Hurlant sous la lune || rp libre

Il se réveilla dans la forêt interdite. Il était loin de l'école, le devina aisément quand il ne reconnut rien de l'endroit où il se trouvait. Il s'était caché dans un lieu abandonné, non loin de Pré-au-Lard, à l'auré de la forêt. Et apparemment, il avait réussi à s'enfuir. Peut être ses sortilèges pour enfermer le loup n'avait pas été assez puissants - rien d'étonnant à cela, il n'était pas encore assez doué pour pouvoir contenir un loup adulte. Un jeune loup adulte.
Il eut la nausée, se vautra sur le sol et réalisa qu'il avait le goût du sang dans la bouche. Il essaya de se souvenir de la nuit dernière mais n'y entendait rien autrement des hurlements, des hurlements et des hurlements encore. De loups, pas d'humain - il espérait qu'il n'en n'avait croisé aucun. Il n'espérait n'avoir tué personne. L'idée même lui était si insupportable qu'une autre vague de nausée le saisit - mais il réalisa alors qu'il avait mal dans la bouche. Une partie de sa joue était brisée - le sang s'en échappait encore.

Il avait couru une bonne partie de la nuit, apparemment, essayant de trouver - quoi ? Il grimaça, son corps douloureux l'empêchant de réfléchir avec cohérence. Il était nu. Evidemment, ses vêtements étaient restés dans la cabane à la lisière du bois. Mais il ne saurait dire où. La forêt interdite était immense - et il était même incapable de dire où se trouvait Poudlard. Il était perdu, nu, affamé et nauséeux. Super. souffla-t-il avant de se mettre en marche, malgré tout, réalisant qu'il était affaibli. Il avait envie de dormir, mais il ne pouvait pas se le permettre. Il n'avait pas déclaré sa lycanthropie au ministère. Parce que cela lui avait semblé dérisoire. Parce qu'il n'avait pas encore accepté l'idée.

Il devrait peut être l'accepter. Mais alors il mettrait sans doute son poste en péril et il adorait donné des cours à Poudlard. Il sentit les larmes lui monter aux yeux - réalisant comme sa vie lui était devenue difficile par ce simple accident. Il n'avait pas voulu être lycanthrope. Il avait été attaqué dans l'été, sans pouvoir rien y faire. Il ne savait pas pourquoi il était toujours en vie. Il ne savait pas qui l'avait transformé. Et maintenant il ne savait pas comment être lycanthrope en toute sécurité. Il aurait pu attaquer quelqu'un. Il aurait pu tuer quelqu'un. Il aurait pu - mais il ne l'avait pas fait n'est-ce pas ?
Alors il avançait, continuait à marcher pour retrouver son chemin réalisant que sur le sol se trouvait des traces de pas. Des pas de loup. Il s'arrêta, les bras autour de lui pour lui donner un semblant de chaleur. Il y a quelqu'un ? demanda-t-il, se sentait de plus en plus désespéré - comme dans un foutu cauchemars qui sait pas s'arrêter.

Un élève. Tu le reconnais de loin, la silhouette du Poufsouffle qui se détache parmi les arbres. Tu sais pas à quelle distance tu te trouves du château, mais si t'es assez proche pour croiser un élève c'est que de toute évidence tu n'as pas été assez prudent durant la pleine lune - et tu dois apprendre de tes erreurs à l'avenir. Mais pour l'heure, la fatigue et l'apaisement de retrouver une tête connue est suffisante pour que tu ailles vers l'inconnu - l'esprit essayant de trouver une excuse 1. à ta présence, 2. à ta non-tenue. Monsieur Selwyn ? Tu opines, reconnaissant la voix de Ty - tu as retenu son prénom et t'es fier de toi pour ça. Sourire idiot sur la gueule, tu prends de bon coeur le manteau qu'il te tend sans te regarder - histoire de respecter ta pudeur. Merci, Monsieur... Grifff. Ty. Dis-tu finalement, parce que t'es moins doué pour les noms que les prénoms.

Enfin t'es doué pour aucun des deux, en réalité, mais l'élève en question est plus important que d'autres. Tu sais qu'il aide Edwige - tu le réalises soudainement, comme si ta mémoire humaine reprenait le dessus doucement par rapport à ta nuit sous la forme d'une bête sauvage et assoiffée de sang. Tu soupires longuement en retrouvant le plaisir du tissu sur sa peau.  Vous allez bien ? Vous n’êtes pas blessé ? Tu réalises à nouveau l'état dans lequel tu es - et où tu te trouves - alors qu'il est encore incroyablement tôt le matin. Tu te formalises même pas de voir un élève dans la forêt interdite.

Tu veux pas être le genre de professeur à mettre mal un élève alors que tu agis pas forcément de meilleure manière. Grognant, tu réalises que tu n'as pas tes chaussures et que tu marches sur des cailloux, des branches, et des herbes piquantes. Tu vas devoir mettre de l'onguent une fois à Poudlard. Ouais je... Je suis somnambule. Enfin, quand je stresse beaucoup. Je n'avais pas fait de crise depuis longtemps alors je n'ai pas pris la peine de poser des sortilèges pour m'empêcher d'aller me promener. Et j'ai du faire une longue crise... Désolé de vous infligez cela. Dis-tu en grimaçant, essayant de paraitre aussi gêné que tu le ressens, mais surtout honnête. C'est un peu comme une crise de somnambulisme, la lycanthropie. Finalement - sortir courir dans la forêt, et ne se souvenir de rien le lendemain matin.

Génial. Et vous ? Vous êtes... perdu ? Dites moi que ce n'est pas le cas, parce que j'ai l'impression de ne rien reconnaitre. Et cette fois tu ris plus franchement.