant de se coucher sur son lit et fixer le plafond. D'temps en temps, il jette une balle au mur, grogne fortement ou lance sa couverture au sol avant de la reprendre une minute plus tard, sans se soucier de ce qu'il fait basculer au passage. Puis, la voix de son sauveur lui annonce la plus mélodie du monde : c'est l'heure de sortir. Soulagement tend chaque muscle du corps du brun qui, aussitôt, se lève et arrache ses vêtements afin d'en trouver des propres. Pas qu'il soit sale, mais pour sortir, il préfère se remettre à neuf et oublier ce sentiment désagréable glissant sous sa peau.

Sa porte s'ouvre un instant plus tard, alors qu'il est en train d'attacher un jeans noir pas trop moulant; il a besoin d'respirer, et ça compte ses vêtements. T-shirt trop grand et d'un gris délavé accroché à ses dents, il tend sa main après être libéré de son pantalon, lisant les mots rapidement tout en enfilant son chandail. Sortant la tête du trou, il fronce les sourcils devant les mots parfaitement posés sur parchemin, avant de soupirer doucement. « Au moins on aura un high avant la dure réalité, » grimace-t-il avant de s'approcher de Sirius et de le suivre à l'extérieur... non sans l'avoir serré dans ses bras une longue minute. Il se serre contre lui plus que de raison sur la moto également, sentant un drôle de sentiment lui tordre les boyaux. James imagine que c'est normal, n'ayant pas eu d'autres rencontres avec Peter depuis le Black Dog.

Une fois sur place, le regard de James se perd sur le décor. Son coeur se serre, ses sourcils s'froncent. Il reste figé dans l'entrée, reprenant vie quand la voix de Sirius le ramène dans la réalité. « J'ai appris du meilleur... et j'ai absorbé l'information, » dit-il, forçant un sourire amusé à prendre place sur sa bouche. Il parle, naturellement, de Remus; quelques trucs qu'il a également appris afin d'pouvoir être présent pour Sirius lorsqu'il revenait du Square Grimmauld. « T'sais que je peux pas résister à faire des tâches ménagères avec toi, ça me rend faible dans les genoux. » Plaisir à demi forcé, il emboite le pas à Padfoot comme s'ils étaient liés tous les deux par une corde invisible.  

« On va mettre le feu dans la cuisine ! » ajoute-t-il beaucoup plus fort, afin d'annoncer leur présence. Naturellement, ils ne sont pas de nature très subtile, mais il n'arrive pas à arriver quelque part sans s'annoncer. Ce n'est pas dans sa nature; c'est déjà preuve qu'il n'est pas tout à fait à l'aise de n'être pas débarqué dans la chambre de Peter pour embrasser ses deux meilleurs amis. Son meilleur ami et le traitre. Une main agacée se glisse dans ses cheveux ébouriffés, presque furieux contre lui-même d'avoir autant de mal à passer par-dessus ce qui s'est passé lors de la guerre. Il a tant perdu, ils ont tant perdu, alors parviendra-t-il à s'ouvrir à la douleur qu'a vécu Peter et reconstruire leur amitié ? Il a, pour commencer, aucune idée de comment il va réagir quand il va le voir d'nouveau, et ça le stresse plus que de raison. Va-t-il vouloir lui sauter à la gorge, se mettre à pleurer, hurler, rire, foutre le camp sans un regard en arrière ?

C'était étrange d'être chez Peter et de n'avoir rien qui ne le faisait penser à eux. L'appartement était plutôt agréable, bien qu'il s'y trouvait une forme de vide qui venait serrer la gorge de Sirius. Il ne supportait que mal le vide - le bordel le rassurant, prenant place dans chaque espace de son existence. Remus ne le supportait que peu, hurlant contre sa propension à laisser ses chaussettes et ses casques de moto trainer. Mais Sirius aimait cela, sentir qu'il ne se trouvait pas de place pour le vide autour de lui. Là, c'était exactement l'inverse. Le vide s'accompagnait de l'absence, du silence, du deuil.
Il le ressentait comme cela, et essayait de faire abstraction - s'il se mettait à y penser, il commencerait bien rapidement à mettre de la couleurs sur les murs de Peter, ou à faire grandir des plantes juste pour ne pas voir le blanc des murs. T'sais que je peux pas résister à faire des tâches ménagères avec toi, ça me rend faible dans les genoux. Et surtout il y avait James - ce qui constituait le plus grand bordel de la vie de Sirius et ce qu'il préférait quand il s'agissait de remplir son quotidien. Il lui semblait que leur vie s'effritait ces derniers temps, il sentait que James perdait pied et il désirait simplement l'aider, être là, lui offrir des moments pour souffler.
Remus avait exigé qu'ils soient là, mais Sirius ne contraindra pas James à rentrer dans la cuisine. Pas plus que lui n'irait. La conversation qu'il avait eut avec sa psychomage était toujours là, tournoyant dans son esprit pour y trouver du sens. Pour l'heure, il ignorait comment il réagirait en voyant Peter. Il ne savait déjà pas ce qu'il ressentait à se trouver dans son intimité. On va mettre le feu dans la cuisine ! hurla James alors qu'ils se mirent à faire du thé et à fuyer pour trouver des gâteaux. Ou au moins une pâte à gâteau. Si vous brûlez quelque chose j'vous prive de moto pendant dix jours ! répondit Remus, faisant sourire son petit ami : Pas touche à ma moto ! Répondit-il, consterné par la menace.

Il mit de l'eau sur le feu, trouva une pâte à gâteau et ne tarda pas à trouver de quoi la terminer pour confectionner des cookies. Il était plutôt bon en cuisine, surtout parce que Euphémia lui avait appris quelques petites choses - sans doute dans le but de le voir survivre une fois en dehors de la maison familiale. Pas qu'il soit parfait dans ce rôle mais au moins il y trouvait un réel plaisir.
Finalement, il devinait des voix dans la chambre d'à côté. L'eau se mit à bouillir. Je te laisse finir le thé, Jamesie ? Demanda-t-il, s'assurant que son meilleur ami reste occupé. L'occupation leur permettrait déjà de moins réfléchir - il savait que James fonctionnait comme lui. Pendant ce temps il termina de faire des petits boules de pâtes, pour les mettre dans le four et le mit en route. Espérant ne pas avoir fait n'importe quoi. Le thé est presque prêt ! T'as besoin d'aide pour porter Worm... Peter, Moons ? Cria-t-il, retrouvant malgré lui l'habitude d'années d'amitié. Il se mordit la langue, regard désolé vers James alors que le surnom si doux lui aurait presque échappé.

 

Peter ne sait pas s'il s'attendait à voir Remus, ou non. Depuis qu'il reprend peu à peu cette place d'ami, ils sont de plus en plus proche, encore plus depuis le pacte de sang réalisé le mois dernier. Mais il pensait qu'il aurait d'autres choses à faire en ce lendemain de Samhain, que de soigner son corps brûlé, que les onguents et potions n'ont pas encore tout à fait soigné. « Pas d'gentillesse, tu faisais la même chose pour moi quand j'me réveillais de la pleine lune. » Il sourit d'un air niais, en repensant à toutes ces fois où il a pris soin de son ami, à ces nuits à courir sous la lune horrible. Peter se sent encore un peu dans le gaz, car il a beaucoup envie de rire. Pire, de glousser. « Toujours besoin d'te faire mordre le cul plutôt ! » Il pouffe.

"C'est mon côté maso, j'aime bien ça."

Puis Remus annonce que James et Sirius arrivent, et l'hilarité retombe comme un soufflé au fromage à la sortie du four. Peter hyperventile, et ne sait pas ce qu'il va se penser quand ils seront là. « Hé, calme toi... Ils viennent pas t'faire ton procès tu sais ? Ils ont pas intérêt ! Ils viennent voir si tout va bien, c'est tout. » Il s'étrangle.

"J'te déteste, c'est toi qui leur a dit de venir, je te connais. Oh non mais c'est pas possible !"

Il souffle à plusieurs reprises, et porte une main à son coeur, comme s'il allait défaillir sous la panique. La porte s'ouvre, les voix de James et Sirius retentissent, et Peter voudrait disparaitre dans son matelas.  Il va lui falloir plus fort. Beaucoup plus fort. « Je t'ai apporté d'la bière brune... Mais c'est tout c'que j'ai. Tu veux que j'aille à l'épicerie d'en bas ? »  Il secoue la tête. « On va mettre le feu dans la cuisine ! »

"Non tu restes ici ! J'dois avoir du whisky qui traine. Il ne le pense pas vraiment, hein ? J'ai assez vu de feu comme ça hier !"

Il débite ses mots à une vitesse folle, ne les pensant pas avant de les prononcer. Il dit ensuite qu'il devrait peut-être se lever. « Non tu restes couché, je n'en ai pas terminé avec toi ! » Il prend une moue boudeuse, avant que Remus ne sorte un flacon d'anti-douleur. « Tiens, avec ça tu ne sentiras plus rien. » Peter le prend, et l'avale cul-sec, avant de poser le flacon vide sur le table de nuit.

"Je devais tout boire, hein ?" L'anti-douleur semble déjà faire effet, puisqu'il se sent comme dans du coton. "Ne me dis pas que je vais être défoncé ?"

Une lueur d'effroi passe dans son regard, tandis qu'il se concentre sur chacun des mots qu'il prononce. « Si vous brûlez quelque chose j'vous prive de moto pendant dix jours ! » Peter pouffe, mais plaque une main sur sa bouche pour pas le faire trop fort. "Pas touche à ma moto !" Remus prend ensuite sa baguette, et la lève au-dessus de Peter pour soigner les blessures qui n'ont pas fini de cicatriser. Il sent un soulagement immédiat. « Heureusement qu'on doit avoir des bases de soins en devenant auror mh ? Ca sert toujours... »

"Les onguents de l'hosto c'est d'la bouse d'hippogriffe, ça n'a rien fait j'ai l'impression."

Sa voix traine quand il parle, et il se sent bien. Il en oublierait presque James et Sirius dans la cuisine. « Comment tu t'sens ? Tu veux te lever et manger un peu ? » Il acquiesce, et tente de se redresse en prenant appui sur Remus. " Le thé est presque prêt ! T'as besoin d'aide pour porter Worm... Peter, Moons ?" Peter ferme les yeux, empêchant les larmes qui les brûlent soudainement d'en sortir. Les effets de l'anti-douleur sont retombés bien vite à l'entente de ce simple mot. « Ca va bien s'passer. »

"J'ai tout gâché." murmure-t-il avec la voix qui déraille, avant de prendre une grande bouffée. "Ca va aller, je peux marcher. Je crois. Allons-y, avant que je parte de mon propre appartement."

Il passe ses jambes en dehors du lit, et grimace. Mais il prend sur lui, relève la tête, et s'appuie quand même sur Remus pour marcher jusqu'à la porte de la chambre. Il sort, la porte menant au salon, et voit Sirius et James en train de finir de tout préparer.

"Salut." lance-t-il en levant la main. "Merci, pour tout ça." Son regard passe de James, à Sirius, avant qu'il ne reprenne : "Ca va ? Vous n'avez pas été attaqués ?"

Il aimerait se gifler, pour ne rien avoir trouvé de mieux à dire que des foutues banalités. Il se racle la gorge, et se remet à avancer, pour s'installer sur un de ses fauteuils. Ses jambes sont engourdies, et ils trébuchent dans ses pieds, se sentant déjà tomber en avant.
 

Mettre les pieds dans un monde qui n’existe pas, une réalité qui fut brisé, pour James, le soir où Peter et lui se sont battus en duel. Cette nuit-là est étampée dans l’esprit du capitaine avec effroi, la dernière interaction qu’il a eu avec Peter avant cette dernière fois au Black Dog. Même si le sang n’a pas coulé littéralement, des blessures se sont dessinées et le moment fut loin de bien se terminer. Un sentiment illusoire, faux, voilà ce qui crispe les entrailles de James alors qu’il marche avec une assurance imagée vers la cuisine. S’accrocher à la hanche de Sirius semble la seule solution, s’appuyer contre sa présence réconfortante autant que chaotique pour empêcher le vrai chaos de prendre place. Il entend la réplique de Moony, puis celle de Padfoot concernant la moto, n’ajoute rien alors qu’il respire lentement.

« Tout pour toi, Padsy, » réplique-t-il avant de bouger vers la théière hurlante. Il se concentre sur son cri plutôt qu’aux voix dans la chambre d’à côté, tirant un bras pour trouver les tasses qu’il vient déposer derrière lui. Quatre. Quatre, puis Sirius le fait sursauter en levant la voix pour se faire entendre de Moony. Il fronce les sourcils, fige sa main qui allait déposer la dernière tasse. Il ne manque pas le regard de son meilleur ami, à qui il répond d’un haussement d’épaules. James ne doute pas cependant que Padfoot ressente au-travers leur lien comme cette presque erreur l’agace; mais ce n’est pas que cela qui le dérange. Il ignore s’il prêt. « Empêche-moi d’être trop con ? » demande-t-il sans regarder l’animagus chien se mettant plutôt en action pour ne pas pousser trop sa demande. Juste… il n’est peut-être pas prêt, mais il ne souhaite pas que ça se termine comme la dernière fois.

L’voilà qui sort tout de même le lait et le sucre, attrape la théière qui termine de hurler pour la déposer, bouillante et prête à servir. Il entend la porte ouvrir, le capitaine ignore s’il est prêt cependant il n’a pas le choix. Tel un enfant, il attrape la main de Sirius qu’il serre dans la sienne dans un désespéré mouvement pour se retenir. De faire quoi, il l’ignore, ne préfère pas prendre de chance. Sert les doigts entre les siens quand Peter les salue, quand il leur dit merci. Son cœur bat fort, trop fort et lui regarder le thé. « Ça va, » dit-il froidement, fermant la bouche pour s’empêcher d’ajouter autre chose.

Plutôt, il prépare un thé à chacun de ses amis, de la manière qu’ils aiment, et remet une première tasse à Peter, à Moony, Padfoot puis à lui-même. « Comment t’as été blessé ? » ajoute-t-il après une longue pause de sa part, fixant son thé qu’il fait tourner doucement dans sa tasse le temps qu’il refroidisse un petit peu.

Empêche-moi d’être trop con ? C'est promis. assure-t-il, la main trouvant celle de James et son esprit s'étirant facilement pour aller embrasser celui de son meilleur ami - de son frère - comme pour lui affirmer qu'il était là, qu'il ne le laisserait pas faire le moindre gestion de travers, brisant le peu de calme qui se trouvait dans l'appartement de Peter.
Le calme, bien qu'artificiel, ils en avaient tous besoin. Après deux années à se battre dans le chaos de leur existence, ils devaient pouvoir jouir de moment où il ne se passait rien. Peter blessé, une fois encore, ils étaient là pour le soutenir. Pour l'aider, ou juste pour être là. C'était une chose qui était si naturelle avant. Avant la guerre. Avant la trahison de Peter. Avant Harry.
Et la douleur de James que Sirius sentit dans son esprit en quelques secondes. Moins comme une vague immense - elle était comme un mal prenant, qui envahissait l'être pour l'engourdir. Présente, mais moins violente. Il souffrait, mais guérissait. C'était presque habituel pour Sirius de la ressentir - depuis son retour de l'Institut psychomagique, il était rare que James et lui ne partagent par leur pensé par le lien dictamencie qu'ils partageaient. Ca va Siri, j'm'en sors ! Il est tout léger ! Il rit sans pouvoir l'empêcher, fait plutôt signe à James de le suivre pour rejoindre le salon, trouver des places en attendant que Peter et Remus ne les rejoignent.

Puis ils se trouvèrent là, tous les quatre. Devant eux le thé et les biscuits, et le silence qui s'étendait pour devenir un malêtre. La preuve qu'ils n'étaient plus parfaitement eux. Sirius ne put empêcher son regard se glisser sur le collier de Remus. Celui qui le liait à Peter à présent. Il se retint de soupirer, ravalant la colère emprise d'inquiétude qui le tenait depuis qu'il avait appris l'existence du lien du sang entre eux. Il devait faire confiance à Remus. C'était un des piliers de son existence. Ca va ? Vous n'avez pas été attaqués ? Sirius se contenta de secouer la tête mais James répondit d'une voix laconique - Ca va. - et Remus reprit avec plus d'entrain. Nous un peu mais rien de grave, rien qui ne disparaisse pas avec une potion et une bonne nuit de sommeil. Pour son cas, Sirius avait ressenti l'attaque de Samain comme plus violent et parlant qu'il pouvait l'accepter.
La magie avait failli, son équilibre était brisée et il ne voulait ma poser les mots sur ce qu'il pensait, mais il ne pouvait pas s'empêcher de le penser : c'est notre faute. Pas tant la leur, vraiment, que celle d'Harry. Jouer avec le temps avait des conséquences. Et il n'était pas sûr qu'ils soient à la hauteur pour ces conséquences-là.

Comment t’as été blessé ? Sirius resta un moment à les observer, restant proche de la pensé de James pour l'apaiser, s'assurer qu'il ne sauterait pas à la gorge de Peter à tout moment. Lui envoyant des idées apaisantes, sa seule présence, ou des images de chiens fous ou de chats malins. Merci à vous d'être venus. On peut rien te refuser Moons. Rappela-t-il contre ses lèvres quand il vint lui offrir un baiser. Et de la chaleur douce et réconfortante qu'il ressentait, il la laissa envahir son être entier, jusqu'à James. Comment tu t'sens ? T'es dans la brume ou ça va ? Tu lui as fait prendre combien d'anti-douleurs ? Demanda-t-il avec un rire dans la voix.
Avant de réaliser que tout était étrange dans ce moment. Peter à moitié à l'ouest. James tendu. Remus inquiet, et lui. Lui qui ignorait même ce qu'il ressentait à être là. Tout cela était loin de la franche camaraderie qui avait toujours été la leur. La blessure était profonde mais le lien indéfectible. Ils ne pouvaient pas exister les uns sans les autres, de toute évidence. Ils étaient liés. Parce que Peter était lié à Remus, Remus à Sirius, Sirius à James. C'était un cercle qui ne saurait être brisé. Jamais. Je vais profiter de voir Peter à moitié amorphe pour le dire : mais c'est bizarre. Nous, là, tous les quatre. Et ça devrait pas être bizarre sauf que ça l'est. Dit-il sans pouvoir s'empêcher de parler franchement - il n'avait jamais été du genre à réfléchir avant d'agir quand il s'agissait des Maraudeurs.
Il va falloir trouver un moyen de... reforger notre confiance les uns envers les autres. Il glissa son regard dans celui de Remus, s'ancra au monde à travers lui. Parce que les liens qui nous lient sont aujourd'hui indéfectibles. Alors tourner le dos à Peter - il se tourna cette fois vers James, presque désolé mais il devait dire les choses - n'est plus un choix envisageable.

 

Avec Remus, dans sa chambre, il se sent bien. Peter a l'impression que les choses peuvent être simples, finalement, et se résume à une potion bue en trop grosse quantité. De quoi lui engourdir le cerveau et le rendre stupide et insouciant. Comme avant. Un sourire idiot. Des boucles blondes décoiffées. Des joues rouges à force de rire. La potion le fait sentir comme ça. « Merlin... Tu vas être raide ! » Raide, c'est ce qu'il veut être après tout. Ne pas trop penser. Penser à rien. Ne pas penser à ses anciens amis qui se trouvent dans la pièce d'à côté et qui lui en veulent terriblement. « Peter... Laisse leur le temps, ok ? Si ils ne croyaient pas à un possible pardon, même si cela prend un an, ils ne seraient pas ici chez toi ce soir. » Il grimace, mais finit par acquiescer, avant de sortir de sa chambre. Quand il faut y aller, il faut y aller.

Et il se sent accueilli par un courant d'air glacé.

Ce qui le fait chambouler.

Avant d'être rattrapé par Remus et ses réflexes de loup. « Bah alors ? T'as des problèmes de gravité ? » Il lâche un rire, sentant sa bouche incapable de faire autre chose.

James est froid. Glacial, quand Peter demande s'ils ont été attaqués. Ce qui refroidit Peter, et le déstabilise. Il devait s'y attendre, il n'imaginait pas un comité d'accueil chaleureux, avec des embrassades et des larmes aux coins des yeux. James lui en veut, et il le comprend. Tellement. Malgré tout ce que peut lui dire Remus, il sait que ça ne sera pas simple d'améliorer les choses. Moons l'installe dans un fauteuil, et Peter lâche un soupire de soulagement. « Nous un peu mais rien de grave, rien qui ne disparaisse pas avec une potion et une bonne nuit de sommeil. » Peter acquiesce, avec un sourire. Tant mieux, il souhaite que leur santé, il souhaite qu'ils aillent bien. Il fixe la tasse de thé fumant devant lui, la trouvant soudainement bien éloignée de lui, comme s'il ne pouvait pas l'atteindre. « Comment t’as été blessé ? » Il sursaute à la voix de James, et se râcle la gorge.

"Un dragon. Une sale bête. Le feu du dragon est terrible. Ca guérit pas trop."

Ses voix sont saccadées, prononcées avec beaucoup, beaucoup de concentration. Foutu antidouleur qui le fait planer. Remus les remercie, après avoir ranger les courses. Evidemment qu'ils ne peuvent rien lui refuser, il est le chef de meute après tout. « Comment tu t'sens ? T'es dans la brume ou ça va ? » Peter fixe le vide, et fait un effort surhumain pour trouver les yeux de Remus, un sourire béat sur le visage.

"Tout baigne Moony. J'jamais été si bien. Faudra qu'tu m'en r'donnes, hm ?"

Il entend le rire de Sirius, qui réchauffe tout son être. "Tu lui as fait prendre combien d'anti-douleurs ?" Trop, carrément trop, mais ça lui fait du bien. Il aime cette brume. Il aime se sentir brumeux.  "Je vais profiter de voir Peter à moitié amorphe pour le dire : mais c'est bizarre. Nous, là, tous les quatre. Et ça devrait pas être bizarre sauf que ça l'est." Peter entend la voix de Sirius dans la brume, et comprend ce qu'il dit. C'est bizarre, en effet, comme ça ne l'a jamais été. "Il va falloir trouver un moyen de... reforger notre confiance les uns envers les autres." Reforger la confiance ? Peter se redresse, les yeux brillant d'espoir. Il veut les retrouver, plus que tout. "Parce que les liens qui nous lient sont aujourd'hui indéfectibles. Alors tourner le dos à Peter ... n'est plus un choix envisageable." Parce que Peter est lié à Remus, qui est lié à Sirius, qui est lié à James. Inséparables. Au sens littéral du terme.

"C'est d'ma faute ... si c'est b'zarre." lâche-t-il, tête baissée, avant de la relever pour les regarder un à un. "Et j'suis prêt à tout pour changer ça. Vraiment à tout." Tout, pour regagner leur confiance. Tout, pour retrouver leur amitié. "On jouait souvent à ce jeu des questions stupides, où on répond sincèrement à des questions ... bah stupides. J'me dis ... pourquoi pas. Je sais pas."

Il se sent aussi stupide que ces questions à présent. Il se renfonce dans son fauteuil, et ignore les regards des trois hommes devant lui.